Une nouvelle avancée du CERN légitime un peu plus le "modèle standard", la théorie qui résume nos connaissances actuelles sur la physique des particules.



LHC. Des chercheurs de l'organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) ont observé, grâce au LHC, la désintégration, extrêmement rare, d'une particule, le méson B neutre, en deux muons, les cousins lourdeaux de l'électron. Les mésons B neutres sont des composites instables de deux types de particules appelées quarks. Le "modèle standard" de la physique prédit cette désintégration en muons. Mais une poignée seulement de mésons B neutres sur un milliard se désintègre en paire de muons ! Et pouvoir l'observer a pris près de 30 ans... Ces résultats, publiés dans la revue Nature, confirment le "modèle standard" élaboré au début des années 1970, selon les chercheurs. Il a permis de prédire le comportement des particules fondamentales. Ces observations découlent d'expériences rendues possibles grâce au Grand collisionneur de Hadrons (LHC) du CERN. Cet accélérateur de particules installé à Genève est le plus grand projet scientifique de ces dernières années et permet d'étudier la matière dans l'infiniment petit.

COLLISIONS. Le LHC a permis de confirmer l'existence du boson de Higgs en 2012, considéré comme la clé de voûte de la structure fondamentale de la matière. Il pourrait percer d'autres mystères de la composition de l'Univers. Le LHC a redémarré en avril 2015 avec à son programme l'étude de la matière noire et de l'antimatière. Pour cette nouvelle phase d'exploitation, l'énergie des collisions entre protons atteindra 13 TeV, une puissance encore jamais atteinte, près du double de l'énergie produite lors de la première phase d'exploitation. En fonctionnant à sa puissance nominale, le LHC va donner aux scientifiques l'opportunité de vérifier certaines théories et de découvrir de nouvelles particules, qui pourraient changer notre compréhension du monde.