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Malgré la tentation d'encenser le tout récent Uncharted 2 je vais respecter l’ordre de sortie. Replongeons-nous alors dans le premier opus, fer de lance de Naughty Dog sur Playstation 3.

Après un démarrage poussif Uncharted : Drake’s Fortune fini par s’imposer comme une exclusivité reconnue et un formidable jeu d’action. Il faut dire que la firme créatrice des Crash Bandicoot et des Jak & Daxter marque de son empreinte chaque génération, et la coutume semble perdurer.




L’aventure nous place dans la peau du fougueux Nathan Drake, Indiana Jones des temps moderne à la recherche de trésors oubliés. Il sera suivi dans son périple par la belle Elena, reporter intrépide et boulet en puissance. Tout deux devront s’entraider pour survivre à une milice armée jusqu’aux dents et convoitant les mêmes merveilles, jusqu’à la mythique cité d’El Dorado. Un scénario prétexte de bout en bout à des scènes d’action effrénées, une mise scène Hollywoodienne, et un rythme sans faille. Car ne cherchez ici aucune trace de crédibilité. Entre les énigmes improbables, les phases de plate-forme vertigineuses, et les gunfights hallucinants, on comprend vite que le divertissement sans prise de tête reste le fil conducteur de Naughty Dog.

Plaisir d’abord visuel avec une 3D et des textures qui atteignent une qualité bluffante au sein d’un univers magnifique. Les jeux de lumières et l'utilisation des couleurs finissent de nous éblouir (facile), et malgré quelques mouvements un peu exagérés il n’y a rien à redire sur l’animation. Le design et la modélisation s’avèrent également irréprochables même si les plus pointilleux relèveront quelques imperfections ou bugs d’affichage, mais la réalisation reste peu critiquable. Car le dépaysement s’incarne à l’écran via des environnements somptueux et vastes, bien que très linéaires. Ainsi temples, ruines, catacombes, et une jungle impitoyable seront votre terrain de jeu. Tout fourmille de détails et procure déjà une sacrée immersion. A ce sujet la mise en scène nous achève tant elle impressionne, laissant sans voix lors de plusieurs phases de jeu.




Cependant la vraie force d’Uncharted réside dans son gameplay et le plaisir immédiat qu’il procure. Le jeu se manie donc à la troisième personne et notre héros dispose d’une panoplie de mouvements très complète : courir, sauter, s’agripper, s’accroupir, frapper, tirer, etc… Les possibilités de tout jeu d’action qui se respecte en somme. Mais dans Uncharted l’ensemble se mélange et s’enchaine avec harmonie. On passe donc d’une fusillade interminable à une séquence de plate-forme, avant d’entamer une énigme douteuse le plus naturellement possible. Divers véhicules viendront de temps à autre pimenter la progression.

Concrètement l’action domine, et bien que notre héros crapahute un peu partout pour avancer les phases de shoot restent le moteur du titre. Si Uncharted nous scotche devant l’écran dès les premières minutes c’est en partie grâce à sa prise en main instinctive. Précis, dynamique et jouissif, tel sont les sensations ressenties après quelques tirs. Vos ennemis regretteront plus que jamais l’invention du Shotgun, de l’AK47, du M16, ou encore du Desert Eagle. Un échantillon d’arsenal en constante évolution puisque l’on ramasse flingues et munitions au gré des cadavres. On regrettera d’ailleurs la possibilité de ne transporter que deux armes simultanément, cruel dilemme ! Mais Nathan n’en oublie pas pour autant le combat au corps à corps qui, si il s’avère plus risqué et vite redondant, permet d’économiser de précieuses cartouches. Cependant Uncharted n’est pas un jeu aussi bourrin qu’il n’y parait, car si notre héros tue sans ménagement il doit faire preuve d’un minimum de patience pour progresser à l’abri des balles. Il est en effet nécessaire d’apprivoiser l’environnement en s’abritant au maximum. Cela reste d’autant plus indispensable que le jeu n’est pas simple et que certaines phases s’avèrent ardues, malgré l’IA parfois légère. Heureusement le système de check point et de sauvegardes automatiques s'imposent comme un modèle absolu.



La durée de vie reste dans la moyenne du genre, comptez 8h pour en voir le bout une première fois. Rassurez-vous on recommence vite l’aventure dans un mode plus difficile afin d’étancher notre soif de sang et découvrir tous les trésors. Les multiples succès sont aussi un facteur très motivant pour replonger dans cet enfer primitif.

Uncharted délivre un gameplay tellement jouissif que son attractivité en devient hors-norme, et ce n’est pas la bande son qui vous fera lâcher la manette. Les musiques s’adaptent parfaitement à l’action ; tantôt épiques, rythmées, ou au contraire calmes et discrètes, l’ensemble accompagne le joueur avec brio. Pour ne rien gâcher on privilégiera les voix US davantage crédibles.

Il est rare que je complimente à ce point un jeu d’action-aventure, mais Uncharted Drake’s Fortune se positionne sans aucun doute parmi plus grands. Balade sanglante à l'ambiance unique, ses tableaux sauvages lui confère une âme certaine. Avec le recul perfectible certes, mais diablement efficace. Sa répétitivité assumée fait aussi son charme, quant au souhait d’environnements plus variés et d’un mode multijoueurs il sera comblé avec le second opus.