Depuis quelques années et plus particulièrement grâce à Telltale et Quantic Dream, le genre narratif façon film interactif s'intègre de plus en plus dans l'espace vidéoludique. Supermassive Games a voulu s'y essayer, et c'est une belle réussite.
Le problème de Quantic Dream, c'est indéniablement son scénariste. Il suffit de voir Beyond et sa narration assez mal branlée, les moments dits calmes (les SDF, le désert…) étant des réussites, tandis que les phases un peu plus sérieuses nous rappellent furieusement un simple ersatz d'Alias en téléfilm M6. Si le studio de David Cage a oscillé sur la précédente génération entre thriller et pseuso-SF, SuperMassive va lui aborder un genre incroyablement rare dans le jeu vidéo, et presque commun au cinéma (un peu moins depuis quelques années certes), à savoir le slasher. Et pour commencer, il faut un décors et plutôt que la baraque à mille lieux de tout et surtout en pleine forêt, on a cette fois droit à la baraque a mille lieux de tout et surtout en pleine montagne (mais avec un peu de forêt quand même). De quoi mettre en avant la neige et les nuits glaciales, ce qui est suffisant pour poser une belle ambiance où vont se retrouver l'habituelle bande de jeunes.
Slasher oblige, on retrouve évidemment tous les clichés du genre, chacun semblant être physiquement tiré de n'importe quel saison de Secret Story, le gay en moins. On trouve donc la jolie blonde qui semble avoir le mot « héroïne » tatoué sur la tronche, la pouffiasse de service, le métis dont on se demande s'il ne va pas crever en premier, l'espèce d'intello, la timide, le mec cool, le beau-gosse, et la neuneu en manque. Pourtant, derrière cette description se cache des personnalités un poil plus travaillées que la moyenne des slashers. Il faut dire qu'avec environ 8h de jeu, les développeurs étaient suffisamment larges pour exploiter chacun un peu plus que durant un simple film de 90 minutes, faisant qu'on finit par réellement s'attacher à chacun. Sauf Emily.
Un an après un certain événement (l'introduction quoi), notre groupe revient donc au chalet bourgeois pour oublier un passé qui ne va pas tarder à revenir en trombe, les bois recelant une espèce de tueur évidemment sans pitié et dont les intentions (et raisons) restent au départ un peu floues. L'histoire va se dérouler de la soirée au petit matin, le but étant donc que chacun survive jusqu'au levée du jour, car oui, tous les personnages principaux peuvent mourir… ou survivre en fonction de vos choix. Les développeurs ont tenu à utiliser le principe très intéressant de l'effet papillon, qui au cas où vous l'ignorez consiste à placer d'importantes conséquences sur la longueur en fonction d'actions qui paraissent de base totalement basiques, et qui sont généralement bien indiquées après coup à l'écran, à l'instar des jeux Telltale. Mais comme ces derniers, l'illusion ne sera valable qu'au premier rush, le second nous montrant facilement les failles, comme des choix sans conséquences, le fait que certains persos ne peuvent mourir qu'à partir de x moments, des déroulements inéluctables, etc. Ça fonctionne tout de même très bien, et c'est un peu l'une des principales choses que l'on attendait de ce titre au scénario intéressant et pas dénué de rebondissements.
L'autre point qui était également attendu au tournant pour un slasher, c'était évidemment la « peur ». Alors pas la peur au sens viscéral du terme, celle que l'on peut ressentir dans des séries comme Silent Hill (durant ses belles années), Project Zero, Amnesia ou plus récemment Outlast, mais tout simplement ce principe de sursaut cher aux fans du genre. Et c'est amplement réussi. Voilà. Bien sûr, il faut y mettre les conditions et mieux vaut y jouer seul le soir, dans le noir, avec un bon casque sur les oreilles. De ce coté, les développeurs semblent avoir étudié en détails toutes possibilités de faire bondir le joueur/spectateur, particulièrement avec ces moments calmes où on sait pertinemment qu'il va se passer un truc. Et il se passe un truc. Et on sursaute. Même à cause d'un rongeur qui sort d'un placard. Les salauds.
Quant au jeu lui-même, on revient à ce principe du David Cage-like, donc finalement encore moins interactif qu'un Walking Dead qui demandait tout de même à certains moments d'aller chercher un objet et de blablater obligatoirement avec tout le monde. Dans Until Dawn, le route est tracée et on se contente de la suivre sans encombre, les seuls embranchements étant ceux forcément dédiés à vos propres choix, en passant par la collecte d'indices sur le chemin (suffisamment intéressants et nous en apprenant davantage sur l'histoire) ainsi que de mystérieux totems qui ont le don de nous faire rapidement entrevoir l'avenir via une courte séquence de deux secondes, le genre qui ne nous dira absolument rien sur le coup, que l'on oubliera en trois minutes, jusqu'à ce que deux heures plus tard vous faîtes un mauvais choix et qu'un petit « ting » résonne dans votre tête pour vous faire comprendre qu'on vous avait sous-entendu la chose. Vicieux les mecs. D'ailleurs, la collecte de l'ensemble débloquera une séquence cachée, motivant un peu à fouiner malgré quelques petits problèmes de précisions avec des déplacements voulus comme réalistes, avec tous les problèmes que cela peut impliquer (même si cela n'est pas bien grave au regard du genre).
Until Dawn réussit donc bien son pari, également grâce à son ambiance et son rendu technique. Pour le premier point, outre ce que l'on avait évoqué plus haut, il faut avouer que l'équipe a parfaitement réussi le transfert du projet de la PS3 à la PS4, offrant un titre admirablement beau et finalement pas bien loin d'un The Order 1886 sur certains décors, le titre s'aidant ici de la fameuse technique de la caméra semi-fixe qui aide à économiser de nombreuses choses. Bref, c'est beau, parfois même photoréaliste sur certaines plans et on félicite la patte graphique, en se disant une fois dans les mines qu'à un gun et quelques zombies près, on aurait une parfaite résurrection des Resident Evil à l'ancienne. Autre point, la modélisation. Les personnages sont superbement bien détaillés grâce à la motion-capture et si certaines peuvent parfois un peu tirer la gueule (faut dire que vu la situation...), on ne peut que féliciter le travail accompli, particulièrement pour les acteurs Rami Malek et Peter Stormare. Bluffant. Seule ombre au tableau : le doublage français. Manquant un peu de poigne, les voix FR subissent également une synchronisation labiale assez foireuse à de nombreuses occasions, surtout dans les étranges passages mettant justement en scène Stormare dans le rôle d'un psychologue déjanté. Heureusement, la VO bien présente dans les options sauve la mise.
Les plus
Les moins
+ Du pur slasher
+ Des sursauts en surnombre
+ Graphiquement superbe
+ La modélisation des acteurs
+ De vrais conséquences
+ Des décors dignes de Resident Evil
+ Un tas de références
+ La dernière ligne droite
- Certains « faux » choix
- Le second rush brise l'illusion
- Quelques imprécisions
- La VF et sa synchro
- Emily
Conclusion : En choisissant le jeu d'aventure purement narratif, Supermassive Games a pris le risque de se couper d'une partie du public. Mais si vous avez aimé les produits de David Cage ou tout simplement que vous étiez intéressés par le genre (à défaut de trouver ces derniers haletants), Until Dawn incarne sans conteste l'une des meilleures surprises de cette seconde tranche de l'année 2015. Un vrai slasher comme on les aime, et une expérience des plus intéressantes pour ceux qui aiment sursauter seul la nuit, dans les ténèbres.
Fini il y a quelques heures ...
J'ai apprécié l'expérience, on est sur de l'équivalent David Cage ça ne fait aucun doute, et les concepteurs l'avouent quasiment, donc je pense qu'il est important de préciser qu'il faut apprécier le genre, même si l'histoire suffit à elle même pour nous tenir en haleine jusqu'au bout même pour les récalcitrant, il y a une ambiance c'est certain, une sorte de mélange de Saw/Scream et par moment le jeu a même réussit à me faire penser au premier ... Uncharted dans sa manière de changer carrément de situation, d'ailleurs à ce propos, à aucun moment je n'ai pu prédire quelque chose, c'est assez bien foutu de ce côté, de plus les choix étant multiple, il est quasi impossible de savoir ce qu'il pourrait arriver aux protagonistes.
Sur le plan technique, mis à part quelques baisse de frame rate en extérieur par moment, mais pas décelable par tous, quelques animations faciale loupé à mon gout (la maladie de la bouche ouverte et des dents systématiquement apparente, je pense surtout à Josh) c'est beau, propre et très agréable à regarder même si peu mieux faire (frame rate en extérieur, cheveux, bloom curieux autour des têtes en gros plan selon certains angles).
L'aventure se termine assez vite, mais il a une certaine re-jouabilité étant donné les choix à disposition durant toute l'aventure, pour autant, à 70€ je conseillerais tout de même d'attendre une baisse de prix significative.
Je me répète, mais pour ceux qui aiment le genre, attendez une baisse de prix puis foncez c'est du tout bon ! J'ai été tenté de lui coller 8/10 mais la durée de vie me freine ainsi que le tarif sur le PSN (il est possible de le trouver moins cher ailleurs).
Until Dawn, plus de 2 ans après je me suis enfin lancé notamment grâce au Playstation Plus qui nous l'offre !
Et que dire quelle bombe et découverte, étant fan de jeux d'horreur à la base j'aurais dû me diriger depuis longtemps sur ce jeu mais le temps à fait que j'ai préféré privilégier d'autres choses, puis j'étais un peu septique sur ce dernier je dois avouer, bref j'en attendais rien, au-delà des graphismes somptueux du jeu, j'ai beaucoup aimé la psychanalyse présente dans ce jeu que ce soit pendant le jeu comme hors du jeu notamment avec le Psy joué par Peter Stormare ( présent aussi dans Prison Break ) mais c'est pas le seul acteur issu de la vie réel qui se trouve dans le jeu, c'est aussi un élément que j'ai trouvé encore plus fort, beaucoup de choix, de réflexion sur qui peut bien être le fameux tueur, des regrets car nous avons pris la mauvaise décision, là où on pourrait lui faire le reproche de ne pas avoir un gameplay ouvert, de par sa mécanisme et sa fraîcheur on lui concède bien volontiers ce défaut tellement que l'histoire et l'implication de nous-même se fait ressentir, le bémol le plus notable pour moi est la lourdeur et la rigidité des personnages en déplacement, ça manque de fluidité dans les mouvements, bref très bonne surprise et conquis par cette nouvelle IP découverte tardivement, vaut mieux tard que jamais, d'ailleurs ma soeur comme mon frère l'ont aussi adopté ! J'espère qu'une suite de cette licence verra le jour prochainement !
Voguant sur la vague des jeux/films interactifs, Until Dawn arrive après les Telltales qui ont poussé le genre vers ses plus belles heures. Difficile donc de parler ici d'originalité sur la forme, mais reste le fond qui de son côté offre quelques petites subtilités intéressantes.
Évoquons tout d'abord l'aspect visuel du titre, argument de vente lors de la promo. Soyons honnêtes : ça reste plutôt joli même si tous les décors donnent dans les tons sombres, ce qui sert très bien l'ambiance, mais permet également de mettre le paquet sur les effets visuels (lumières, fumées, particules, etc...). Les personnages sont très bien modélisés, on notera le soin apporté aux animations faciales qui peuvent toutefois s'avérer exagérées. La suite, sur http://www.geekunleashed.fr/until-dawn_202.html
Vite fini, vite oublié.
Et ces animations de visage... Je ne veux plus jamais voir ca dans un jeu vidéo XD
4/10
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