Pour imposer sa console de jeu auprès des hardcore gamers, Nokia se devait de fournir rapidement des jeux de gros calibre. Parmi les titres sur lesquels le constructeur finlandais comptait le plus, Ashen sortait du lot en tant que premier véritable FPS jouable en 3D et multijoueur sur une console portable. Cette version finale saura t’elle conquérir un large public ?

Les atours d’un blockbuster

Dès l’insertion de la cartouche dans la N-Gage QD, le joueur est mis dans l’ambiance : musique angoissante et introduction à la hauteur des grosses productions sur consoles de salon. Lors du lancement de la partie en elle même, nos yeux s’écarquillent de nouveau : scénarisation poussée et fort bien orchestrée, artworks de mise en bouche de toute beauté et quelques minutes plus tard… jeu splendide ! Ashen fait en effet partie de ces titres qui prouvent à la face du monde que la console portable de Nokia dépasse de loin tous les critères actuels de jeu sur consoles portables avant les sorties de la Nintendo DS et de la PSP de Sony.

La ville de Seven River City est plongée dans un chaos total, frappée par la foudre et envahie par des phénomènes surnaturels. Notre héros, Jacob Ward, va succomber comme tout le monde à la terreur et au désespoir. Cependant Ward en sait plus que les autres sur cette catastrophe. Alors que les habitants de la ville fuient, il doit retourner à Seven River City et s’efforcer de la sauver. Quelque part dans ces sombres ruines se trouve en effet sa sœur, qu’il croit être responsable du désastre, cette même sœur qui l’avait prévenu de ce qui allait arriver…

Une réalisation incroyable mais un gameplay critiquable

Bouche bée. On a beau toucher tous les jours aux plus beaux jeux sur toutes les consoles de salon disponibles sur le marché, cela faisait bien longtemps qu’un jeu sur console portable ne nous avait pas mis une telle claque. A l’image d’un Virtua Striker 2 sur Dreamcast, Ashen fait incontestablement partie de ces jeux qui semblent avoir été développé avec la volonté d’apporter une qualité graphique d’une teneur toute nouvelle. Il ne faut pas s’y tromper : le game design du titre n’est pas formidable, mais la modélisation se situe sans aucun soucis au dessus de celle d’une Playstation première du nom. Et pour un FPS sur console portable, c’est sacrément impressionnant !

Mais ce soucis au niveau de la réalisation ne s’arrête pas à des graphismes aguicheurs. L’accent a même certainement plus été marqué du côté de la bande son, vraiment magistrale, et du scénario, qui enterre bon nombre de jeux d’action. Sans oublier des à côté qui rappellent les plus gros succès : une bonne campagne de pub, un beau packaging, la possibilité de jouer jusqu’à 4 joueurs via la technologie bluetooth et d’échanger des données via le N-Gage Arena !

Oui mais voilà, le bât blesse au niveau du gameplay. Torus, pour son premier essai de taille sur N-Gage, a fait un beau travail, mais ce ne sera pas suffisant. Est-ce un défaut inhérent à toutes les consoles portables, ou simplement une mauvaise répartition des fonctions attribuées aux boutons ? Toujours est-il que Ashen, malgré un défi proposé de bonne consistance, ne parvient pas à nous séduire au niveau de la jouabilité. Trop peu instinctive, imprécise, celle-ci pêche certainement des erreurs de jeunesse de Torus. C’est dommage, tout avait si bien commencé…