Cette semaine, je vous propose en partenariat avec
Gameforever dans ma rubrique "
Un peu de Lecture" une rétrospective sur la saga
Castlevania.
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Castlevania dispose d’une cote de sympathie bien légitime. La saga de Konami fait en effet partie des grandes séries du jeu vidéo, celles qui ont bercé tant de joueurs depuis leur plus tendre enfance. Bien connue des passionnés, elle l’est cependant moins du grand public, se forgeant ainsi une image élitiste. A la difficulté extrême des premiers volets s’est substituée une esthétique toute particulière : le style Castlevania !
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L’esprit "Castlevania" des débuts
La série voit le jour en 1986, sur MSX (une pré-version nommée Vampire Killer) et sur Famicom Disk System, l’extension de la Famicom (NES japonaise) uniquement sortie au Japon. Le monde du jeu vidéo allait ainsi découvrir l’un des jeux d’action les plus difficiles qui soient, Akumajo Dracula (Le Château du maléfique Dracula), mais aussi un des plus captivants de l’époque.
Castlevania, c’est de la plateforme, des ennemis mémorables, des pièges meurtriers, une difficulté exagérée, et un héros baraqué, équipé d’un fouet pour occire du démon. Réduire ce mythe du jeu vidéo à de l’action pure et dure serait toutefois très réducteur : ce serait oublier l’ambiance du jeu.
A sa naissance, l’inspiration venait en fait du vieux cinéma d’horreur, avec sa galerie de monstres légendaires. Le héros, Simon Belmont, devait ainsi affronter Méduse, la momie, le monstre de Frankenstein, la Mort, et pour finir, le méchant le plus cauchemardesque qui soit, Dracula, véritable incarnation du diable !
Cette référence aux vieux films d’horreur est plus saisissante encore dans Haunted Castle sur arcade, un Castlevania méconnu, avec des décors "façon carton pâte" saisissants (et je passerai sous silence la qualité du jeu).
Konami va cependant opérer à des changements assez importants, avec le surprenant Simon’s Quest. Très inspiré par le vieux mythe de la malédiction, Castlevania II se classe plus dans la catégorie des jeux d’aventure, et fera voyager son héros à travers la Transylvanie afin de détruire les restes du comte Dracula. Le joueur devra également composer avec les jours qui passent, une nouveauté pour l’époque.
Malgré le succès de Simon’s Quest, Konami effectuera un retour à plus de classicisme pour Castlevania III - Dracula’s Curse, une prequel de Castlevania qui vous fera vivre la quête de Trevor Belmont, l’ancêtre de Simon. Le jeu est en effet plus classique dans sa conception, car vous ne partez plus à l’aventure comme dans Castlevania II, mais suivez des niveaux d’action. Ce volet conserve cependant la part d’exploration de son prédécesseur, avec de nombreux niveaux en extérieur et plusieurs routes. L’autre nouveauté est également l’adjonction de nouveaux personnages, dont l’un deviendra un personnage phare de la série plus tard : le vampire Alucard.
En développant une histoire, et en posant ainsi les bases de la mythologie castlevaniesque, Simon’s Quest et Dracula’s Curse amorceront l’évolution future de la série, afin qu’elle se forge une identité propre.
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L'évolution technique de la série
Castlevania III est une référence à bien des égards, du fait de la variété des décors. Le joueur traverse ainsi un village à l’abandon, une forêt, des marécages, une caverne lugubre, voyage dans un bateau fantôme avant d’arriver dans le château de Dracula.
Sorti peu après, en 1992 sur Super Nintendo (en Europe, il est même sorti avant Castlevania III !), Super Castlevania IV se basera sur ce nouveau principe, faisant de chaque niveau une découverte, un dépaysement pour le joueur. Dans le fond, ce jeu en revient au premier Castlevania - c’est d’ailleurs un remake, puisque le héros est de nouveau Simon Belmont - avec une succession de niveaux. La différence se fera en fait dans la forme, puisque c’est à compter de ce volet que l’ambiance gothique de Castlevania est véritablement née.
Vous devrez traverser ainsi des niveaux d’une étrange beauté, comme la caverne ou la salle de danse du château, mais aussi d’autres plus loufoques, comme la bibliothèque et ses multiples pièges ingénieux, et la salle du trésor entièrement recouverte de dorures.
Si les boss classiques, comme la Méduse, la momie et bien évidemment Dracula, sont présents, certains nouveaux ne s’inspirent plus forcément des classiques de la mythologie ou des films d’horreur. Ainsi voit-on apparaître les boss sanguinolents, comme l’horrible crâne qui tire la langue, mais également des ennemis plus atypiques, comme le couple des danseurs fantômes.
La musique également prend une nouvelle tonalité. Sans renier les vieux thèmes, ceux qui sont profondément gravés dans la mémoire des vieux joueurs, Super Castlevania IV en propose de nombreux autres dont l’orgue constitue l’instrument principal. Rien de telle qu’une musique d’église pour accompagner les niveaux du château de Dracula !
Cette orientation sera affinée dans Dracula X - Chi no Rondo (Rondo of Blood), l’un des jeux incontournables de la PC Engine, ainsi que dans son adaptation (ratée) sur SNIN, Castlevania - Vampire’s Kiss. La conception classique des jeux de la série sera encore de mise, avec un style graphique toujours plus particulier. Considéré comme l’un des tous meilleurs jeux de la série, Chi no Rondo servira ainsi de base scénaristique et graphique à un autre jeu culte de la série, Symphony of the Night.
Entre temps, et comme pour confirmer que chaque règle comporte une exception, le Castlevania sur Megadrive (Bloodlines ou New Generation, selon les versions) sortira des sentiers battus en faisant voyager ses deux héros à travers l’Europe du début du 20ème siècle, alors que jusque là, les jeux de la série avaient toujours eu pour époques le Moyen-Age ou le 18ème au plus tard, ainsi que la Transylvanie et le château de Dracula pour cadres.
Malgré des évolutions nécessaires, qui ont permis à la série de tenir déjà 10 ans avec près de 10 jeux, la révolution se prépare avec les arrivées des consoles 3D. La série Castlevania, jusque là en 2D, suivra-t-elle le mouvement ?
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Symphony of the Night, l'apogée de la série
Alors que la Playstation et la Saturn marquent l’arrivée en force des jeux en 3D, Konami fait un choix à contre-courant. Estimant que la série ne pourra conserver toute son originalité en passant à la 3D, l’éditeur sortira en 1997 un Castlevania tout en 2D. Aveu de faiblesse ou foi indéfectible dans la 2D ?
La sortie de Symphony of the Night sur Playstation puis sur Saturn confirmera la seconde thèse. Avec des graphismes d’une extrême finesse et une musique profitant pleinement de la qualité CD, Konami et le chef du projet Koji Igarashi prouveront que les jeux en 2D ont encore une place à se faire, et que le genre peut atteindre l’excellence. Sur le plan purement esthétique, les illustrations ont également été confiées à compter de ce volet à Ayumi Kojima, qui dessinera des personnages très efféminés.
Symphony of the Night est culte à plus d’un titre. De nombreux joueurs ont en effet découvert la série avec ce volet, et le jeu constitue toujours à l’heure actuelle une référence du jeu vidéo. Pourtant, cet opus est aussi une révolution. D’abord, le héros principal n’est plus Simon Belmont ou un membre de sa famille, mais le vampire Alucard, un des personnages annexes de Castlevania III. Fini les combats au fouet, Alucard se bat avec une épée et use de la magie. Le jeu rétablit également un système d’évolution du personnage par des points d’expérience, comme dans Simon’s Quest, mais beaucoup plus poussée cette fois. Et pour finir, le déroulement du jeu ne consiste plus en un enchaînement de niveaux. Vous devrez ainsi explorer le château de Dracula labyrinthesque, en trouvant les moyens d’améliorer vos capacités et accéder à de nouvelles parties du château. Bien évidemment, ce principe n’est pas sans rappeler Metroid.
Symphony of the Night, malgré son succès, va pourtant diviser les amateurs de la série. Une minorité estime que l’orientation de la série marque une rupture avec les épisodes traditionnels, d’où la naissance du terme "Castleroid" (ou aussi "Metroidvania") pour désigner ce volet et tous ceux qui s’en inspireront par la suite.
Malgré ses qualités, Symphony of the Night apparaissait comme un dernier baroud d’honneur de la saga en 2D, car sur N64, Castlevania s’apprête à suivre les autres grandes sagas du jeu vidéo, en passant lui aussi à la 3D.
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