En exil à Montpellier pour cause de Vélodrome impraticable, les Olympiens reviennent victorieux de l’Hérault, grâce à une tête de Brandao.
Dans une Mosson garnie de 30 000 âmes totalement acquises à sa cause, l’OM a rempli son contrat. Avec une belle assurance pendant plus d’une mi-temps. Puis en serrant parfois les dents.
Alors en supériorité numérique, les Olympiens ont failli payer au prix fort leur manque de réalisme. Pour n’avoir pas su se placer hors de portée du LOSC, ils ont frissonné dans le temps additionnel. Heureusement pour eux, et pour une certaine logique si l’on considère le match dans sa globalité, les Dogues ont cafouillé leur ultime balle d’égalisation.
Au regard de sa deuxième période, Lille aurait mérité de marquer un but. Mais au vu de la rencontre, la victoire marseillaise ne manque d’aucun mérite.
D’abord parce que les joueurs de Didier Deschamps ont, comme à Grenoble, pris les événements dans le bon ordre. Ils ont mis en route le rouleau compresseur dès le coup d’envoi. Réputée solide, la formation nordiste n’a pu y résister. Après une première alerte dès la 5e minute, il ne fallut guère plus attendre pour voir les Olympiens allumer le tableau d’affichage. D’une impulsion volontaire, Brandao surgissait de la tête sur un corner travaillé par Ben Arfa pour inscrire le seul but de la soirée (11e).
L’unique, et pourtant on aurait volontiers parié à cet instant de la partie qu’il ferait quelques petits. Tout simplement parce que l’OM avait tissé une toile impressionnante sur le terrain, monopolisant le cuir ET se montrant dangereux.
A chacune de ses accélérations, il y avait ainsi le feu sur le passage de Niang. Tandis que de l’autre côté du terrain, Ben Arfa craquait aussi quelques allumettes. De jolies phases de jeu, des beaux gestes, et une sérénité d’ensemble qui assuraient des applaudissements aux Marseillais à l’heure de regagner les vestiaires.
Lille n’avait pas eu voix au chapitre. Comme en Isère, une page se tourna en début de seconde période. Cela faillit se faire avec fracas. Mais Cabaye, en situation idéale sur un service de Balmont, manqua la cible face à Mandanda (49e). Réponse olympienne : un centre en première intention d’Abriel que Brandao ne put exploiter victorieusement (55e).
Puis un tir terrible de Taiwo sur lequel Butelle dut se demander s’il n’aurait pas du enfiler deux épaisseurs de gants (69e), alors que Cheyrou avait visé le ras du poteau une minute plus tôt.
Les voyants étaient tous au vert, d’autant que Debuchy avait été exclu pour un 2e avertissement (65e). Mais à 11 contre 10, l’OM voyait sa finition lui interdire une fin de match en pantoufles. Au contraire, les Dogues lui réservaient cinq dernières minutes pénibles. Mandanda repoussait une frappe d’Hazard (85e), avant que Chedjou ne manque d’égaliser après une mésentente dans la surface phocéenne (90e+4).
Une frayeur rapidement étouffée par le coup de sifflet final. Les Olympiens ont toute la semaine pour méditer sur la nécessité de se mettre à l’abri. Mais aussi pour apprécier leur impeccable entame de saison et leurs 6 points pris.
Les moments cléfs:
5 mns: Faute sur Brandao à l'entrée de la surface lilloise. Abriel se charge du coup franc. Le ballon arrive au point de penalty mais Brandao, dos au but, ne parvient pas à cadrer sa reprise.
11mns: Sur un corner de Ben Arfa, Brandao surgit au premier poteau et place un coup de tête victorieux.
15 mns: Sur une frappe de Cheyrou à 20m, un défenseur lillois semble stopper le ballon de la main mais n'est pas sanctionné
seconde période:
49 mns: Cabaye se retrouve face à Mandanda sur une ouverture de Balmont mais loupe son tir qui passe à côté du but.
55 mns:Cheyrou glisse un ballon dans la surface pour Abriel qui centre en première intention pour Brandao. Malheureusement le Brésilien manque sa reprise de la tête.
69 mns: Sur un centre de Kaboré, Koné remise pour Cheyrou qui place une frappe non cadrée. dans la continuité de l'action, Lille dégage mal le ballon. Taiwo récupère la balle à 35m et place un missile à ras du poteau stoppé par Butelle.
71 mns: Bien lancé par Taiwo dans l'axe, Koné s'emmène le ballon sur le pied gauche mais manque de réalisme dans la finition
85 mns Hazard se joue de plusieurs défenseurs à l'entrée de la surface marseillaise et décoche un frappe puissante détournée par Mandanda en corner
La fiche du match:
OM
Lille
1-0 Dimanche 16 août 2009 - 21h00
Montpellier, Stade de la Mosson - 30000 spectateurs
Arbitre : Fredy FAUTREL
Ligue 1, 2ème Journée
Composition
MANDANDA TAIWO HEINZE
DIAWARA CISSE CHEYROU BEN ARFA
KABORE ABRIEL BRANDAO
NIANG
Entraîneur OM : Didier DESCHAMPS
BUTELLE
EMERSON RAMI PLESTAN DEBUCHY
BALMONT CABAYE
OBRANIAK
MAVUBA
DE MELO
AUBAMEYANG
Entraîneur Lille : Rudi GARCIA
Titulaires OM :
MANDANDA
TAIWO
HEINZE 20'
DIAWARA
CISSE
CHEYROU
BEN ARFA 62'
KABORE
ABRIEL
BRANDAO 11' 78'
NIANG 78' 86'
Remplaçants :
ANDRADE
BOCALY
RODRIGUEZ
ROOL
VALBUENA 90' 86'
KONE 62'
MORIENTES 78'
Titulaires LILLE
BUTELLE 65'
EMERSON
RAMI
PLESTAN
DEBUCHY 64'
BALMONT
CABAYE 80'
OBRANIAK 62'
MAVUBA 90'
DE MELO 68'
AUBAMEYANG
Remplaçants :
MOUKO
BERIA
CHEDJOU 80'
HAZARD 62'
DUMONT
VITTEK
GERVINHO 68'
Foot - L1 - 2e j.
Marseille est déjà efficace
Vainqueur de Lille (1-0, but de Brandao), Marseille rejoint Nancy et Bordeaux dans le haut du tableau, avec deux victoires en deux matches.
Naturellement ambitieux et particulièrement sous pression après son recrutement clinquant, Marseille a au moins évité l'écueil de la mise en route trop lente. Il lui a pourri plus d'un début de saison au milieu des années 2000, quand son potentiel pouvait être surestimé. Vainqueur de Lille (1-0) sur la plus petite des marges, dimanche à Montpellier, l'OM a été la seule équipe capable de suivre le rythme de Nancy et Bordeaux avec deux victoires en deux matches, Nice et Rennes s'étant neutralisés (1-1). Mais le onze de Deschamps s'est fait des frayeurs inutiles. Globalement dominateur, évoluant à onze contre dix après l'expulsion de Debuchy (64e), il a poussé un grand ouf de soulagement au coup de sifflet final. Sur un ballon dans la boîte d'Hazard, Heinze et Diawara se marchaient sur les pieds. Si Lille n'a pas égalisé, c'est uniquement parce que Chedjou et Aubameyang se sont aussi mal compris !
Digérer la préparation:
En musique, on appelle ça un decrescendo. C'est exactement à cela qu'a ressemblé la prestation olympienne, dimanche. Pendant une demi-heure, l'OM a totalement, presque brillamment, étouffé Lille, ouvrant très vite la marque par Brandao (11e). Ensuite, jusqu'à l'expulsion de Debuchy, l'équipe de Deschamps a contrôlé l'essentiel, sans forcément se montrer très dangereuse. Lille terminerait d'ailleurs le match en menant aux tirs cadrés (4-3). En fin de rencontre, alors que la supériorité numérique aurait dû le pousser à breaker, l'OM a souffert d'un manque de lucidité et de ressources physiques importants. Le rodage, la digestion des efforts de la préparation, couplés à la bonne entrée d'Hazard, ont presque fini par dérégler la mécanique.
Celle-ci possède cependant, vu son bilan, une vertu chère au champion du monde : l'efficacité. L'OM est déjà la seule équipe de L1 à n'avoir pas encaissé de but. Elle dispose au milieu d'un moteur performant, qui a réglé les affaires de l'entrejeu lillois, pourtant référence nationale. Sur le plan offensif, il y eut encore quelques belles remontées de ballon qui laissent présager une équipe complète, capable de frapper sur plusieurs types de séquences. Lille, de son côté, débute sa saison par deux défaites, comme Grenoble, Valenciennes, Auxerre et Saint-Etienne, loin de sa vocation européenne. Des deux côtés, on n'attend qu'une chose : monter en puissance. Sans partager les mêmes problèmes.