C'est bien connu : l'amour engendre la colère et la colère la haine, chose largement applicable aux profondeurs des abysses de la mythologie grec. La fureur de Kratos a sommeillé pendant près de 2 ans et vient à nouveau de se réveiller dans les entrailles de la Playstation 3.
Après avoir trahi son peuple, tué sa famille de ses propres mains, défié les dieux de l'Olympe puis faire preuve d'insolence face à Athéna, l'incorrigible Kratos n'a pas fini de faire couler le sang de sa peine, de sa rage profonde qui le consumera éternellement. Toujours armé de lames tranchantes, objets de convoitise de tous les bons bouchers, Kratos, maitre des armes est prêt à maitriser les puissances mythologiques afin de faire tomber les Seigneurs des cieux et des enfers grecs. Le choc des titans va commencer ! Sony Santa Monica va exploiter la Playstation 3 comme personne ne l'avait encore fait et nous propose de prendre part à l'aventure la plus intense que l'histoire du jeu vidéo est connu jusqu'à présent et ceux en plusieurs décennie d'amusement.
Il y a tant de choses à dire autour de ce nouveau
God of War, un épisode qui termine une première trilogie de manière orchestrale. Passons en revu chacun des critères avec pour commencer, ce qui nous frappe d'entrée de jeu, la technique. Déjà en leurs temps et encore aujourd'hui, les deux premiers
God of War sont des prouesses techniques et une véritable œuvre d'art, d'un point de vue artistique. Ceux qui auront l'occasion de les découvrir ou redécouvrir dans leurs versions remasterisées en HD ne pourront qu'appuyer mes dires, tellement les jeux n'ont pas pris de ride. Dès le début, les développeurs n'ont pas mâché leurs mots, allant jusqu'à dénigrer les plus belles productions du moment. Fait inhabituel chez le constructeur, éditeur et développeur, très peu d'images et vidéos ont filtré avant un bon moment. Sony nous avait toujours habitué à exhiber de jolis trailers de séquences précalculées afin de nous faire saliver du résultat rêvé par l'esprit des têtes pensantes pour les joueurs, se mentant souvent à eux même comme au consommateur. Cette fois-ci, il aura quasiment fallu attendre les mois précédents la sortie pour commencer à se faire un premier avis et même si la démo est alléchante, elle n'est pas toute récente et date d'une build servant de démonstration lors de l'E3 2009, c'est-à-dire quasiment un an. Aujourd'hui une fois le pad en main sur la version définitive, le résultat dépasse toutes les attentes et ce que l'on voit s'afficher à l'écran comblera les fantasmes de tous joueurs et pas que.
Les textures sont fines et ne manquent pas de détails et de relief. Chaque parcelle semble avoir subi un traitement unique. La modélisation de l'environnement comme celle des titans ou des différents protagonistes de l'aventure, du premier aux seconds rôles tout en prenant compte des figurants, fait l'objet d'une découpe minutieuse, d'un modelage de la personne et de ses expressions saisissantes de réalisme. Toujours aussi léché, la patte artistique ne cesse de surprendre plus on avance dans le jeu. Un régale pour nos pupilles qui ne cessent d'en redemander. Les colonnes de l'Olympe regagnent leurs splendeurs d'époque, la mythologie grave dans le sang ses lettres de noblesse. Subtilement, ce qui est un paradoxe osé quant on connait la rage que regorge cet univers, la technique se marie parfaitement à l'esthétisme et nous propose un spectacle visuel, rarement aussi épique et autant émotionnellement éprouvant.
L'animation de Kratos nous laisse bouche bée et sans voix. Sensationnel est la sensation qui parcourt mon esprit, après le « Wahou » exclamé au moment où je découvre les faits ainsi que les gestes fort et hargneux de Kratos qui ne cache pas sa haine et sa profonde souffrance. Après m'en avoir déjà collé une bonne droite lors des premières secondes de jeu, je vois le revers venir et me prendre une deuxième baffe, où la trace restera longtemps comme étant un souvenir d'une marque de guerre, quant je vois a peine quelques minutes après le lancement du jeu, lors de l'animation du premier titan. « Que c'est bon ! » Exclamation personnel, mais tellement vrai qui résume à elle seul l'ampleur épique de la chose. Et je pense à tous les joueurs qui ont passé des nuits à rêver aux colosses de Shadow of Colossus et qui ont été frustrés par le jeu de la Team Ico en raison des capacités techniques restreintes de la Playstation 2 à cette époque. Je pense à eux car tout comme moi, votre imagination étouffée par la technique de cette époque découvre enfin la liberté. Les titans de
God of War III sont immenses et imposants, offrant des aires de jeu tout simplement incroyables à la limite du descend.
Bien que l'on nous avait tout de même parlé pendant longtemps de résolution en full haute définition (1080p) et d'un frame rate à 60fps, le titre de Santa Monica Studio n'a pas avoir honte de n'être qu'en 720p maximum avec un rafraichissement d'image quasiment à 30 FPS en moyenne (entre 29 et 40 selon les situations). Même avec ces chiffres revus à la baisse, le titre reste une très belle performance technique et devient aujourd'hui la nouvelle référence en la matière, surpassant et prenant une large distance sur Uncharted 2. Si le doute était encore permis avec ce dernier, ce n'est plus le cas avec
God of War III, la console de salon de Sony nous réserve de bien belle surprise et taquine la concurrence avec ce titre. Et il y a tant de chose à dire, que même ces nombreuses lignes ne sont pas suffisantes pour décrire l'exploit réalisé par l'équipe de développement.
Côté prise en main, les connaisseurs de la série ne seront pas dépaysés. Quant aux nouvelles recrues, c'est tout aussi simple et immédiatement accrocheur. Kratos tranche dans le vif du sujet et le ton du jeu et tout de suite lancé.
God of War à toujours était une licence violente, ceci-dit elle n'est pas gratuite. L'univers du jeu, bien que prenant ses liberté vis-à-vis de l'histoire, retranscrit parfaitement les drames de la mythologie grec dans son bain de sang, de haine et de colère. Les capacités de la Playstation 3 permettent à présent des détails d'animations difficilement réalisables par le passé, comme l'arrachage de tête, particulièrement bien réussi et qui ne laissera pas indifférent les âmes sensibles. Et encore cet exemple est un des plus soft, des nouvelles possibilités de démembrement de ce nouvel opus.
Comme dans tous bon beat'em all, les ennemis se suivent et on enchaine les combats tranche par tranche d'adversaires, qui ne cesse d'arriver toujours en surnombre. Le titre comporte un niveau de difficulté pour tous type de joueur (facile, normal et difficile) et plus encore si affinité. Tout au long de ce périple, le joueur pourra récolter différentes orbes de couleurs, rouge, verts et bleus. Les deux dernières cités permettent de gérer son état physique, respectivement santé et force. Celles de couleurs sang représenteront l'expérience qui va permettre d'apprendre de nouvelles compétences et d'améliorer le courroux destructeur de vos armes. On y retrouve avec plaisir l'arsenal des précédents opus avec notamment les classiques doubles lames de Kratos et les points qui ne manqueront pas de réduire en steak vos assaillants. Mais sans spoiler, sachez que de nombreuses nouvelles armes tout aussi monstrueuses que dangereuses font leurs apparitions dans cet épisode.
Que serait l'aventure épique de Kratos sans une bande sonore du même acabit. Soyez rassurez les musique sont dantesques et renforcent l'intensité des combats, la force de la mise en scène scénaristique, la grandeur des titans, la colère de cet univers, la rage des protagonistes que vous allez rencontrer. Le doublage est nerveux et rend le jeu des personnages convaincants. La réalisation des mise en scène qu'il s'agisse des combats ou des échanges de paroles, ne manque pas de dynamisme et on ne s'ennuie nullement, ne vous laissant aucun répit pour souffler. Comme pour les précédents opus, on devient accroc au titre dès notre premier contact et il est dur de lâcher le pad et de retourner à une activité normale. Additif, on termine le titre quasiment d'une traite avec une durée de l'aventure dans les normes du genre, de 15 à 20h en normal. Mais la re-jouabilité est telle que dès le premier boss passé on pense déjà à le refaire dans un mode de difficulté supérieure.
La perfection n'est pas de ce monde ? Donc elle n'existe pas ? Qu'est ce que c'est ? Je l'ignore et ce sujet philosophique n'a très clairement pas sa place dans un jeu comme celui-ci où la finesse n'a aucun sens ici. Ce qui est sur, c'est que le cahier des charges du titre de qualité a été entièrement respecté. Il est exceptionnellement bien réussi et vous propose un spectacle visuel tout simplement incroyable. Le scénario n'est ni trop long, ni trop compliqué, ni trop simple, ni trop poussé à l'exagération, il reste dans un juste milieu, un équilibre stable et suffisamment clair pour ne pas l'oublier, le tout sur fond d'une mise en scène orchestrale. L'équipe de Santa Monica nous propose de prendre part à une aventure interactive riche en surprises et dont l'expérience restera longtemps gravé dans vos souvenir de joueur. De bout en bout, l'action est haletante, ne vous laissant souffler que trop rarement et c'est bien ça que l'on aime. Vous avez une PS3 ? Voici un titre obligatoire. Vous ne l'avez pas encore acheté ? Faîtes le !