Electronic Arts continue à anticiper une baisse des ventes de jeux sur supports physiques pour se concentrer davantage sur les jeux qui ne sortent qu'en téléchargement ...

Après de nombreuses années passées à expérimenter, analyser et observer l'évolution de la dématérialisation sur le marché du jeu vidéo, Electronic Arts commence à prendre des décisions. En effet, John Riccitiello, PDG de l'éditeur américain, a fait savoir que dès 2010, EA sortirait globalement 20% de jeux en version boîte en moins, anticipant sur un transfert des ventes du côté de la distribution numérique. Un pari risqué, mais qui a le mérite d'illustrer la progression bien réelle du dématérialisé appliqué au jeu vidéo.

Ainsi, prenant la parole à l'occasion du Reuters Global Media Summit de New York, John Riccitiello a déclaré : " Je pense qu'en 2010, les ventes numériques compteront pour la moitié des revenus de l'industrie du jeu vidéo. Nous avons sorti 60 jeux en version boîte en 2008, 50 en 2009 et je pense que nous n'en sortiront que 40 en 2010. C'est un transfert logique des ventes. Nous restons cependant le premier éditeur au monde en matière de jeux packagés, nous en vendons plus que n'importe qui ". Évidemment, John Riccitiello fait référence au leader de l'industrie, Activision Blizzard, qui tire une grosse partie de ses revenus des abonnements à World of Warcraft.

Pour autant, vendre moins de jeux en version boîte ne veut pas dire, pour John Riccitiello, vendre moins de jeux tout court : [i]" L'accélération des ventes de jeux dématérialisés va nous permettre, à l'avenir, d'engranger plus de recettes que nous ne le faisions en nous consacrant uniquement aux versions boîtes. Cette transition n'est pas importante uniquement pour EA, mais pour tous les acteurs du marché. Il s'agit d'avenir, et le jeu vidéo a souvent été à la pointe, là à montrer l'exemple".

Rappelons toutefois le contexte dans lequel s'exprime John Riccitiello. Electronic Arts venant de racheter pour 275 millions de dollars l'éditeur de jeux sociaux Playfish, après avoir publié 391 millions de dollars de pertes entre juillet et septembre, et annoncé un nouveau plan de licenciement portant sur quelques 1 500 postes.