Amorphes pendant une mi-temps et dominés par une fringante équipe lilloise, les Olympiens ont réagi après la pause, avec un doublé de Rémy et un but de Lucho. Ils réalisent un coup formidable, en revenant à un point du leader rennais, qu’ils accueillent samedi prochain.
LILLE 1-3 OM
1-0 : Cabaye (26e)
1-1 : Rémy (52e)
1-2 : Lucho (71e)
1-3 : Rémy (80e)
C’est un bond en avant. Au classement, mais aussi dans la révélation faite en deuxième mi-temps de ce que doit être le visage de l’OM 2010-11. Simple, audacieux et efficace, à l’image du doublé de Loïc Rémy.
En réagissant de la sorte après avoir bu un bouillon salé, l’OM a renversé une équipe qui compte parmi ce qui se fait de mieux dans notre championnat. Ce n’est pas mince.
Même si un téléspectateur lambda, qui aurait éteint son poste à la mi-temps, aurait sans doute un mal fou ce lundi matin à croire qu’au final les joueurs de Deschamps sont sortis victorieux de cette rencontre si mal embarquée.
Car les Lillois ont eu tôt fait d’annoncer la couleur. Puis de l’agiter sous le nez d’Olympiens débordés. Heureusement, d’un réflexe étonnant du pied, le portier écarta un premier danger, au bout de deux minutes, après avoir repoussé une frappe de Cabaye.
Cette secousse laissa l’OM de marbre. Dans le sens statufié du terme. Emprunté, souvent à l’arrêt, et trop imprécis dans ses phases de construction ; en difficulté à la perte (trop récurrente) du ballon, l’équipe phocéenne a traversé la première période comme jamais encore cette saison.
La faute quand même aussi à la qualité de la formation nordiste, joueuse et percutante. Laquelle trouva une juste récompense dans l’ouverture du score signée Cabaye, à la reprise d’un centre renvoyé par Mbia (21e).
Mais elle regrettera amèrement de n’avoir su porter suffisamment ses coups, quand les Olympiens étaient dans les cordes, recroquevillés, et tout proches du KO.
Un autre OM
Mastiquée mais pas avalée par les Dogues, l’équipe marseillaise s’en sortait ainsi bien à la pause en accusant seulement un but de retard.
« Il faut qu’on oublie la première période », invitait Mathieu Valbuena au micro de Canal+, avant de reprendre la bataille. L’amnésie a eu du bon. Les mots du coach aussi, dans l’intimité du vestiaire. « Il a su toucher notre orgueil », reconnaîtra Ayew.
Un tout autre match a ensuite débuté. Même si cela a, aussi, tenu à une parade de Steve Mandanda devant le virevoltant Gervinho, à la 51e.
Car sur la contre-attaque, Valbuena a sorti la perceuse pour se frayer un chemin dans le mur lillois, avant de décaler Loïc Rémy. Et l’ancien Niçois de viser fort et juste la lucarne pour l’égalisation (1-1, 52e). Splendide.
Les joueurs du LOSC furent forcément moins enchantés par le spectacle. La dernière demi-heure n’annonçait rien de bon pour eux. Ils devaient s’attendre à payer leur match d’Europa League de jeudi à un moment ou à un autre. Cela tomba au pire d’entre eux, alors que l’OM, sous l’impulsion d’une excellente rentrée de Cheyrou, avait repris toutes ses couleurs.
Celles-ci rayonnèrent de plus belle à la 71e. Mavuba ajoutant au malheur des siens une déviation aussi involontaire que décisive d’un tir de Lucho, pour le 2e but olympien (1-2).
Le troisième ne dut rien à personne. Landreau imagina avoir fait le plus dur en sortant une frappe de Gignac « à la Gignac », enroulée du droit. Mais sur le corner, Rémy le crucifia de la tête, en s’envolant au-dessus de Béria (81e, 1-3).
Le coup de grâce pour un coup de maître de l’OM, vainqueur chez un de ses concurrents, et repositionné à la table des rois, à seulement un point du leader rennais. Et devinez qui vient diner au Vélodrome, samedi prochain ?
Quatre joueurs occupent désormais la tête du classement des buteurs olympiens : Rémy, Lucho, Taiwo et Ayew (3 réalisations)
Lille n'avait plus perdu à Villeneuve d'Ascq en championnat depuis fin février 2010 et une défaite contre Auxerre.
Le carton jaune pris par Stéphane Mbia est son 3e en l'espace de 10 matches. Cet avertissement le privera du Clasico, du 7 novembre prochain.