divers
Il y a quelques jours je vous expliquais que je passerais bientôt sur le billard pour subir une opération de l’obésité appelée sleeve gastrique.
C'est chose faite, je suis rentré hier de la clinique et je me suis dit que mon retours d’expérience pourrait être intéressant pour ceux qui veulent plus d'informations sur le déroulement de l'opération.
La préparation:
Je suis rentré le mardi 2 septembre pour être opéré le 3 au matin. Quelques minutes après mon arrivée, une infirmière ou aide soignante, je ne sais pas, s'est présentée pour me raser le pubis. Interloqué je lui ait demandé pourquoi vu que l'opération se déroulait plus haut, ce à quoi elle m'a répondu "je ne sais pas, je suis nouvelle ici, on m'a dit de venir vous raser le pubis".
Sachant que c'est tout ce qu'elle a rasé, et que lors de mon intervention le lendemain on m'a rasé le ventre, j'ai tendance à penser qu'elle a été bizutée, si des infirmiers(eres) lisent cet article, n'hésitez pas à commenter, je serais curieux de savoir si c'était bien nécessaire (juste pour la petite histoire, je ne compte pas faire chier mon monde).
On m'a ensuite, donné un flacon de bétadine avec pour consigne de me doucher avec le soir, puis le lendemain matin avant l'opération, et surtout d'y aller franco, et d'utiliser tout le flacon.
Enfin on m'a fait une injection dans la cuisse et entouré mes pieds et mollets avec des bandes pour éviter les phlébites. A noter qu'il ne faut pas avoir peur des piqures car ont subit des injections tous les jours jusqu'à 10 jours après la sortie de la clinique, et on garde les bandes tout ce temps avec néanmoins la possibilité de les retirer pour la nuit au bout d'un moment.
L'opération
Le lendemain, après ma douche à la bétadine, le brancardier est venu me chercher un peu avant 8:00. Arrivé sur la table d'opération (je doit dire que vu mon poids ils en ont chiés pour me transférer du brancard à la table d'opération), ils m'ont mis sur les épaules une sorte de poche en papier avec un tube soufflant de l'air chaud dedans affin que je ne prenne pas froid (très efficace), puis on m'a mis un masque, et j'ai à peine entendu une ou deux phrases prononcées au dessus de moi que tout à coup...j'étais en salle de réveille.
La salle de réveille
C'est ce qui est déroutant lors d'une opération, on n'a pas conscience de s'endormir, c'est comme si dans un battement de cils on se retrouvait tout à coup ailleurs, mais dans un état second. Non seulement l’anesthésie semblait continuer d'influencer ma vue mais en plus je ne portais pas mes lunettes (normale), du coup il m'était impossible de voir clairement ce qui se passait autour de moi, j'essayais alors de me concentrer sur ce que j'entendais, et j'en déduit que la notion de temps est aussi très perturbée, puisque j'ai entendu une infirmière demander l'heure et l'autre lui répondre qu'il était 10:45...quel ne fut pas ma surprise quand ce qui m'a semblé être quelques minutes plus tard j'ai entendu une autre voix dire: "bon, il est midi et quart, je vais manger"
La salle de soins continus
Je ne sais pas si c'est la même chose mais le terme "soins continus" sonne moins dramatique que "soins intensifs", vous ne trouvez pas?
Bref je me suis retrouvé en soins continus avec une perfusion au niveau du coup dont le but est de m'hydrater, me nourrir, administrer des antidouleurs, etc...En effet, après l'opération on passe plusieurs jours sans boire ni manger mais grâce aux perfusions on n'a pas de sensations de soif ni de faim, en revanche on m'a laissé une bombe aérosol d'eau pour m’humidifier les lèvres de temps en temps.
3 machines de la taille d'une gamecube (entre geeks on sait quelles références nous parlent) montées sur un pied mobile gèrent la diffusion des différents produits, et sortant de mon flanc gauche, un tube relié à une sorte de bouteille que tout le monde appelait le redon (je ne sais pas si c'est le bonne orthographe) collectait une substance mélange parfois intermittent de sang et d'un liquide jaunâtre.
On m'a laissé un "pistolet", sorte d’entonnoir raccordé à un réservoir gradué pour pouvoir uriner depuis mon lit. Le problème c'est que la première journée et la première nuit il m'a été impossible de faire pipi dedans, que ce soit allongé, assis sur le rebord du lit ou même debout. Les infirmiers(eres) successifs m'ont tous mis en garde que si je n'y arrivait pas ils allaient de voir me mettre une sonde urinaire.
D'ailleurs petite parenthèse, si certains d'entre vous font ce métier, un conseil: arrêtez de mettre la pression! La menace de la sonde nous bloque plus qu'autre chose, un peu comme quand lors d'une visite médicale on se dit qu'il faut absolument pisser dans le bocal et qu'on n'y arrive pas malgré l'envie.
J'ai finalement réussis à les convaincre de m'amener jusqu'aux toilettes et là, délivrance, j'ai enfin pu partiellement vider ma vessie. On m'a demandé de quand même utiliser le pistolet affin qu'ils puissent mesurer la quantité d'urine que j’évacuais, mais comme je faisais un vrai blocage sur cet ustensile, ils ont utilisé un appareille basé sur le principe de l’échographie pour mesurer la quantité de liquide il restait.
D'ailleurs pour l'anecdote, l'un des infirmiers s'étonnait que malgré mon envie d'uriner son appareille affichait que je n'avais pas de liquide dans la vessie...c'est un peu gêné que je lui ait dit que ma vessie était un peu plus haut.
Ma chambre
Après un peu plus de 2 jours en soins continus, j'ai dû passer une radio, le principe, me faire boire un liquide infecte ( je sais qu'on ne dit pas "c'est pas bon" mais "je n'aime pas", mais honnêtement, là, personne ne pourrais aimer, ça tire plus au coeur qu'autre chose) et voir avec la radio si le liquide en question s'écoule bien et qu'il n'y a pas de fuites.
A l'issue de cette séance on m'a mené à ma chambre, j'ai d'ailleurs été surpris d'avoir une chambre individuelle alors que j'avais demandé une chambre double pour ne pas payer de surplus (75 euros par jours), mais au finale je ne regrette pas, d'une part parce que je n'ai pas eu de surplus (ils n'ont pas dû avoir le choix) et de toutes manières je me suis renseigné après coup, ma mutuelle prenait le cas échéant une partie à sa charge (58 euros par jours).
L'avantage c'est qu'on peut bien se reposer, surtout que le témoignage de mes amis qui ont pris des chambres double par le passé faisait froid dans le dos, entre la femme qui ne pouvait pas dormir sans la télé à fond, le vicelard qui s'organisait des visites conjugales, ou le voisin de chambrée odorant...il vaut parfois mieux être seule.
Le seule problème c'est qu'on s’ennuie. Je ne pouvais même pas jouer à la 3DS, ayant l'habitude de laisser mes poignets reposer sur mon ventre. Heureusement que j'avais des amis et ma famille pour me rendre régulièrement visite, m'envoyer des sms, m'apporter des magazines, ou même me créer des petits jeux pour passer le temps.
D'ailleurs un petit conseil valable pour tout le monde, on pourrait penser qu'une visite de 5-10 minutes ou un sms c'est pas grand chose, mais pour celui qui est hospitalisé c'est énorme, ça lui apporte beaucoup de réconfort.
Un soir j'ai appelé l'infirmière car je me suis rendu compte qu'il y avait du sang dans ma perfusion. Elle m'a rassuré en m'expliquant que comme j'étais grand, que la perfusion était au niveau du coup et que le pied mobile était petit, il pouvait parfois y avoir un retour sanguin quand je me levais. Elle s'est cependant rendu compte que le liquide ne coulait plus, c'était bouché, elle a donc fait une dérivation au niveau de mon bras, mais celle ci a fini par sortir le lendemain à force que je bouge pour aller aux toilettes ou me dégourdir les jambes. Après accord du chirurgien ils m'ont finalement retirés les perfusions et j'ai pu commencer à boire.
Chose perturbante, un simple verre d'eau et on a la sensation d'avoir fait un gueuleton nous menant au bord de la crise de foie.
Le lendemain j'ai pu manger un peu, un thé le matin, un velouté de légume et un yaourt nature le midi et le soir.
Durant mon séjour j'ai eu plusieurs fois la visite d'un kiné pour me faire travailler ma respiration, et d'une diététicienne pour me parler de mon alimentation à la sortie de la clinique.
La veille de ma sortie on a procédé à "l'ablation du redon", l'infirmière a coupé les files (oui, c'est suturé), puis m'a demandé de prendre une profonde inspiration et de souffler fort. Au moment de l'expiration elle a tiré sur le tube que j'ai senti passer sous le diaphragme. Ce n'est pas vraiment douloureux, disons juste que ça fait une sensation bizarre un peu désagréable de sentir quelque chose bouger dans vos entrailles.
Le lendemain je peut enfin partir avec mes ordonnances et mon arrêt de travaille allant jusqu'au début du mois prochain.
Enfin chez moi.
Même si la compagnie de sa famille et ce qui fait de loin le plus plaisir, c'est quand on rentre qu'on prend pleinement conscience de ce qui nous manquait là bas: ne pas avoir une douche qui pue la bétadine, avoir du papier toilette qu'on ne pourrait pas utiliser pour poncer du bois, pouvoir bouger sans être raccordé à un ou plusieurs tuyaux, et surtout retrouver notre bon vieux lit dans lequel on dort si bien.
Mais les soins ne s'arrêtent pas là. Pendant plusieurs jours une infirmière viendra à domicile me faire les injections, changer les pansements, et au bout d'un moment retirer les agrafes. Oui, je ne vous ais pas dit, mais sur les plaies (6 ou 7), on a de grosses agrafes de type industriels pour maintenir tout ça fermé. Alors certes c'est très impressionnant, mais je vous rassure on ne sent rien du tout à part peut être une légère démangeaison de temps en temps.
Enfin j'ai un régime alimentaire contrôlé en 3 étapes avec dans un premier temps une nourriture semi liquide (soupes, veloutés) avec des compotes, yaourts, et un complément de protéines, puis je passerait au mixé avec des purées, de la viande hachée, et du fromages type vache qui rie ou st moret (sans pain), et dans un mois je pourrais enfin reprendre une alimentation normale...MC DO, ME VOILAAAA....non je plaisante, je ne compte pas refaire les mêmes erreurs, car il faut savoir que malgré l'opération, si on ne fait pas attention, au file des mois et des années l'estomac peut se redétendre et on peut se remettre à grossir.
Voilà, j'espère que mon retour d’expérience sera utile à certains d'entre vous, je ferais peut être un billet sur mon blog dans 6 mois - 1 an pour vous parler des résultats. Passez une bonne soirée les amis.
posted the 09/10/2014 at 05:12 PM by
cajp45
J attends toujours ! Zolie ou pas ?
Courage !
franchement? elle est canon. ^^