Vous avez peut-être eu une nouvelle console de jeux sous le sapin... à moins que vous ne préfériez le retrogaming. Noël était en effet l'occasion d'avoir une PC-Engine mini, voire une authentique PC-Engine pour les puristes !
Concurrente de la NES et la Master System, la PC-Engine reste encore assez méconnue, et ceux qui s'y sont intéressés se sont retrouvés perdus devant la multiplicité des modèles. Ce dossier rédigé par un ancien membre du site et revu par mes soins a pour but d'y voir plus clair, et pourquoi pas de s'intéresser davantage à cette console.
Pour Gamekyo, je vous propose un extrait présentant les différents modèles.
La version complète de l'article est à lire sur Game Forever. :
https://www.gameforever.fr/pcengine.php
L'article complet présente également les principaux jeux et livre une analyse de l'échec de cette console hors du Japon.
Bonne lecture !
> Le commencement
Nous sommes au milieu des années 80. Nintendo domine le marché des consoles de salon grâce à sa Famicom ; Sega, son seul concurrent sérieux, peine à exister avec sa Mark III (Master System) au Japon. Dans ce contexte, il y a de la place pour un nouvel acteur. Deux compagnies lorgnent ainsi de plus en plus sur ce marché : NEC et Hudson Soft. Ils développent donc en partenariat une console de salon. NEC, fort de ses compétences en électronique grand public ainsi que du succès de ses ordinateurs PC-88 et PC-98, participe à la conception matérielle de la console, tandis qu'Hudson Soft (qui possède aussi une division "puce électronique") s'oriente vers la conception logicielle.
Le 30 Octobre 1987 sort leur bébé : la PC-Engine. Les deux parents espèrent bien mettre à mal la domination écrasante de Nintendo. En effet, la console sort plus tard que ses concurrentes directes et profite des dernières avancées technologiques. Il s'agit d'une console 8-bits, mais avec un processeur graphique 16-bits.
Esthétiquement, la PC-Engine surprend par sa taille : il s’agit d’un petit carré blanc où l'on insère des cartouches de la taille d'une carte téléphonique (très semblables aux cartouches de la Mark III). Le pad est lui similaire à celui de la NES, mais avec des coins moins anguleux.
> Présentation des troupes
La première console produite est donc la PC-Engine décrite ci-dessus. Pour l'instant, ça va. Mais comme la Famicom et la Sega Mark III seront renommées pour leurs sorties occidentales, la PC-Engine change de nom, d'apparence et même de volume pour sa sortie en août 1989 en Amérique du Nord, et devient la
TurboGrafx-16, un rectangle noir aux dimensions plus larges. La console est vendue avec un "TurboPad" : si le nom prête à sourire, la manette dispose de boutons glissières activant la fonction Turbo des touches I et II, ce qui est loin d'être inutile pour les nombreux shoot-them-up de la console. Enfin, la PC-Engine japonaise va connaître deux versions actualisées appelées successivement
CoreGrafx (fin 1989) et
CoreGrafx II (1991) pour accompagner respectivement la SuperGrafx et le Super CD-ROM². Ces modèles sont identiques à l'original mais bénéficient d'une sortie AV au lieu de la prise antenne de la première PC-Engine, ainsi que du TurboPad du modèle nord-américain.
Ce sont des considérations purement marketing qui ont fait de la TurboGrafx-16 un modèle sensiblement plus imposant que la PC-Engine, alors que rien ne diffère au niveau du hardware
Pour faire face à la concurrence de la toute nouvelle Mega Drive de Sega sortie fin 1988 au Japon mais également pour innover, NEC sort en 1989 une extension,
le CD-ROM², qui se connecte à la PC-Engine grâce à l'Interface Unit. L'extension CD sort également en Amérique du Nord en 1989, simplement renommée TurboGrafx-CD.
Le CD-ROM² relié à la PC-Engine par l'Interface Unit
Malgré la qualité sonore indéniablement meilleure de ses jeux, le CD-ROM² n'offre toutefois pas le surcroît de puissance espéré et s'avère insuffisant alors que Nintendo prépare la sortie de sa Super Famicom ; ainsi NEC sort la
SuperGrafx fin 1989, une PC-Engine améliorée (meilleure résolution, mémoire plus importante, etc.) pour entrer dans la course des consoles 16-bits. Ce modèle "pro" ne se vendra malheureusement quasiment pas, et sa ludothèque spécifique ne se compose que de 5 jeux. La console ne sortira pas aux Etats-Unis, mais sera importée en France avant même la sortie de la Mega Drive.
La SuperGrafx et son design étrange aurait dû prendre la suite de la PC-Engine, mais son échec changera les plans de NEC et Hudson
Actant l'échec de la SuperGrafx, NEC et Hudson décident de continuer à miser sur l'évolution matérielle de la PC-Engine, notamment en sortant une extension CD-ROM cette fois bien plus performante : le
Super CD-ROM². Offrant un surcroît sensible de RAM, cette extension prend différentes formes : elle combine d'abord la PC-Engine et le Super CD-ROM² en une même et unique console, la
PC-Engine Duo (1991). La même année, NEC propose également une Super System Card pour les possesseurs du CD-ROM², leur permettant d'upgrader leur matériel sans avoir à investir dans le Super CD-ROM². Quant à ceux qui ne possédaient pas le CD-ROM², l'extension Super CD-ROM² est également vendue seule. La PC Engine Duo eut ensuite plusieurs déclinaisons : d'abord le modèle nord-américain, la
TurboDuo, sortie en 1992 avec un design cette fois quasi-inchangé ; puis uniquement au Japon, les modèles
Duo R et Duo RX, souvent décrits comme « low cost » car faisant intervenir moins de composants, ainsi que des composants à plus faible coût. La Duo RX est en contrepartie vendue avec un pad 6 boutons, qui sera celui de la PC-FX. Ce dernier modèle est par ailleurs sorti en 1994 : en comparaison, la PlayStation et la Saturn, consoles 32-bits, sont sorties en décembre 1994.
La PC-Engine Duo combine la PC-Engine et le Super CD-ROM²
La dernière amélioration technique a été
l'Arcade Card, une extension de mémoire vive pour le Super CD-ROM². Les sprites affichés à l’écran peuvent être plus gros, en plus grand nombre ; cela offrit à la petite 8 bits des conversions de hits Neo Geo comme World Heroes II, Art of Fighting, Fatal Fury... Ces conversions étaient très réussies et souvent meilleures que celles développées sur Super Nintendo et Megadrive, sans compter qu'elles étaient lors de leurs sorties financièrement bien plus abordables que les très coûteuses cartouches AES de la Neo Geo.
Mais comme il existe le CD-ROM² et le Super CD-ROM², il existe aussi deux Arcade Card : la Duo pour les PC-Engine Duo et le Super CD-ROM², et la Pro pour les systèmes ne possédant que le simple CD-ROM².
NEC et Hudson Soft se sont aussi aventurés sur le marché des consoles portables. Deux consoles extraordinaires pour leur époque furent conçues : la PC-Engine GT et la PC-Engine LT. Ces consoles étaient de vrais bijoux technologiques. Toutes deux possèdent un écran à matrice active. La PC-Engine GT est sortie fin 1990 au Japon et en Amérique du Nord (où elle est renommée TurboExpress). La qualité de son écran (bien que petit) émerveille toujours, mais le gros problème était l'autonomie (2h avec 6 piles LR6) ; autre problème, après avoir joué sur une GT, il était quasiment impossible de jouer à toute autre console portable de l'époque tant le fossé entre la qualité des écrans Game Boy et Game Gear était en effet bien trop profond. Il était même possible de transformer sa GT en une télévision grâce au Tuner TV vendu comme accessoire, mais la norme NTSC empêche son utilisation en Europe.
Pour la petite histoire, la PC-Engine GT était surnommée la "Rolls Royce" des portables ; une comparaison flatteuse avec la Neo Geo (surnommée quant à elle "Rolls des consoles"), ainsi qu'une référence à son prix très élevé, que ce soit à sa sortie ou sa cotation actuelle.
La PC-Engine GT a fait le choix de la démonstration technologique au détriment de l'autonomie et de l'accessibilité
Sortie fin 1991, la PC-Engine LT présente un écran de même qualité mais plus grand que celui de la GT. Elle intègre un Tuner TV et des connectiques permettant entre autre de connecter un magnétoscope, un lecteur DVD, et même les extensions CD-ROM² et Super CD-ROM² - cette dernière nécessitant toutefois un adaptateur. Déjà très onéreuse à sa sortie (100 000 yen, soit environ 800 € de l'époque), la PC-Engine LT atteint du fait de sa rareté des sommes folles (plus de 3 000 € bien d'aujourd'hui), ce qui peut décourager sérieusement les possibles intéressés.
Bien entendu, ces consoles portables (ou plutôt transportables) ne connurent pas le succès (trop chères et trop « gourmandes » en piles).
La PC-Engine LT, une console transportable et un modèle rare
Même si NEC n'aimait pas la simplicité vu le nombre de déclinaisons de la PC-Engine, chacun de ces modèles - que ce soit la PC-Engine, la portable GT, la SuperGrafx ou la Duo - faisait fonctionner de base les cartouches Hu-cards. Mais comme on l'a vu, ça se complique concernant les jeux spécifiques à chaque modèle.
Voilà pour cet extrait sur les différents modèles de PC-Engine. La suite de l'article offre une vision d'ensemble sur la ludothèque de la console - ou plutôt, comme vous l'avez désormais compris, de la console et de ses différents modèles ou extensions.
Article complet sur Game Forever :
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Bravo pour l’article, je lirai tout ça tout à l’heure
Contrairement à Pce Cd ou là c'etait le paradis.
Yavais un ecran portable pour la nec duo aussi
A noter que l'importateur français Sodipeng était une boite des Guillemot (Ubisoft), et pour "l’héritage" je le voyait aussi un peu à l'époque dans la Dreamcast (à cause du GPU ^^ J'ai de l'imagination)