Il y a encore de cela quelques années, parler de skate dans le petite monde de jeux vidéo amenait directement à se pencher sur le cas de la grosse série estampillée
Tony Hawk. Gameplay arcade, inertie lunaire et tricks complètement oufs étaient les maîtres mots de chacun de ces épisodes, au point d'arriver un jour à une lassitude évidente qui profita bien à
Electronic Arts, balançant sur le coup
Skate, un titre au gameplay plus réaliste qui fit l'unanimité chez les amateurs de la discipline. Deux épisodes plus tard, il est temps de voir si EA n'a pas fait la même erreur qu'
Activision en jouant la carte des suites trop rapides.
On avait reproché aux développeurs de placer la même ville de San Vanenola dans les deux premiers épisodes, avec des nouveautés entre temps certes, mais les développeurs d'
EA Black Box se sont cette fois un peu retroussés les manches pour nous offrir un nouvel endroit : Port
Caverton. Plus vaste, cette ville ne semble pourtant pas avoir grand-chose d'inédit avec une architecture et des décors proches de ce qu'on avait pu voir par le passé, particulièrement cette sensation d'évoluer dans des recoins dénués de vie humaine, que ce soit dans la zone industrielle, le centre-ville ou la zone universitaire. Heureusement que l'éditeur a pu utiliser quelques grandes stars de la discipline ainsi que quelques sponsors pour éviter de tomber dans un background trop générique, clairement pas aidé par une technique qui commence clairement à sentir le vieillot, que ce soit dans les décors ou la modélisation générale. Heureusement que, dans la forme, on pourra se rabattre sur une bande-son bien pêchue et suffisamment variée pour satisfaire un minimum la plupart des mélomanes.
Le gameplay a toujours été le point fort de la série et ce troisième épisode ne dérogera pas à la règle avec une jouabilité aux petits oignons donnant réellement l'impression de contrôler son skate comme jamais, avec en plus deux modes de difficulté supplémentaires : un pour les débutants qui n'auraient pas forcément le courage de sa lancer dans une maniabilité plus compliquée qu'un
Tony Hawk's, et l'autre au contraire plus difficile sans toutefois atteindre le grand n'importe quoi. Mais voilà, aussi géniale soit-elle, la jouabilité n'évolue quasiment pas et on commence à avoir la légère impression que les développeurs nous refourguent toujours la même chose, avec deux trois petites améliorations. Alors oui, on est content d'avoir une maniabilité à pied un poil plus souple et un éditeur de
SkatePark, dont les création pourront être échanger sur le net, encore plus complet mais avouons-le, on en veut plus ! Et ce n'est pas du coté des tricks qu'on jubilera avec à peine une poignée de nouveaux, répartis en trois classes : les Underflips (changer le sens de rotation de la planche en plein air), les Darkcatchs (poser ses pieds sur sa planche à l'envers, toujours en plein air) et les Darkslides (grinder avec sa planche retournée).
C'est finalement du coté du mode online qu'on trouvera le plus de nouveautés. Un mot tout de même sur le solo qui ne propose pas la moindre campagne mais une ville ouverte où on pourra aller où bon nous semble dans le but de remplir tous les défis possibles (duels, courses, figures à faire obligatoirement, etc.) et se faire un nom pour ensuite vendre votre marque à un maximum de personne. Intéressant, ce principe révèle tout son potentiel en ligne où on pourra faire de même, mais à plusieurs en montant son propre groupe de skateurs où vous pourrez vous lancer dans des tournois, créer vos couleurs puis faire votre promo avec affiches et vidéos. Ce boost du jeu en ligne a un revers, pas forcément compréhensible d'ailleurs, puisque les développeurs ont choisi de supprimer purement et simplement le multi en local. Certes, ce mode n'a jamais été des plus tonitruants mais rien n'empêchait justement de l'améliorer… Dommage.
Si les fans de la série pourront se sentir lésés face au manque de nouveautés et à l'obligation de jouer en ligne pour véritablement cerner le potentiel du jeu, ce troisième épisode s'impose finalement « par défaut » comme la référence actuelle. On espère tout de même qu'Electronic Arts va demander à ses développeurs de renouveler un peu l'ensemble au risque de voir les erreurs du Faucon se répéter, du moins jusqu'à ce qu'un nouvel outsider entre en scène. A noter tout de même que pour ceux qui n'ont jamais touché à la licence, c'est bien entendu l'épisode à avoir.