En attendant la suite des aventures de Michel, une critique couplée d'Avatar et Paranormal Activity...
Deux films remarquables sont sortis au cinéma en un mois. Le premier, Avatar, s’imposait par la réputation de son réalisateur et l’ampleur de son budget (James Cameron et 200 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 300 millions de dollars dédiés au marketing). Le second, Paranormal Activity, s’illustrait par la petitesse de ses moyens (un budget de 15 000 dollars, un réalisateur inconnu, Oren Peli).
Rien ne permet a priori de rapprocher ces deux films aux ambitions et aux moyens totalement opposés. Et pourtant, quelque chose les unit : ils ne sont, chacun, qu’esbrouffe.
Avatar et Paranormal Activity ont tous deux bénéficié d’un traitement médiatique particulier. Le premier a été présenté comme un « défi démesuré » issu de l’ « imagination de son créateur », une énorme prise de risque après le succès de Titanic, un jalon dans l’histoire du cinéma et une étape cruciale dans le développement de la 3D. Le second a été présenté comme un « succès surprise », paradoxalement « terrifiant » en dépit de (et grâce à) son économie de moyens.
Je vais d’abord m’attarder sur Avatar. Je ne crois pas avoir déjà vu une technologie si avancée mise au service d’un scénario si daté. Cameron dit avoir écrit l’histoire il y a plusieurs décennies, et cela se sent. Il dit également avoir écrit les dialogues en trois semaines : cela se sent tout autant.
Si Avatar n’est qu’une sorte de Walt Disney géant, avec juste un peu de violence en plus, son scénario n’y est sans doute pas pour rien. Certains d’entre vous ont déjà relevé les similitudes avec Pocahontas : un soldat débarque sur une nouvelle terre, tombe amoureux d’une indigène et rejoint son camp contre celui des envahisseurs. Ca pouvait tenir il y a vingt ans. Ca pouvait tenir dans un Disney. Mais dans un film ambitionnant de révolutionner le cinéma, ce n’est pas possible. Révolutionner le cinéma, ce n’est pas seulement en foutre toujours plus dans la vue. C’est aussi changer les histoires qu’on raconte, et la façon dont on les raconte.
Comment peut-on accepter un film, en 2009, où les méchants sont si méchants et les gentils si gentils ? Comment un personnage caricatural comme l’est celui du Colonel belliqueux peut-il avoir ne serait-ce qu’un semblant de vraisemblance ?
Cameron nous raconte une histoire où tout est simple, si simple : de méchants capitalistes qui n’en ont rien à foutre de la mère nature n’hésitent pas à la détruire pour piller des ressources et faire des profits, mais la nature reprend ses droits et se laisse pas faire. Comme c’est mignon. Le problème, c’est que Cameron passe à côté des vrais ennemis. On ne trouvera plus, aujourd’hui (et encore moins en 2154, année où se déroule l’action), de méchant capitaliste ou de méchant militaire qui s’en bat les couilles de la nature. Le capitalisme a changé. Il prétend être « vert ». Il prétend protéger la nature, soutenir le développement durable, nous permettre de produire et de consommer autrement. C’est un capitalisme qui se donne l’air sympathique et conscient du défi écologique, même s’il détruit autant. C’est là que se trouvent les enjeux. Mais évidemment, ça ne cadre plus trop avec une histoire où les méchants ne sont pas loin de revendiquer fièrement leur statut de méchants.
Et évoquons rapidement les gentils : le coup du bon sauvage, un peu rétrograde avec ses rites et ses arcs en bois mais tout de même si sympathique, ça ne marche plus non plus. Cameron dit avoir pensé aux invasions américaines en concevant le film (et les références au Vietnam et à l’Irak sont explicites), mais entre les Navis et les Irakiens, il y a une marge.
Alors non seulement l’histoire est naze, mais en plus elle est mal dialoguée. Il arrive qu’Avatar soit sympathique à regarder : lorsque personne ne parle. Mais dès qu’un personnage ouvre la bouche, ce n’est que pour déblatérer des clichés. C’est comme si Cameron avait puisé les répliques dans des dizaines de films américains produits ces vingt dernières années. Certains extraits pourraient figurer sur Nanarland.com. Combien de fois ai-je soupiré en entendant précisément ce que je m’attendais à entendre ? Et combien de fois ai-je désespéré de voir que l’histoire correspondait exactement à ce que j’avais pu prévoir plusieurs minutes avant ? Pourquoi est-ce que tout est si prévisible ? Jamais James Cameron ne tente de nous surprendre, de nous prendre à revers, de remettre en question nos certitudes, de nous poser des problèmes moraux.
Alors, avec un scénario si nul que cela, quel pouvoir peuvent avoir les effets spéciaux ? Déjà, je n’ai pas vu la révolution visuelle attendue. La pub Haribo qui était projetée avant le film était plus impressionnante en matière de 3D que le film lui-même. Quant aux images de synthèse, certes elles étaient très bien fichues… mais ce ne sont que des images de synthèse. On y perd une part de magie qui était propre aux effets spéciaux artisanaux. Je demeure admiratif de la conception de Titanic. Je me demande encore comment était faite la ville dans Blade Runner. Je ne comprends toujours pas comment ont été conçus les effets spéciaux de 2001 : L’Odyssée de l’espace. Mais je sais comment ont été construites Pandora, sa faune et sa flore : avec des ordinateurs. Et franchement, il n’y a pas de quoi se branler le zboub. Où est l’ « imagination débordante » promise ? Cameron a foutu une tête de requin-marteau sur un corps de tricératops : ah, la belle affaire. Je lis que « Cameron a conçu tout un univers cohérent ». Eh bien, je trouve l’univers de Star Wars moins cohérent mais plus ambitieux, plus imaginatif (et pourtant je ne suis pas fan de Star Wars). Et dans les jeux vidéo, on trouve des univers aussi cohérents et aussi imaginatifs : je pense par exemple à Halo, et pourtant je déteste ce jeu.
Pour ces raisons, Avatar est un navet qui n’est même pas sauvé par son esbroufe visuelle.
Passons maintenant à Paranormal Activity (PA). Là, ça sera plus rapide. Pour commencer, PA pêche également là où pêchait Avatar : dans son scénario. Les concepteurs du film ont-ils cru qu’un dispositif minimaliste excuserait un scénario déjà vu mille fois ? Toujours est-il qu’il s’agit d’une pauvre histoire de possession parfaitement limpide. C’est ainsi que les événements paranormaux s’expliquent et, bizarrement, on le comprend dès le début du film… Mais il ne serait pas venu à l’idée des scénaristes de nous surprendre un peu de côté-là, ou de laisser planer un peu de mystère.
Quant au dispositif, parlons-en un petit peu. Comme, avant lui, Blair Witch, PA prétend miser sur son côté « film amateur » pour mieux nous effrayer. Le fait de placer l’action dans une maison banale est également censé accroître la peur, car cela nous renvoie supposément à ces bruits qui nous effrayent lorsqu’on est chez nous, tout seuls dans notre lit. Bon, admettons.
Mais alors je ne m’explique pas que le film fasse bien moins peur que celui dont il s’inspire. Je pense que cela tient au fait que lorsque les événements surviennent, la caméra est connement posée sur son pied, dans la chambre du couple. Ce qui nous tient à l’écart de l’action. Dans Blair Witch, la scène finale faisait peur parce que la caméra tenue à l’épaule était sans cesse secouée. Elle ne laissait rien voir mais elle transmettait la peur de celui ou celle qui la portait. Dans PA, la caméra ne bouge presque pas. Et le comble, c’est que le réalisateur passe à côté d’une idée qui aurait, je pense, tout changé : laisser l’esprit frappeur s’emparer de la caméra.
La caméra est au centre du film. C’est autour d’elle que se cristallisent les dissensions du couple. Elle est l’argument sur lequel repose l’histoire. On sait même que sa présence énerve l’esprit qui a décidé de prendre possession de la fille. Pourquoi donc cet esprit ne s’empare-t-il pas de la caméra ? Il aurait pu faire des choses vraiment fantastiques avec. Il aurait pu détacher la caméra de son pied et l’emmener filmer des choses terrifiantes dans la maison. Les héros auraient découvert au petit matin ce que l’esprit avait filmé durant la nuit… Il y aurait eu de quoi foutre les jetons. L’idée ne serait pourtant pas follement originale. Dans Lost Highway, David Lynch pose comme argument de départ qu’une présence inconnue a pénétré dans la maison d’un couple et s’est amusée à la filmer dans des angles improbables… et c’est bien plus effrayant que PA.
Parce qu’il passe à côté de son sujet et que ce sujet n’est pas un poil recherché, PA est aussi un navet. On dit que lorsqu'il l'a vu, Steven Spielberg a eu si peur qu'il a tout de suite voulu le diffuser. A mon avis, lorsqu'il l'a vu, c'est parce que Spielberg a bien senti le pognon facile qu'il a tenu à le diffuser...
Et en l’espace d’un mois, on se retrouve donc avec deux navets survendus sur le seul argument de leur dispositif. Mais derrière ce dispositif, qui ne tient même pas ses promesses, il n’y a rien d’autre que du vide. Je ne crois pas qu’il faille à tout prix un scénario complètement inédit pour faire un bon film, mais en tout cas il me semble que faire un bon film avec un scénario pourri dès le départ est une gageure irréalisable.

tags :
posted the 12/29/2009 at 09:49 PM by
franz
Pas faux
Paranormal activity est une daube sans nom, un film d'une médiocrité absolue et qui ne tient pas une seule fois sa promesse de nous faire peur, au final l'on sort du film avec l'impression d'avoir vu tout sauf un film et je ne nommerai pas cette merde navet et ce par égard pour les navets.
L'amateurisme vient ici de trouver son maitre, jamais tel médiocrité n'a eu pareil hype, sauf pour un certain jv au mois de novembre.
Avatar de son coté est un film plat qui peine à causer à notre cerveau le moindre émerveillement, l'ennui se fait trop vite sentir et cela n'est pas la débauche d'effets spéciaux mal employés pour nous narrer un univers affreusement inintéressant qui changera la donne...
Je n'ai aucunement été sensible à l'univers crée par cameron, il s'agit plus ici d'un rêve de gosse employé maladroitement, qu'un véritable chef d'oeuvre, un mauvais film certes non, un très bon film probablement jamais.
Critique video du film Avatar
Avatar a des defauts mais il lance le cinema et bientot la television dans une nouvelle ere et tout le monde se souviendra que c'est lui le precurseur.
Dans ma salle a la fin du film le gens ont applaudis , jen etais tout surpris et c'est la premiere fois que cela arrive depuis que je vais au cinoche, ca veut bien dire quelque chose...
A croire que vous vous sentez unis a 2 ou 3 mais en fait vous n'etes qu'une petite minorité qui aiment critiquer sans arguments...pff pathetique.pauvres types !
James cameron derriere un scenario classique a tout simplement cherché a innover technologiquement pour imposer la 3d au cinema, latechnologie quil a developpé , a pris enormement de temps et d'argent et je pense que pour son prochain film 3d ,cameron cherchera a approfondir "l'histoire".
Il faut prendre avatar pour ce quil est ,c'est a dire une prouesse technologique et le passage au cinema 3d !
Kikuichi il changera la facon de voir les films au cinema ne ten deplaise, voir un film en 3d n'a rien avoir l'ancienne generation...je peux te le dire jai vraiment hate de voir les shreck4,toy stroy 3d et autres star wars remasterisé en 3d !!!
Nop, il y a juste de la douleur (Comme quand l'autre Avatar se mange une balle dans l'épaule et qu'il sort de l'appareil en souffrant au même endroit)
"Cameron a foutu une tête de requin-marteau sur un corps de tricératops"
Il a aussi foutu une tête de fourmilier sur un corps de zèbre.
Je suis totalement d'accord avec cette critique d'Avatar et n'ayant pas vu Paranormal Activity je ne me prononcerais pas à son sujet.
Je suis assez déçu par ce que nous a pondu James Cameron. Le pire c'est que j'ai écouté en live toute sa longue présentation orale sur l'univers d'Avatar lors de la conférence de presse d'Ubisoft et que je ne m'attendais pas à tomber sur un film avec un scénario aussi usé. À l'époque je m'attendais à voir un film original présenté entièrement en vue subjective dans un univers en 3D et je me demandais comment ils allaient se débrouiller pour construire une histoire en suivant ce principe.
Un point qui m'a particulièrement déplu en regardant Avatar, c'est qu'à aucun moment je n'ai réussi à avoir de l'empathie pour le personnage principal. Pourtant c'est le héros du film, il est en fauteuil roulant, il a perdu son frère, tout le long du film il s'adresse directement au spectateur via un journal de bord... mais voila, malgré tout ça je l'ai trouvé totalement insipide. Peut-être est-ce dû au jeu d'acteur ou alors c'est la faute d'un scénario archi caricatural qu'on voit arriver les yeux bandés.
"Il y a un gros oiseau dans le ciel que seul un grand guerrier peut monter par millénaire." C'est la phrase type qu'il ne faut jamais balancer au héros d'un film si on veut surprendre un minimum le spectateur.
Puis comment peut-on s'attacher à un personnage qui joue double jeu juste pour récupérer l'usage de ses jambes alors qu'on ne nous montre jamais à quel point son handicap est une terrible souffrance ? Ah si, on le voit courir 30 secondes au début du film avec son nouveau corps symbiotique... super. Puis sans prévenir, il retourne sa veste pour sauver les indigènes. Consternant à tel point que le colonel qui semble tout droit sorti de Rambo m'a paru beaucoup plus crédible et charismatique.
Maintenant je me demande comment ce film a pu être autant plébiscité par la presse alors qu'elle n'hésite jamais à démolir des films beaucoup moins ambitieux.
Non sérieux, on n'est pas là pour dire qu'on est capables de faire mieux, mais que Cameron est capable de faire mieux.Qu'il aurait du faire mieux, que ce buzz énorme aurait du être générer par un travail supérieur a ce qui nous est proposé.
Et c'est pas une histoire d'anti-conformisme a deux balles, c'est pour donner son propre avis, sans apriori favorable avant même de s'installer dans son siège de ciné.
Alors certes ca reste un film sympa a suivre si on déconnecte son cerveau (près de 3h quand même),mais malheureusement rien de plus.
Bref vivement le prochain film de clint eastwood .
Mais personnellement n'étant pas un fan absolu du cinéma et n'y allant pas toutes les semaines, loin s'en faut, je suis ravi de ce que j'ai vu. Je m'attendais à voir une planète magnifique, des décors splendides, des méchants très méchants, des gentils affectueux etc...
Le scénario est convenu, manichéen, tout ce que vous voulez. Franchement, on s'en fout un peu. Si je veux voir du scénar', je vais pas voir Avatar xD Je suis d'accord avec Franz pour tout ce qu'il a dit sur les dialogues, les situations nian nian, la petite amourette et tout le reste. N'empêche que ça marche plutôt bien et les scènes de guerre et de contemplation suffisent largement pour ce film.
Je conclurais simplement en relevant qu'on nous fait certes payer cher pour du virtuel mais je pense qu'on va voir ce genre d'histoire pour s'évader et juste être émerveillé. Mission accomplie, bravo Mr Cameron x)
J'avoue qu'avant même d'aller voir le film j'étais déjà un peu perplexe au vu des différents trailer diffusés, notamment le look des Navis qui ne m' inspirait pas vraiment. Mais soit, j'avais décidé de laisser à l'entrée du cinéma mes aprioris et de découvrir le film vierge de toutes mauvaises pensées.
Pour info j'ai vu le film en avant première donc je n'étais pas pollué par les avis pro ou anti Avatar .
A la sortie de la salle j'étais franchement...déçu...non pas que le film soit une bouse, je n'irais pas jusque là car ce serait injuste pour la masse de travail qu'il a certainement réclamé, mais j'ai du mal à imaginé que c'est Cameron qui a pondu ce film. En effet pour moi Cameron est (étais?) LE réalisateur qui sort(ais) des films ou on pouvait dire qu' il y avait un avant et un après (vous connaissez la liste: Abyss , Alien le retour, TITANIC qui est aussi un grand film contrairement à ce que certains esprits chagrins pensent, etc... ) mais Avatar... non non et non!!! ce film semble sorti des studios Walt Disney mais surtout pas d'un Cameron, tout le monde a fait le rapprochement avec Pocahontas mais à part un habillage différent c'est la même chose, et pour l'habillage justement, tout ceux qui s'extasient devant les images ( synthétiques) d'Avatar ils devraient ressortir de leur DVD thèque les centaines de perles qui sont tout aussi impressionnantes mais qui n'ont pas pour autant lancé une telle propagande sur la révolution des images de synthèses, la liste est immense mais rejetez un œil sur Alien 4, Jurassik Park qui date de 1993 et est toujours aussi impressionnant, ou , plus récent District 9 et il y a vraiment de quoi relativiser sur le soi-disant miracle visuel qu'est Avatar...
J'ai trouvé certaines scènes navrantes tellement elles dégoulinaient de clichés Disneyen ( ça se dit ?), la danse des Navis franchement ridicule, s'inspirant des danses africaines peut être pour donner un caché plus "tendance", la gestuelle et les cris des Navis toujours trés "indienne" jusqu'aux "youyous" qui étaient plutôt du style "arabe" (non c'est pas un gros mot ), ou est l'imagination débordante de Cameron ou de son équipe qui aurait pu pousser la création de ces créatures vers quelques chose de plus "inattendu"...?
J'ai regardé quelques minutes du film sur ma TV avec la Xbox 360 ( extrait dispo depuis pas mal de temps sur Zune en HD) pour voir ce que ça donnera lorsque il sortira en Bluray et DVD et c'est malheureusement encore pire car les écrans modernes et la HD renforce le côté "100% synthétique" et donne un aspect très...Pixar ( ce n'est pas péjoratif pour Pixar car j'adore leurs œuvres ) , le même mauvais effet que j' ai eu en revisionant les scène de combat au sabre laser des episodes II et III de Star Wars , les images de synthèses vieillissent très mal surtout quand elle sont utilisées de façon abusives et Avatar risque de très très mal vieillir.
Bref, mon avis est que la propagande jubilatoire qui entoure ce film est vraiment abusive et entraine comme à chaque fois son lot de "moutonisme". Un film à classer pour moi dans la liste de pas mal de blockbusters construits à coup de millions de dollars, sans âme et à oublier très vite, le troisième rien que pour l'année 2009 avec Transformers 2 et 2012.