Il ne se passe pas une année sans profusion de titres venus de la licence phare de Toriyama. Qu'on se le dise, la saga Dragon Ball est dans la mémoire des gens depuis 25 ans et le sera encore pendant probablement autant d'années. Si la baston en versus reste le genre de prédilection pour la troupe de guerriers près à en découdre pour un rien, on trouvera quelques originalités comme des beat'em all, des jeux d'aventure et, plus rare encore, du véritable RPG. A l'occasion du retour sur le devant de la scène de la série animée au Japon (Dragon Ball Kaï, version remasterisée et condensée des anciens épisodes),
Namco Bandai a souhaité suivre le mouvement avec l'adaptation de cette dernière, le tout entre les mains d'un développeur pour le moins prestigieux :
Monolith Software, responsable entre autre de séries comme
Xenosaga et
Baten Kaitos. De quoi partir du bon pied.
On avait l'habitude de voir l'histoire de la série découpée en plusieurs jeux mais cette fois, les gars ont été fort en ne nous proposant que la session allant de l'arrivée de Radditz (la fin de Dragon Ball en gros) jusqu'à la défaite du duo Nappa/Végéta. On sent qu'on s'est un peu foutu de nous sur les bords mais rassurez-vous, la durée de vie arrive facilement à atteindre la trentaine d'heures, ce qui reste de bonne facture pour un RPG sur console portable. Le secret vient tout simplement de l'apport de nombreux passages inédits, ce qui semble un peu ironique quand on pense à l'aspect « résumé » de Dragon Ball Kaï. On avouera néanmoins que, pour une fois, le tout est suffisamment bien faits pour satisfaire la plupart des fans. En effet, contrairement aux épisodes de
L'Héritage de Goku sur Game Boy Advance, les PNJ se dispenseront de nous envoyer à la chasse aux serpents pour laisser aux héros des quêtes un peu plus intéressantes. Il suffit de voir les trois chapitres d'introduction où on jouera successivement avec Kirlin, Yamcha et Tenshinan dans des endroits mettant en scène le retour de Jacky Choun ou la revanche de Toto le Lapin. Bref, le tout entre parfaitement dans la mythologie Dragon Ball. Un bon point.

L'histoire de découpe donc en chapitres où on pourra incarner une équipe de trois avec les six personnages disponibles : ceux cités ci-dessus auquel on rajoutera Piccolo, Gohan et évidemment Goku. La progression se fait généralement à base de donjons en vue de dessus (le jeu est en 2D comme vous l'aviez remarqué) où on pourra se perdre un peu vu leur taille grandissante en avançant, surtout qu'on a cette petite tendance à tout fouiller vu l'abondance de coffres décelés par-ci par-là. De plus, les amateurs de 100% devront revenir en arrière, la faute à des éléments du décors (du genre mur de rochers) qui ne peuvent être détruits qu'après avoir atteint un certain niveau de puissance. On notera en revanche que les endroits dits urbains sont assez rares et ne propose pas beaucoup de secrets. Dernier point, et pas des moindres pour ceux qui n'aiment pas trop le surplus de challenge : les points de sauvegarde (sorte de petites maisons générées par des capsules) nous rendent tout notre énergie. Une aubaine vu la difficulté de certaines joutes.
RPG oblige, les combats tiennent une place importante dans l'aventure. Ceux-ci interviennent aléatoirement (et assez souvent avouons-le) avec trois personnages en combats de votre coté comme dit plus haut. On a encore une fois affaire à du tour par tour classique avec comme action l'attaque, la défense, quelques coups spéciaux, l'utilisation d'objets et la fuite. So classic ? Un peu oui mais
Monolith Software a tout de même inclus quelques nuances pour casser un peu la routine des titres du genre. En premier lieu, on trouvera un système de défense finalement très proche d'un
Mario&Luigi sur la même machine. En gros, lorsqu'un ennemi vous attaque de telle ou telle façon, vous pourrez appuyer brièvement et au bon moment sur une des touches reliée à votre combattant pour augmenter votre défense, un détail d'importance surtout dans les premières heures vu la force de frappe des adversaires face à votre petite jauge d'HP. On trouvera également une jauge de furie qui augmente au fur et à mesure des coups reçus, qui vous permettra donc d'augmenter votre force ou d'enclencher un combo furie (quand vos trois personnages ont atteint cet état). Autre point intéressant, les capsules qu'on pourra assigner au groupe pour bénéficier de bonus comme la défense contre le poison. Pour le reste, rien de spécial avec une montée en expérience classique qui vous permettra d'augmenter vos différentes caractéristiques (force, vitesse, défense, etc.) et vos attaques spéciales (Kaméhaméha, Makenkosapo, attaques combo…).

Techniquement parlant, le jeu s'en sort admirablement bien. Lors des phases de déplacements, les personnages sembleront un peu petit mais sont rattrapés par les décors plutôt joli à la finesse exemplaire. En revanche, dans les combats, on a droit à des sprites énormes et incroyablement fidèles à la série, autant du coté des héros que des ennemis. Le bestiaire se montre être d'ailleurs assez varié, ce qui est rare pour une adaptation et seuls certains arts (qui surgissent lors d'une attaque spéciale) sembleront un peu juste niveau esthétique. Niveau sonore, on appréciera les voix japonaises lors des joutes mais qui manquent un peu lors des dialogues, qui semblent du coup encore plus longuets. Mais c'est surtout les musiques qui déçoivent, bonne mais jamais inoubliables, et qui nous font une fois encore regretter l'OST de l'ancienne série.
Même s'il n'incarne pas le meilleur titre du genre sur une Nintendo DS déjà bien garni de ce coté, ce Dragon Ball Z : Attack of the Saiyans prouve que la saga a bel et bien sa place dans le domaine du RPG. Long et disposant d'un excellent système de combat, le titre se place comme un obligatoire pour les fans, même si on reprochera peut être le manque de travail au niveau de la mise en scène. Les nouveaux-venus feraient mieux par contre de passer leur chemin tant ils auront la fâcheuse impression d'arriver en plein milieu du scénario (ce qui est un peu le cas finalement) et auront du coup bien du mal à être réceptif aux nombreux clins d'œil. Bref, la question est maintenant : a quand la suite ?