La PS2 semble vraiment s’accrocher aux titres de type beat them all, tellement le nombre différent de ces derniers est important sur cette machine. Après une multitude de Dynasty Warriors, sans oublier Samurai Warriors et autre Drakengard, un nouveau jeu du genre sorti depuis quelques mois au Japon ainsi qu’aux USA, arrive sur notre vieux continent. Voici donc le test d’un surprenant Bujingai : Swordmaster développé par Taito.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, Gackt est une star de Jpop…Et par la même occasion le héros principal de
Bujingai. Mais attention, nous ne sommes pas dans un jeu de karaoké, mais bel et bien dans un jeu d’action pure et dure. Que vient donc faire une star masculine à la virilité inexistante, dans le rôle d’un pourfendeur de créatures pixélisées ? La première idée que l’on peut aisément concevoir est d’avoir utilisé ce dernier comme un moyen de promotion pour le titre de
Taito Corporation. On s’attend alors à un jeu moyen, qui fera son chiffre d’affaire grâce à l’utilisation d’une licence (après tout, cela devient monnaie courante de nos jours). Mais toutes ces spéculations ne valent que si vous n’avez jamais joué à
Bujingai, qui vous fera immédiatement changer d’opinion.
Un étonnant départ…
Dès le jeu lancé et les logos de développeur et éditeur passés, on se retrouve devant une introduction jamais vue et extrêmement originale. En effet, après quelques pirouettes dans les airs, Gackt, muni d’énormes épées chinoise au design très plaisant, apparaît … Et c’est à vous de jouer. Le tutorial du jeu commence alors, et vous ne pourrez atteindre l’écran titre sans avoir terminé le niveau, l’introduction étant en réalité un replay mixé de votre partie. Ca commence très fort, mais l’enthousiasme finit assez vite par s’essouffler dès la vraie partie commencée. Car vous vous rendez vite compte que les ennemis sont toujours les mêmes, les cinématiques sont de moins bonne facture que celle utilisant le moteur du jeu, les décors sont vides, et surtout, c’est répétitif. Tous les défauts ayant été cités dans cette dernière phrase, intéressons-nous maintenant à ce qu’est réellement ce
Bujingai.
Pas comme les autres
Tout d’abord, graphiquement c’est une réussite. Certes, les décors manquent de détails mais les personnages sont modélisés à la perfection, aucun aliasing n’est remarquable, et l’animation est tout bonnement somptueuse (certains la trouveront peut-être rigide, mais cela colle très bien à l’ambiance
Tigre et Dragon du jeu; aucun doute que toutes les voltiges en soient inspirées). Les effets spéciaux ne sont bien sûr pas en reste, et y sont pour beaucoup dans ce rendu jubilatoire pour les yeux. Niveau gameplay, c’est tout aussi bon. Malgré le fait que ce soit un jeu d’action, les interactions avec le décor sont légions ; vous pourrez ainsi courir et rebondir sur les murs, planer dans les airs quelques secondes, vous accrocher à des rambardes etc…Certains niveaux plus axés plates-formes que d’autres vous donneront d’ailleurs des sueurs froides quant aux déplacements trop exagérés du personnage (la liberté étant telle que l’on tombe plus vite que l’on ne le croit). La caméra ne pose aucun problème de jouabilité étant donné que vous pouvez la gérer à loisir, le stick droit servant à la diriger et R2 à la remettre en position initiale derrière le perso.
Voyons à présent la plus importante des phases, à savoir, celle des combats. Le bourrinage est fortement présent, et vous pourrez venir à bout de tous les ennemis communs en utilisant un seul bouton si cela vous chante. Mais une fois devant les boss, cela devient une autre paire de manches. Vous serez absolument obligé de maîtriser les contre-attaques. Pour se faire vous disposez d’une jauge dans le coin supérieur droit de l’écran, représentée par des pétales. Lorsque l’ennemi attaque, un pétale (qui peut être considéré comme un bouclier) est alors soustrait de votre jauge, vous devez alors immédiatement appuyer sur le bouton d’attaque afin de contrer l’adversaire. Mais les choses ne sont pas si simples, car évidemment il lui sera aussi possible de contre-attaquer, s’en suit alors un combat tactique de contre-attaques. Un système de magie existe également et est, lui aussi, régie par le même système de contre-attaques. Une fois tout ça maîtrisé, les choses ne sont pas pour autant finies, car les ennemis possèdent également une jauge de garde. En général elles sont supérieures à la vôtre, et le nombre de combos que vous pourrez effectuer influencera sur la leur, sachant que la longueur du combo dépend du gameplay mais aussi du niveau de vos enchaînements. En effet, un peu comme dans un RPG, vous pourrez évoluer en ramassant des orbes. Ces dernières pouvant être accessibles dans un menu spécial, dans lequel le choix vous sera donné d’augmenter telle ou telle capacité. Il en résulte des combats dantesques, jouissifs à jouer et à voir.
Bujingai se démarque des
beat them all habituels de par des graphismes et des effets superbes. L’action permanente est répétitive mais ne gâche en rien le plaisir du jeu. Ajoutez à ça une durée de vie d’une dizaine d’heures, mais qui s’agrandit nettement si l’on veut débloquer tous les costumes disponibles, ainsi que des vidéos de Gackt ou de making of; et vous obtenez un jeu sans prétention qui se laisse très bien jouer, et sur lequel on revient aisément. Bien mieux que ce que l’on pouvait espérer.
8/10