Renommé A.O.T pour des raisons de droits en occident (ce qui n'empêche pas le gros sticker sur la jaquette pour savoir à quoi on a affaire), la nouvelle adaptation de la licence Attack on Titan est disponible depuis peu et voici donc notre avis sur la chose.
Même si les développeurs japonais (Koei Tecmo & Bandai Namco en tête) jouent l'usine à gaz dès qu'il s'agit d'adapter le dernier manga à la mode en jeu vidéo, ce n'est pas pour cela que tout fait l'objet de facilité. Un shonen type DBZ/Naruto/One Piece, ça se fait presque en un claquement de doigt, même si le résultat n'est pas toujours à la hauteur. Saint Seiya en revanche, si chaque adaptation a déçu depuis l'époque Nes, ce n'est pas pour rien : comment transcrire dans un jeu vidéo une licence dont la progression n'est faite que de « boss », avec un nombre incroyablement limité d'attaques ? Shingeki no Kyojin, ou Attack on Titan, c'est un peu la même chose finalement car si la qualité de l'oeuvre n'est plus à remettre en question, particulièrement en anime, il n'est pas facile de proposer fidélité à un scénario majoritairement fait de dialogues et où les seuls combats sont souvent contre le même type d'adversaires, chacun pouvant représenter l'échec au premier faux pas. Du coup, on s'adapte, et on prend des libertés.
Le scénario se charge donc de couvrir la saison 1, ce qui n'est pas surprenant vu que l'anime n'a pas encore été plus loin pour le moment, les fans pleurant chaque semaine de douleur en attendant la Saison 2 qui ne fait qu'accumuler du retard. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, mieux vaut d'ailleurs passer par cela avant de faire le jeu et pour ceux qui s'en contrefoutent de rattraper leur retard, Attack on Titan nous envoie donc dans un univers médiéval où la totalité de l'espèce humaine (ce qu'il en reste en tout cas) est désormais recluse dans une énorme ville protégée par de gigantesques murs. En cause : l'apparition cent ans avant de mystérieux titans asexués (entre les jambes, mais ils ont tous des tronches de mâles), semblant avoir le cerveau d'un zombie et n'ayant pour but que de gober chaque humain se présentant face à lui. Alors que tout semblait protéger le peuple devant cette menace, l'arrivée d'un gigantesque titan « écorché » de 50 mètres a mis fin à tout espoir en brisant d'un coup de pied l'un des murs (avant de disparaître), laissant entrer les plus petits qui en ont profiter pour se faire un festin. L'histoire débute quelques années plus tard avec Eren, l'un des survivants du massacre qui, intégrant l'armée locale, réclame désormais vengeance.
Premier point qui était à craindre : le gameplay. Les combattants de la série utilisent en effet une technique requérant plusieurs grappins en même temps (et un simili jet-pack) pour se mouvoir rapidement et surtout faire face aux titans, capable de s'accrocher à ses créatures pour ensuite tournoyer autour tels des mouches devant un étron, le but étant d'atteindre l'unique point faible de ces choses, à savoir la nuque (qu'il faut trancher). Et, surprise, Omega Force s'en sort clairement avec les honneurs tant la prise en main est exemplaire. Bien entendu, un temps d'adaptation est nécessaire pour pouvoir enchaîner les kills mais on ne peut qu'apprécier le travail effectué et la brutalité qui s'en ressent, au point de se dire qu'on n'aurait finalement pas pu faire beaucoup mieux. Le plaisir est d'ailleurs tel que même dans une plaine (donc sans point d'accroche), on préfère user de la technique « sauf + boost de jet-pack » pour ne pas se coltiner le cheval qui pourtant vient se coller constamment à vous pour rappeler son existence. Seul point faible en revanche : la caméra qui pose problème, particulièrement dans les endroits exigus où il n'est pas toujours possible de faire ce que l'on souhaite face à un adversaire.
La progression est elle très simple puisque l'on suit des chapitres avec ses instants de calme pour causer avec les PNJ et développer notre équipement à coups de matériaux, et bien entendu les missions principales qui comme n'importe quel Muso nous envoie sur une large carte pour aller dégommer un maximum de choses. Si vous êtes généralement seul au début de chaque session (avec un des protagonistes parmi une dizaine au casting), il est possible d'aller recruter du monde soit en se présentant directement devant un soldat sur place, soit en allant en sauver un sur la map via des objectifs secondaires qui apparaissent de temps à autres. Les missions se résument pour la plupart à défoncer du titan plus ou moins puissant même si quelques variables arrivent de temps à autres, comme la protection d'une zone, de l'utilisation de canon pour détruire des murs, des passages avec « Eren très énervé » ou encore des titans à attirer dans un piège (pas terrible ce dernier cas). Relativement épique dans la forme et surtout clairement défoulant, le titre est également répétitif comme le veut la coutume du genre, pas aidé par un problème de taille : la menace des titans est très très relative, pour ne pas dire souvent nulle.
En effet, une fois le gameplay maîtrisé, on défonce chaque adversaire en quelques secondes au point que celui qui ne connaît pas l'oeuvre originale se demandera légitimement en quoi ces gros bonhommes tout nus représentent un problème. Et c'est là que l'on revient au premier paragraphe de ce texte, où certains animes/mangas sont très compliqués à être adapté avec fidélité. Faire de chaque titan un problème majeur (sauf pour Livaï qui en bouffe dix chaque matin) aurait peut-être posé de gros problèmes de game-design et Koei Tecmo a donc choisit l'option de facilité, mais finalement la plus appréciable. A ce propos, évitez d'urgence le mode facile que le jeu vous propose pourtant en début de partie. Dans les faits, les deux difficultés supérieures ne modifieront que peu le comportement des ennemis, le principal changement étant que vos jauges de boost & lames s'épuisent plus rapidement, vous obligeant à aller checker des ressources sur le terrain. De toute façon, mieux vaut avoir un peu de challenge, surtout que plus la difficulté est élevée (d'autres modes à débloquer en terminant le jeu une première fois), plus les matériaux récoltés sont à la hauteur pour développer au mieux votre équipement.
La campagne scénarisée, qui s'achève tout aussi brutalement que le solo, laissera ensuite place à des missions spéciales en post-game ainsi que le classique mode Libre avec une bonne liste de missions à la difficulté grimpante qui seront l'occasion de toujours plus booster notre petite équipe. La formule restera identique, forcément, MAIS on pourra tout de même y jouer en coopération jusqu'à quatre en ligne, ce qui ne sera pas de refus pour les complétistes.
Les plus
Les moins
+ Gameplay bien trouvé
+ Nerveux et hypnotique
+ Le mode coop à 4
+ Traduit + voix JP
+ Une adaptation fidèle
- Pas folichon techniquement
- Répétitif
- Manque de challenge
- Se contenter de la Saison 1
Conclusion : Aussi répétitif que les autres Muso, cette nouvelle adaptation d'Attack on Titan reste un plaisir coupable de fans de par la réussite de son gameplay et sa fidélité (nombreuses cinématiques, dix persos jouables, voix japonaises…), et tant pis pour les non-initiés qui ne pourront pas saisir la dimension dramatique davantage mise en avant dans l'anime. Plus qu'à souhaiter que le studio Omega Force peaufine le tout dans une suite qui couvrira la Saison 2, c'est à dire dans longtemps.
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