Marvelous Test
Après deux épisodes censés poser les bases de la série Rune Factory, Marvelous et Neverlands (aujourd’hui dissoute) réitérèrent ainsi la formule avec un opus des plus appréciés, et sûrement celui qui selon les Hard de chez Marvelous/Natsume, semblait plutôt renier certain traits de la branche principale Harvest moon : Rune Factory 3. Y voir en la série Rune factory une machine à cash serait complètement erroné, et cet épisode va vous expliquer pourquoi.
Schizophrénie ? Non, Magie !
L’histoire prend place dans la région de Sharance, une villégiature habitée par des humains. Ce village a pour vocation de rarement apprécier les monstres, puisque leur relation « diplomatique » (s’entendre avec un monstre, c’est possible) avec les monstres (nommés « univir » en Anglais) s’est tout simplement envenimée pendant longtemps. C’est dans cette ville que l’on a le privilège d’assister à l’apparition d’une créature laineuse dorée, un Wooly, qui va s’effondrer d’épuisement devant une maison. De cette maison va en sortir une jeune fille : Shara, qui prise d’empathie à son égard, va le conduire chez-elle afin qu’il se rétablisse, tout cela sous les yeux quelques peu suspicieux de son père, le maire du village : Wells.
Une fois réveillé, vous vous rendrez rapidement compte que ce Wooly que vous venez d’apercevoir, et en fait un humain, ou plus exactement un hybride des deux ; et qu’en plus, vous en prenez le contrôle (d’habitude, une simple amnésie aurait suffi à placer une intrigue, mais là ils ont fait forts…). Sortant de cet établissement providentiel, vous êtes interpellé, sous votre forme humaine, par la fille qui a pris soin de vous (enfin, de votre autre apparence). Etant un peu largué par les événements, vous sollicitez son aide, et vous voilà ainsi l’agréable propriétaire du symbole de Sharance : Le Sharance Tree.
Après une brève présentation et quelques menus explications (notamment sur les principes usuels de l’épisode comme l’agriculture, la récolte et la vente), votre ferme va se faire soudainement attaquer par un groupe de monstre assez colérique, qui, grâce à l’intervention d’une tierce personne (qui au passage vous dira qu’il se trimballait un arsenal sur lui…), vous permettra d’obtenir votre première arme du jeu parmi une sélection conséquente : épée courte, épée longue, lame double, Masse, Hache et Lance. Correspondant visiblement à un tutoriel sur le combat, les monstres vont ainsi se faire littéralement balayer par vos mystérieux talents de combattant (et leur malchance dans le script), et couvert par d’élogieux compliments, vous voilà largué dans ce beau monde qu’est Rune Factory 3 (arf, dat troll).
Sous couvert ainsi d’un scénario qui choisit pour parti pris le passage Monstre-humain, Rune Factory 3 ne se révèle ainsi pas si superficiel que ça. Chaque PNJ, chaque événement, chaque cinématique sera l’occasion pour vous d’ailleurs de vous rendre compte de la richesse de situations et de point de vue qui régissent cet épisode. Les personnages notamment, sont tous plus attachant les uns que les autres, et évolue mutuellement et à votre égard et fil de votre progression (mention spéciale à Raven : Une jeune fille co-gérante de la forge au caractère froid de prime abord, mais torturé au deuxième abord ; et à Pia (Persia en version US) : une jeune fille recueilli sur les plages froides de Sharance, qui en fait serait une Sirène à la nostalgie très explicite). D’ailleurs, à la suite d’un certain moment de progression, moment où vous réacquerrez vos pouvoirs de Wooly, une autre façade psychologie du jeu se met en place, celle où le simple fait de se sentir différent des autres selon votre avatar (Micah) le torture et l’oppresse. Ne sachant jamais les réactions d’autrui, il va ainsi se mettre à cacher le plus possible sa vrai nature, quitte à subir moult situations plus cocasse les uns que les autres...
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D’une Brindille à la Bèche à un Morceau de caoutchouc à l’épée
Devant représenter le digne héritier de la série Harvest Moon, les Rune Factory se sont notamment illustrés dans l’art de proposer des jouabilités moins carrés, plus libres, mais également moins fastidieuses. Et cet épisode n’échappe pas à la règle, puisque les principaux traits du gameplay type a été conservé : déplacements libres (alors que limités dans les (ancien) Harvest Moon), Contrôle réactifs, animations moins rigides, inventaires plus malléables et triables… Mais évidemment, qui dit nouveau Rune Factory dit également nouvelles features, et c’est sans décrier que l’on appréciera le fait de disposer désormais de nouveaux contrôles, tous plus agréables les uns que les autres.
A commencer par l’agriculture, qui pour le coup subit de nettes améliorations, avec notamment la possibilité de non seulement stacker les objets dans votre sac à dos, mais également de les porters sous stack, ce qui facilite énormément les échanges/ventes/dons. Autre point intéressant apportés à l’agriculture : la baisse de rigidité apporté aux outils agricoles. Ainsi, votre seau d’eau n’arrose plus carré par carré, mais peut arroser continuellement une zone tout en se déplaçant. Quand à votre houe et votre Faux, elles gagnent la possibilité d’enchainer les actions répétitives en tant que combo, ce qui rythme énormément une partie du jeu qui auparavant restait réellement limitatif.
Les combos d’ailleurs, parlons-en, ou plutôt de ce qui est affilié à cela : Les combats. Pour le coup, avec l’apparition des épées jumelles, Neverlands a décidé pour une fois d’intensifier le rythme des combats. Ainsi sur ce cadre, apparaisse désormais les combos prolongés (auparavant limités à certains types d’armes ou limités dans leurs combos, comme les haches aux combos de mêmes animations), un deuxième bouton assignable à une Rune (correspond à la Magie ou aux compétences d’armes), les combos combinables à des Rune d’armes, elles-mêmes combinables à des Rune entre-elles pour de la fluidité dans les actions, et les capacités de leveling (par exemple, les attaques à estocades ou en courant, les attaques chargés et les Finish). Tout cela rend ainsi la partie exploration et RP de Rune Factory plus viable manette (ou DS) en main. Citons également pour finir le gameplay de l’avatar sous forme de créature qui se révèle également bien pensé, laissant plus l’initiative à des prises, combos au corps à corps, etc…


Quand à votre personnage, c’est simple, il dispose de 2 jauges affichés dans l’angle supérieur gauche de votre écran tactile : la jauge de RP (ou Rune Point) et la Jauge de HP. Les HP représentant votre vitalité, la question est : Mais qu’est-ce donc que cette jauge de RP ? Eh bien en fait il s’agit du prolongement du système de fatigue/endurance instauré chez les Harvests moon. Votre jauge de RP décroît ainsi à chaque action (attaque, activité, ramassage, extraction…), selon un certain degré de consommation (j’y reviendrais plus tard). Quand cette jauge arrive à zéro, c’est au tour de la jauge de HP de diminuer de façon drastique (-40% par usage), et si par malheur cette jauge venait à tomber à zéro, vous vous effondrez, mais retournerez directement à l’hopital Magique, moyennant quelque frais de santé (dans le cas contraire, devinez quoi ? GAME OVER).
Cursus Pecunium (=Course au Pognon)
Tout comme dans Harvest moon, la principale préoccupation de votre héros sera déjà de commencer à tirer profit de sa ferme afin de glaner de précieuses ressources monétaires, argent qui, astucieusement dépensé, lui permettra de s’acheter de l’équipement d’exploration basique afin de le faire partir explorer les environs avec plus d’assurance.
Comment ? Explorer me dites-vous ? Eh bien oui ! Je vous rappelle quand même que le principe d’un Rune Factory, c’est quand même la possibilité d’explorer des contrés et donjons à la recherche de minerais et également de loot sur les monstres, qui pourront être vendus ou encore servir d’éléments de craft (plus en détail par la suite).


En fait, ABSOLUMENT tout dans ce jeu est vendable, dans un sens où chaque objet dispose dans son petit écran descriptif de ses propres statistiques, car oui, les objets peuvent LEVEL UP ! Tout comme les persos du jeu d’ailleurs. Soit dit en passant, plus le niveau d’un objet est élevé, plus celui-ci sera bien plus rentable en terme d’argent. L’astuce consiste ainsi à « farmer » sa ferme (drôle d’expression) afin d’uppgrader au max les différentes denrées disponibles dans le jeu, et ainsi accumuler le pognon plus rapidement (et donc les améliorations aussi).
Hybride aux multiples CDD
Mais outre l’exploration et l’agriculture, n’oublions pas ce qui fait le succès des Harvest moon : Le crafting. Représenté par votre Cuisine, Forge, Pharmacie et votre Atelier, le principe consiste à fabriquer Armes, objets de soin, accessoires, Nourriture et Outils plus efficaces à Partir des Loots récolté sur vos ennemis, mais également de vos denrées fermières et aussi de minerais fraîchement recueillis lors de vos séances d’exploration.
Car non content de pouvoir proposer au joueur l’accès à une zone totalement minière comme Harvest moon, Neverlands a eu la brillante idée de grouper les mines et les donjons en un lieu, sachant que les gisements sont représentés sous la forme de pierre brute et mal dégrossi qu’il faudra dégommer à coup de marteau afin d’en extraire le minerais fraîchement récolté.
Autre spécificité du Crafting, le fait que la maîtrise évolue avec l’usage ; ou plutôt le fait d’utiliser régulièrement les postes de fabrication afin d’augmenter son niveau « d’artisanat ». Chaque palier franchi permet ainsi d’apprendre de nouvelles recettes de confection, si au préalable, vous êtes allés acheter des Pains de Maîtrise chez le Cuistot du coin (ne riez pas…).
Compétences et Arbor-essense
Après tout cela, vous allez surement vous inquiétez de la petite taille de vos jauges, de la lenteur des taches humaines, de la faiblesse de votre personnage. Mais il n’en est rien, car Neverlands, toujours aussi inventif que jamais, perfectionne le système de skills des premiers Rune Factory afin de le rendre plus intéressant est plus varié.
Ainsi, chaque action que vous effectuez augmente une jauge de skills, accessible à partir du menu pause. Cette jauge de skills, affiché avec le reste des compétences, disposent de 2 extremums de 0 à 100% (qui représente le SKILL UP !). Quand cette jauge est totalement remplis, SKILL UP s’affiche et la compétence assigné à l’action s’en retrouve amélioré. Les améliorations peuvent ainsi inclure l’usage fréquent d’un même type d’arme, d’une même capacité élémentaire, de la répétition d’une même activité ou de l’infliction d’une même altération d’état à plusieurs reprises, mais également d’élément complètement indépendant tel que le sommeil, la consommation de denrée et la marche à pied. Une fois uppgradés, la plupart du temps, ce sont les statistiques telles que l’attaque, la défense, la résistance à un élément ou une baisse de consommation d’un outil qui se retrouvent accrus.


Une dernière chose, mais cette fois concernant l’agriculture. Occasionnellement, en récoltant vos cultures, il n’est pas rare de tomber nez à nez avec un élément scintillant bizarre : il s’agit d’un esprit runique, dont l’effet sera d’augmenter le niveau de l’un de vos skills au hasard, mais également de remplir la jauge de RP, ce qui peut se révéler très pratique en cas de coups dur.
Suivi qualitatif à deux points
Concernant la qualité graphique du soft, le bilan s’en retrouve quelque peu mitigé. Bien que le Chara-design des personnages se trouve être des plus réussis, le jeu souffre du syndrome des deux premiers opus, à savoir un style graphique in-game attribué aux personnages décevantes (bien que des efforts ait été fait pour limiter cela). Cela ne se ressent heureusement qu’avec les personnages humains, les mobs se contentant d’être aussi visible et lisible que possible. Quant aux décors, sans être fantastique, il se révèle globalement réussi, avec en prime de magnifique artworks dont Marvelous a le secret (C.f : Luminous Arc).


Du côté sonore, en tout cas, c’est également inégal, les simples thèmes alloués à chaque zone sont particulièrement soigné, mais c’est du côté des musiques de situations que cela se gâte. Alors qu’Harvest moon avait l’habitude de minimiser l’ampleur de certain thème pour mieux coller à l’ambiance, Rune Factory 3 est en quelque sorte un pied de nez à cet habitude, et il en résulte alors des ost qui, non content d’être déjà légèrement massacré par l’abus de BS, sont des fois un peu hors propos. Heureusement, cela est rattrapé par le doublage tout à fait honorable (en VA) ainsi que par les bruitages bien réussi. On peut cependant déplorer le fait que quand les premiers Rune Factory était sortis en boite et traduit, celui se contente seulement de la version Anglaise en physique, dommage…
Un jeu hybride en lui-même
Si vous avez suivi ce test, il ne vous reste plus qu’une question en tête, non ? Qu’en est-il du type de jeu alors.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins ; pour moi, définir la catégorie de ce jeu n’est pas une mince affaire. Déjà, par sureté, mais également par logique, ce jeu appartient à la même catégorie que les jeux Harvest Moon, les jeux de simulation. Mais viens s’y greffer une composante RPG avec les statistiques de votre personnage et l’exploration, ce qui en ferait un S-ARPG. MAIS encore, Les principes d’un Hack’n Slash voire d’un Dungeon Crawler avec les tables de loots, les coffres aléatoires et les runes d’habileté et les sorts (qui correspondent en quelques sortes à des Skills). Tout ceci fait que Rune Factory, c’est tout simplement un jeu dans le jeu. (sacré mise en scène...)

Les Plus :
- Diversité du Gameplay
- Composante agricole remanié
- Graphisme pointus
- Scénario prenants et situation originale
- De la simulation aux côtés d’un Hack’n Slash Action
- Replay Value élevé et durée de vie également
- Du Dungeon travelling à trois en local !
Les Moins :
- Ost inégale
- Des imperfections graphiques
- Très difficile aux débuts
- Des éléments du gameplay accessible que plus tard
Rigoureusement développé, mais pas sans défaut, Rune factory 3 est donc bien le jeu type que tout curieux se devrait de posséder. Ce savant mélange de Simulation et de jeu de rôle couplé à une liberté quasi-totale du joueur montre à quel point le « Couloir » n’est pas si bien que ça. Mais c’est sans conteste sur les nombreuses situations que fournit ce jeu et sur la singularité du rythme du jeu que Rune Factory s’impose sans conteste comme un incontournable, à défaut d’avoir des imperfections.

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posted the 10/18/2014 at 12:05 PM by
sk0lldirlegs
Merci à toi aussi, par contre, vu que j'ai moins d'expérience dans le RPG Jap que la plupart, je ne sais pas si ce serait une bonne idée
En plus, toi tu fais toujours de très bons articles et c'est justement ça le principal.
Si tu le dis comme cela, alors ce serait sans contrainte que je serais ravis d'assister au groupe alors
Je vois que tu as réagis au quart de tour, plutôt actif le néo-hyoga, hein?
Moi, je suis déjà à 55H dessus, et j'en vois pas la fin arriver
kirika57 :
Combo Breaker Anakaris, arf
Par contre, plutôt déçu du reçus global du test, j'ai l'impression de balancer des tests soigné et bien présentés, mais jamais lu
Par contre, vu que le suivant de test concerne un jeu à la fois T-RPG et de Marvelous, je ne sais pas dans quel groupe le caser en fait
Sur ce j'y vais, car j'ai une news en retard à faire sur Muramasa.
Paradoxalement, il est en retard maintenant
J'arrive pas à le lire sur Tel, tu pourrais me dire ce que c'est stp?
http://mobile.siliconera.com/all/2014-12-01-rune-factory-4-age-rating-pegi-europe?oswbuild=b0.9&mediaKey=siliconera&ref=http%3A%2F%2Ft.co%2FVQAAXyUcEb&utm_source&utm_campaign&utm_medium&origin=http%3A%2F%2Fwww.siliconera.com%2F2014%2F12%2F01%2Frune-factory-4-age-rating-pegi-europe%2F%3Futm_source%3Dfeedburner%26utm_medium%3Dtwitter%26utm_campaign%3DFeed%253A%2Bsiliconera%252FMkOc%2B%2528Siliconera%2529&oswts=1417463162061&width=1024&height=672&size=large&olcts=1417463162386
Tant que ce n'est pas celui de Stella Glow
http://www.neogaf.com/forum/showthread.php?t=944245