Enfin ! Après une démo qui a su ravir de nombreux adeptes de la série et attirer la curiosité des néophytes, Metroid Prime Hunters arrive enfin sur Nintendo DS.
Mars 2005. Les premiers acheteurs de
Nintendo DS sont récompensés par une démo jouable du très attendu
Metroid Prime Hunters, ceux-ci espèrent fébrilement pouvoir toucher la bête d’ici l’été 2005 au plus tard. Quelques mois plus tard, le couperet tombe,
Metroid Prime Hunters ne sortira pas en 2005, mais au début de l’année 2006. Désillusion pour les fans qui, après une démo plutôt impressionnante, ne trouvent pas grand-chose pour rassasier leur soif de jeu sur la console de
Nintendo. Heureusement, ces derniers mois, les hits se bousculent au portillon pour figurer sur le podium des jeux les plus réussis :
Mario Kart DS et son mode Online,
Kirby Canvas Curse,
Mario & Luigi : Partners in Time et plus récemment les excellents
Trauma Center : Under The Knife,
Phoenix Wright : Ace Attorney, ou le phénoménal
Animal Crossing : Wild World. Mais, c’est alors qu’à la veille du plus grand évènement vidéo ludique de l’année, vient poindre un certain
Metroid Prime Hunters qui outre une aventure solo de qualité, pourrait bien se révéler rapidement indispensable sur le réseau WiFi Connection de
Nintendo qui tend à se développer de manière fulgurante.
Samus Aran se coupe en deux
Après deux opus acclamés par la presse et le public sur GameCube,
Nintendo nous propose de revivre l’aventure
Metroid Prime directement sur notre
Nintendo DS, alors que les capacités techniques plutôt limitées de la machine portaient à penser que la console ne saurait retranscrire cet univers sombre et tortueux. Que ceux qui ont retourné la démo des centaines de fois se rassurent,
Metroid Prime Hunters inflige une véritable claque sur chaque joue (pour ne pas dire autre chose) de tous les détracteurs de la machine à double écran made in
Nintendo. Le jeu s’ouvre sur une cinématique très réussie, utilisant allègrement les deux écrans de la console. Celle-ci nous présente notamment les nouveaux chasseurs de prime incluent dans cette version portable : Sylux, Weavel, Noxus, le bouillonnant Trace, le puissant Spire et enfin le perfide Kanden, sur lesquels nous reviendrons ultérieurement dans ce test. Le fan appréciera de retrouver par la suite de très nombreuses cut scenes qui illustrent les moments forts de l’aventure. Bien sûr, le jeu nous propose d’incarner la célèbre Samus Aran, laquelle devra cette fois parcourir différentes planètes afin de mettre la main sur les différents artefacts qui permettront par la suite d’accéder à un pouvoir ultime. Bien sûr, vous découvrirez au fur et à mesure les vraies natures de ce pouvoir, et vous ferez la connaissance de très nombreux ennemis qui feront tout pour vous empêcher d’accéder à vos fins, et devrez parfois vous battre en duel avec d’autres chasseurs de primes, et prendre garde à ne pas vous faire subtiliser votre octolith durement acquis. Comme pour les épisodes GameCube, le jeu offre la possibilité de scanner quasiment tous les objets du jeu, une option tout juste indispensable pour qui souhaite obtenir un maximum d’informations sur l’environnement dans lequel Samus évolue, mais également pour qui espère pouvoir prétendre aux 100% de jeu tant convoités.
Pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité vidéo ludique de ces trois dernières années, rappelons que
Metroid Prime est un First Person Shooter (ou First Person Adventure pour certains), et que cet opus DS ne déroge pas à la règle. Point de stick analogique ici, il va falloir user de la croix directionnelle et de l’écran tactile pour faire mouvoir miss Aran où bon nous semble. Ainsi, la croix directionnelle permettra d’effectuer les déplacements, tandis que faire glisser le stylet sur l’écran tactile aura une influence directe sur l’arme de l’héroïne. Un système de déplacement complexe de prime abord, mais qui s’apparente finalement à une configuration de type PC avec le sacro-saint tandem souris/clavier. Les droitiers tiendront donc la console de la main gauche, pouce sur la croix et index sur la touche L afin d’ouvrir le feu, tandis que la main droite permettra de contrôler l’arme de Samus, mais également de sauter en appuyant de fois de suite sur l’écran, de changer d’arme à la volée, d’activer le ‘morphball ‘ ou encore d’activer le scan. Une pléthore d’actions disponible qui déstabiliseront n’importe quel joueur durant les premières minutes, mais qui s’avèrent accessibles en un clin d’œil, afin de conserver tout le dynamisme de l’action. Et pour ce qui est de l’action, même le plus exigeant sera servi puisque ce sont de nombreuses espèces d’ennemis (tous analysables bien sûr) qui viendront vous faire des misères tout au long de votre périple. Si certains se révèlent plutôt inoffensifs, d’autres en revanche nécessiteront toute votre dextérité et votre puissance de feu pour passer dans l’au-delà. Toutefois, au niveau de la maniabilité, que les gauchers se rassurent, le jeu permet évidemment de modifier les options de jeu afin de convenir aux exigences de chacun. Si un léger temps d’adaptation est nécessaire pour prendre en main cette jouabilité si particulière, c’est ensuite un pur bonheur de voyager de planète en planète afin de découvrir tous les secrets enfouis dans les superbes environnements visités.
Une 3D qui en jette
Car oui, en plus d’être parfaitement jouable,
Metroid Prime Hunters se permet de proposer des graphismes tout simplement hallucinants pour une machine tant décriée pour son incommodité avec la 3D. Le jeu vous transporte dans différents lieux typiques de la saga
Metroid Prime comme la grotte de glace, la station orbitale, les ruines volcaniques, etc. Les amateurs retrouveront cette touche stylistique si particulière et c’est avec plaisir, mais aussi un brin de stupéfaction, que l’on parcourt ces différents décors tous parfaitement réalisés. Les différentes animations sont toutes très détaillées, et les affrontements contre les boss sont d’une rare intensité, d’autant plus que la bande-son participe grandement à un sentiment d’immersion déjà énorme. Bien sûr, on assiste parfois à de très légers ralentissements lors des phases de jeu les plus intenses et certains endroits tendent à pixelliser un peu trop, mais il serait vraiment injuste de qualifier ces petites lacunes de ‘défauts’, comparé à la prouesse technique réalisée par les développeurs, tant elles n’influent pas sur le bon déroulement du jeu. La progression est typique, et au fur et à mesure de votre avancée, vous serez bloqué par une porte, ou un mur en apparence inaccessible, car nécessitant l’utilisation d’une arme dont vous ne bénéficiez pas encore. Il va donc falloir fréquemment faire son baluchon, et se balader de planète en planète afin de découvrir les nouvelles aptitudes et les nouvelles armes qui vous permettront d’évoluer dans le jeu. Un aspect rebutant pour certains, qui se retrouveront très rapidement bloqués dans le jeu, sans plus savoir où aller.
Toutefois, même si ce mode Solo est une incontestable réussite technique et ludique, le fan pourra regretter un level design un chouia moins inspiré que sur les précédents épisodes (sûrement du aux limites techniques). Les puzzles, bien que présents, sont un peu moins intéressants, et même si certains (notamment ceux mettant à contribution la ‘morphball’) sont très réussis, les excellentes trouvailles des opus GameCube viennent rapidement à manquer. De même, on déplorera une progression un peu trop linéaire, puisque le schéma de jeu sera partiellement le même à chaque fois, à savoir : atterrir sur la planète, trouver quelques réserves d’énergie et de missiles, dégoter le chasseur de primes du coin et en finir avec lui, éradiquer le boss de la zone (des boss assez redondants d’ailleurs), récupérer l’octolith, et partir en urgence avant la fin du compte à rebours. Encore une fois, cela ne nuit pas vraiment au plaisir de jeu, mais instaure parfois une certaine impression de déjà joué, d’autant plus que les différents lieux visités dans un même niveau tendent parfois à se ressembler, ce qui mettra votre sens de l’orientation à rude épreuve. Mais
Metroid Prime Hunters ne se déguste pas uniquement en solo, et vous pourrez donc profiter d’un mode multijoueur archicomplet
A deux c’est bien, à quatre c’est mieux
En effet, cette itération DS permet de profiter de
Metroid en multijoueur, et ce, de diverses manières. Tout d’abord, il est possible de jouer à 4 en utilisant une seule cartouche, mais vous n’aurez pas accès à tous les modes de jeu, et devrez vous contenter de parties en
deathmatch, chaque joueur incarnant alors la même héroïne, à savoir Samus. Plus intéressant, le jeu en multi cartouches vous permet non seulement d’opter pour l’un des nouveaux chasseurs de prime, mais également d’évoluer dans de nombreux modes de jeu différents comme deux types de ‘Capture du drapeau’ (ou de l’octolith en l’occurrence ici), un mode ‘Prime Hunter’ dans lequel un joueur doit rester en vie un maximum de temps tandis que ses adversaires feront tout pour l’anéantir, ainsi que les modes ‘Defender’ ou encore ‘Survival’. Pour en revenir aux chasseurs de prime, il ne s’agit pas de sélectionner un personnage d’une forme différente afin de mieux le différencier des autres sur le champ de bataille, mais bien de sélectionner un (anti)héros, avec ses forces et ses faiblesses. Tout comme Samus dispose de la ‘morphball’, ses adversaires disposent d’une capacité spéciale, ainsi que d’une arme unique. Weavel peut par exemple scinder son corps en deux parties, la partie inférieure se transformant alors en tourelle, tandis que la partie supérieure de son corps attaque son assaillant. Enfin, le meilleur pour la fin, le mode Online qui permet à 4 joueurs de se mesurer à partir d’un point d’accès WiFi. Le service est simple d’accès et rapide, même si l’on regrettera de devoir obligatoirement enrichir sa liste d’amis afin de profiter de tous les modes de jeu disponibles, sous peine de devoir se contenter du
deathmatch. Le jeu en réseau est un pur régal et ne souffre d’aucune espèce de lag, ou du moindre défaut de connexion. Le jeu garde en mémoire les performances de chaque joueur et vous permet de consulter diverses statistiques afin de juger rapidement du niveau de vos adversaires. Le jeu permet évidemment d’évoluer en équipe dans les modes de jeu qui le permettent, et inclut également la présence de bots, un excellent moyen de combler les parties un peu pauvres en participants.
Inutile de s’attarder davantage,
Metroid Prime Hunters est une pure réussite, et les possesseurs de la démo découvriront un jeu nettement plus évolué, tant dans sa technique que dans son
gameplay. Proposant une campagne solo de longue haleine (comptez minimum 12 heures de jeu pour en venir à bout), avec de très nombreux items à découvrir et à scanner, ainsi qu’un mode multijoueur ultracomplet, le soft de
Nintendo se place sans grande surprise dans le trio de tête des jeux à posséder sur la machine. Un véritable tour de force, qui se savoure aussi bien en solo qu’en multi, via les options WiFi en local et sur le réseau
Nintendo. Notons enfin la compatibilité du jeu avec la cartouche de vibration, pour des sensations de jeu encore amplifiées. Du très grand art, chapeau bas.