Plate-Forme : Sony PlayStation 2
Date de sortie : Déjà disponible en version JAP, aucune date de sortie de prévue pour une version US et PAL
Version du test : JAP : Menus, textes et voix en JAP
Genre : Beat-Them-All / Action
Editeur : Bandai
Développeur : Bandai
Site officiel : http://www.bandaigames.channel.or.jp/list/ps2_jojo/
4 ans après le bluffant
Jojo No Kimyouna Bouken : Ougon No Kaze, le célèbre manga de Hirohiko Araki se voit une fois de plus adapté en jeu vidéo. Ce nouvel opus semblait dors et déjà fort prometteur grâce à sa vraisemblable forte fidélité envers le support papier dont il est inspiré, et il faut avouer que de ce côté-là, la mission est remplie. « Mais », car il y a toujours un « mais ».
Plusieurs tentatives d’adaptations, plutôt bonnes
Que l’on adhère ou pas à ce manga au style graphique assez particulier, « JoJo’s Bizarre Adventure » ne laisse pas de marbre. Adulé par certains, vivement critiqué par d’autres, l’œuvre de Araki peut se vanter de faire couler beaucoup d’encre. Il était donc logique et mérité que cette série trouve sa place dans le marché du jeu vidéo, sous forme de plusieurs essais.
JoJo No Kimyouna Bouken (JAP) / JoJo's Venture (US)
Sorti en 1998 sur Arcade, ce
Versus Fighting 2D met en avant les « Stands » de la série, une notion bien connue des fans du manga qui apparaît à partir de la troisième saison avec l’arrivée de Jôtarô Kujô (3ème JoJo après le Jonathan Joestar de la première saison et Joseph Joestar de la seconde) en tant que personnage principal.
Le soft fut une belle surprise niveau fidélité et diversité des possibilités, il était en effet possible de faire apparaître et disparaître son « Stand » à volonté pour infliger des dégâts supplémentaires ou carrément utiliser les capacités particulières de celui-ci. Le « Star Platinum » de Jôtarô ou encore le « The World » de Dio Brando se révèleront particulièrement efficaces au corps à corps.
JoJo No Kimyouna Bouken Miraie No Isan (JAP) / JoJo's Bizarre Adventure (US)
La suite de
JoJo No Kimyouna Bouken, sortie en 1999 sur Arcade pour être par la suite adaptée sur
Sony PlayStation et
Sega DreamCast en 2000. Peu de changements dans la forme, plus de personnages et surtout un mode « Online » pour la version
Sega DreamCast qui permettait enfin la création d’une réelle communauté de fans de « JoJo’s Bizarre Adventure » sur le réseau.
Jojo No Kimyouna Bouken : Ougon No Kaze
Sorti en juillet 2002 sur la désormais célèbre
Sony PlayStation 2, ce soft franchit le pas qu’on été forcées de prendre de nombreuses licences, à savoir le passage à une 3D intégrale.
Ce nouvel opus reprend de nouveau les « Stands », mais en commençant cette fois à partir de la cinquième saison du manga, à savoir l’arrivée du personnage Giorno Giovanna (GioGio) en tant que personnage principal.
Le soft suit la saison à la lettre, GioGio et son « Stand »
Gold Experience traversent ensemble les mêmes épreuves que dans l’œuvre papier avec une fidélité remarquable.
Le passage de la 2D raffinée à une 3D en « cell shading » clairement appuyé forcément plus cubique se fait malgré tout agréablement, le gameplay est clairement agressif et on prend plaisir à incarner ce nouveau GioGio au top de sa forme et au charisme frisant celui de son père (les fans me comprendront).
Une très belle surprise en somme, en une époque ou beaucoup de licences adaptées en 3D s’y cassent les dents.
Un scénario propice à un soft démentiel…
Quand « Bandai » annonce l’arrivée d’un nouveau jeu de la célèbre saga pour en fêter les 25 ans, les fans sont comblés. Les premiers screens complètent les bribes d’interviews et, c’est désormais officiel, le soft portera sur la première saison du manga, celle mettant en scène Jonathan Joestar.
C’est une des plus intéressantes au niveau du scénario, c’est dans cette saison que naît la notion de « l’onde », une sorte d’énergie psychique qui découle d’une concentration intense dans sa respiration. Cette notion sera reprise plus en profondeur dans la sublime deuxième saison, avec l’arrivée de Joseph Joestar en tant que personnage principal, un personnage qui allie malice et provocation.
En Octobre 2006 sort enfin le bébé sur
Sony PlayStation 2, sans fracas. Et pour cause.
Impatient, les fans se ruent sur cette galette noire emplie de promesses. Le jeu est assez lent à se mettre en place, passée une longue intro relatant l’histoire du fameux masque Aztec octroyant le don d’immortalité à quiconque le porte et y dépose du sang. En échange, la « victime » du masque devient un vampire et ne pourra jamais plus voir le soleil.
C’est l’occasion pour moi de faire un petit résumé de cette première saison.
L’histoire prend place dans les annéess 1880 en Angleterre et couvre les tomes 1 à 5 du manga dans leur quasi intégralité.
Le jeune Jonathon Joestar (appelé « JoJo » par ses proches) dont la mère est décédée, vit paisiblement avec son père Georges dans un manoir. La mère de JoJo mourut dans un accident de carrosse dont son mari et son fils seuls réchappèrent, un mendiant du nom de Dario Brando faisant semblant de les avoir secouru. En guise de reconnaissance, le père de JoJo promet à cet homme de lui porter secours en cas de problème.
Dario Brando, mourrant, révèle cette histoire à son fils Dio Brando. Il le supplie d’aller rejoindre le manoir des Joestar pour y être gratuitement entretenu. Dio, dont la mort du père ne semble guère émouvoir, accepte avec délectation et fait ainsi connaissance avec JoJo.
Dès son arrivée, Dio pose clairement les règles, il n’est pas là pour faire de JoJo son ami et commence petit à petit à pourrir la vie du jeune Jonathan. Ainsi, il frappe Danny le chien de JoJo, provoque son nouveau « frère » à la boxe et le bat malhonnêtement, embrasse sa petite amie, etc..
Dio harcele moralement un JoJo trop poli et honnête pour oser quoi que ce soit. Derrière ces actes odieux se cache le souhait de Dio de se retrouver à la tête de la fortune des Joestar en évinçant JoJo de la succession en le faisant craquer.
Lorsque JoJo apprend que Dio a embrassé sa petite amie, Erina, il se met dans une colère noire. Il rentre rapidement au manoir et y provoque Dio en duel. La haine décuple les forces de JoJo, Dio est rapidement mis à mal et réalise qu’il ne pourra parvenir à ses fins de la sorte. Il songe alors à un autre plan.
Plusieurs années s’écoulent, Dio et JoJo semblent amis. Depuis cette fameuse bagarre où il fut complètement débordé par la rage de JoJo, Dio se comporte comme le fils parfait vis-à-vis de son nouveau père adoptif. Jusqu’à ce que ce dernier tombe malade.
JoJo découvre que c’est l’œuvre de Dio, celui-ci ayant mimé l’amitié avec lui afin de gagner sa confiance. Dio essaie en fait d’empoisonner le père de JoJo pour forcer le destin et accéder plus vite à sa fortune.
Apprenant cela, JoJo se rend à Londres afin d’y trouver l’antidote du mal qui ronge son père. Dans une rue du nom de « Ogre Street », il y combat Speedwagon qui en a après sa bourse. L’homme au haut de forme sera plus tard son ami, touché par la clémence et la pitié dont fait preuve JoJo lors de leur affrontement.
Ensemble ils mettent la main sur l’homme qui a vendu le poison à Dio, Wang Chen.
Les deux amis embarquent cet homme et retournent au manoir, bien décidés à prouver à Georges Joestar que son faible état de santé est dû au plan machiavélique de Dio. La police les attend au manoir et concluent rapidement la culpabilité de Dio suite aux aveux de Wang Chen.
Alors que Dio feint de vouloir laisser à JoJo le plaisir de lui passer les menottes, il sort de sa poche le fameux masque Aztec que JoJo étudiait depuis des mois. Dio profite de la stupeur de JoJo pour sortir de sa cape un couteau qu’il s’empresse de diriger en direction du jeune homme. Georges Joestar s’interpose pour sauver son fils et est mortellement blessé. Du sang gicle sur le masque vêtu par Dio, les policiers présents tirent sur l’homme qui semble alors décédé. Et pourtant…
Dio se relève alors que JoJo et son père se font des adieux déchirants. S’ensuit un affrontement titanesque dans ce manoir en feu duquel seul JoJo semble en réchapper, mais bien mal en point.
Avec l’aide de Erina, JoJo se remet de ses blessures et rencontre un certain Zeppeli.
Cet homme apprend à JoJo le pouvoir de l’onde, alors que Dio, sauvé au hasard des décombres du manoir par Wang Chen, en aura également connaissance.
JoJo tire des leçons de l’enseignement strict mais juste de son nouveau mentor et se prépare à prendre sa revanche sur l’homme qui ruine peu à peu sa vie.
…qui pêche de trop nombreux défauts
Je vous préviens tout de suite,
Jojo O Kimyou Na Bouken Phantom Blood n’est pas à mes yeux un bon jeu. Ce n’est pas non plus un jeu extrêmement mauvais.
Pour le fan, ce soft sera un jeu « moyen », mais le degré de fidélité du soft vis-à-vis de l’œuvre papier fera pencher la balance du côté du « plutôt bon ». En effet,
Jojo O Kimyou Na Bouken Phantom Blood est tout ce qu’il y a de plus fidèle à l’œuvre originale. Les 5 premiers tomes y sont traités avec justesse et les moindres détails et attitudes des personnages reproduits.
Il est même possible pendant les phases de combat de s’arrêter pour faire une pose similaire à celles du manga afin de gagner des points en vitesse, puissance ou encore rétablissement suite à un coup. Pour le fan la sensation est excellente, chez le non initié cela ne produira sans doute pas grand-chose.
Les custcènes elles aussi sont fidèles au possible, reproduisant avec une parfaite exactitude les poses et attitudes des personnages sur papier. Lors de celles-ci on aura d’ailleurs l’occasion de voir des images tirées du manga colorisées par les soins du studio, un très beau travail qui donne un ton homogène au soft et renforce cette ambiance un peu gothique et malsaine que l’on trouve dans certains passages.
Quand aux musiques, elles ne sont pas franchement inoubliables ni très diversifiées mais tapent juste niveau ambiance, juste assez pour coller avec l’action.
Tous les personnages de la saison sont là, et c’est toujours un plaisir de les voir modélisés et « vivants » pendant ces cutscènes que chaque fan s’est imaginé un jour. Il faut avouer qu’incarner le candide Jonathan et le voir mûrir petit à petit au grès d’un scénario longuement énoncé est de prime abord assez exaltant, avant de malheureusement devenir saoulant de tant de mollesse.
Mais voilà, malgré ces qualités
Jojo O Kimyou Na Bouken Phantom Blood manque tout d’abord de rythme. Les dialogues sont longs à n’en plus finir, les cutscènes sonnent cruellement faux et sont d’une lenteur exécrable, le tout donne réellement envie de s’endormir.
Pour tout dire j’en venais à regretter les screens du soft vus auparavant, ce jeu est l’exemple type du jeu qui rend bien « à l’arrêt ». En y jouant, difficile d’accrocher et de rester attentif à toutes ces situations rendues trop irréelles et peu crédibles via un rythme trop peu soutenu, malgré une animation sans faille mais trop mollassonne.
Le soft se découpe en chapitre, chacun d’eux comportant une ou plusieurs cutscènes et une phase de combat qui s’apparente à du
Beat Them All. Et là encore c’est pas gagné.
Toujours le même problème, sur les screens ça fait envie, mais y jouer relève du calvaire.
Pas de lock-on, 2 boutons de coups qu’il faut alterner pour donner différents combos, un bouton de block et un bouton pour l’onde, trop peu d’intérêt. Mais là encore le problème vient du manque de rythme lors des affrontements. Le tout est rigide au possible et rien ne semble naturel, les courses et autres esquives ne permettent pas de se sortir convenablement de situations parfois embarrassantes, que du mauvais.
La notion d’onde ne rajoute rien de bien folichon si ce n’est le fait de faire mal au méchant avec des éclairs des fois ! Trop bieeeeeeeeen. Honnêtement j’ai été très très déçu. Tellement déçu que je ne suis pas allé au-delà du chapitre 13 tant les affrontements sont difficiles à cause de ce gameplay médiocre et qui ne répond pas toujours correctement.
Conclusion
J’attendais ce soft avec impatience, et je dois bien avouer qu’il m’a donné envie de reprendre la lecture de mes « JoJo’s Bizarre Adventure » depuis le début. Mais soyons honnête,
Jojo O Kimyou Na Bouken Phantom Blood est loin de rendre hommage à l’œuvre si mythique de Akari, de par un rythme trop mou qui rend le tout soporifique et un gameplay fait à la va-vite qui rend les affrontements lourds et peu intéressants.
Une très grosse déception pour ma part, en tant que grand fan de la série j’estime qu’elle méritait beaucoup plus qu’un soft fait à la hâte. Quand aux non fans ils enterreront carrément ce soft qui n’a clairement pas sa place sur un marché déjà bien fournis en matière de
Beat Them All bien mieux réalisés.
Dommage.