D'abord baptisé Hunger avant d'être édité par Namco Bandai, Little Nightmares est un jeu qui porte certainement en lui-même l’ADN de la nationalité de l’éditeur japonais et dont on l’imagine sans peine avoir influencer la structure narrative même du jeu en plein cours de développement.
Il faut donc oublier pour moitié l'univers présenté dans les premiers trailers où l'on pouvait voir cette énorme "île-sous marin" avec des enfants rentrer dedans ainsi que cet oeil plus vivant que jamais flanqué sur une gigantesque porte et qui suscitait en nous la curiosité de vouloir connaitre ce qu'il pouvait bien se tramer dans ce jeu. Car nous ne croiserons jamais plus ces éléments qui ont complétement été enlevés du scénario.
Du courrier... encore cette foutue facture d'éléctricité à payer
Non pas que l'univers du titre tout entier ait changé toutefois, puisqu'on se retrouve toujours dans la peau d'une petite fille en ciré jaune qui doit s’échapper d’une structure sous-marine mais ce qui étonnera beaucoup je pense (en bonne ou mauvaise surprise peut être) est qu'a un peu plus de la moitié du jeu l'ambiance et l'histoire évolue et change du tout au tout.
Sans spoiler donc, Little Nightmares commence dans une ambiance particulière avec des situations de fuites face à des ennemis "gentillement" effrayants. Tout l'univers et l'ambiance puisent à ce moment-là dans des films comme « La cité des enfants perdus » et des influences vidéoludiques comme Bioschock pour ne citer que lui.
Et puis sans crier gare, voici que le jeu se met à nous faire le coup de l'histoire d'Inside d'une part et d'autre part de nous plonger dans d’un conte d’horreur japonais tout ce qu’il y a de plus typique et traditionnel de cette culture.
"Tiens, voilà du boudin ! ..."
D'ailleurs difficile de ne pas y voir un clin d'œil, même inconscient, de la part des développeurs à l'oeuvre de Miyazaki pour ce qui concerne les films les plus fantasmagoriques qu'il ait pu créer dont les histoires narrent des oppositions saisissantes entre un(e) faible et jeune protagoniste et des ennemis à la puissance surnaturelle. Dans les derniers instants du jeu, tout est là pour y faire penser en tous les cas.
Ce fut pour ma part une belle surprise au final mais la cohésion globale du scénario ainsi que de l'univers en prend un sacré coup tout de même. Un peu comme l'impression de jouer à deux jeux aux mécaniques de gameplay similaire mais avec deux scénarios complètement différent.
Little nightmares se parcours sans déplaisir ceci dit, bien que justement à peine on goute vraiment à ce plaisir que c'est déjà terminé. Comptez donc environ 5 heures maximum pour en faire le tour peut être 6 pour le terminer à 100%. C'est assez court et on reste un peu sur notre faim.
Faire la poussière en haut des armoires c'est toujours la galère
La fin à ce propos n'apporte pas vraiment satisfaction dans la mesure où trop de questions restent en suspens. Cela témoigne à priori des impératifs commerciaux je pense plus que d'une volonté propre aux développeurs et qui a rejaillit en négatif sur un scénario qui se révèle du coup assez nébuleux.
Ceci dit, pour précision, je n'ai pas terminé le jeu à 100% puisque tout le long du parcours il y a des petites statuettes en porcelaine à chercher et à détruire (laissant s'échapper une étrange lueur noire magique), ainsi que des petits êtres aux allures de bébé "Pyramid Head" qui se cachent dans les décors et qu'il faut débusquer.
Peut-être alors la fin serait différente en accomplissant ces 2 quêtes annexes? A confirmer.
J'ai pas envie de faire la vaisselle, je me casse.
La jouabilité est très intuitive dans l'ensemble (malgré certain moment où on peut buter si on n’est pas suffisamment observateur) et les "casse têtes" à base de mécanismes et autres clés à dénicher pour s'échapper des pièces de ce dédale sous-marin coulent de source (tout est fait pour qu’on ne reste pas bloqué longtemps). Tandis que les moments de poursuite contre nos ennemis sont plus amusants que réellement effrayants.
Dommage que la linéarité du gameplay l'emporte sur l’ensemble, malgré qu’à travers chacun des 5 niveaux les situations pourtant s’enchainent sans répétition.
Les habitants d'Inside s'incrustent décidément partout
C’est d’ailleurs cela qui peut être frustrant car il y a parfois de bonnes idées dans les situations que proposent le jeu mais elles sont vite expédiées.
Linéarité donc, tout comme une bande son qui reste un peu trop en retrait et qui est plus présente afin de faire "ambiance" plus que de véritablement habiller musicalement ce qui se passe à l'écran.
Un point pour terminer sur la technique du jeu qui reste irréprochable je trouve pour un jeu à petit budget comme celui-ci.
L'unreal engine 4 fait en tous les cas des merveilles pour ce qui concerne la netteté des décors (pas une trace d'aliasing) et les effets de lumières, c’est parfois vraiment très joli !
"Agréable maison sur la côte avec de grandes fenêtres donnant sur la mer"
Little Nightmares est un jeu que je recommande de faire pour son ambiance et qui, en plus de vraiment divertir pour peu qu’on soit plus attirer par un type de jeu à ambiance plus que pour un challenge particulier, propose de se laisser surprendre sur 4 ou 5 heures par une histoire finale qui n'apparait pas du tout telle qu'on pouvait l'imaginer au départ ni à travers la présentation des derniers trailers de gameplay.