Note d'introduction : Ainsi s'achève mon marathon indé. Me concentrant sur des jeux indés anciens ou récents que je m'étais juré de finir d'ici fin 2021 avant de retourner sur des AA/AAA. Le reste attendra 2022 : il me reste encore Indivisible, Road 96, Furi, Hollow Knight - Pas tapé juré je le ferai - et plein d'autres)
Ainsi j'ai pu boucler dernièrement 3 indés qui m'auront marqués mais pas tous pour les mêmes raisons.
On commence donc par Le Bon
CRIS TALES
Défauts
Temps de chargement horriblement long pour une technique pas dingue Des donjons parfois trop simples dans les énigmes Mise en scène au ras des pâquerettes Animations des persos ultra limités Belle mais vide map monde Fin expédiée Le compteur d’heure de jeu qui se la joue chronomètre (200 heures de jeu selon lui )
Atouts
De très belles musique de la part de Tyson Wernli Un doublage de qualité (mention à Zaz qui me fait marrer) Des combats sympas Donjons de fin bien pensés Mécanique de jeu et narration au service de la thématique du temps Le destin des témoins vraiment émouvant Des cinématiques animés courtes mais vraiment bien réalisés Une direction artistique aux influences sud-américain vraiment belle Le bracelet distorsion qui réduit drastiquement les rencontres aléatoires (mais dispo qu’au ¾ du jeu)
Il est à savoir que Cris Tales est un RPG indé primé par la critique aux cours de ses présentations à l’E3 ainsi qu’à la Gamescon pour sa plastique aguicheuse et ses influences non dissimulées pour de grands noms tel que Chrono Cross, Valkyrie Profile ou encore FF6. Ce qui pouvait laisser présager une petite claque dans l’horizon vidéoludique manquant de sang neuf pour perfuser des jeux de rôle qui pour les meilleures tartines encore et encore la même formule qui a déjà fait ses preuves, les plus médiocres surfant sur une nostalgie dont ils ne comprennent pas l’essence et pour les plus brillants, alliés « modernité et tradition » dans l’écrin d’une technique qui tient la route.
LE TEMPS LOOOONG
Cris Tales réussi le pari du « sandwich modernité et tradition » mais sans la maitrise de la technique et c’est là que le bat blesse. Bien qu’il s’agisse d’une production de Modus Games crée en 2017 (division de Maximum Games qui est plutôt une grosse boite) et composé de vétérans ayant de l’expérience sur des AAA au service de jeux indé, on s’interroge sur l’optimisation d’un jeu qui vraisemblablement n'affiche rien qui en fait une soft gourmand, aussi bien dans l’exploration que dans les effets en combat.
Les temps de chargement nombreux et longuets sont clairement démotivant dans les premières heures. Et ici on parle bien de 10 à 15 secondes « aller-retour » dans une rencontre aléatoire, qui se révèlent plutôt nombreuses. Ce qui fais que l’on priera très vite pour en faire le moins possible, ne rien oublier en sortant d’une ville ou en changeant de tableau, aussi sanctionné d’un temps de chargement. Bien sûr, ont fini par s’y habituer tout comme certaines transitions de cut scène mal goupillées mais jamais gênantes au demeurant.
Mais alors qu’est-ce qui fait que Cris Tales reste malgré ces errances un bon RPG rafraichissant ?
Bah l’ambiance déjà qui est assez atypique. Le parti pris graphique a de quoi intriguer, se trouvant à la croisée du diorama à la colorimétrie poussée au max et l’univers enfantin d’un dessin animé Nickelodeon (début 2000). Que l’on soit fan ou non du style graphique, il faut bien concéder que c’est original et cela sort du chara design mille fois utilisés dans ce genre de production. Elle offre d’ailleurs des bouilles à croquer, des accessoires ainsi que des styles vestimentaires vraiment excentriques et qui attrape l’œil (genre Zaz ou Wilhelm pour ne citer qu’eux). Les décors traversés sans avoir profiter d’un travail de dingue sur le level design (exception de 2 ou 3 donjons) offrent des panoramas parfois bluffants car fouillés et chatoyants malgré que ce ne soit que du dessin.
PRINCESS OF PERSIA : LA SEMOULE DU TEMPS
Un autre des tours de force du jeu est son doublage qui accroit l’implication du joueur dans les prises de paroles de chaque perso. Mention spéciale à Zaz (oui encore une fois) dont j’aime vraiment beaucoup l’humour renforcé par le doublage dopé à la caféine. Le scénario, sans être renversant, offre quand même une petite poignée de cliffhangers parfois téléphonés, parfois inattendus qui donne envie de connaitre le devenir du casting et leur épopée sur la fin. Certaines thématiques effleurées comme le droit de succession, les conséquences écologiques des extractions, l’ambivalence agresseur/victime font que l’on sent un début de réflexion mais trop vite conclut sans que cela gâche le plaisir à suivre chaque arc.
Malgré un équilibrage de la difficulté, au départ un chouïa maladroit et manquant de challenge une fois débloquée certaines habilités craquées, on prend quand même pas mal de plaisir à manipuler le temps et voir les effets de magie changer en fonction de la ligne temporelle. Mais aussi affronter des ennemis avec 3 formes différentes (Passé, Présent, Futur) dont les compétences évoluent en même temps que "leur temps". Ce n’est pas révolutionnaire mais cela a le mérite de rendre les affrontements de boss moins linéaire et parfois réclamer de la réflexion pour abattre sans difficulté certains d’entre eux.
CONCLUSION
Cris Tales est un bon RPG dont il faudra accepter des temps de chargement intempestifs rappelant les heures sombres de la PSone, aux animations limitées, un vaisseau introduit bien tardivement mais aussi des villes manquants de pnjs aux quêtes annexes scénarisé (Yes ) trop peu nombreuses et n’affectant que trop peu le devenir de chaque ville (Bof ). Si vous acceptez cela, alors vous aurez droit à une production modeste mais sûr de sa formule qui déroule sur une bonne trentaine (?) d’heures de jeu une belle aventure dont le but est de sauver le temps, le monde, ses habitants et votre part d'humanité.