Là les mecs, je vous offre quelque chose de très différent d'à mon habitude. Pour ceux qui le savent, je balançais plus dans la petite chips niveau écriture, un truc qui prend deux minutes et que tu oublies juste après. C'était mon genre et j'aime toujours faire ça, mais j'ai envie d'essayer autre chose de plus gros, un vrai projet qui a de la gueule : mon premier roman.

Le ton est très stupide, c'est du ton à l'humour débile et ça ne va pas dans la grande littérature, mais j'y ai mis plusieurs semaines (enfin pas juste pour ce chapitre, pour toute l'histoire au complet, mais je n'ai écrit que ça pour le moment) et tout mon petit coeur, donc si vous avez la foi de lire, j'aimerais sincèrement votre retour critique sur la chose

Bonne lecture à vous !



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6h30 … Il n'y a pas à dire, le réveil du lundi est sans aucuns doutes la pire torture de la semaine. Le week-end est définitivement terminé, il va falloir sortir et voir … des gens. Rien que d'y penser, j'entends l'appel de Morphée auquel j'aimerais répondre avec grand plaisir.
Cependant, la seule chose que j'entends tout de suite est la sonnerie que j'ai attribuée à mon portable. Et là, je suis plutôt fier de moi, parce que se réveiller sous Bitersweet Symphony de The Verve, c'est sans doute la meilleure idée que j'ai eu de ma vie ! … En ayant eu cette pensée, j'eus un léger soupir de déception :

- Qu'est-ce que tu fais de ta vie mon bon Toinou ?

Aaaahhh c'est tout moi ça ! Grand philosophe dépressif tant que je n'ai pas eu mon chocolat chaud et mon bol de céréales, tu parles d'un intellectuel en carton. Mais bon ne perdons pas de temps à réfléchir trop, je n'arrive pas à me concentrer sur le fait de trouver le bon sens à ma chaussette gauche.
Une fois ce grand mystère résolu, ainsi que celui de la date du dernier lavage de mon jean, me voilà devant le remède à ma mélancolie métaphysique. Savourant mon petit déjeuner pleinement comme tout les jours depuis … Je n'arrive même plus à me rappeler de la dernière fois où j'ai déjeuné avec mes parents. Je les vois déjà un peu trop à mon goût, alors une demi-heure tout les matins qui m'appartient pleinement, j'en profite !
Comme d'habitude, il n'y a rien à la télé, j'ai bien fait de prévoir le coup cette fois-ci avec mon MP3 directement sur moi. On se lance du bon rock motivant, et on commence son rituel du matin.
Une fois le petit déjeuner pris, mes ambitions intellectuelles sont revues à la baisse puisque la plus grande question que je me pose maintenant est de savoir si je devais prendre ce bain de bouche avant ou après le brossage ? Un trop grand suspense me hantait, au point de me pousser à l'abandon, j'essayerais demain.
J'enfile les premiers vêtements que je trouve sous la main puis je me prépare, qui dit lundi matin, dit cours et grand plaisir … forcément ... En commençant à mettre mes chaussures, mon père sortait de sa chambre, toujours à la même heure, réglé comme une horloge. Cette vie trop réglée et sans surprise me laisse de marbre. Ce qu'il appelle tranquillité d'esprit, j'appelle ça ennui. Mais ce matin je n'ai pas envie de penser à lui. Je ne vais même pas lui parler d'ailleurs, il sait ce qu'il m'a fait hier soir, et comprendra donc si ce soir il acceptera en compagnie de son dîner une série de petites piques maison.
Mais concentrons-nous plutôt sur l'autre problème de la journée : les études. Je savoure bien évidemment la chance que j'ai, par rapport à tout ces pauvres enfants qui n'ont pas la chance d'aller à l'école mais … Pas le lundi quoi. Puis surtout pas le lycée où je suis. Sur ce dernier point cependant je ne vais pas faire la fine bouche. Mes parents voulaient absolument m'envoyer dans une école privée, histoire de «rester parmi l'élite et ne pas risquer de gâcher ton potentiel parmi des incapables». Ma mère est bien gentille, mais a toujours été trop fixée sur l'absolue excellence … La normalité, c'est au milieu donc c'est pas si mal que ça je trouve.

17 minutes. C'est le temps que je mets exactement de ma porte à l'entrée de mon lycée. Parfaite occasion de se poser devant le grillage pour attendre 10 minutes. Je déteste arriver en retard car cela a une influence désastreuse sur les places intéressantes à prendre en salle, notamment celles du côté de la fenêtre et des radiateurs. De parfaites tentatrices pour s'échapper des mathématiques vers le monde du semi-sommeil.
Le lundi, tout le monde le sait : il ne vaut mieux pas me parler très longuement. Je tiens un petit peu avec des conversations inintéressantes ou qui ne demandent pas à ce que je réfléchisse, mais rien de plus. C'est généralement à partir du mardi que j'ai digéré la fin du week-end et que je peux commencer à savourer la présence d'autres personnes dans mon monde. Il y a quand même 2 exceptions à cette règle : je ne m'ennuie jamais de parler avec mes deux amis Yohann et Kévin. Ils ne sont pas des lumières certes, mais ont le cœur sur la main, et également beaucoup d'humour … Malgré eux. Les repas du midi à la cantine sont souvent propices à des échanges assez surréalistes entre nous.

- J'ai une légende à vous raconter, disait Kévin, avec son air qui nous dit clairement que ça va être une connerie, mais qu'on écoute avec plaisir malgré tout.
- Aller vas-y, dis moi tout, répondis-je simplement pour essayer de me changer les idées quant à l'aspect plus que douteux du plat devant moi.
- Il paraît qu'une fois dans un pays de l'Est, un gars aurait mangé à la cantine et aurait eu un plat … Qui avait du goût !
- Non, c'est impossible et tu le sais ! Je n'y crois pas … Sauf peut-être si nous sommes dans la Matrice et qu'il y a un bug qui fait que la nourriture dans les cantines est la seule où les machines n'ont pas définit de goût qui sait ? renchérissait Yohann content de sa référence et de sa blague.
- Oui, c'est aussi possible … Qu'est-ce que tu en penses Antoine ?
- J'en pense que vous devriez arrêter de regarder la trilogie Matrix, le premier est le seul qui suffit. Mais surtout que vous devriez vous trouver une copine.

En parlant de copine, j'aimerais qu'il y ait une troisième exception à ma règle des conversations du lundi : Kelly. Un nom tout mignon pour une fille toute mignonne. J'aimerais vraiment l'inviter à sortir une fois. Malheureusement, on ne vit vraiment pas dans le même monde … Et elle a un copain pour couronner le tout. Un très gros abruti, celui-ci d'ailleurs ! Mais je n'ai pas envie de penser à lui pour le moment. Elle avançait dans ma direction, son plateau à la main. Ses cheveux bruns étaient vraiment soyeux … Une vraie pub pour du shampoing … Puis sa mini-jupe est aussi un argument de poids je l'avoue. Le jour où je n'aurais réellement plus rien à perdre, j'irais la voir et lui demander de sortir avec moi. C'est certain !

- Mec, ne restes pas à baver sur ton plat, c'est une bombe et toi … T'es mentalement peu présent et physiquement … Il y a un monde entre vous.
- Ouais écoutes Kévin il marque un point, tu devrais devenir un homme pour lui causer ça serait déjà un miracle. Pour le moment tu ne restes qu'un enfant ! disait Yohann avant de se mettre des baguettes dans la bouche pour imiter le morse.


Mon compagnon imitant le morse a raison. Je suis du genre plutôt timide en général. Tout du moins avec elle, les autres personnes ne me font jamais un tel effet. Il va falloir que je me ressaisisse ! Je suis au lycée bon sang ! Je suis jeune, la vie est devant moi, je dois être plus courageux et moins effacé ! Je vais aller lui demander de sortir avec moi ! … Enfin pas tout de suite, on verra plus tard ... Rien n'est pressé.
Mon plus grand problème aujourd'hui était plutôt mon père quand je rentrerais des cours ce soir. Un conflit est inévitable entre lui et moi. La position de ma mère dans ce duel entre nous était incertain. Elle a toujours émis des réserves pour les conflits familiaux. Je la comprends, je m'en passerais bien aussi. Mais son soutien pourrait influencer mon père pour qu'il reconnaisse ses torts. Je verrais bien quand j'y serais ce soir hein ! Un peu de suspense ne fait jamais de mal après tout.
D'ici là, j'avais un autre soucis auquel faire face : trouver une excuse valable auprès de ma professeure d'anglais sur le fait que je n'ai pas fait mes devoirs. Un exercice toujours très complexe mais auquel j'excelle. Je ne suis pas vraiment un mauvais élève … Je suis même un très bon élève en général, seulement je suis détesté par mes différents professeurs parce que malgré le fait que je n'écoute jamais un seul mot à ce qu'ils racontent, je m'en sors toujours avec de très bonnes notes. Un avantage certain mais dont je ne profite pas, je me contente de répondre et j'ai souvent bon. Sûrement l'éducation que j'ai reçu qui ne me laissait pas beaucoup de place à la normalité encore une fois il faut croire …
Au final ma prof ne m'a rien dit. Sûrement l'habitude de voir que personne ne fait jamais rien à ce qu'elle demande. J'ai presque de la peine pour elle quand j'y pense … Bon je suis beau joueur, la prochaine fois qu'on a des devoirs, je les ferais à moitié histoire de lui redonner un peu de baume au cœur.

Malgré cette journée qui ressemblait à tant d'autres depuis le début de cette année scolaire, le point qui la rendait si spéciale et si énervante pour moi était cette confrontation que j'allais forcément avoir avec mon père. Ce qu'il a fait hier était vraiment déplacé et je veux qu'il s'excuse pour ce qu'il a fait. Mais je ne veux pas me prendre la tête dès ce midi. Cela me causerait une douleur au ventre qui durerait jusqu'à mon retour à la maison. Pour le moment, concentrons-nous sur le prochain cours qui arrive : le cour d'espagnol.
J'adore ce cour ! Non pas que j'y sois bon, au contraire je suis terriblement mauvais à cette langue … Mais c'est simplement parce que je suis à côté de Kelly pendant ces cours. Merci à la vieille peau qui me sert de professeur d'avoir assigné des places aux élèves. Je devais sûrement être le seul de la classe avec le sourire aux lèvres quand elle a annoncé qui serait ma voisine de table. Sourire que je maintenais à l'intérieur de moi de peur d'avoir droit à des réflexions douteuses de la part de mes camarades … Mes amis Kévin et Yohann en tête, ne ratant pas une occasion de déverser leur flot de bêtises sur moi. Non pas que je m'en soucie au fond, mais je suis le genre de personnes qui aime garder sa discrétion intacte.

Aujourd'hui, elle sent vraiment très bon. Son parfum est vraiment efficace et enivrant, tout en restant très discret. Elle a toujours ce sourire au visage qui me fait craquer. L'année se termine bientôt … Il faut que je lui demande de sortir avec moi ! Si elle disait oui, je pourrais vivre ce qui pourrait être le meilleur été de ma vie. Elle reste en plus, et moi aussi … L'occasion est vraiment trop belle.
Et tandis que les minutes passaient, où la professeur parlait dans une langue incompréhensible sur des sujets complètement incompréhensibles eux aussi, je me contentais de la regarder discrètement avant de reprendre mon habitude : regarder le ciel à travers la fenêtre.
La sonnerie chante son air habituel de 3 notes. Un enchantement musical à mes oreilles, mais aussi une sonnerie qui annonce le glas de mon ennui de la journée pour m'amener vers un conflit qui ne m'enchante guère. Mais faisons comme d'habitude : repoussons un maximum l'échéance. Mes deux compagnons d'infortune m'aideront à le faire en m'accompagnant pendant le chemin.

- Si je pouvais remonter le temps, je pense que je tuerais l'inventeur du cassoulet. nous annonçait d'un coup Yohann pour lancer un sujet histoire de détendre l'atmosphère et de pimenter le chemin du retour.
- Tu ne penses pas qu'il faudrait tuer quelqu'un qui a fait vraiment quelque chose contre l'humanité ? Comme Hitler par exemple ? C'est mieux que l'inventeur du cassoulet je trouve, même si il est dans mon top 10 aussi je te l'accorde.
- Je trouve quant à moi que le mec qu'il faudrait tuer si nous pouvions remonter dans le temps ne serait autre que Joel Schumacher. Et vous savez très bien pour quelle raison.
- Batman et Robin. répétait les deux en cœur, dans un soufflement douloureux quant au souvenirs liés à la vision de ce film.

Malgré ce débat curieux et amusant auquel je suis maintenant habitué, mais toujours friand, me voici enfin devant ma porte. Mes deux amis continuent leur chemin ensemble vers chez eux tandis que j'étais figé devant mon entrée. Ce n'était pas la peur qui me paralysait, simplement le dépit, voire la tristesse. Je détestais me battre avec mon père. Mais nous sommes d'un monde si différent qu'il est difficile d'éviter sans arrêt des conflits sur des points qui me semblent prioritaires dans la vie.
Ma mère est déjà rentrée, sa voiture est là. Tant mieux, elle pourra me servir d'appui comme je l'espérais plus tôt dans la journée. Enfin j'espère surtout le fait d'espérer que j'ai raison. Je sens mon optimisme remonter en fléche. Mais elle déteste les conflits quand ils entrent dans le cercle familial … Enfin le triangle plutôt étant donné que nous ne sommes que trois. Qui a inventé ce terme de cercle familiale d'ailleurs ? Il faudra que je fasse des recherches là-dessus !
Je reprends d'un coup le contrôle, je suis dispersé sur des détails comme à mon habitude. Mon côté perfectionniste sans doute. Il est temps d'affronter le paternel.
Mais à la minute où je cherche ma clé, un bruit fort retentit, comme un cri. La porte s'ouvre. Mon action était totalement inutile. Mais juste avant que je ne pense à ça, un homme surgit de la maison, nu. Il avance lentement, chancelant. Je ne l'avais jamais vu avant, mais je ne comprends rien au surréalisme de la scène qui se déroule devant mes yeux. Il avance quelques pas, avant que je ne découvre l'horreur : cette homme a une hâche plantée dans le dos.
Il tombe après quelques pas sur le sol, mort sur le coup. Mon père arrive deux secondes après en courant à toute vitesse, et la seule chose qu'il trouve à me dire c'est la même phrase que d'habitude :

- Oh bonsoir fils !
- Bonsoir papa ...