Crystal Dynamics abandonne quelque peu la licence
Soul Reaver pour se lancer dans un genre aussi prisé que délicat, à savoir le FPS.
Le FPS sur consoles compte deux grands thèmes distincts : le thème historique avec des jeux comme
Medal of Honor,
Call of Duty ou Brother in Arms et le style plutôt futuriste avec des titres comme
Halo 2 ou encore Deux Ex. C’est dans cette seconde catégorie que se déroule la trame de
Project : Snowblind. En 2065, les dernières évolutions technologiques ont permis la création d’un être cybernétique, blindé de nanotechnologies en tout genre, qui a pour mission de ramener la paix dans le monde. Cet agent surhumain c’est vous, et désormais vous vous nommerez Nathan Frost.
2065 : C’est toujours la guerre
Le premier contact avec le soft s’effectue avec brio par une intro efficacement mise en scène et une arrivée tonitruante sur une place apparemment déserte. Le calme avant la tempête, car bien vite, des ennemis vous assailliront de toute part et vous devrez user de tous vos talents de soldat pour vous en sortir vivant. Les décors explosent, les ennemis arrivent en nombre, votre général ne cesse de vous crier ses ordres dans vos tympans délicats, bref, vous n’aurez pas une seconde de répit durant ces premières minutes de jeu. Des messages vous informeront en temps et en heure des diverses actions que vous pourrez effectuer. La mise en scène est dynamique et rappelle celle de
Medal of Honor : En Première Ligne avec ses explosions incessantes qui en mettent plein les yeux et les oreilles. A la fin de ce prélude, le soldat Nathan Frost, encore sous sa forme humaine originelle, se voit toucher de plein fouet par une explosion alors qu’il tentait courageusement de porter secours à un camarade blessé. C’est alors que la science prendra le relais, vous remettant sur pied et implémentant par la même occasion quelques petites modifications fort utiles sur le champ de bataille. Vous pourrez désormais voir les ennemis à travers les murs ou encore ralentir le temps pour échapper au feu ennemi. Au fur et à mesure de votre progression, vous activerez de nouveaux pouvoirs comme déployer un bouclier de protection. A vous d’en user à bon escient, car cela consommera rapidement vos réserves de bio-énergie.
Empruntant allègrement ces aspects futuristes à la série
Deus Ex, la comparaison s’arrête là car l’action est omniprésente dans
Project : Snowblind contrairement au soft de
Ion Storm. Vous pourrez évidemment, à l’image de JC Denton, pirater des tourelles ennemies pour les tourner à votre avantage, mais vous aurez également la possibilité de dégommer ladite tourelle avec un coup de lance-roquette bien placé. L’aspect nanotechnologie n’est donc pas du tout indispensable pour venir à bout de la horde d’ennemis qui tentera de mettre fin à vos jours. Si les adversaires rencontrés sont nombreux, cela sert sans doute à compenser leur manque flagrant d’intelligence. En effet, les ennemis ont la gâchette facile si tant est qu’ils ouvriront le feu sur vous dès qu’ils apercevront la moindre partie de votre anatomie. Vous vous enfuirez donc logiquement afin de les prendre à revers et vous remarquerez avec stupeur et indignation que ceux-ci continuent de mitrailler un endroit désormais vierge de toute présence. L’aspect démolition est pour sa part bien rendu avec des décors qui explosent et des murs qui s’effritent sous la puissance de vos canons. Mais la puissance de feu semble tout de suite réduite à néant dès lors que l’on ouvre le feu sur un soldat ennemi. En effet, la mitraillette, le fusil à pompe, le sniper ou encore le pistolet donneront tous la très fâcheuse impression de tirer des balles en caoutchouc. Les ennemis semblent encaisser les balles avec nonchalance, ce qui ne donne pas vraiment au joueur une impression de puissance phénoménale, vous en conviendrez. Des grenades et des tirs secondaires explosifs seront également à votre disposition, mais là encore, on a plus l’impression de lancer un pétard de type Mammouth plutôt qu’une authentique grenade à fragmentation. L’intérêt d’un FPS de ce type étant tout de même de conférer au joueur une certaine puissance de feu, l’effet est ici totalement loupé. Vous pourrez également prendre le contrôle de divers véhicules, mais une fois de plus la conduite est assez imprécise et ce sont des bugs de collisions qui viendront entraver votre chemin. En outre, foncez sur un ennemi et vous le traverserez allègrement avant que celui-ci ne tombe à genoux et meure tel qu’on le lui a inculqué à l’Actor Studio. Graphiquement, le titre s’en sort honorablement malgré des animations un peu en deçà du reste. La progression est fluide et les décors sont correctement modélisés et partiellement interactifs. Il arrivera donc souvent que les portes et les vitres explosent sous le feu incessant et aveugle de l’ennemi tandis que des caisses d’explosifs ou des bidons d’essence vous permettront de faire le ménage par une balle bien placée.
Une technologie un peu rouillée
Si le prélude laissait entrevoir un FPS de qualité aux possibilités accrues notamment par la présence de biotechnologie, les différentes tares dont souffre le soft se font indéniablement sentir au bout de quelques heures de jeu à peine. Néanmoins, l’action est omniprésente, les possibilités de
gameplay sont variées et l’on ne peut que saluer cette incursion de l’éditeur
Crystal Dynamics dans la cour des FPS. Les nombreux bugs de collisions, la négligence des modifications et l’intelligence artificielle ennemie inexistante feront donc partie des éléments à revoir pour un éventuel second épisode. Cet énième FPS souffrira également à coup sûr de la sortie prochaine de TimeSplitters : Future Perfect et Brother in Arms. Dommage.