
Etherlords II
Etherlords premier du nom avait véritablement marqué les esprits lors de sa sortie, il y a deux ans de ça. Pourtant quelques petits couacs de réalisation eurent vite fait de calmer ceux qui l’avaient annoncé comme le meilleur jeu du genre. Les petits gars de Nival Interactive se sont donc remis à la tâche pour nous fournir une suite digne de ce nom et surtout expurger les approximations du premier opus. Voici donc venu Etherlords II et nous allons vous donner nos toutes premières impressions avant sa sortie prévue pour janvier prochain.
Pour les ignares ou ceux qui n’auraient jamais eu entre les mains les bases de la mythologie grecque, sachez que l’Ether d’Etherlords II n’a rien à voir avec le produit dont se servent les agents secrets pour endormir leurs victimes. Le terme Ether sert à désigner la partie du Ciel où la lumière est la plus pure, c’est là en fait où aimait à séjourner Zeus lorsqu’il n’était pas occupé à butiner les innocentes mortelles pour créer des demi dieux. Etherlords II oppose donc dans son panthéon des héros utilisables, le bien (l’Ether) et le mal (Le Chaos). Ces deux notions s’affrontent perpétuellement pour prendre le contrôle de l’univers. Il existe dans Etherlords II quatre races qui personnifient ces notions manichéistes. Les Synthets d’abord qui ont réussi à évoluer dans des conditions de vie terribles. Pour cela ils ont été contraints à réduire au maximum la partie organique de leur corps. Les Chaots ressemblent eux à des orques, ils ont été formés depuis l’origine au combat. Leur physique est à l’image de leur caractère, dur et sauvage. Les Vitals représentent la quintessence de la vie, ils proviennent de l’essence même de l’Ether et ressemblent à des anges purificateurs directement sortis des visions bibliques de St Jean. Les Kinets enfin sont les ennemis jurés des Chaots, ils sont eux aussi nés de l’Ether et possèdent en leur esprit les plus grands secrets du savoir ultime, leur credo est la quête de la connaissance. Si pour cela il faut se débarrasser de quelques stupides et vulgaires guerriers, pas de problème.
Une quête revue et corigée
Le principe d’Etherlords II est assez simple en fait, si vous avez une fois dans votre vie participé à une joute de cartes Magic vous en connaissez déjà les bases. Vous dirigez un héros sur une map définie et devez remplir une mission bien précise. En général, cette mission consiste à se débarrasser des ennemis qui ont eu l’outrecuidance de se lancer à l’assaut de votre forteresse. Chaque mission apporte donc son lot de combats et de rencontres amicales. Les combats se déroulent en tour par tour, c'est-à-dire que chacun son tour, les héros doivent se servir de quelques unes des cartes qu’ils possèdent dans leur deck. Chaque carte représente une action et vous pourrez ainsi en les utilisant invoquer des créatures, les renforcer, attaquer directement votre adversaire par des sorts appropriés ou encore jeter des sorts sur ses créatures pour le bloquer lors de leur prochaine action. Chaque fois qu’une carte est utilisée cela entame votre somme de points Ether, une fois cette réserve épuisée, c’est au tour de l’adversaire de passer à l’action. Vous devez alors parer ses attaques à l’aide des créatures que vous avez invoquées et dont vous ne vous êtes pas servi pour assaillir. Et ce jusqu’au KO de l’un ou l’autre des duellistes.
Par rapport au premier Etherlords, les développeurs de chez Nival ont cette fois opté pour un système à la Magic. Point de héros multiples, ici vous aurez la charge d’un seul et unique duelliste. Vous devrez donc le faire évoluer de mission en mission en lui faisant acquérir expérience, cartes puissantes et artéfacts salvateurs. A noter d’ailleurs que par rapport au premier opus, le héros garde ses artéfacts d’une mission à l’autre, une bonne manière d’impliquer le joueur dans chaque duel. Ce brave pourra bien sur modifier son deck de départ en y plaçant les cartes chèrement acquises au combat, pour cela il suffira d’ouvrir l’inventaire et d’y placer par drag’n drop les cartes en question. Il est donc bien évident que cet Etherlords II fait la part belle au RPG et à la stratégie, certainement plus que son prédécesseur en tout cas et ce ne sera pas pour déplaire aux fans du genre, surtout après le virage à 180° du nouveau Magic.
Une réalisation plus travaillée
Coté graphique, ce que nous avons pu voir d’Etherlords II est assez plaisant pour les yeux. L’univers où évoluent les héros est plutôt réduit mais on retrouve différentes formes de végétation et même des ambiances adaptées aux différentes races, c’est la base certes, mais tout le monde ne peut pas en dire autant dans le milieu très ouvert du RPG. En ce qui concerne les duels, on peut aisément noter que les développeurs y ont placé toutes leurs billes. Les animations sont vraiment nombreuses, chaque sort ou invocation ne donne pas systématiquement le même résultat à l’écran et les mouvements de caméras lors des attaques sont la plupart du temps savamment étudiées pour amplifier l’intensité des combats. Les sorts sont bien classes, les effets de lumière sont de toute beauté et on prend plaisir à voir son héros jouer du bâton enflammé pour invoquer des rats immondes et affamés ou alors lancer des vagues d’énergie pour détruire les créatures de l’adversaire.
Au final, cet Etherlords II possède toutes les cartes en main (ndlr) pour réussir là où son prédécesseur avait lamentablement échoué. On retiendra quelques ajouts intelligents, comme le coté RPG nettement plus présent et la possibilité de garder les artéfacts de mission en mission. Détail non négligeable, il sera aussi ajouté un mode multiplayer pour provoquer des joueurs en duel sur le net. On attend donc avec impatience le mois de janvier prochain pour se faire une idée définitive sur ce RPG en tour par tour qui promet de longues heures de joutes acharnées, en solo comme en réseau.
posted the 12/18/2003 at 03:49 PM by
Gamekyo