Aussi régulier qu’un métronome, Sam Fisher revient une nouvelle fois dans une troisième aventure baptisée Chaos Theory. Annoncé comme véritablement novateur, le soft parviendra-t-il à nouveau à s’imposer en tant que référence du genre infiltration ?
Qui dit Tom Clancy dit évidemment scénario riche en tensions géopolitiques et en risques de troisième guerre mondiale. Ce
Splinter Cell troisième du nom n’échappe pas à la règle et nous plonge au cœur d’un litige entre plusieurs pays asiatiques. Suite à la création d’un département japonais de renseignements pour la Défense Nationale, la Chine et la Corée du Nord, considérant cet acte comme une violation des lois internationales, forment un blocus au niveau du détroit de Corée, empêchant ainsi les navires de passer. Alors que le Japon demande de l’aide aux Etats-Unis, un virus informatique se propage dans les systèmes des Etats-Unis, plongeant plusieurs villes dans le noir complet. Sam Fisher est alors appelé pour remettre un peu d’ordre et pour découvrir qui se cache derrière tout ça.
Sam Fisher part en guerre
Si vous avez suivi l’annonce du jeu ainsi que sa présentation à l’E3 2004, vous avez sûrement dû entendre que ce
Tom Clancy’s Splinter Cell Chaos Theory était censé marquer le renouveau de la série grâce à une vaste liberté d’action. En effet,
Ubisoft avait fièrement affirmé que pour progresser dans le jeu, nous ne serions plus obligés de suivre un parcours tout tracé. Hélas, quelques heures de jeu suffiront à nous prouver l’inverse. Certes, on se sent un chouïa plus libre qu’auparavant, mais dans l’ensemble, on évolue toujours dans un environnement relativement fermé. Rassurez-vous, le jeu n’en demeure pas moins aussi jouissif que ses prédécesseurs et l’ajout de nouveaux mouvements ajoute un peu plus de variété dans la manière d’appréhender les diverses situations rencontrées. Entre les destructions de serrures au couteau, la possibilité d’assommer les ennemis avec un coup de poing ou encore celle de se suspendre à l’envers pour attraper un ennemi, il y a vraiment de quoi définir sa propre méthode de jeu. A noter que le couteau, nouveau venu dans la saga, sera bien souvent au centre de vos actions puisqu’il vous servira à éventrer vos ennemis, à les menacer, mais aussi à déchirer délicatement un rideau vous faisant obstacle. Toujours du côté des nouveautés, l’EEV vous servira à pirater les ordinateurs à distance et à obtenir des informations sur les divers éléments du décor. En parlant de piratage, sachez que notre cher Sam pourra aussi s’amuser à pirater les serrures électroniques, à l’aide d’une interface spécifique. S’il échoue, l’alarme s’enclenche automatiquement. Très efficace pour le stress.
Autre principale nouveauté du
gameplay, la jauge de son. Désormais, il faudra constamment faire attention au bruit que l’on fait. Sur cette jauge est également présent le volume sonore émis par l’environnement. Ainsi, si vous êtes proche d’une machine bruyante, les bruits de pas ou les sifflements de Sam ne pourront être entendus par les ennemis. Une innovation qui, mine de rien, renforce considérablement le sentiment de « réalisme ». Mais la claque provient surtout du mode Coopération, jouable en ligne ou en LAN, inédit dans la série. L’éditeur semblait très fier de cet ajout à la vue des différents communiqués de presse et lorsqu’on voit le résultat, on comprend mieux pourquoi. Son concept est simple : une mission, deux espions. Imaginez dès lors toutes les possibilités offertes : on se donne des directives grâce au casque, on prend le temps de préparer des embuscades à deux, l’un shoote les lampes, l’autre neutralise les ennemis... Sans compter que de nouveaux mouvements ont été spécialement incorporés ici. Il est ainsi possible de faire la courte-échelle à son coéquipier, de lui lancer une corde pour le faire grimper, ou encore de le projeter à plusieurs mètres via une prise de judo. Pour peu que l’on ait de l’entraînement, le mode Coopération se hisse probablement comme la nouveauté la plus ingénieuse et la plus jouissive de ce troisième épisode.
Deux Sam pour le prix d’un
Le mode Versus est évidemment à nouveau au rendez-vous, avec là aussi quelques nouveautés. Petite piqûre de rappel pour ceux qui n’ont pas goûté à
Tom Clancy’s Splinter Cell Pandora Tomorrow : le mode Versus fait s’opposer deux mercenaires, jouant à la première personne comme dans un FPS, et deux espions, se maniant comme Sam Fischer. Si les espions possèdent les mêmes aptitudes que le héros du jeu, les mercenaires, quant à eux, sont bien moins discrets et se lâchent franchement sur les munitions. Et c’est vrai plaisir de constater que les nouveaux mouvements du solo et du mode Coopération apportent encore plus de richesse à des batailles qui étaient pourtant déjà très intéressantes. Mais
Ubisoft ne sait pas arrêté là et a pensé à ajouter des spécificités inhérentes à ce mode Versus. Ainsi, les espions peuvent notamment utiliser un camouflage optique et un détecteur de vie, à l’instar d’un certain Solid Snake. Les mercenaires ne sont pas en reste et ont à leur disposition un éventail d’armes et de gadgets bien plus important que celui du précédent opus. Un nouveau type de partie a aussi fait son apparition. Appelé Chasse de Disque, ce mode s’apparente, comme son l’indique, à une recherche de disques, ces derniers étant disséminés un peu partout dans les niveaux. Pour gagner, il faudra en récupérer un certain nombre, sans être abattu par l’ennemi, sous peine de devoir tout recommencer.
Si
Tom Clancy’s Splinter Cell Pandora Tomorrow vous a ébloui par ses graphismes, alors attendez-vous ici à regarder droit vers le soleil. Qu’il s’agisse de la richesse des textures, de la modélisation des personnages et des décors, ou encore des divers effets de lumière, le soft atteint des sommets rarement vus dans un jeu vidéo. Il faut voir la lumière filtrer les mailles d’un grillage pour ensuite se répandre sur le sol avec un réalisme presque terrifiant pour se rendre compte à quel point les développeurs de
Ubisoft Canada maîtrisent leur sujet. En ce qui concerne les animations, là encore, il n’y a rien à redire. Les mouvements de Sam Fischer sont parfaitement décomposés et les différentes expressions faciales, notamment celles des ennemis que vous interrogez, sont criantes de vérité.