Ke pensé vou de mon blog ?
Bon ça va, je blaguouille.
Ce soir, j'écris ce qui me passe par la tête. Pas de relecture, pas de masturbation intellectuelle, pas de réflexion, tout ce qui traverse mon esprit finira sur cette page d'infortune qui, telle le radeau du blaireau, ou de la méduse, mais je vous renvoie à mon tout premier billet pour connaître la suite de cette phrase à mille mots dont le dernier est le mien Jean Pierre ; et je suis désolé si je deviens incompréhensible, c'est mieux qu'un con non répréhensible ou incompressible.
'Toute façon je m'en fous, parce que voilà les vagues, down by the sea ; en conséquence de quoi la vacuité de l'existence me semble tellement flagrante que j'en suis tout abasourdi. Enfin bon, cela dit, je pense qu'il ne nous faut pas oublier que tou tou tou, toutoutou toutoutoutou ; surtout qu'après, tu sais quoi baby ? Take a walk on the wild side. Han !
Ben ouais, que voulez-vous, quand je veux faire de l'écriture automatique, il y a deux cas de figures : soit je rebalance des textes de Lou Reed, soit je recopie A La Recherche du temps perdu de Proust ; généralement j'opte volontairement ou non pour la première issue, même si la seconde ne me pose pas de problème majeur, puisque je n'ai personnellement rien contre Proust. Je sais qu'il y a parmi vous des proustophiles patentés qui risqueraient d'être vexés si je les vexais. Donc j'éviterai de les vexer, ne serait-ce que pour éviter de créer de la vexation chez eux.
Vous savez quoi ? Finalement ça me plaît bien d'écrire n'importe quoi et de passer pour un débile sans avoir besoin de payer pour ; en plus je sais déjà que vous allez tous me féliciter pour ce billet à la con.
Mais attention : sans transition, je me lance un défi littéraire ; il faut que je foute le plus de points-virgule possible dans cette phrase ; à vrai dire je suis fan du point-virgule depuis que je suis fan de Houellebecq ; ce con a tout compris à cette ponctuation sous-estimée qui me semble indispensable dès lors que l'on veut faire des phrases vraiment équilibrées dans un style déprimant ; ceci dit ça ne sert à rien de s'acharner à l'utiliser quand le point-virgule ne sert à rien ; là par exemple il vient de m'être utile mais je pourrais très bien éviter de le mettre ; là parce qu'il bordélise totalement ma syntaxe ; c'est particulièrement dérangeant pour quelqu'un de bien rangé comme moi ; enfin bref je tenais à ce que vous sussiez mon amour incosidéré pour le point-virgule qui rayonne de toute sa splendeur sur les merdeuses écritures que je produis ici quotidiennement ou presque ; non parce que je voudrais bien être régulier dans mes publications mais voyez-vous pour écrire faut d'abord avoir des idées, or j'en ai pas, en tout cas pas ces derniers temps, et si j'essaye d'écrire sans idées ça donne le truc que vous subissez en ce moment, donc un charabia inconsidéré.
Remarquez qu'en terme d'écriture il y a pire que moi. Je pense par exemple à nos amis de l'Est Républicain, à qui j'ai voulu rendre hommage à travers François Dufleuve - j'utilise le terme à travers en tant qu'image, je ne suis pas passé à travers François Dufleuve, bande de cons. J'ai rien inventé dans mes articles parodiques. Tiens, encore aujourd'hui je me suis bidonné aux chiottes grâce au programme télé du dimanche offert avec les quotidiens régionaux. Pour ceux qui l'ont (n'ayez pas peur de vous dénoncer), allez lire le résumé de Tout le Monde en Parle, où l'on peut lire, au début de l'article, cette magnifique expression : Ardisson et ses ineffables dents blanches. Je sais pas vous, mais personnellement, à la lecture de cette proposition qui n'a pas peur de prendre des risques stylistiques, j'ai quand même des doutes qui me viennent.
Bon, déjà, le mec qui se concentre uniquement sur les dents d'Ardisson pendant Tout Le Monde en Parle, je veux le rencontrer ; c'est certainement un maître des occupations à la con. Du genre à s'amuser tout un après-midi en essayant de faire passer du fil à tricoter dans des coquillettes cuites. Mais c'est surtout l'utilisation du mot ineffables pour qualifier les dents blanches d'Ardisson qui m'a intrigué, et inquiété. Qu'on utilise des mots spéciaux pour faire croire qu'on a du talent, je suis pas contre ; je fais ça tout le temps. M'enfin après, faut quand même savoir choisir ses mots. Interpellé par l'utilisation me semblait-il inappropriée, d'un point de vue sémantique du moins, du terme ineffables pour évoquer les dents de Titi, j'ai convoqué mon ami le dictionnaire Hachette.
Recadrons le contexte spatio-temporel pour que vous visualisiez bien la chose. Je suis aux chiottes, la tête dans le cul et le cul dans la cuvette ; c'est aujourd'hui, il est environ 13 heures. Je découvre avec joie le programme TV de la semaine et les perles des rédacteurs du magazine. Troublé par le mot ineffable et les raisons qui ont pu pousser notre charmant rédacteur à le placer là, je veut avoir confirmation que le sens que je lui ai toujours attribué est bien le bon. Je convoque donc Hachette qui, par chance, se trouve à mes côtés, aux chiottes également (j'ai aussi Crime et Châtiment, ainsi que la Bible et l'intégrale de Marc Lévy, pour ceux que ça intéresse). Hachette, le dico, dort. J'hésite donc à le réveiller, mais je craque. Que me dit Hachette ? Bonjour pour commencer, parce que c'est un dictionnaire poli. Il me deale par la suite, et sans rechigner, la définition d'ineffable. Que lis-je ? Qui ne peut être exprimé par la parole, indicible en parlant de choses agréables. Ce qui confirme ce que je pensais du sens de ce terme.
En appliquant la définition sustranscrite au contexte, on peut donc conclure que ce que notre journaliste a voulu nous expliquer, en toute bonne foi, c'est que les dents blanches d'Ardisson sont impossible à exprimer, qu'on ne peut pas les dire en parlant de choses agréables.
On pourrait chercher dans l'histoire de l'auteur de l'article des raisons au placement ambigu d'ineffables dans cette phrase. Cela me semble vain, même si on pourra supputer que notre pauvre ami a fait un excès d'alcool pour le nouvel an. Ou bien, autre solution mais bien moins plausible : notre écrivailleur à quatre sous, se sentant mal au sein d'une rédaction peut-être engoncée dans le carcan de la critique télévisée consensuelle, a tenté une envolée lyrique osée mais malvenue pour divertir ses collègues de bureau et tester les capacités du correcteur - qui est donc en conséquence un incompétent. Cela étant, cette hypothèse est fort peu probable ; de fait, on ressent à la lecture du TV Magazine la subversivité et la fougue qui doivent animer sa rédaction des plus virulents débats, et qui doivent mener ses membres à des interrogations déontologiques de haute voltige. Autrement dit, le message qui tente de passer à travers cette phrase originale est le suivant : A TV Magazine, on n'est pas des p'tits slips. Que cela soit entendu dans toutes les oreilles, y compris les plus ineffables.
Voilà ce que j'appelle de l'art.
Merci de m'avoir suivi.

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posted the 01/25/2006 at 09:13 PM by
franz