Un Final Fantasy est toujours une aventure unique en son genre avec SON système et SON univers propre. Le joueur peut toutefois s’attendre à vivre de très bons moments à chaque fois. En est-il de même pour ce treizième épisode fortement décrié pour ses choix ?
Une nouvelle mythologie du Crystal commence…
Final Fantasy XIII commence sur Cocoon, une terre ressemblent à une sorte de lune au dessus des territoires de Pulse que les habitants craignent, les poussant à rejeter tout ce qui aurait un rapport avec ce qui leur est décrit depuis toujours comme un enfer hostile. Ils sont protégés par les Fal’Cie, des êtres tout puissant, offrant une protection rassurante. La mystérieuse (et mignonne en plus !) Lighting et son groupe commencent leur aventure dans cet univers et plus précisément dans un train où sont exilés tous ceux qui sont suspectés d’avoir eu des contacts avec un Fal’Cie provenant de Pulse découvert récemment. Une exile ?! Que nenni, ce n’est rien de plus qu’une extermination déguisée. L’histoire commence alors que, tout autour de cet évènement tragique, les personnages de notre aventure se dirigent, chacun pour une raison propre, vers la mystérieuse entité mais cet acte aura de nombreuses conséquences pour la suite…
J’espère ne pas en avoir trop révélé à ceux qui craignent le spoiler, surtout depuis la célèbre affaire Pia-Mass Effect 2, d’autant que le scénario de ce Final Fantasy XIII recèle bon nombre de surprises et se suit plutôt bien. Pourtant, il est loin d’être aussi passionnant qu’on aurait pu le souhaiter, surtout pour un Final Fantasy (excepté le XII qui, à mon sens, fait partie des épisodes récents les plus ennuyeux en terme de scénario). La faute simplement à des personnages qui manquent d’objectifs précis durant une grande partie de l’histoire. Sans trop vouloir vous en révéler, on notera en effet de nombreux moments où Lighting et compagnie semblent se diriger un peu au hasard, ne sachant pas vraiment quoi faire et nous, en tant que joueur, on en vient à suivre ses couloirs simplement car il n’y a que là qu’on peut aller, plus vraiment poussé par le scénario. Pour autant, l’histoire n’est pas dénuée de bonnes idées mais sans doute pas assez pour faire voyager le joueur au point qu’il en oublie d’éteindre sa console. De même, certaines révélations sont mal mises en scène et perdent de leur impact. Heureusement, la plupart des personnages, même si certains sont irritants au début, finissent tous par être attachants et ont comme avantage de ne pas s’ancrer dans trop de clichés du RPG japonais.
Pas le temps de respirer
Si l’histoire est critiquable, il en est tout autre du gameplay qui est, à mon sens, l’un des meilleurs de la série ou, en tout cas, le plus dynamique. Bien sûr, je parle du gameplay une fois qu’il a dévoilé toutes ses composantes ce qui, malheureusement, arrive bien trop tard ce qui à mon sens est impardonnable et rend d’ailleurs difficile de recommencer le jeu quand on sait à quel point le début est ennuyeux comparé à ce qui nous attend après plusieurs heures. Car après ces nombreuses heures, on se retrouve avec un gameplay nerveux mais stratégique. La jauge d’Active Time Battle (ATB), toujours présente, est décomposée en plusieurs cases et un certain nombre est nécessaire à chaque action entreprise. Une attaque coûtera ainsi une case alors qu’un fauchage, pouvant toucher un groupe d’ennemis, en coûtera deux. Il est d’ailleurs possible de ne pas attendre le remplissage complet de l’ATB pour lancer l’assaut. Si au départ l’on critiquera le fait que l’on ne puisse contrôler que le leader ainsi que l’utilisation systématique de la fonction Auto-combat où l’ordinateur choisit à notre place les attaques, on se rendra par la suite vite compte que ces fonctions sont indispensables tant l’action est rapide et exige une attention et des réflexes difficiles à reproduire avec le système des anciens Final Fantasy. Il faudra en plus gérer avec les stratégies que l’on adopte. Il ne s’agit pas ici d’une resucée du système de Gambit de Final Fantasy XII, complet et complexe, mais d’une toute nouvelle manière d’appréhender les joutes. Il s’agit ici de définir des rôles à ses personnages parmi les fonctions Attaquant, Ravageur, Soigneur, Tacticien et Saboteur. Chaque rôle a ses avantages et ses inconvénients et il vous faudra composer vos stratégies en conséquence pour arriver à vaincre vos ennemis le plus vite possible et ainsi gagner les meilleurs objets. A cela on ajoute les invocations et autres techniques, sortes de joker à utiliser avec parcimonie tant elles vident une jauge qui se remplit seulement au fil de plusieurs combats, et l’on voit que le système de combat allie à merveille rapidité et réflexion.
Enfin, pour ceux qui critiquent une prétendue facilité du jeu du fait de la vie qui revient à la suite de chaque combat ou de la possibilité de recommencer en cas de défaite, je remercie pour ma part Square Enix d’avoir ajouté ses fonctionnalités. Les ennemis s’avèrent en effet par la suite coriaces et, en échange du regain de vie après chaque combat, ont souvent la capacité à eux seuls de vaincre votre groupe, contraignant le joueur à mieux surveiller ses HP et à protéger son leader dont la mort équivaut à un game over très fréquent vers la fin du jeu.
Un Final Fantasy sans menus ce n’est pas un vrai Final Fantasy ( ?)
Comme ses prédécesseurs, Final Fantasy XIII regorge de menus à explorer pour améliorer ses personnages, à commencer par le Cristarium, ressemblant au sphérier de Final Fantasy X qui, comme au bout du compte l’ensemble des éléments du jeu, met du temps à déployer tout son potentiel pour apparaître au départ ultra-dirigiste. Vous pouvez ainsi développer les rôles et les compétences liées, que vous souhaitez en attribuant les points de cristaux acquis au cours des combats. Des limitations vous sont cependant imposées, se débloquant au fur et à mesure de l’histoire mais au moins, si vous perdez, ce n’est pas la faute au level up.
L’autre aspect de vos personnages à faire évoluer est votre équipement. A la fin de la plupart des combats, vous recevez des matériaux donnant des points d’expérience à vos armes. Il en existe de trois sortes : les organiques, servant de multiplicateurs d’EXP, les synthétiques, donnant le plus d’EXP et enfin les catalyses qui permettent aux armes ayant atteint leur limite de se transformer de nouvelles ayant un plus grand potentiel. Autant dire que les joueurs forcenés souhaitant faire évoluer tout leur équipement et remplir l’ensemble du Cristarium s’engagent pour de nombreuses heures.
Enfin, autre menu intéressant, le Dossier qui résume l’histoire, éclaircit certains aspects de l’histoire pour lui donner une plus grande profondeur, et garde les informations sur les ennemis combattus.
Final Fantasy, c’est beau… surtout sur télé HD
Finissons ce test sur les aspects techniques. Ce Final Fantasy est de toute beauté ! Point ! Les développeurs se vantaient de réduire la limite entre le temps réel et les CG, le pari est gagné tant parfois tout semble se confondre. Toutefois, un problème est à signaler : Square Enix a fait son jeu pour nous en mettre plein la vue en HD. Mais la boite n’en avait visiblement rien à faire des quelques irréductibles télés SD puisque sur ces dernières, en plus d’avoir une police peu lisible, ont affaire à un tearing omniprésent durant les scènes cinématiques temps réel ou CG mais fort heureusement, absent durant les scènes de jeu. Il reste que ce tearing est plutôt gênant tant il dénote avec la qualité graphique du jeu et provoque des ralentissements.
Enfin, quant au contenu sonore, le doublage américain est, comme toujours, bien choisi et c’est plus par esprit « puriste » que l’on regrettera l’absence des voix japonaises. D’autant que côté musique, malgré un changement de la chanson thème qui est plus à regretter pour le principe que pour la qualité musicale tant les versions japonaise et occidentale se valent, Masashi Hamauzu a fait de l’excellent travail et, même si toujours par esprit puriste, on peut espérer dans le futur un retour de Nobuo Uematsu, cette nostalgie est atténuée par la qualité des mélodies que l’on entend.
En conclusion, Final Fantasy XIII n’est sans doute pas le meilleur Final Fantasy créé à ce jour mais est loin d’être aussi mauvais que les forums le laissaient croire. Graphiquement irréprochables (en HD), une bande-son excellente et surtout un gameplay mémorable que l’on ne s’attend bien sûr pas à voir dans un futur épisode mais dont on espère que des éléments seront conservés, il pâtit cependant d’un scénario pas si percutant que ça malgré de bonnes idées et des personnages attachants. Mais au final, LE défaut de ce Final Fantasy XIII reste le temps qu’il met à démarrer. Que le scénario mette du temps à se lancer, soit, c’est le cas dans bon nombre de RPG, mais que le game system soit aussi longtemps bridée est une erreur impardonnable qui vaut plusieurs points dans ma notation à Final Fantasy XIII. Pour autant, le titre n’est certainement pas à bouder.
NOTE FINAL : 16/20

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publié le 21/03/2010 à 17:39 par
mauvaisjoueur
http://www.gameblog.fr/jeu.php?id_jeu=234&type=tests&id=7707
Sokarius > Que le jeu soit bridé quelques temps, ça aurait pas été trop grave mais là, c'est trop longtemps que le gameplay est bridé. Quand tu vois à la fin tout ce que tu peux faire...