Pour mon premier article, j'ai décidé de tenter une Mini critique.
Récemment je suis allé voir au ciné
Le voyage d’Arlo, et comme souvent avec Pixar je suis sorti de la salle déçu, pas super déçu (comme avec
Vice Versa), juste un peu déçu ; J’en attendais un peu plus (malgré une technique de dingue), un truc qui le ferait passer du film sympa pour les enfants à un chef d’œuvre culte. Alors certain me diront que je suis un anti-Disney, un anti-Pixar, un blasé de l’animation, du cinéma … je peux répondre catégoriquement que non, car je ne rechigne pas à les revoir (et au final à mieux les apprécier). Le problème se cacherait il au niveau de mes attentes ? Là toujours rien, j’ai attendu comme un fou
La Reine des neiges,
Dragon 2, et je suis sorti des étoiles pleins les yeux. Mais bon sang qu’est ce qui cloche quand je vais voir leurs films ? Après mûr réflexion j’ai trouvé la raison : leurs court-métrages. En effet contrairement aux autres studios, les films Pixar sont systématiquement précédés de court-métrage animés; et souvent quand ce dernier se fini, je suis touché, déstabilisé, un coup par la joie et les rires, un coup par la compassion ou un sentiment apaisant d’amour et de partage (c'est beau hein), quelque chose de fort qui marque pendant plusieurs heures, et vous l’aurez compris c’est cette magie surpuissante condensée en 6 minutes qui rend par contraste le long-métrage malheureusement bien plus fade.
Toute cette longue intro juste pour dire que je suis un fan absolu de leur court-métrage, car je trouve le format plus sincère, dans lequel les idées ne sont ni diluées, ni étirées, pour des raisons de pur business. Et le court-métrage
Sanjay et sa super équipe qui accompagne
Le voyage d’Arlo ne déroge pas à la règle.
Sanjay et sa super équipe (
Sanjay’s super team en VO) nous conte l’histoire de Sanjay, un petit garçon fan de super héros américains, et de son père, un hindouiste pratiquant très respectueux des rites et traditions. Contraint de prier avec son père, le petit Sanjay s’évade dans son imaginaire en mêlant les univers des super héros et des divinités.
Pour la direction artistique et la technique je vais être bref : ça fait le boulot bien comme il faut sans pour autant être une claque ou repousser les limites de l’animation. On notera tout de même quelques plans super cool tout droit hérités des meilleurs comics ou shônen ; des effets de lumières, particules et de couleurs très sympa.
En ce qui concerne le message derrière l’histoire, bien évidemment ici on parle de la relation père-fils, du conflit générationnel ET culturel, ainsi que du fait que lorsque l’on aime quelqu’un il faut savoir faire des concessions, rien que ça ; Ce qui n’est pas chose facile étant donné que le court-métrage se passe sans le moindre dialogue, mais attention c’était sans compter sur le génie de Pixar. Déjà visuellement tout ce qui a trait à Sanjay, ses vêtements, ses objets, son imaginaire, arborent un aspect typiquement cartoon avec des formes très caricaturales et des couleurs plutôt vives ; à l’opposé les références à son père, les objets religieux … sont quand à eux représentés de façon très réaliste sans passer par le prisme de la refonte artistique, ce qui amplifie l’affrontement modernité/passé.
De manière très explicite on voit que l’enfant fusionne 2 mondes totalement différents à l’écran, mais le contraste le plus saisissant et inattendu entre les 2 protagonistes, vient de l’opposition entre l’image et le son. Lorsqu’on entre dans l’imagination de Sanjay, l’ambiance sonore est minimaliste, les soupirs et bruits se font rares et discrets tandis qu’il y a une absence totale de musique ; seuls résonnent les sons de cloches, clochettes, gongs et Om (le son de prière Hindouiste et Bouddhiste) qui ponctuent les actions des divinités, pour marquer le gouffre entre l’extravagance, la frénésie actuelle et la sobriété intemporelle des traditions. A noter que l’enregistrement s’est fait à partir de réels instruments de culte.
En conclusion, après Disney et son
Festin qui nous montrait avec brio le lien entre un chien et son maître, Pixar réussi à son tour à mettre en valeur la relation indescriptible qui lie cette fois-ci un père à son fils, dans les bons comme dans les mauvais moments. Un bien bel hommage du réalisateur à son père, qui a le mérite en plus d’émerveiller, de nous faire réfléchir, voir méditer Aummmmmmmmmmm ….