.
Inutile de présenter le grand Ocarina of Time, unanimement considéré comme le meilleur Zelda voir le meilleur jeu de tous les temps. Pourtant le point de vue relaté ci-dessous vous semblera peu commun, car si j’apprécie le dit chef d’œuvre je ne l’associe pas aux superlatifs les plus fous. Place à l’une de mes rares interrogations de joueur, émotion partagée entre monument anthologique et nostalgie aveugle.


Après une introduction je l’espère accrocheuse modérons un peu ces dires. The Legend of Zelda : Ocarina of Time est un titre exceptionnel que je respecte au plus haut point. Il faut remettre les choses dans leur contexte. A l’époque seulement possesseur d’une Playstation en guise de console de salon, la franchise n’avait pour moi aucun impact si ce n’est par le cultissime Link’s Awakening terminé je ne sais combien de fois sur ma défunte Game Boy. Encore sous le choc de Final Fantasy VII (son rival marketing de l’époque) et mes amis possédant la 64 pour des parties régulières de Perfect Dark, je ne me suis intéressé que bien plus tard à Ocarina of Time. Il faut donc attendre le début des années 2000 pour voir ma ludothèque se former, fin de vie et tarifs aidant. Malgré un charme immédiat mais sans cesse détourné par les sorties next-gen aguicheuses, je ne compte plus les parties interrompues en cours de route. Une lacune enfin comblée courant 2009, mieux vaut tard que jamais...
Grosse révolution pour l’époque, Ocarina of Time est à l’origine des jeux d’action-aventure tel que nous les connaissons aujourd’hui. L’un des premiers à proposer un environnement en 3D totalement libre, sans pour autant trahir l’esprit originel de Zelda. On lui doit aussi la démocratisation du système de lock permettant une rotation dynamique autour de l’ennemi. S’y ajoute évidement les habitudes et les mécanismes propre à la saga. Ainsi notre petit bonhomme se manie à merveille et peut frapper, rouler, se protéger, sauter, utiliser divers objets, etc… Des commandes complètes et intuitives légèrement altérées par la gestion délicate de la caméra, plutôt laborieuse désormais. On obtient néanmoins une adaptation en 3D exemplaire qui devient carrément bluffante lorsque que l’on découvre la profondeur de jeu mise en place. Car en terme de durée de vie et de quêtes en tout genre l’aventure proposée n’a que peu d’égales. Les combats sont prenants, les énigmes intéressantes, et le gameplay requière un minimum de réflexion. Je pourrai vous relater de nombreuses possibilités comme l’équitation avec la belle Epona, les diverses attractions, ou encore insister sur l’utilisation de l’ocarina. Mais retenez juste que l’expérience nécessite un sacré investissement si l’on souhaite exploiter le jeu au maximum. Votre périple vous conduira aux 4 coins d’Hyrule, dans des villes et villages attrayants, en plein cœur de donjons atypiques aux boss gargantuesques, le tout régit par le contrôle instable du temps facteur de nombreuses subtilités et d’une trame travaillée (pour un Zelda…).


En lisant à travers les lignes vous aurez compris que cet Ocarina of Time subjugue, et malgré le poids des ans il n’a pas trop vieilli. C’est dire l’exploit pour un titre issu de la première génération de jeux 3D. Nous avons donc droit à une technique somptueuse via des textures fines, une animation géniale, et un design fantastique. Comme si cela ne suffisait pas les lieux sont immenses, variés, et plus beaux les uns que les autres grâce à la modélisation irréprochable. L’univers de Zelda prend alors une toute autre ampleur et procure une immersion sensationnelle.
Ocarina of Time bénéficie d’une bande son divine agrémentée de musiques épiques, calmes, folkloriques et mélancoliques, ainsi que de bruitages efficaces. L’ensemble s’avère de grande qualité et, tout comme la réalisation, retransmet une ambiance exceptionnelle. Car si ce Zelda possède une qualité irréfutable il s’agit sans conteste de son atmosphère unique, incarnée par un monde magique plus sombre et mature qu’auparavant. Lieux envoutants et dépaysants, personnages attachants et mystérieux, chacun trouvera sa parcelle de rêve en voyageant dans les flots infinis du temps.


Mais après tant d'éloges que puis-je finalement bien lui reprocher ?! Objectivement pas grand-chose, d’où mon dilemme ! Est-ce la nostalgie qui me fait défaut ? Son gameplay aujourd’hui perfectible ? Le trop plein de liberté parfois déstabilisant ? Sans doute un peu de tout et j'ai en réalité pris davantage de plaisir avec les derniers épisodes. On a beau analyser un jeu de fond en comble le verdict général ne s’accorde pas toujours avec les qualités du titre. Si Ocarina of Time occupe une place importante dans mon cœur de par son histoire et les souvenirs qu’il procure, l’alchimie mondialement reconnue ne m’affecte qu’à moitié.
par contre j'ai détésté Majora's Mask