Le marché du jeu vidéo d'occasion est devenu la bête noire des éditeurs. Sous couvert de lutter contre le piratage, les DRM sont d'ailleurs plus un moyen de rendre impossible la revente d'un jeu qui ne peut alors plus être installé sur une autre machine. Nintendo expose aujourd'hui un nouvel argumentaire sur le sujet par la voix de Reggie Fils-Aime qui nous explique que les consommateurs ne sont pas intéressés par les produits d'occasion en général dans le domaine du divertissement et du jeu vidéo en particulier.

«Nous avons des produits auxquels les consommateurs veulent s'accrocher. Ils veulent jouer tous les niveaux d'un Zelda et débloquer tous les bonus. Un jeu comme Leçons de Cuisine a une longue durée de vie.»

«Décrivez-moi une forme de divertissement disposant d'un marché florissant de biens usagés. Les livres d'occasion n'ont jamais décollé. Vous ne voyez pas de business vendant des CD ou des DVD d'occasion.»

On est un peu tenté de poser une simple question : vivons-nous sur la même planète ? Les revendeurs de jeux dégagent la plus grande part de leurs bénéfices de la vente d'occasion, notamment à cause d'éditeurs qui ne laissent que de très maigres marges, les bouquinistes sont légion et le net est rempli de sites spécialisés dans la vente de produits culturels de seconde main, sans parler du marketplace d'Amazon. Par ailleurs, si le marché de l'occasion est si marginal, on voit mal pourquoi les éditeurs, dont Nintendo, tirent à boulet rouge sur lui depuis plusieurs mois et déploient des efforts à peine voilés pour le mettre à mort.