Compte rendu de la Japan Expo 2013 – Treevax

Salut à tous ! Il s’est encore passé beaucoup de choses pendant cette Japan Expo 2013, surtout dans les coulisses. Voici un petit récap, pour que vous ayez une vision d’ensemble de la situation.

-> Jeudi 4 juillet 2013 à 12h30, nous avons pu parler avec Ryo Mito (producteur de la franchise DB Sparking/Tenkaichi + Raging Blast, et de Saint Seiya Brave Soldiers). Nous lui avons dit que nous regrettions qu’il ne soit plus producteur des jeux Dragon Ball, et que le Saint Seiya qu’il produit actuellement était génial.

-> Nous en avons également profité pour parler avec le chef développeur de Saint Seiya chez Dimps. Il nous a indiqué que lui-même n’avait pas travaillé sur la licence Dragon Ball. Nous l’avons félicité pour Saint Seiya Brave Soldiers, et lui avons dit à quel point nous avions aimé les Dragon Ball de son studio.

-> Comme la chance était avec nous, nous avons également croisé Daisuke Uchiyama, producteur historique de la franchise Budokai, qui travaille sur la licence depuis Ultimate Battle 22. Scoop : Uchiyama-san parle quelques mots d’anglais ! Il se souvenait de nous et du DBRB3 project que nous avions présenté à ses collègues et lui 1 an plus tôt, ce qui nous a fait très plaisir.

-> Nous sommes allés nous présenter au nouveau Label Director en charge des localisations des licences mangas hors du Japon, Fuse-san, qui remplace donc Nishimura-san. Notre community manager (Tony Shoupinou) m’en parlait depuis octobre 2012, me vantant ses mérites et son énergie. Il s’avère que Fuse-san était présent lors de notre réunion avec les producteurs en juillet 2012.

-> En fin de journée, nous avons croisé Hashimoto-san (producteur de Battle of Z) et Yamaguchi-san (développeur d’Artdink). Fuse-san a accepté de nous servir d’interprète pour l’occasion. Nous leur avons indiqué que nous nous occuperions de l’interview « communauté NB » du lendemain. Fuse-san leur a précisé que nous étions à l’origine du DBRB3 fanwish project. Nos interlocuteurs sont tout à coup devenus très enthousiastes, nous remerciant pour le travail accompli. Ils nous ont rappelé que malheureusement, le développement de Battle of Z avait commencé bien avant que les planches ne leurs soient apportées. En fait, lorsque Tba77 et Gregnas ont eu une réunion secrète avec les producteurs en février 2011, les concepts qui leur ont été montrés étaient les prémisses du développement de Battle of Z. Le projet aura donc bénéficié au total de plus de 2 ans et demi de travail. J’ai pris l’initiative de leur demander pardon par avance, pour les futures questions de l’interview. Sous-entendu : on ne va pas être tendres avec vous.

-> Quelques minutes plus tard, nous parlons avec Tony, le community manager. Il m’avait déjà confirmé en octobre 2012 que Fuse-san carburait à fond pour obtenir les droits des OST. Je lui demande si elles sont confirmées une bonne fois pour toutes, puisqu’on vient de les entendre dans la démo que le staff a présentée publiquement. Il nous le confirme.

->Quand on lui demande si Battle of Z sera le seul jeu à bénéficier des OST de Kikuchi, Tony nous rassure, en nous disant « franchement les gars, quand c’est acquis, vous nous voyez revenir en arrière ? ». Et là désolé, mais j’ai explosé. Entre les graphismes qui changent tous les ans, le storymode qui saute de RB à RB2, les personnages qui disparaissent entre RB2 et UT, et les innombrables pertes de contenu suite au passage de Spike à Artdink (costumes, dégradations, attaques spéciales, qualité de modélisation, création de personnage, HERO mode…), Namco Bandai ne peut en aucun cas se vanter de ne jamais revenir en arrière… Quand NB fait un pas en avant, ils en font également 2 en arrière…

Nous en sommes passés au débat concernant le contenu, justement. Tony nous confirme qu’au Japon (et seulement là-bas), le contenu d’un développeur ne peut en AUCUN CAS être confié à un autre studio de développement pour produire une suite. Seuls les remakes le permettent (ex : Pyramid qui a développé la version HD des Budokai). Conclusion : Tout ce que Spike a produit pendant l’ère PS3, toutes ces modélisations, textures, animations, images, scripts… toutes ces choses ne sont plus utilisables, sauf si Spike est à nouveau missionné par Namco Bandai. Et d’après Tony, le retour de Spike n’est pas plus d’actualité que celui de Dimps. Et ça, c’est un gros, gros problème.

Tony nous a clairement dit : « Je ne veux plus entendre parler de Budokai ou de Tenkaichi. Ces franchises font partie du passé, Namco Bandai veut aller de l’avant ».

J’ai également voulu un éclaircissement concernant le jeu en local. D’après Tony, les duels en local ne sont pas possibles. Toutefois, il nous a confirmé que le jeu était jouable en co-op local. J’attends quand même de voir un trailer le confirmant.

Concernant Gokû volant au-dessus de la zone de combat, au début du trailer : Il paraît qu’on ne sait pas tout, et qu’il va y avoir des surprises à ce sujet. Tony nous a dit que ce n’était pas exactement du free roam, mais qu’il ne pouvait pas nous en dire plus pour l’instant.

Le lendemain, nous nous sommes occupés des interviews du staff japonais de Battle of Z One Piece Pirate Warriors 2, Saint Seiya Brave Soldiers et Tales of Xilia, que vous avez déjà vu sur Youtube. Pour Battle of Z, c’est extrêmement frustrant : nous avions 4 pages de questions à leur poser, et nous n’avons pu en poser que quelques-unes à cause du timing. Sans compter qu’Hashimoto-san a répondu à la première question par un monologue de folie, et que ça nous a beaucoup ralentis ! Mais bon, c’est énorme d’avoir la possibilité de rencontrer le staff, et de pouvoir leur poser des questions sans aucune censure. On a pu attaquer dans le dur. Namco Bandai nous a donné carte blanche, ils nous ont fait confiance une fois encore, et pour ça je les remercie encore !

Le samedi soir, Tony nous a confirmé qu’il était disponible pour qu’on se voie après la Japan Expo. Nous l’avons suivi à son hôtel, et avons pu parler un peu. La discussion a été une véritable mine d’informations, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Il y a certains détails que je ne peux pas partager par écrit, mais vous avez tout le reste ici. Je vous laisse juger :

-> Si le producteur nous a dit que les OST de Kikuchi sont toujours en cours de négociation, c’est parce qu’il ne doit pas encore avoir le droit d’annoncer ce point officiellement. Nous devons être patients.

-> En temps normal, 85% du chiffre d’affaires des jeux à licence (Saint Seiya, One Piece, Dragon Ball…) se fait au Japon. Ce chiffre est juste énorme… Toutefois, les 3 derniers jeux Dragon Ball (Raging Blast 1, Raging Blast 2 et Ultimate Tenkaichi) ont inversés la tendance ! Les ventes US + Europe sont maintenant supérieures au Japon. Même si les USA représentent une partie infime des ventes, la France se démarque positivement. Ce point est très encourageant, car il explique l’attention croissante de Namco Bandai concernant ce que nous autres avons à leur dire.

-> Autre point encourageant : Selon Tony, la demande que nous autres hardcore fans lui soumettons (avec le DBRB3 fanwish project, entre autre) est très semblable à la demande globale réelle.

->Globalement, les fans de Dragon Ball sont jaloux du traitement de faveur dont bénéficie Naruto, concernant les jeux développés par Cyber Connect 2. Ca, on s’en doutait, vu la qualité incroyable de ceux-ci. Mais ce que Tony nous apprend, c’est que les fans de Naruto se plaignent des adaptations de CC2, et qu’ils envient les jeux produits sur la licence Dragon Ball en terme de contenu ?! Nous lui avons donc dit : « Ok, pas de problème : que CC2 se mette à bosser sur Dragon Ball, et que Artdink se mette à bosser sur Naruto ! ».

-> Entre Naruto UNS 1 et 2, le roster a augmenté de 40 personnages, passage à Shippuden oblige. Entre Naruto UNS2 et 3, le roster a augmenté de 19 personnages. Et malgré le fait que le contenu de l’œuvre d’origine justifie parfaitement cette différence, Namco Bandai et CC2 subissent de nombreuses critiques à ce sujet.

-> Cyber Connect 2 sont connus pour tenir leurs délais. Pourtant, ils accusent un certain retard pour Jojo’s Venture.

->Les jeux vidéos basés sur des licences de manga/animés ne sont qu’un produit « vitrine », qui ne représentent qu’une très faible partie du chiffre d’affaires global d’une licence. Leur principal but est d’offrir une visibilité à la licence ailleurs qu’au rayon manga. Il ne représente pas leur priorité d’investissement.

-> Quand les jeux vidéos d’une licence ne se vendent plus, l’ayant-droit contacte le producteur et le menace de lui retirer les droits d’exploitation.

-> Les séquences animées des jeux vidéos sont produites par Namco Bandai, pas par Toei Animation. Il peut néanmoins arriver que certains employés de la Toei travaillent sur ces séquences, comme Tadayoshi Yamamuro (chef d’animation sur Dragon Ball).

-> Sur PS2, nous avions des franchises qui fonctionnaient par suites (Budokai 1, 2, 3, Tenkaichi 1, 2, 3). Sur PS3, il n’y a que la franchise Raging Blast qui ait bénéficié d’une suite. L’explication est la suivante : les producteurs sont devenus frileux, car ils ont constaté que si un premier épisode fonctionne moyennement bien, ses suites ont peu de chance de fonctionner, voire d’être rentables. Tony nous a donné l’exemple de la saga Dead Space.

-> J’ai demandé à Tony si c’était Dimps qui ne voulait plus travailler pour Namco Bandai sur Dragon Ball, ou si c’était Namco Bandai qui ne voulait plus de Dimps sur cette licence. C’est la deuxième option. Et en l’occurrence, c’est bien parti pour être la même chose avec Spike…

! Voilà, comme vous le voyez, il y a des choses encourageantes. Avant que Tony nous quitte pour rejoindre ses collègues (une réunion à 22h en weekend, qu’on vienne le traiter de fainéant après ça !), il nous a clairement dit : « Je sais que vous n’êtes pas tous convaincus par Battle of Z, mais l’avenir est prometteur ». On n’en saura pas plus.

Quoi qu’il en soit, vous pouvez compter sur nous pour continuer à militer auprès du staff japonais, avec l’aide de Tony et Sproll, pour qu’on retrouve un jour cette joie qu’on avait sur PS2 à chaque fois qu’un jeu était dévoilé. Dragon Ball mérite mieux que d’être traité comme une vache à lait, qui apporte chaque année son complément de revenu aux ayants-droits de la Shueisha. Les jeux ont besoin de proposer une base de travail qui est améliorée chaque année (qualité, contenu), et pas d’être rebootés à chaque fois que Namco Bandai croit avoir une nouvelle idée.

Matane !