Franchement, qui ne connait pas Rayman ? Le blond qui n'a ni bras ni jambes créé par le français Michel Ancel ? C'est surement un des héros phares du jeu de plates-formes, qui n'a jamais rien eu à envier ni à Sonic ni à Mario. Mais aujourd'hui, à environ 13~14 ans, l'homme à la raie est déjà sur le point de tomber dans l'oubli ... Retour sur la carrière (gachée) du blondinet au poing téléscopique.
Raconter l'histoire de Rayman dans l'histoire vidéoludique, c'est à peu près la même chose que si on racontait l'histoire de Michel Ancel, illustre développeur français, mais aussi, au fur et à mesure, un morceau de l'histoire de son éditeur, Ubisoft. Nous allons voir ça en détail ...
Il était une fois, en 1995 ...
Tout commence en 1995, pendant ce que certains pourraient facilement qualifier
d'âge d'or du jeu vidéo. C'est effectivement durant les années 90 qu'une floppée de jeux aujourd'hui cultes sont sortis (je ne dis pas qu'il n'y avait pas de daubes, mais admettez !). Et Rayman, le tout premier, fait partie de ceux-là. Ce jeu de plates-formes 2D, qui est sorti sur PSone, Jaguar, Saturn et PC, fut une véritable baffe à l'époque malgré l'arrivée envahissante des jeux de plates-formes 3D. Rayman raconte les aventures d'un jeune ... homme, qui n'a ni bras ni jambes, tout comme l'entièreté des personnages du jeu. Son monde féérique est menacé par l'infâme Mister Dark, qui a dérobé le grand Protoon, qui maintient l'équilibre du monde, et emprisonné les électoons qui y participent également. Aidé par la fée Bétilla, Rayman va devoir libérer l'intégralité des électoons et affronter le sombre sire qui veut dominer son monde.
Rayman est avant tout une véritable peinture, une oeuvre d'art, tant sur le plan graphique que sur le plan sonore. L'animation est diablement fluide, grâce au choix de Michel Ancel d'enlever tous bras et jambes à chaque personnage (un choix plutôt bizarre, mais qui se révèle terriblement efficace en jeu). Chaque niveau est un enchantement, car rempli de petits monstres et autres amis de Rayman sans oublier des niveaux où les décors sont parfois vivants (le ciel chromatique, par exemple). Rayman lui-même est très expressif, n'hésitant pas à avoir le vertige près des précipices, à regarder en bas suspendu à une branche, à s'énerver lorsqu'il prend un coup. La bande-son qui accompagne chaque niveau est aussi un envoûtement, grâce à des jolies mélodies jouées par des instruments divers, avec des bruitages amusants, et le tout qui colle toujours à la situation. Un boss aux attaques rapides ? Une musique aux mouvements rapides ! Une jungle ? Des cris d'oiseaux, d'animaux tropicaux ! Un niveau relativement stressant dans le ciel chromatique ? Des fausses notes et des roulements de tambour ! Vous m'aurez compris, chaque niveau est vivant, amusant, envoûtant, onirique ...
Le gameplay n'est pas en reste. Rayman a un panel complet de mouvements qu'on découvre au fur et à mesure de l'aventure, et le level design est excellent, plus particulièrement pour la recherche des cages d'électoons qui n'apparaissent parfois que si l'on visite un coin précis du niveau. Un petit côté exploration qui est le bienvenu. C'est sans compter les niveaux spéciaux, dont le niveau de la jungle où on chevauche Moskito, mais aussi celui où le niveau d'eau monte, et les phases en hélicoptère (Rayman a une chevelure assez solide), et j'en passe. Un gameplay donc qui n'a rien à envier aux autres ténors du genre, Mario en tête.
Seule la difficulté et la durée de vie ont rebuté les joueurs. Le premier Rayman est un jeu très difficile : on perd rapidement une vie, et les
continues ne sont pas illimités. Ensuite, pour accéder au boss de fin (Mister Dark), il faut obligatoirement avoir récupéré TOUS les électoons du jeu. Mis à part ça, il faut vraiment être réticent au genre et à l'univers féérique du jeu pour ne pas apprécier ce chef d'oeuvre.
Rayman est le genre de jeu qu'on peut facilement classer dans la catégorie des est games ever : son petit monde, son level design, son gameplay ... auront beaucoup de mal à vieillir, pour ne pas dire qu'ils ne vieilliront jamais, et resteront un enchantement pour tous ceux qui allumeront une PSone, une Jaguar, une Saturn ou tout bêtement leur PC avec ce jeu.
On notera que le jeu a été réédité sur Game Boy Advance, mais le portage quoique réussi n'est pas parfait, en outre certains sprites ont été pixellisés et les musiques ont carrément été massacrées dans certains niveaux.
Grâce à Rayman, Michel Ancel gagna très rapidement en notoriété : toutes les geekettes étaient à ses pieds, son chef d'oeuvre a connu un grand succès, ... Deux grands bonhommes venaient d'entrer dans l'histoire du jeu vidéo.
Rayman 2, la suite qui n'avait aucun rapport avec le premier
Une suite de Rayman est prévue en 2D. Malheureusement, ce projet ne verra jamais le jour, et on décide directement de mettre le joyeux luron dans un univers tout en 3D. Aussitôt dit, aussitôt fait : voilà
Rayman 2 : The Great Escape, une suite qui n'a de rapport avec le premier que son héros : la fée Bétilla est tombée dans les oubliettes pour être remplacée par la fée Ly, et Rayman ne connaît plus aucun personnage qui lui ressemble, c'est le seul à n'avoir aucun membre. Son meilleur ami, maintenant, c'est Globox, une espèce de grosse grenouille bleue qui sait très bien chanter pour invoquer la pluie mais qui est un vrai trouillard dans le feu de l'action. Et bien entendu, Rayman les connaît tous de longue date ! Bref c'est un peu n'importe quoi à ce niveau-là. Mais soit. L'histoire du jeu raconte que le monde de Rayman est (à nouveau ?) menacé par des extraterrestres, plus précisément des robot-pirates, menés par le terrifiant mais minuscule Barbe Tranchante. Ce dernier a fait emprisonner toute la population pour les réduire en esclavage et dominer la planète. Celle-ci est si ... mal en point, que son coeur explose en un millier de lums, des petits êtres de lumière. Libéré de justesse grâce à l'aide de Globox, Rayman va recouvrer quelques-uns de ses pouvoirs grâce à Ly, et se mettre en quête des lums, puis plus tard, des 4 masques, pour réveiller Polukus, l'esprit créateur du monde, qui pourra détruire facilement les pirates à terre.
Outre ses personnages différents mis à part le héros, Rayman 2 a également une toute autre atmosphère : le côté féérique du premier a pratiquement disparu, et l'aventure fait la part belle à l'onirisme et au délire, Rayman passant de niveaux comme une caverne des cauchemars à des courses d'obus à pattes.
Le gameplay, dans l'absolu, est un peu la transposition 3D du gameplay du jeu original en 2D. On retrouve le même genre de mouvements, adaptés à la 3D, comme le fait de voler grâce aux cheveux de Ray, ou encore s'accrocher à des lums volants (des simples anneaux dans le premier) pour atteindre des lieux en hauteur. Le level design est à la hauteur de l'opus 2D, à savoir que certaines cages et lums sont terriblement bien planqués, sans parler du millième lums ! Comme le premier, on a des phases de jeux variées : un niveau on doit foncer pour ne pas tomber dans un ravin (le chemin tombe en miette, précisons), un autre niveau on fait une course d'obstacles sur un obus à pattes ... Des phases de jeux variées, quoi.
On retrouve dans Rayman 2 quelques niveaux et boss mémorables. Citons entre autres le Temple du Feu, un niveau vaste, bourré de trucs cachés et qui demande au moins 2 heures pour un joueur pas trop mauvais pour arriver à sa fin ! Et quand on voit la durée d'un niveau d'un jeu de plates-formes récent, comme Mario Galaxy, ou encore qu'on voit des niveaux assez longs mais plutôt répétitifs (à cause de le part belle faite à l'action dans mon exemple) comme dans le dernier Ratchet, plus aucun doute possible,
c'était mieux avant. L'affrontement contre le monstre vert agrandi dans la grotte des mauvais rêves est également un moment fort du jeu, l'affrontement étant long et plutôt difficile. Le boss de fin n'est pas en reste non plus.
Rayman 2 est donc lui aussi un excellent jeu aujourd'hui culte et qui fait partie des meilleurs jeux de plates-formes 3D, aux côtés de Banjo, Mario et les autres. Si graphiquement il a vieilli, sa variété et son level design en font toujours un excellent jeu qu'on peut essayer sur une floppée de supports : PSone (une des premières versions, pas la meilleure), N64, Dreamcast, PS2 (la meilleure version) et DS (version avec le bon contenu mais une forme assez moyenne, avec des graphismes pixelisés), et je crois en oublier ...
Michel Ancel était toujours derrière la réalisation de ce jeu. Ca va contribuer un peu plus à sa renommée et celle de son héros. Il va par ailleurs réaliser un autre jeu,
Tonic Trouble, très inspiré de Rayman 2 mais qui n'aura pas d'excellentes critiques aussi bien chez les joueurs que la presse, principalement pour sa ressemblance flagrante avec Rayman, entre autres, le personnage principal, Ed, ressemble très fort à Rayman, car comme lui il n'a ni bras ni jambes ... et pour l'époque, sa réalisation était plutôt datée, tandis que dès sa sortie Rayman 2 était réussi techniquement, plus particulièrement sur Dreamcast sur laquelle il est sorti dès 1999.
Rayman M, ou Rayman Multijoueur
Peu après la sortie de Rayman 2, en 2001, est sorti un autre jeu :
Rayman M. Ce jeu est en réalité un mix entre le jeu de plates-formes et le party game : comme dans le 2 où on avait l'occasion de faire la course avec Ly, il faudra parcourir des niveaux le plus rapidement possible, mais cette fois avec parfois des objectifs différents, comme par exemple ramasser tous les lums. Cette version multijoueur de Rayman proposait également des combats en arène dans le même esprit que Rayman 2 : bon enfant. Les personnages et décors en sont d'ailleurs inspirés. Un jeu sympathique donc, sans plus. Un jeu qui est sorti, précisons-le, sur PC et PS2 chez nous, et aurait dû sortir sur Gamecube et Xbox, ce qui ne s'est pas fait et ces deux versions sont restées aux US. En 2002, une version PSX plutôt bridée sortira sous le nom de Rush.
PS2


Rayman 3 ou la dernière prouesse de Ray
Après cette sorte de spin-off multijoueur, Rayman, le vrai, fait son grand come-back dans
Rayman 3 : Hoodlum Havoc, en 2003, sur tous les supports de l'époque sans exception. Les consoles de salon et le PC ont eu droit à un jeu tout en 3D, tandis que la GBA a eu droit à sa version en 2D. La Gamecube a également bénéficié d'un bonus non négligeable : celui de pouvoir être connecté à la GBA pour utiliser des bonus divers et jouer à des mini-jeux.
Ce nouvel opus raconte les aventures de Rayman pour arrêter André, un lums rouge qui a muté pour devenir noir et qui décide de monter toute une armée pour conquérir le monde. Avec sa petite armée, André capture un à un les Ptizêtres (les lutins déjà présents dans le 2), et Rayman, aidé de ses amis, va devoir les libérer et neutraliser les espèces de mouches noires. Ca, c'est la version salon.
Sur GBA, on a droit à un curieux mélange entre Rayman 2 et 3. Pour tout vous dire, Rayman 3 sur GBA n'est ni plus ni moins qu'un Rayman 2.5. André est toujours là, mais Globox l'a avalé et ce dernier est capturé par les pirates (les robots, du 2) et Rayman doit donc partir à sa recherche pour éviter une nouvelle attaque de Barbe Tranchante et ses armées, désireux d'utiliser les lums noirs pour conquérir à nouveau le monde.
Sur salon, le 3 marche dans les traces du 2, mais intègre des nouveautés dont différents
costumes qui varient vos pouvoirs et qui sont contenus dans des boîtes de conserve (si si). Ceux-ci sont valables pour un certain temps et permettent de détruire des ennemis particuliers, de découvrir des passages spéciaux et bien d'autres. Comme le 2, Hoodlum Havoc propose des phases de jeu variées, dans la lignée des courses d'obus à pattes, etc. Le level design est une fois de plus bien fourni, et il vous faudra du temps pour tout débloquer, une fois de plus.
Toujours sur salon, l'aventure fait cette fois la part belle à l'humour et la parodie. Les personnages qui vous accompagnent, comme Murfy la mouche, n'hésitent pas à lacher des vannes, et le jeu comporte de nombreuses séquences irrésistibles parodiant le cinéma, ou même d'autres jeux. Après le féérique Rayman, l'onirique Rayman 2, voilà donc le délirant Rayman 3 ^^
Sur GBA, le jeu s'inspire fortement, même trop, de Rayman 2. Le gameplay est en grande partie une transposition du gameplay de The Great Escape. On retrouve même des niveaux carrément refaits en 2D, et même des boss directement repris du même jeu ! Fort heureusement, il y a des niveaux, pouvoirs et ennemis tout à fait inédits ou inspirés de la version salon. Et malgré le fait qu'il s'agisse d'un Rayman 2.5 agrémenté d'un multijoueur compatible avec la version cube, Rayman 3 sur GBA reste un des meilleurs jeux de plates-formes de la machine, aux côtés des jeux Mario.
Il est intéressant de savoir que ce jeu n'a pas été dirigé par Michel Ancel, ce dernier travaillant d'arrache-pied sur un autre jeu culte aujourd'hui,
Beyond Good & Evil, qui connaîtra malheureusement un bide commercial. Si vous regardez de plus près les sorties de l'époque, vous constaterez également que énormément de hits sortent des studios d'Ubisoft : d'abord ce Rayman 3 et BGE, mais aussi Splinter Cell, Prince of Persia : Les sables du temps ... Ubisoft était en quelque sorte dans son âge d'or.
Et après ?
Malheureusement, depuis Rayman 3, il n'y a eu aucun digne successeur ... Pendant plusieurs mois, c'est le silence radio total. Seulement un peu plus tard, un nouvel opus GBA est de sortie ... ce dernier est baptisé
La revanche des Hoodlums mais ...
Horreur !
ENFER ET DAMNATION !
Il est en 3D isométrique ! Mais quelle mouche a piqué les développeurs de faire un jeu de plates-formes dans ce qui est probablement le mode graphique le plus injouable pour le genre ? (croyez-moi, les jeux en 3D isométrique, d'aventure ou de plates-formes, il n'y a rien de plus pénible à jouer ...) Et évidemment, il va de soi que cet épisode se ramasse des sales notes, et passe inaperçu ...
Il est tout de même dans mon devoir de vous expliquer la situation de cet opus. André a été vaincu, mais les Hoodlums veulent se venger, et s'en prennent à nouveau à Globox. Cet épisode reprend beaucoup d'éléments du 3, comme pour se faire pardonner d'avoir fait avec Rayman 3 et un Rayman 2.5. Malheureusement, à cause de cette satanée 3D isométrique, le jeu est imprécis, et pas spécialement beau. A éviter donc.


Parallèlement à ce troisième passage de Ray sur GBA, sort Rayman DS. C'est un portage de Rayman 2, probablement dans sa version PC/N64, sur DS, à sa sortie. Si le level design du jeu reste intacte et le jeu tout court d'une redoutable efficacité, les développeurs qui ont conçu le portage ont réellement fait ça à la va-vite : le jeu est pixelisé, subit des saccades, et la jouabilité est peu confortable, le pad imaginaire sur l'écran tactile étant difficile à dompter, sans parler de la jouabilité à la croix qui n'est pas non plus de tout repos. Et pour couronner le tout, certaines musiques ont même été bridées ... Bref, un retour mitigé tant dans la presse que chez les joueurs, malgré l'aura qui entoure Rayman 2 et le déroulement du jeu intacte. A ne conseiller qu'à ceux qui n'ont pas encore joué à Rayman 2 et qui n'ont aucune machine pouvant accueillir une des autres moutures.
La menace lapine ...
Après les sorties de ces deux jeux assez mitigés, le petit blond sans bras ni jambes retombe dans un sommeil profond ... en plus, le papa de Ray, Michel Ancel, a d'autres projets, entre autres l'adaptation en jeu vidéo de
King Kong, fin 2005. Il faudra attendre début 2006 pour qu'une vidéo assez réjouissante soit lachée par Ubisoft : on y voit le héros, sur une plage, répondre au téléphone
''Allo ? Ubisoft ? Vous avez encore des problèmes ?!? J'arrive !'' avant de voir le teaser se terminer déjà. Peu avant l'E3 2006, le jeu est confirmé sur tous les supports existants, et peu avant l'évènement, les premières images circulent ... Le jeu s'appellera
Rayman contre les lapins crétins, et les images augurent un jeu de plates-formes dans la lignée du 2 et du 3, avec la possibilité nouvelle de chevaucher des créatures sauvages pour combattre l'invasion des lapins crétins, en plus de reprendre visiblement le système des costumes. Des nouvelles réjouissantes. Un trailer, diffusé lors de l'E3, montre également le jeu, dans sa version Wii : deux gamins y jouent et simulent les mouvements de Ray en train d'affronter les lapins. Encore une bonne nouvelle ! On apprend très vite que cet opus verra le retour de Michel Ancel aux commandes du développement.
Tous les éléments sont là pour faire une excellente suite à la franchise phare d'Ubisoft. Et pourtant ...
Les mauvaises nouvelles arrivent une à une. Un communiqué de presse du jeu stipule que
''la version Wii consistera en une succession d'épreuves diverses exploitant les spécifités du support''. C'est déjà trop. Les fans gardent tout de même espoir, pensant que les autres versions seront bel et bien des jeux de plates-formes ... Mais là ...
Horreur !
ENFER ET DAMNATION !
Les autres versions ne seront ni plus ni moins que des adaptations de la version Wii. Catastrophe : le nouveau Rayman n'est plus un jeu de plates-formes, mais un party game ! C'est une grande désillusion pour beaucoup, même si certains joueurs espèrent encore un gros hit ...
Ce nouvel opus raconte l'invasion des lapins crétins (sans blague). Ceux-ci ont capturé Rayman et ses amis, dans les enfants de Globox, et le premier devra réaliser une série d'épreuves pour gagner en confiance auprès des lapins et organiser son évasion. Série d'épreuves toutes les plus débiles les unes des autres : on passe du jeu de danse au rail shooter façon western, le tout agrémenté des stupides boules de poil braillant des
''BWAAAAAAAAH !'' à tout va.
Maigre consolation : seules les versions DS et GBA sont des jeux de plates-formes. A propos de ces deux-là ...
La version GBA, elle, raconte les aventures de Rayman pour repousser la lapinvasion à travers des niveaux hauts en couleur, et revient aux sources de la série : la 2D.
Un épisode d'adieu à la GBA, peut-être même d'adieu tout court ... Un épisode postum, mais qui recycle assez bien les éléments qui ont fait le succès de la série. Il intègre aussi un nouveau système de costumes, qui permet de passer d'une forme à l'autre pour divers fonctions. Le punk, par exemple, peut cracher un chewing-gum qui étourdit les lapins ou fait un trampoline en le lancant sur un tronc d'arbre vide, tandis que la grand-mère dépose une carotte juteuse pour attirer les lapins et les distraire avant de leur envoyer une bonne grosse raclée avec le poing légendaire de Ray. Malheureusement, ce jeu est très court, et il semble avoir été programmé à l'arrache, avec ici et là des bugs et des bruitages et sprites foireux. L'ensemble demeure plaisant, et plutôt honnête au vu du prix de départ réduit (30 €). Une sorte de mini best-of, qui, sans égaler les autres opus 2D sur GBA, parvient à nous amuser un tant soit peu ... pour nous consoler de l'énorme désillusion que fut le destin de celui qui a été appellé l'espace de quelques mois
Rayman 4.
La version DS est une sorte de NSMB-like, comprenez par là que le jeu mélange 2D et 3D, et tente tant bien que mal d'exploiter le support. Le scénario est le même que sur GBA. Malheureusement, le jeu n'est pas très soigné, sur tous les points, et ne se démarque en rien ... A éviter.
Enfin, énorme désillusion, ce n'est pas le cas de tous. Le jeu, sur Wii, avait été très attendu par beaucoup de joueurs, voyant en lui une sorte de porte-étendard non-officiel de la wiimote, saupoudré d'un humour assez ... crétin, avec les fameux lapins crétins, qui seront utilisés par Ubisoft comme un véritable élément marketing, diffusant des vidéos drôles sur les curieuses boules de poil, sans pour autant nous informer sur le jeu-même. Le jour de la sortie du jeu, des lapins géants seront placardés sur les façades de certains immeubles parisiens, au soir. Et le succès commercial ne se fit pas attendre,
Rayman CLLC étant tout simplement le jeu Wii le plus vendu derrière le nouveau Zelda (ou plutôt son wiimake).
Le succès critique sera plutôt bon (15/20 sur jeuxvideo.com et 7/10 avec sélection sur Gamekult), les journalistes qualifiant le titre de
''prise de risque bien menée mais perfectible''. En effet, le titre est assez barbant en solo, et devient rapidement amusant quand on y assiste à plusieurs. Et encore, le jeu multijoueur est plutôt foiré ... Un bon jeu quoi. Mais pas de quoi se fouetter la verge avec des orties ... Du côté des autres moutures de salon, les notes seront médiocres, car comme le jeu a été taillé pour la wiimote, il devient vite chiant aussi bien au pad qu'au clavier.
Ubisoft encore plus crétin
Non content d'avoir une politique frustrante envers la wii avec moults portages ratés pour se faire des couilles en or, Ubisoft continua d'alimenter le web de vidéos prétendues marrantes sur les lapins, et la suite,
Rayman contre les lapins encore + crétins, est rapidement annoncée. Cette dernière est censée corriger les défauts de jeunesse du premier. Dès lors, le jeu est plus ou moins aussi attendu que le premier, mais à sa sortie, nouvelle désillusion : cette suite ne corrige que les défauts du premier, et n'apporte aucune réelle innovation. Pire encore : si Rayman est dans le titre, ce dernier passe inaperçu le 3/4 du temps, pour se faire voler la vedette par les lapins crétins qui en deviennent détestables et même plus drôles. En ce qui me concerne, en tout cas ... et je suppose que je suis loin d'être le seul. Un jeu moyen, en somme, et dont l'achat n'est pas du tout conseillé.
Bravo, Ubisoft, vous avez massacré une license pourtant de haut vol en voulant faire un maximum de profits. On ne vous remercie pas.
Le pire, c'est que Rayman, de toutes les époques vidéoludiques qu'il a traversé, n'a jamais souffert du changement de support, même pas du passage 2D/3D. Là où des icônes déchues comme Sonic, Crash ou Spyro ont souffert soit du passage à la 3D soit au passage à une nouvelle machine voire un nouveau développeur, le brave Ray a toujours su se montrer d'attaque. Mais comme je le disais en début de chronique, raconter l'histoire de Ray, c'est un peu celle de Michel Ancel, et d'Ubisoft. Ubisoft qui a été un éditeur qui s'est imposé dans les années 2000, qui n'est aujourd'hui plus qu'une machine à fric.
Vous ne me croyez pas ? Regardez autour de vous : les rares projets intéressants sont des jeux taillés pour le grand public. Assassin's Creed en est un bon exemple. Si son apparence peut sembler mature, le trip
''courir dans la ville, estourbir les méchants et fuir'' dans des décors splendides attire aussi bien joueurs
confirmés que joueurs occasionnels. Le succès du titre le prouve. Bref, un bon gros jeu pour impressionner la galerie et faire vendre, au risque de facher les fans du jeu. Ne parlons même pas du trip actuel de l'éditeur avec sa fameuse
gamme pour toute la famille où l'on retrouve des sombres bouses pour la petite soeur ou la grand-mère comme
Léa machin truc bazar et ses diverses déclinaisons.
Pendant que le Prince de Perse semble être à la retraite, que BG&E 2 reste un fantasme de gamer et que le futur Splinter Cell tarde à sortir, Rayman est là, à se prostituer dans des jeux commerciaux dont les protagonistes ne sont ni plus ni moins que ces satanés lapins crétins qui sont devenus les nouvelles mascottes d'Ubisoft, et un véritable phénomène y compris chez les Djeun'z qui s'amusent même à imiter leurs braillements insupportables en soirée. Mais que fait Michel Ancel ? Où est-il ? Sur quel jeu travaille-t-il ? A-t-il au moins un projet intéressant pour ce bon vieux Ray ?
Sauvera-t-il le pauvre bougre, presque voué à errer dans l'abysse vidéoludique aux côtés des autres stars déchues comme Sonic, Crash, Spyro et tant d'autres, pour ne remonter à la surface que dans une galette ou cartouche de fortune qui va faire celle d'Ubisoft ? Seul l'avenir nous le dira ...
Telle est la question ...
La cloche à fromage