Prenez un peu de
Shadow of the Colossus, rajoutez 25 grammes de
Okami, et enfin assaisonnez le tout à la sauce orientale et goûtez à cette étrange mixture.
Dur de trouver une nouvelle accroche à chaque nouveau test, faudra que je pense à recycler mes vieilles introductions pour les prochains tests. Bref, passons au plat de résistance d'aujourd'hui :
Prince of Persia sur Xbox 360 (également disponible sur PS3/PC).
Faire du recyclage, mettre du neuf avec du vieux, c'est un peu ce qu'ont voulu faire les développeurs de ce Prince of Persia next-gen, et à vrai dire je ne sais pas vraiment quoi penser des 9h qu'aura duré mon aventure. Il y'a eu du très bon et du moins bon durant ces 9 heures de jeu, mais commençons par le commencement.
"Farah ! Farah!"
C'est ainsi que débute le jeu, avec un clin d'oeil à la précédente trilogie Prince of Persia : Les sables du temps. Voilà qui est plutôt ironique quand on sait que le plus gros poids à porter pour ce PoP next-gen est son passé. Je reviendrai là-dessus plus tard. Le Prince de cette aventure n'a de prince que le nom, en effet il s'apparente plus à un voleur qu'a un descendant d'une famille royale, et alors qu'il cherche son ânesse Farah, il fait une chute dans un canyon au milieu du désert et voilà pas qu'une jeune et jolie femme lui tombe dessus... Elle ne s'attarde pas et le Prince en gentleman va la protéger de ses assaillants, dont son père, qui va s'attaquer à l'arbre magique qui renfermait Ahriman. Voilà donc le synopsis de base du jeu qui vous fera donc purifier 24 zones de la corruption d'Ahriman. Chaque zone doit être purifiée à l'issue d'un combat contre un boss, puis vous devrez refaire la zone pour récolter des sphères de magie, mais dans la zone en version "nettoyée", donc nettement plus belle.

Premier constat, la qualité des graphismes va diviser. Le contour des personnages est très marqué, les décors sont très bons, mais il n'empêche qu'on ne peut que se lamenter en pensant que c'est le moteur Anvil d'Assassin's Creed qui a été utilisé et qu'on aurait aimé voir ce qu'il donne en graphismes "3D réaliste". Non pas que le jeu soit moche, mais Assassin's Creed avait été acclamé pour ses graphismes. Graphiquement donc, le jeu s'en tire plutôt bien au niveau des personnages, et très bien au niveau des décors "nettoyés", les décors corrompus sont gris et ternes, donc pas représentatifs du jeu.
Pour nettoyer une zone de sa corruption il vous faudra affronter un ou deux ennemis et le boss, chaque fois en duel un contre un. Et là encore, le jeu va diviser. Ceux qui ont appréciés la trilogie : Sands of time, Warrior Within et Two thrones (la série sur PS2, Xbox, GC et PC) constateront que le jeu a vachement régressé, plus de coups bien classe, un perso ULTRA-LENT dans ses déplacements en combat, plus de combats face à plusieurs ennemis uniquement des duels, une seule arme tout le long du jeu, aucun combo à apprendre (ils sont tous accessibles dès le début). Bref, quoi qu'on en dise, le système de combat a régressé par rapport à la précédente trilogie, surtout Warrior Within (l'âme du guerrier). Pour ceux qui n'ont pas connu la précédente trilogie, le système de combat va surement paraitre pas mal, bien qu'un peu
too much. Une touche par action, le système de combat est un peu trop simpliste, martelez les boutons pour tabasser votre adversaire, à part vers la fin du jeu où il faudra s'appliquer. Malheureusement les combats ne sont plus aussi jouissifs.
Parlons également de la répétitivité du jeu qui est quand même un peu pesante, dès le début du jeu, on sait de quoi vont être faites nos 10 heures de jeu, on combat très peu, on passe essentiellement son temps à explorer, purifier chaque zone et récolter les sphères. Justement, ces sphères vous seront nécessaires pour avancer dans le jeu et il vous en faudra 540 pour finir le jeu, ce qui signifie que vous aurez acquis les 4 pouvoirs de Elika, pouvoirs qui d'ailleurs sont tous identiques à part un. On aurait préféré avoir 4 pouvoirs vraiment différents.
Les phases de plateformes elles aussi sont différentes de la précédente trilogie, en effet, il est impossible de mourir. Le genre de choses qui me rebute dans un jeu, mais dans ce Prince of Persia cette fonction n'est pas trop handicapante. Le seul moment où ça m'a fait vraiment CHIER, c'est quand la princesse Elika est prisonnière du boss, je me jette dans le vide et hop ! Elle vient me sauver puis retourne se foutre dans sa "cage". De la grosse connerie, le genre de choses que je ne veux plus jamais voir dans un jeu vidéo, ça leur aurait fait mal de nous laisser crever dans ce genre de passages ? Non mais la princesse qui vient nous sauver pour repartir s'emprisonner, c'est vraiment du n'importe quoi.

Vous me demanderez pourquoi j'ai fini le jeu alors, vu qu'il s'annonce moyen. Ben le gros point fort du jeu, c'est la relation Elika/Prince, on s'attache vraiment à ce couple, malgré un doublage français qui n'est pas facile à supporter au début (le doublage anglais du prince est encore pire je trouve). O en apprend de plus en plus sur l'histoire des deux personnages grâce à un système de discussion facultatives intéressant. Les blagues des deux personnages ainsi que les touches d'ironie vous feront passer un bon moment.
"-J'aime beaucoup ta tenue Elika !
-J'en ai une autre, si tu veux je te la prête..."
Les amateurs de joutes verbales seront comblés.
Graphismes :17/20
Un point qui va surement diviser les joueurs, les traits autour des personnages sont épais, les teintes de couleurs sont bonnes et le jeu est d'une fluidité sans faille. A noter qu'on ne constate quasiment pas d'aliasing. Pour ma part j'ai trouvé que les graphismes sont un des points forts du jeu.
Jouabilité : 14.5/20
Un prince qui répond relativement bien, mais on est malheureusement beaucoup trop assisté dans le jeu. A noter aussi que les développeurs exagèrent parfois avec les effets spéciaux, genre en combat on martèle la touche Y et vlà les explosions à l'écran. Pas très amusant de faire des trucs de malade avec un seul bouton, messieurs les développeurs, nous sommes capables de retenir des combos plus complexes que ça, pensez y pour le prochain Prince of Persia.
Durée de vie : 13/20
9 heures pour finir le jeu une première fois avec 600 orbes, comptez sur 14-15 heures pour finir le jeu avec toutes les orbes (1001 orbes).
Bande-son : 14/20
Un doublage moyen mais la voix française du Prince m'a semblée supérieure à sa voix anglaise, ça reste subjectif, mais sa voix anglaise fait trop film d'adolescent. Tous les dialogues sont doublés, les musiques sont franchement pas mal, mais ici encore la précédente trilogie.
Scénario : 14/20
Un scénario sans grande surprise, mais un beau couple charismatique qui fait son petit effet. A noter que la fin du jeu indique explicitement une suite au jeu.
Conclusion : 15/20
NaS (le rappeur) a dû tout le long de sa carrière porter le poids de son premier album "Illmatic" tant il est magnifique. Le poids de cette performance s'est vite changé en fardeau. C'est exactement ce qui se passe ici. La précédente trilogie avait placée la barre très très haute. Trop haute pour ce Prince of Persia estampillé "Next-gen". Le plus gros défaut de ce Prince of Persia, c'est Prince of Persia : les sables du temps. Ceux qui ont joué et aimé la précédente trilogie ressentiront quelques déceptions comme le système de combat par exemple. Ceux qui ne connaissaient pas Prince of Persia seront surement comblés, ceux qui ont déja joué aux anciens, je ne peux que vous recommander d'acheter le jeu en occase histoire d'éviter une éventuelle déception, mais assurément, vous devez au moins essayer ce jeu et lui donner sa chance.
PS: la note de conclusion n'est pas une moyenne arithmétique des autres notes