Pour illustrer un sujet sur la crise migratoire, une émission de télévision allemande a cru bon de diffuser à son antenne un curieux montage photo. La chaîne est aujourd'hui accusée d'islamophobie.

Angela Merkel s'est-elle convertie à l'islam? C'est ce qu'ont pu penser les téléspectateurs allemands ce dimanche en regardant une émission de télévision.

La chaîne ARD a effectivement mis à son antenne une photo d'Angela Merkel vêtue d'un voile devant le parlement allemand entouré de minarets. Il s'agit en fait d'un photomontage réalisé pour illustrer un sujet de l'émission Bericht aus Berlin (Ndlr: Message de Berlin) consacrée ce jour-là à la crainte de l'identité allemande.

L'idée était d'introduire un sujet sur les progrès de la société allemande autour de la crise migratoire. «Comment la vie va-t-elle changer? Comment doit-on réagir si les immigrés ont des problèmes avec l'égalité, avec les droits de la femme et la liberté de parole?», se demande le présentateur dans le lancement du reportage à suivre devant la photo de la chancelière allemande revêtue pour l'occasion. Quelques minutes après la diffusion de cette image à l'antenne, les critiques fusent sur les réseaux sociaux. Beaucoup accusent la chaîne de répandre l'islamophobie dans le pays et de soutenir les partis d'extrême-droite. D'autant plus que l'atmosphère est particulièrement tendue en Allemagne en raison de l'afflux massif de migrants.

«L'usage d'images polémiques n'est pas interdit par la loi»

Suite à la polémique suscitée dans le pays, la chaîne s'est sentie contrainte de se justifier dès le lendemain sur sa page Facebook. «Nous sommes heureux d'entendre les nombreuses critiques sur notre illustration de l'émission d'hier et nous regrettons que certains soient en désaccord avec notre représentation de la chancelière, ou l'aient même mal comprise», peut-on lire. Le but de ce montage photo? Défendre les valeurs de liberté d'expression, de parole et d'égalité. «Nous voulions illustrer des contradictions en lançant ainsi une discussion. L'usage d'images polémiques n'est pas interdit par la loi», conclut ARD qui réfute par ailleurs toute accusation d'incitation à l'islamophobie.