Est-ce que l’E3 est en train de devenir inutile ?
Le Electronic Entertainment Exposition (E3), salon annuel californien du jeu vidéo,
n’a pas encore ouvert ses portes, mais bon gré mal gré,il a déjà commencé. Mercredi 8 juin,
l’éditeur français Ubisoft a mis en ligne la première bande-annonce officielle pour le jeu d’action Watch Dogs 2.
A la suite de ce lancement "officieux", les annonces en tout genre se sont succédées : suite d’Injustice, Deus Ex et Deus Ex'Go et d'autres bruits de couloirs.
Le début d'un changement
Si les éditeurs dévoilent un à un leurs projets, c’est que le mois de juin est celui de l’E3,
un salon de jeu vidéo qui se tient depuis 1995, et qui rythme la vie médiatique de l’industrie depuis deux décennies.
Avec la démocratisation d’Internet, sa consommation a changé. « A l’époque, on devait attendre fin juin, début juillet pour voir apparaître dans les magazines spécialisés les nouveautés annoncées à l’E3 début mai.
Maintenant, on regarde les conférences en direct, et en plus elles sont commentées. Il n’y a plus ce côté premium. »
Et l’édition 2016 ne fait que confirmer cette dématérialisation accrue : alors que l’E3 ouvre officiellement ses portes le 14 juin,
plus personne ne se soucie de ses dates de tenue pour lancer sa communication, au grand dam d’une communauté de passionnés très attachés à la formule événementielle du salon.
Certains acteurs majeurs ont d’ores et déjà fait le choix de ne plus y être physiquement, comme Electronic Arts (FIFA, Battlefield, Mass Effect) – qui tiendra une conférence à part dès dimanche en amont du salon –
, Activision – qui n’y aura pas de stand – ou encore Nintendo – qui y présentera son nouveau The Legend of Zelda et plusieurs jeux 3DS, mais n’y tient plus d’événement depuis plusieurs années,
préférant directement diffuser ses programmes sur les plateformes de vidéo en direct comme Twitch.
« Je n’irais pas annoncer la mort de l’E3, mais ça change beaucoup, observe Thomas Bidaux, cofondateur de la société de conseil en jeu vidéo ICO Partners.
Ainsi, cette année, il y a une antenne du salon ouverte au grand public, le LA Live, il y a moins d’événements presse [de type conférence] même si cela évolue chaque année, et le retrait d’acteurs de taille moyenne. »
On doit à une entreprise en particulier d’avoir fait exploser le cadenas de l’E3 en 2015 : l’Américain Bethesda. L’an passé, en organisant un événement trois jours avant le salon,
avant même les sacro-saintes conférences des constructeurs Microsoft, Sony et Nintendo, l’éditeur de Fallout 4 et de Doom avait obtenu une visibilité maximale à ses jeux,
notamment en termes d’articles en ligne. « Pour moi, il ne fait aucun doute que Bethesda est le grand vainqueur de cet E3 », écrivait en 2015 Thomas Bidaux
En avançant à dimanche sa conférence de presse, Electronic Arts semble en avoir pris acte. « Les éditeurs veulent sortir du brouhaha ambiant pour imposer leurs propres événements »
Si d’habitude les préannonces de l’E3 étaient réservées aux productions mineures ayant peu de chance de faire parler d’elles durant le salon, la mise en ligne de la bande-annonce de Watch Dogs 2 dès mercredi,
six jours avant l’ouverture des portes et quatre jours avant la conférence d’Ubisoft, témoigne de la nouvelle course à la visibilité que se livrent les éditeurs.
Bientôt, l’Electronic Entertainment Exposition ne sera peut-être plus un salon, mais le nom d’un mois sur le calendrier de l’industrie.
Réinventer l'E3
Thomas Grellier, ex-directeur marketing des éditeurs de jeux vidéo Midway puis Sega, est aujourd’hui professeur associé à l’école de commerce Kedge Business School (BS) et consultant pour l’industrie vidéoludique.
A une semaine de l’ouverture officielle de l’E3, qui se tient officiellement du 14 au 16 juin à Los Angeles mais qui est précédé de plusieurs jours de conférences, d’annonces et de rumeurs,
il détaille les difficultés du plus grand Salon annuel du jeu vidéo à exister, à l’heure de Twitch et de la diffusion de vidéos en direct.
Personne ne sait exactement quoi attendre de cet E3. Est-il différent des autres ?
Cette année, C’est un E3 très différent, avec une ouverture au grand public. Même si elle est partielle, c’est un signe fort que l’ancienne formule est arrivée à bout de souffle.
Les grands éditeurs, comme Activision, ne veulent plus venir. Ils disent que c’est parce que le Salon est trop cher, mais un stand à l’E3 représente à peine 1 % du bénéfice annuel d’Activision.
C’est surtout qu’ils veulent sortir du brouhaha ambiant pour créer leurs propres événements. Par exemple, que Nintendo n’y présente pas sa nouvelle console, c’est hallucinant.
Cela montre qu’il veut maîtriser sa communication de A à Z ; ce qui n’est plus possible à l’E3
Qu’est-ce qui pourrait redonner du lustre à l’E3 ?
L’E3 a lieu cette année car il y a un contrat qui lie l’organisateur au Salon, mais il passe à côté de certains phénomènes comme League of Legends, qui devrait représenter un tiers de la surface en termes d’importance,
mais qui n’y sera pas ; à la place, on sait qu’on retrouvera les franchises habituelles. La formule de l’E3 arrive à bout de souffle, il faut la réinventer complètement.
Il faut dématérialiser au maximum – ce qui est déjà le cas avec les conférences –, mais le faire aussi avec les stands. Il faut changer de lieu, car à Los Angeles, on aura toujours les anciens E3 en mémoire.
Il faudrait aussi ouvrir le Salon aux éditeurs mobiles coréens, japonais et, bien sûr, chinois. Je me demande si une fusion avec le CES ne serait pas la meilleure solution.
D’un point de vue technologique, ils ont beaucoup en commun : tout ce qui s’y montre s’affiche sur un écran. Et je ne vois pas comment, dans le monde du jeu vidéo, on peut se passer d’un Cisco et de ses plans d’avenir sur dix ans.
Vous parlez de formule vieillissante, mais la conférence de Sony l’an passé était très réussie.
Tout à fait. La conférence de Sony l’an dernier, c’est la meilleure conférence de l’histoire.
Ils sont arrivés avec deux, trois bons jeux sortis de nulle part, comme Horizon : Zero Dawn, qui est très beau, puis ils nous ont fait un tour de maître Jedi avec Final Fantasy VII, Shenmue III et The Last Guardian.
C’est la spécificité de l’E3 actuel : comme on est dans l’instantané, il faut jouer sur l’émotionnel. Même si, d’un point de vue commercial, ces jeux ne sont pas les piliers de l’industrie de demain.
Mais Final Fantasy VII, Shenmue III et The Last Guardian, cela vend du rêve, et l’objectif de l’E3, c’est ça. Mais Sony a placé la barre tellement haut l’an passé que ce sera difficile de faire mieux.
La technologie pour sauver l'E3
Au sein de l’industrie règne en effet un étrange climat d’incertitude et de crainte : après moins de trois années d’exploitation et un départ commercial tonitruant, les nouvelles consoles, et notamment la PlayStation 4,
peinent à trouver un second souffle, alors qu’à ce stade de leur cycle de vie, leur audience devrait au contraire s’étendre naturellement.
Malgré les annonces fracassantes de projets de casques ces trois dernières années, l’industrie avance désormais sur la pointe des pieds.
Principale raison : la réalité virtuelle moderne est un marché complètement nouveau et confronté à de nombreux défis.
Sur le papier, elle relève d’un fantasme d’amateur de science-fiction : un casque, qui une fois posé sur la tête, permet de plonger l’utilisateur dans un monde virtuel avec lequel interagir.
Ouvrant ainsi la voie à des simulations vertigineuses, dans l’espace, au sommet d’une montagne, ou en l’air dans la peau d’un oiseau.
« C’est une technologie encore toute neuve, nous apprenons chaque jour, il faut accepter qu’il y ait une courbe de progression », explique Andrew House, président de Sony Computer Entertainment,
qui doit commercialiser un casque de réalité virtuelle en 2016.
« Les raisons pour lesquelles les gens jouent sont simples : l’évasion, l’inspiration, l’immersion, le fait de pouvoir réaliser des rêves… La réalité virtuelle offre beaucoup d’opportunités pour satisfaire ces envies »
Espérons que ces technologies relancent le marché, et nous offres le meilleur du divertissement videoludique pour l'avenir.
Sources:
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/06/09/l-e3-un-salon-du-jeu-video-de-plus-en-plus-desynchronise_4944623_4408996.html
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/06/08/jeux-video-la-formule-de-l-e3-arrive-a-bout-de-souffle-il-faut-la-reinventer-completement_4942486_4408996.html
Ps: Premier article, soyez zentils;
Après j'aime bien l’événement, les conférences, et les surprise, surtout l'excitation des trailers de jeu qui sont très attendu, comme Resident Evil 7 (2remake) et d'autres surprise.
Maintenant ca n'empeche pas de toujours se prendre de belles surprises dans les dents.
Tant que l'on ne pourra pas avoir la possibilité de jouer au démo présente au salon de chez nous, je pense que l'E3 a encore de beau jour devant lui. Puis ça reste un rendez-vous incontournable.
Le salon est loin d'être mort.
Les constructeurs et éditeurs ne sont nullement tenu et ça depuis le début, d'attendre les dates de l'E3 pour annoncer des jeux ou du hardware. Avant beaucoup d'éditeur attendaient par facilité, quand t'as pas des moyens ouf de com et que tu banques pour un stand, ils préféraient tout simplement que les revendeurs et autres journalistes en fasse a promotion, mais comme on est dans le show-business, certain ne communiquaient que sur ce qu'ils avaient aimé ou sur ce qui se vendrait. Autre exemple, l'ordre des conférences ne change pas juste par stratégie, car on il y a le fait d'être le premier qui compte, mais être dernier permet de modifier des choses, sans compter que ces conf sont vu par des êtres humains sur place, qui sont eux même conviés à des soirée jusqu'à pas d'heure, ce sont plein de chose auquels on ne pense pas.
Après je doute d'un retour au CES, car déjà ils ont justement créé le salon pour montrer que le secteur existent de façon indépendante comme celui du cinéma, de l'automobile, de la mode, de l'armement ... Puis le CES n'est pas non plus en super forme .
Pour ce qui est de l'exemple de Nintendo qui n'annonce pas sa NX à l'E3 comme preuve de la chute de l'E3, est vraiment mal choisi, car en 2000, à l'E3 on avait des jeux GB et 64 quand même pas 3 mois après au Nintendo Space World ils annoncaient la GameCube, la GBA, SSBB, Luigi's Mansion, Metroid Prime ... Alors en 2000 l'E3 mourraient ?
Je pense surtout qu'il y a eu une fracture entre l'évènement et le média, le salon était au départ uniquement réservé aux revendeur et investisseur, et déjà en 2000 ils ont massivement fait venir les journalistes par manque de progression dans l'ampleur de l'évènement, puis forcement il fallait que les joueurs puisse plus ou moins y participer car c'est nous les premiers visés, ils ont chassés les intermédiaires pour mieux vendre.
Je pense que l'E3 ne s'est jamais relevé de sa réorganisation en 2007, déjà à cette époque en interne les méthode de développement ont dû évoluer par rapport à la charge de travail, donc pour tenir les délais il faut bien mentir, et forcement il y a des débordements. De plus pour revenir à 2007, à cette époque les retombé du salon sont mauvaises en terme de com et les éditeurs qui investissent beaucoup d'argent ne veulent pas avoir à payer pour des projets qu'on ne montre pas, donc à cette époque on a eu les évènements spé où tout les jeux étaient déjà montré, avec le temps la pratique s'est juste faite plus discrète mais existe toujours, sans compter sur ce fameux délire d'annoncer des demi douzaines de jeux dont la grande majorité n'est pas jouable, ça, ça y fait aussi.
Ça coûte trop cher.
Ce qui disent non sont des déconnectés de la réalité et ne comprennent rien à l'économie.
Je ne comprends vraiment pas les réactions (hystériques) d'une bonne majorité des membres de ce site... Détendez vous les gars, on parle que de jeux-vidéos, ce n'est qu'un passe-temps, un moyen de détente, rien de plus.
On dirait que à chaque fois, c'est la venue du Messie...
A croire que certains sont tellement accros, qui n'arrivent plus à avoir les idées claires.
" Oh putain M$ je t'aime ta race, t'es le best !!! "
" Ta gueule ! C'est Sony les betters !! "
Continuez, moi ça me fait bien marrer. Je sors les pop-corns