Vous avez déjà essayé de prendre une colocation et on vous a fait passer un entretien encore plus éprouvant que pour un nouveau job ? Je sais ce que c'est. Pourquoi les mecs veulent-ils multiplier les rdv pour bien apprendre à vous connaître ?

"Tu as combien d'années d'expérience dans le domaine de la colocation ? As-tu une hygiène corporelle correcte ? Quel est ton point de vue sur la vaisselle ? C'est un truc que tu ferais, si tu en avais l'occasion ? Ecoutes-tu de la musique avec tes propres oreilles ou as-tu besoin d'aide ? Quel genre de musique as-tu sur ton iPod ? (tu as un iPod, pas vrai ? Ouf.)"

Des questions con et un poil vexantes.

Attention, il ne suffit pas d'être un type formidable pour être un bon coloc. Là dessus, je suis d'accord.

La coloc est une leçon de vie. Comme Snow dans FF13, il suffit pas d'avoir de la bonne volonté pour être efficace ou populaire. Ca, c'est, à la rigueur, attendrissant chez les GOSSES. Ce mot de "gosse" reviendra souvent dans votre bouche, si vous avez un coloc de merde. "Quel gosse", "sale gosse", "putain, mais le gosse, quoi"...

Aussi, un coloc plein de bonne volonté qui vous dit "j'ai lavé la cuisine", alors que vous ne voyez pas la différence, se fera vite détester. A l'inverse, si vous êtes comme moi porté sur l'hygiène et l'ordre et la propreté, et que les porcs vous voient comme un nazi du ménage, vous risquez d'être taxé de "névrosé" ou de "tyran", voire de "sale chieur".

C'est vrai, quoi, si on peut plus rentrer du foot avec ses godasses pleines de terre, en jogging, pas lavé, et se vautrer sur le canapé les pieds sur la table basse, la sueur partout sur les coussins, l'accoudoir, l'odeur de putois qui envahit le salon et s'en griller une au shit et foutre des cendres par terre ou sur le canapé... Je ne suis qu'un connard pour oser lui dire de se laver. Avec du savon, si possible. D'ailleurs, ça tombe bien, il en a, depuis qu'on lui en a acheté à Noël (c'est vrai). Du moins, maintenant, il y a une forme de savon / gel douche qui n'est pas à moi sur le rebord de la baignoire.

1) La rencontre.

La rencontre avec A. fut assez odorante. Je remarquai d'abord qu'il était assez grand, plutôt vilain de visage et qu'il dégageait une odeur que je n'avais pas sentie depuis que j'avais travaillé dans une usine de salaison qui faisait tout, de l'abattage des porcs jusqu'à la transformation de leur abats en pâtée pour chat/chien, en saindoux et en substance fécale artificielle servant à produire à la fois du fumier et du gaz naturel. Cette odeur me rappelait le saindoux rance mélangé au résidu d'odeur de merde synthétique qui flottait partout dans le local de ce job d'été maudit passé à conditionner de la graisse de porc liquéfiée et à alimenter une immense usine à merde. C'est en toute sincérité que je décris cette première impression qui perdure 3 mois après. C'est la même odeur.

Pourquoi je l'ai laissé emménager avec moi, moi qui vivais seul en location à demi tarif avec contrat (le proprio était sympa!) et qui pouvais donc très bien choisir de bloquer l'accès d'autres colocs (le proprio voulait pas refaire un autre contrat chez l'habitant pour le deuxième) ? D'abord, parce que le proprio m'a sorti de la rue, littéralement, et que son arrangement était généreux en attendant que je trouve un coloc. Ensuite, bah... Je suis trop gentil. Je précise que le proprio ne vit pas sur place.

Pour ma défense, le mec a dit être sportif. J'ai donc mis l'odeur de putois crevé sur le compte de son activité. J'avais connu ça, à l'époque de l'usine à merde. Je ne me rendis pas compte, sur le coup, de l’asymétrie de cette comparaison.

Ai-je oublié de préciser que A. est roux, et que, dans le déni total de ce cliché infâme qui prétend que les roux sont des boules puantes sans âme, j'ai presque cherché à lui trouver des excuses ?

Et, en fin de compte, incroyablement, sur Paris, c'est le seul mec qui s'est pointé pour l'appart.

2) Il parle.

A. me dit que c'est pas mal, mais qu'il peut mieux faire (le con de coloc peut toujours mieux faire que TON appart pourri). Parce qu'un appart neuf tout équipé de 67 m² à 800 m de Paris et à 5 minutes à pied d'une station de Métro ET du RER, avec accès DIRECT aux 2 périphs (j'arrête parce que vous avez le pâté de maison exact ou presque, là, lol), juste à 500 mètres de son taf, à 1 200 balles, à 2, c'est pas assez bien. Il garde donc une option sur mon appart, mais il compte continuer à chercher aux alentours. Je réponds qu'il peut toujours croire que je lui réserverai l'accès à l'appart et que je continuerai à le faire visiter à d'autres.

Là, il conclut : "Bon, tu sais comment ça se passe, d'habitude, on fait une période d'essai pour la coloc." Je lui dis d'aller se faire voir le plus poliment du monde, donc pas en ces termes précis. Il me propose de me payer. J'hésite. Je peux pas, les clés sont sécurisées et j'ai pas de double. Cet argument me fait revenir à la raison. Je lui dis que je vais parler de lui à mon proprio. Secrètement je me dis que ce type s'est grillé en me proposant une période d'essai : facile de le laisser entrer, impossible de le virer, dans ces cas-là. Et puis, c'est quoi ce plan ? Un roux qui pue qui quitte ses parents à 26 ans et qui trouve que l'appart à l'air idéal pour faire des soirées ? Mon radar à gros con était en berne ce jour-là, j'aurais dû être fourbe et dissimuler son existence au proprio. Vous voyez ? Je suis un gars bien, mais un BOULET pour moi-même.

Donc le mec emménage et HORREUR, il a des affaires moisies qui puent plus que lui, on dirait qu'il a hérité d'un vieil oncle qui a oublié de s'éloigner desdits legs avant de crever, se chier dessus, et pourrir sur place.

L'ODEUR...

3) Je m'étale.

Je bosse partiellement de nuit. On était d'accord. Donc, je veux bien qu'il emménage le matin, mais j'annonce la couleur : pas avant 10 heures, qui correspondent en gros à 3h00 du mat pour moi. Donc à 9h30, le mec sonne pour rentrer, ensuite il me dit de réceptionner les cartons qu'il envoie par l'ascenseur...

Moi, seul, SDF (sans déconner, ça m'est arrivé, eh oui), sans voiture et avec un job qui me prenait 11h00 par jour à 600 km de ma famille, j'avais réussi à emménager seul en allant glaner mes affaires dans tout Paris a pied, dont un ordi de 30 kg (et en plus, moi, je trouvais l'occasion de me laver), et lui, avec ses parents qui montent du 19e en voiture pour l'aider à monter des chauffeuses pourries, il me réquisitionne alors qu'on était d'accord que je n'étais pas en état de l'aider, en pleine "nuit". OK.

Le mec change de place à tous les meubles, décrète que la table de la salle à manger est maintenant "son bureau", qu'il faut qu'on fasse la liste des choses à acheter ensemble.

Le coloc de merde commence toujours par te parler du fric que tu vas lui donner (lui devoir) pour qu'il achète des produits de nettoyage que tu pourras ensuite utiliser à sa place pour faire le ménage.

Qu'importe que j'ai déjà fourni les ustensiles de cuisine, les assiettes et les couverts, le rideau de douche, le micro-ondes, les produits, l'alu, l'albal, le PQ et les sacs poubelles. Il place un "tronc" dans l'entrée pour qu'on mette chacun "de l'argent dedans pour que quand on a besoin d'un truc pour l'appart, on puisse se servir".

...
...
...
... mais t'as fumé, mec. J'en profite pour dire que j'avais demandé s'il fumait, que la réponse était non, et que j'avais dit pas de tabac dans l'appart et qu'il était d'accord. Malgré tout, ce sac à merde fume dans l'appart.

Donc, je vais mettre du fric dans une boîte à la vue de tous, pour que l'un OU l'autre d'entre nous décide arbitrairement qu'il FAUT effectuer une dépense dans notre intérêt "commun"... Et la marmotte ?

A. me propose d'acheter une télé. Pas en commun, mais juste de m'avancer le fric pour que je puisse m'acheter une télé pour qu'il puisse faire des tournois de poker sur un écran géant et inviter ses potes à venir regarder des trucs beauf comme du UFC en mangeant des pizza, bien sûr et en faisant weuuuoooooooOOOOoOOOOaaarrhhgeuuuuu.

Bon, ça ne me gêne pas. Il peut avoir des amis qui viennent. La pomme de discorde sur cette question de la télé fut que je voulais une télé 3D pour ma PS3. Pas une télé HD non-3D. UNE TELE TROIDAY, QUOI. C'en est devenu tellement oppressant, qu'il me demande tout le temps "Quand est-ce que tu vas te décider à claquer 1 000 balles dans une télé ?", que j'ai fini par dire que si je voulais une télé, je la prendrais pas sous la pression. Alors il en a pris une. J'ai compris seulement récemment pourquoi il ne voulait pas de la 3D, étant un roux qui pue qui louche. Parce qu'il louche, aussi. Ca ne se voit pas, sans ses lunettes.

C'est ainsi qu'en plus d'être son bureau, le séjour est devenu sa chambre, avec des traces blanches suspectes sur la canapé imprégné d'une humidité suspecte et répugnante, des cendres de pétard partout sauf dans un cendrier, cendrier dans lequel il ne juge pas bon d'investir (le tronc commun pourrait servir à ça, peut-être ?) Non, pas de cendrier, à ACHETER un cendrier, avec l'argent qu'il a mis ded... Laissez tomber.

Je précise qu'il a une chambre, hein ? Il passe juste son temps dans le salon pour écouter de la musique, regarder la télé, surfer, recevoir ses potes, salir...

Sur le balcon, une petite table de pique-nique, avec un cendrier dessus. A 4 cm du cendrier, un de mes verres qui n'a rien à foutre là, dehors, depuis on ne sait quand. Avec des cendres dedans. Faut-il que je démontre la trisomie, à ce stade-là ? C'est une méprise, c'est pas possible. C'est le vent. Encore que le vent qui enlève de la cendre à un cendar pour la déposer dans un verre de 15cm... Sans en mettre à côté... Hmmm même Layton voit pas.

HORREUR quand je me suis mis à trouver mes jeux PS3 hors de leurs boîtes et posés sur la surface de la table basse crade de miettes et de cendres de bedo. Il l'a pas fait deux fois, j'aime autant vous dire.

4) Monsieur Propre

M. Propre ne laisse aucune trace, il laisse la crasse intacte. Sauf quand il fait caca, ça ressort forcément sur le blanc de la cuvette. Savez-vous que si vous laissez sécher, c'est très dur à enlever ? Parfois, il laisse sa trace plusieurs fois par jour. Au bout d'un mois de honte pour lui, je l'ai finalement clashé. Il a nié. Le con. J'ai donc menacé de prendre des photos, de les imprimer, dater et de les accrocher dans la salle de bain quand ses copINES viennent.

Monsieur propre m'a annoncé tout de suite que les poils par terre ne pouvaient pas être à lui, glabre qu'il était et tout imberbe de sa personne. D'abord, quand on est roux de surcroît, supprimer les poils, c'est une question d'hygiène et de respect des autres. A cause de l'odeur. Ensuite, je perds mes cheveux, mais quand on ramasse (quand JE ramasse, donc) les fameux poils, à la lampe ils sont bien carotte comme il faut pour 50% des cas, ce qui ne se voit pas forcément à l’œil nu. Les miens sont blonds à la lumière.

Ok, je perds mes cheveux et mes poils. Mais j'ai droit, je passe l'aspirateur. Faut quand même être con pour faire des remarques quand on se donne pas la peine. Et quand j'ai fini de nettoyer, et qu'il y a à nouveau des cacahuètes écrasées PARTOUT, mais PARTOUT dans la salle à manger, c'est moi aussi ? En même pas 30 minutes de présence, il re-pourrit la place !

A. est un roux qui louche. Il est donc dégueulasse et bigleu par définition. Je ne devrais pas trop lui en vouloir qu'il laisse des MORCEAUX de merde collés aux assiettes et aux couverts en faisant la vaisselle et que tout objet étant lavé par ses soins semble miraculeusement ressortir plus sale ou presque. J'exagère. En attendant, je relave tout. Et je SAIS que les roux ne sont pas dégueulasses par définition. Seulement là, j'ai le mec responsable du cliché qui vit avec moi.

En parlant de tout relaver, après avoir refusé d'utiliser le lave-vaisselle comme tout coloc de merde radin ne faisant pas la vaisselle, (comprendre, c'est pas juste lui, c'est un symptôme du lave-vaisselle-non-non qui survient aussi chez d'autres cons), il a finalement appris tout seul à lancer une vaisselle, en faisant tourner le bouzin à moitié vide. Parce que les économies, moui moui. Sauf qu'il n'a pas mis de produit alors c'est ressorti tout terne avec des bouts de merde et il a fallu tout relaver, ouaiiis.

5) Bonjour, appuie sur la crasse rousse. Essaie encore.

Monsieur remplit les poubelles jusqu'à ce qu'elles débordent, comme tout con en coloc qui se respecte. J'ai réussi à le dresser à les changer tout seul, mais il ne sait toujours pas remettre un sac. Quand on ne fait rien pour aider d'habitude, il faut s'attendre à ce qu'il y ait quelques lacunes en matière d'hygiène (se laver avec du savon, mettre du produit dans la machine, essayer d'enlever le couscous de l'assiette avant de le mettre au lave-vaisselle et pas s'étonner que ça ressorte dégueulasse... et boucler la boucle en refaisant lave-vaisselle-non-non.)

Très difficile aussi de lui inculquer le tri sélectif. J'ai réussi à le formuler d'une façon qu'il puisse comprendre. "Plastique-non-non. Bouteilles plastique-oui-oui. Ca plastique mais ça pas bouteille. Si pas bouteille, poubelle oui-oui". (trad : le plastique c'est pas recyclable. Tu mets que les bouteilles plastique. Tu mets pas le plastique. RIEN EN PLASTIQUE. SAUF LES BOUTEILLES PLASTIQUE.) Je vais dans ma chambre, je reviens, je remets un truc à la poubelle... Je trouve la canette de Coca à la poubelle et le film plastique au recyclage. Il est débile ou il le fait exprès.

Pour les sales enculés (pardon) qui se disent que c'est moi le chieur, à présent, les charges locatives incluront le poids des déchets non-recyclables. Des déchets non-triés sont non-recyclables. Et ils seront pesés et imposés par les communes. Alors oui, c'est important.

Il faut aussi expliquer qu'un lave-vaisselle consomme moins d'eau qu'une vaisselle à la main.

6) Dîner de cons

"Heu, j'invite des copains ce soir, ça te dérange pas?
-Non, attends avant de partir au taf, je mets ma PS3 en lieu sûr.
-Pourquoi, tu crois qu'on va te la voler ?
-Oui, ou me l'abîmer, ou vouloir jouer avec, ou me dire quand je rentrerai "OH, T'AS PAS JUST DANCE?"

Je sors le fusil à pompe la prochaine fois qu'on me demande si j'ai pas Just Dance. Si je voulais avoir des casus bourrés qui ravagent mon appart, j'aurais une Wii qui trônerait dans le salon et pas dans un placard poussiéreux.

"C'est toi, le coloc ? Ca va, c'est bon ? Ta PS3 est toujours là ? Haha."

Connard de coloc qui pour te mettre à l'aise crache bien sur toi à tous ses potes, pour qu'ils se foutent de ta gueule alors que t'es chez toi, rentré après 11h00 de taf, sur les rotules, à 1h00 du mat. Résultat, de la bière sur les murs, des cendres sur la Freebox Revolution, ça pue la mort (le coloc est responsable à 75% de tout ça), la pisse à côté coule des chiottes jusque dans le couloir et ils ironisent que j'ai épargné CA à ma PS3 ?

Je retrouve donc des affaires et des courriers à moi qui sont sortis des placards sur la commode... OK.

Invitée à découvrir l'appart, la best friend du coloc, sympa, en fait, aime fouiller. Elle décide qu'elle peut faire des carbonara. Pour elle et le coloc. Si je peux lui filer l'oignon, les lardons, l'huile et la crème fraîche, ça dépanne. Fâcheuse tendance à avoir envie PILE de ce qui n'est pas au coloc, les invités.

A la fin d'une soirée, trop content de voir tout le monde partir, je bronche pas quand, sans demander l'avis au coloc et ayant vidé toutes leurs munitions, les filles de la fête partent avec un coup pour la route en embarquant MES bières. Normal. Moi, quand je vais chez des gens, en partant, pour la route, j'ouvre les placards pour me servir. J'ai donc édicté la règle du ouvre-les-placards-non-non, demande-à -l'un-des-deux-colocs-oui-oui. Ou contente-toi de ce qu'on t'offre, espèce de mal élevée.

"Ça te dérange pas qu'on fume ?" Dit-elle alors qu'elle a fumé toute la soirée en mon absence, en expirant sa première bouffée d'une clope allumée sous mes yeux. "On aurait pu t'aider à ranger" le dépotoir qu'ils laissent derrière eux en partant avec le coloc en boite, dit-elle, polie, avant de se casser avec mes bières dans son sac. Charmante jeune fille.

La langue de pute du coloc ne s'arrête pas là, son hypocrisie allant jusqu'à me traiter de tapette avec ses potes et à envoyer sa copine me demander si je suis PD ou bissexuel ? (oui et alors, connasse ?) Et de me promettre que ça reste entre nous. 3 jours après, le coloc au lieu de dire "unisex" me dit "bisex" avec l'air fin. Elle lui a tout cafté.

Mon coloc, cet espèce de faux mec gentil, un peu comme tout le monde en fait, mais le pire, ce sont les "faux mecs bien" qui s'ignorent. Le mec bien a pas besoin de passer son temps à s'excuser. Il fait pas chier, un point c'est tout.

J'ai connu des colocs dont je peux dire qu'ils ont apporté un plus, un confort, une sécurité, un appui, une amitié, de l'humour, et avec qui j'ai formé un foyer recomposé avec des règles tacites, des recadrages faits gentiment et avec humour, pas trop d'abus ou alors très vivables. Celui qui est là actuellement est un adolescent attardé qui quitte chez sa mère pour la première fois et qui ne comprend pas ce que c'est que de prendre soin de soi-même, qui ne voit pas qu'on a pas élevé les porcs ensemble (là je parle de sa mère, parce que...). A 4 km de chez papa maman, quelle aventure ! Que c'est dur d'être tombé avec le mec le plus patient du monde qu'on arrive à horripiler avec désinvolture. Je plains mon coloc de merde.