On peut aujourd'hui le dire : si
Grand Theft Auto : Chinatown Wars sur
Nintendo DS n'a pas rencontré le succès espéré par Rockstar, il a su néanmoins nous éblouir de par ses nombreuses qualités. L'éditeur ne pouvait pas décemment laisser tomber ce nouvel épisode dans l'oubli et en propose donc maintenant l'adaptation PSP. Une bonne nouvelle qui nous permet de reprendre le titre en main, même si tout n'est pas aussi rose qu'en début d'année.
Beaucoup commencent à en avoir marre mais il faudra bien se faire une raison : nous voici encore de retour à Liberty City. La ville des pêchés ne semble pas vouloir abandonner l'idée de nous montrer ses charmes et c'est donc cette fois en compagnie de Huang Lee que nous y atterrissons sans un sou en poche mais avec un objectif bien précis. Car Huang, ce n'est pas vraiment le gaillard qui fait la course au pouvoir et qui cherche à régner sur la ville. Il est ici dans l'unique but d'assurer la récupération d'une pseudo épée familiale (appartenant à son père tout juste décédé) qui devra ensuite être remis à son oncle un poil profiteur. Tout ne se passe évidemment pas comme prévu puisque des gars d'un gang inconnu débarque sur le lieu du transfert pour voler l'épée, vous mettre une balle et vous balancer dans les eaux avoisinant la ville. Vous vous en sortez heureusement de justesse et pouvait maintenant vous apprêter à rejoindre les appartements de votre oncle pour lui expliquer la situation et réclamer la vengeance qui se doit. L'aventure est lancée.
Comme vous l'avez deviné par le titre ou par le personnage que l'on incarne, le background a fait une petite cure asiatique. Ainsi, la plupart des personnages que vous rencontrerez auront un rapport avec votre famille ou son entourage peu fréquentable. La lutte pour la place de chef de la plus grosse mafia chinoise est donc au cœur du scénario, du moins dans sa première partie, et vous allez donc aider certaines personnes à y parvenir, tant que ça sert vos propres intérêt. Si on peut regretter que les cinématiques soient uniquement en images fixes et non doublées (excusable sur
Nintendo DS, beaucoup moins sur PSP), on ne pourra que s'extasier goulûment devant l'abondance d'humour très noir et l'ensemble des références plus ou moins implicites au sexe. De toute manière, on pourra même dire sans conteste que
Chinatown Wars est le GTA le plus « politiquement incorrect » de l'histoire de la série. Entre le trafic de drogue que nous reverrons après et les dialogues incroyablement crus, on trouvera des petits sous-entendus qui pourraient faire s'évanouir l'ensemble de Familles de France, du genre ces faux mail/spam que l'on reçoit sur notre portable souvent tournés en humour mais qui servent de pubs fictives pour des réseaux pédophiles ou de prostitution de mineurs. Ah ouais quand même…
Revenons à l'actrice principale de ce nouvel opus, Liberty City elle-même. De nouveau en vue de dessus, la ville phare de la série est toujours autant reconnaissable malgré quelques petites concessions. On reconnaît plusieurs endroits, et surtout on appréciera les divers clins d'œil aux épisodes sur consoles de salon, comme le moment où on croise rapidement un certain groupe de bikers au détour d'une route. Un retour à la vue en hauteur donc, mais des effets de zoom et une 3D très agréable qui offre donc une esthétisme générale très réussie. Les personnages sont en revanche en sprites 2D, ce qu'on aime ou on déteste même s'il faut bien avouer que ce procédé permet de limiter un peu les dégâts du contexte un peu trop mature. Evidemment, les différents « bonhommes » paraitront un peu pixélisés en cas de zoom mais les développeurs ont su travailler l'ensemble que le tout paraisse aussi agréable (animation hilarante par moment) que réaliste (habitant qui sortent leurs parapluies en cas d'averse, d'autres qui prennent des photos, etc.). En comparatif à la version DS, celle sur PSP montre une finesse renforcée avec de nombreux effets de lumière bonus et une taille d'écran suffisamment grande pour que le HUD ne soit pas trop embêtant.
Le gameplay reprend la base des premiers épisodes de la série, à savoir le fait d'être libéré dans un bac à sable urbain pour pouvoir y accomplir quelques missions avec ce que les développeurs ont jugé bon de nous donner en matière de jouabilité : des déplacements à pied ou en voiture (possibilité d'utiliser tous les véhicules à l'écran, sauf avion) et la possibilité de se battre au corps-à-corps à avec les différentes armes à feu trouvables ou achetables, partant du pistolet de base en finissant par le lance-roquettes dévastateurs. Attention néanmoins car commettre trop de méfaits, surtout à la suite, conduira les forces de l'ordre à partir à votre « rencontre ». Si au départ, ces dernières sont assez calme, aller trop loin ou vous rebiffer fera augmenter votre niveau de recherche et il faudra vite trouver une solution pour éviter de mourir (petite perte d'argent) ou vous faire arrêter (perte d'argent, de vos armes et de la drogue que vous aviez sur vous : pas glop). Cette solution, à part aller repeindre discrètement sa voiture, c'est la course poursuite à base de takedown. En effet, contrairement à GTA IV où il fallait sortir d'un champ de recherche, vous serez ici poursuivi jusqu'à ce que vous ayez envoyé dans le décors un certain nombre de véhicule de police, nombre qui ira en grandissant selon votre degré de recherche. Un système sympathique bien qu'un peu répétitif parfois.
Evidemment, les développeurs ont rajouté quelques nouveautés propres aux épisodes 3D, comme la possibilité de passer au dessus d'une barrière ou tout simplement nager. La caméra du dessus a su s'adapter pour ne pas réitérer les difficultés des versions Psone, ce qui nous permet donc de mieux voir les véhicules arrivant d'en face et d'avoir une voiture qui se place d'elle-même correctement sur les routes. Les carambolages restent présent vu l'étroitesse de certains endroits mais le plaisir de conduire reste là, et se montre être supérieur à celui de GTA IV. Cette facilité d'accès ne se ressent pas toujours, comme avec le système de lock (assez efficace de loin, horrible de près) ou les menus où on doit constamment se rendre pour se perdre finalement. Le manque d'un second écran tactile se fait donc vite ressentir, de même que dans les mini-jeux. Au départ pensé pour la
Nintendo DS,
Chinatown Wars offrait une grosse pelleté de mini-jeux au cœur de l'aventure qui se montraient agréable sans perturber le rythme : briser un carreau, préparer des cocktails avec de l'essence, démarrer une voiture voler, désamorcer une bombe, fouiller les poubelles, découper l'intérieur d'un camion, casser un cadenas… Si certains se montrent être plus facile (on pense à la mission d'ambulancier où il fallait auparavant jongler entre les deux écrans alors que la touche L suffit maintenant), d'autres deviennent beaucoup plus dur vu la manque de précision du stick analogique. Enfin, on notera quelques boutons mal placés comme celui pour remettre la caméra (flèche Haut) ou changer d'arme (Select).
Les premières missions s'enchaînent assez rapidement mais quelques difficultés pourront être rencontré par la suite, la faute probablement à de trop faibles armes ou un manque de munitions par rapport à des passages particulièrement tendus. Histoire de rester toujours bien armé, il n'y a rien de mieux que de se constituer un petit pactole d'avance pour les jours d'achat. Comme dans l'ensemble des épisodes 3D, on trouvera quelques petits boulots comme jouer les flics, l'ambulancier, les pompiers ou le taxi. Il y a même quelques livraisons à faire. Les missions rampages, consistant à faire un carnage pendant quelques secondes avec une arme aux munitions illimitées, font également leur retour et les développeurs ont même inclus quelques petits jeux à gratter permettant de gagner armes, argent et même maison. Mais le meilleur moyen de gagner sa vie dans
Chinatown Wars, aussi polémique soit-il, c'est de faire le dealer via un système particulièrement bien foutu qui découpera les quartiers de la ville comme des zones de réserves : on peut acheter de la came (coke, beuh, taz, calmants…) pas trop cher dans certains endroits et les revendre mieux dans d'autres. Sans parler de mails reçus nous prévenant des promotions du moments. De quoi se faire un pactole de quelques milliers de billets en moins d'une heure quand certaines missions nous rapporte cinquante dollars.
En ligne droite, le titre pourra prendra un peu plus d'une dizaines d'heures pour se terminer, chiffre qui pourra aisément être doublé (voir plus) si vous vous attardez sur les aspects secondaires (drogue, acheter toutes les maisons, rampage…) ainsi que les habituels sessions de recherche où vous devrez trouver un paquet de sauts uniques et de caméra à détruire, éparpillés dans toutes la ville. Heureusement, ces derniers sont bien plus faciles à repérer que les paquets cachés et autres maudits rats volants. Dernier point, la présence d'un mode multi-joueurs très intéressant car permettant de s'adonner à quelques courses avec options, de jouer à la course au butin ou d'entamer, car c'est devenu un peu une mode en ce moment, une espèce de mode Horde (enchaînement de vagues d'ennemis). On se demandera juste pourquoi on ne peut jouer à tout cela qu'à deux, pas plus, et uniquement en local, là où les deux épisodes
Stories faisaient un peu plus d'effort.
Difficile de trop taper sur les doigts de ce Chinatown Wars. Le titre est, et restera, un vrai bijou de gameplay et d'humour noir mais on se sent obliger de faire un peu la moue par rapport aux possibilités inexploitées de la PSP : son moyen sur les radios, cinématiques non doublées, multi-joueurs limité, et aucun bonus qui aident à faire passer la pilule des mini-jeux devenus non-tactiles. Pour autant, on placer ce jeu comme un indispensable, et un des meilleurs épisodes de la série.