Né le 2 janvier 1968 à Nagano,
Suda Goichi découvre et tombe amoureux des jeux vidéo durant son enfance où il passe des heures à dépenser son argent de poche dans les Game Center sur des jeux comme
Space Invaders.
Après le lycée, il rentre dans une école de design mais stoppe ses études à l’âge de 19 ans pour trouver un travail. C’est alors qu’il intègre un service de pompes funèbres durant quelques mois où il s’occupe de la préparation et la mise en place des cérémonies. Las de cette activité moralement usante, il répond un peu par hasard à une annonce d’embauche lancée par l’entreprise de jeux vidéo
Human Entertainment et y rentre en 1993 où il est immédiatement propulsé réalisateur sur
Super Fire Pro Wrestling III Final Bout. Ce coup de chance, il le doit à ses solides connaissances et à sa passion pour le catch ainsi qu’à un incroyable coup du sort puisque le directeur habituel de la série vient tout juste de démissionner le jour où
Suda relance sa candidature par téléphone. C’est donc en urgence que
Human le recrute et qu’il se voit confier un poste de grande importance dès son entrée dans le secteur vidéoludique, sans diplôme et sans expérience dans le domaine.
S’en suivront cinq années durant lesquelles
Suda Goichi dirige le développement des jeux
Super Fire Pro Wrestling Special (sfc),
Twilight Syndrome Search (ps1),
Twilight Syndrome Investigation (ps1) et
Moonlight Syndrome (ps1) mais se sentant limité et à l’étroit dans cette structure, il quitte
Human quelques temps avant que l’entreprise ne ferme et crée en 1998 sa propre société qu’il nomme
Grasshopper Manufacture. De la période
Human Entertainment, le trio qu’il formait avec
Takashi Miyamoto et
Masafumi Takada sur
Moonlight Syndrome demeure et donnera naissance aux premiers jeux du jeune studio.
S’il ne peut plus tout gérer lui même du fait des ressources considérables que demande la création de jeux aujourd’hui, il (seul ou en collaboration) écrit toujours les scénarios, conçoit les personnages, le script, les univers et donne la ligne artistique et la mécanique de game design à suivre à ses équipes. Il contrôle et valide ou non par la suite les résultats obtenus au fil du développement ce qui concourt à conserver la touche et l'identité si forte du game designer dans les jeux
Grasshopper.
Connu pour son esprit barré et décalé, c’est surtout lors de la promotion des jeux
No More Heroes et de ses tournées promotionnelles en Amérique et en Europe que sa personnalité excentrique éclate au grand jour. On se souvient tous de ses explications sur son fameux processus de création prenant part dans les toilettes face à des journalistes médusés (et à son propre staff gêné).
Suda est un créatif mais également un businessman averti, fondant sa société avec trois personnes, celle-ci en compterait désormais environ deux cents et ses jeux souvent hors normes (que ce soit en terme d’univers ou de structure) ne cessent d’être médiatisés à l’échelle mondiale. Une évolution énorme quand on repense au début confidentiel du studio. Le nom "
Suda 51" est même devenu un label de ventes (encore restreint certes mais son simple nom attire, fait parler et fait vendre) et ce marginal est aujourd’hui l’un des plus célèbre game designer japonais.
Il côtoie et collabore même régulièrement avec
Shinji Mikami ou
Hideo Kojima dont on a pu voir lors d'un reportage de la chaine NoLife qu'il le surnommait le « petit génie ».
Il dispose de sa propre rubrique hebdomadaire dans le magazine Famitsu nommée
Inside51.
Le pseudonyme
Suda 51 est une transcription phonétique de Goichi en japonais : Go = 5 Ichii = 1
Another World est son jeu préféré.
Paris, Texas de
Wim Wenders est son film favoris.
Il cite parmi ses game designer références
Eric Chahi (Another World),
Alex Ward de chez
Criterion Games pour
Burnout dont il est un grand fan,
Hideo Kojima (Metal Gear Solid) et
Shinji Mikami (Resident Evil).
Suda Goichi a également écrit les paroles des chansons "FSR" pour
Flower Sun & Rain et "The Virgin Child Makes Her Wish Without Feeling Anything" pour
No More Heroes et a écrit le radio drama
Sdatcher dans lequel il interprète un rôle.
J'poste cet article en ayant le level 51 sur gamekyo ! Quelle coïncidence ! Le monde est plein de surprise ! Dingue !
So true