Ca y est, l'épisode 5 est sorti et conclut la saga Life is Strange, après plusieurs semaines d'attente interminable.
Je vous propose un test complet du jeu dans sa globalité, avec quelques légers spoilers en deuxième partie d'émission mais ne vous inquiétez pas : je signale leur arrivée. Je vous donnerai surtout mon point de vue sur la conclusion du jeu !
Pou rappel :
Life is Strange est un jeu épisodique, inspiré de la narration façon séries TV et, sans surprise, des jeux Telltale. Life is Strange emprunte aussi au studio californien son système de dialogues à choix multiples, dont les conséquences viennent modeler l’histoire globale du jeu. Tout sera donc question de faire des choix, et comme chez la concurrence il n’y en aura pas de bons ou de mauvais ; ils auront tous leur répercussion, pour le meilleur ou pour le pire. La grande nouveauté vient de la possibilité de revenir sur les plus importants d’entre eux, via le pouvoir qu’à Max vis à vis du temps. Certes, la période réversible est limitée, et certains dialogues ne sont pas modulables, mais la mécanique de jeu est très bien implémentée, fonctionne de façon très intuitive et amène une réelle plus-value au « genre ». Il est même très plaisant de tester les réactions de nos interlocuteurs, et de contempler l’effet domino provoqué par telle ou telle action.
En laissant Max libre de ses mouvements, les développeurs offrent la possibilité au joueur d’explorer à leur guise les environnements. A taille humaine, voir modestes, ils regorgent toutefois d’objets avec lesquels il est possible d’interagir, à la manière d’un Heavy Rain. Et comme dans Gone Home, auquel il emprunte certaines thématiques, chaque bibelot raconte sa petite anecdote, où comment développer des petits pans de l’histoire de façon subtile et personnelle. Très malin.
Si manipuler le fameux effet papillon est terriblement jouissif, faire corps avec une jeune fille effacée et pleine de doutes - mais profondément humaine - est encore plus intéressant, surtout quand l’écriture de son personnage est une franche réussite, malgré quelques écueils en début d’aventure. Le scénario partagé à la Lost entre destinées humaines et touches surnaturelles n’est alors qu’un joli bonus, qui sert la narration sans l’alourdir ni éloigner le jeu de son propos originel.
Et qu’importe si au final toutes les réponses à ces bizarreries ne nous sont pas emmenées sur un plateau : l’intérêt est ailleurs, dans l’évolution de Max d’une jeune ado timide vers une adulte responsable. Une Max qui devra assumer ses choix, ses erreurs et constamment s’accrocher à ses valeurs. L’amitié, le pardon, la tristesse, la colère, la violence… Tous ses sentiments s’entrechoquent intelligemment, au travers des rencontres que fera notre héroïne. Et malgré une galerie de personnages légèrement caricaturaux, dont on voit venir les actions de loin, on appréciera la justesse des dialogues qui affine brillamment certaines ficelles un peu grosses.
Car d’un point de vue narratif, Life is Strange met la barre haute. Fidèle à son propos et ses idées, le jeu ne s’éparpille pas bêtement dans des thématiques farfelues, gardant science-fiction et thriller à bonne distance, pour que le joueur reste focalisé sur Maxine. Ses choix, leurs conséquences, son amitié sans limite pour Chloé, son besoin de se faire apprécier de tout le monde sur le campus. Le coeur du jeu est ici, dans l’évolution de ce personnage qui cherche à devenir adulte et s’intégrer dans son nouvel univers, avec une nostalgie certaine qui accompagnera l’héroïne jusqu’au bout de son périple. La mise en scène, la direction artistique et la bande son (fabuleuse, l’ai-je assez dit?) appuient délicatement sur cet aspect là, rendant l’ambiance du jeu unique et mémorable. Le bon équilibre des différentes phases de gameplay renforcent un rythme parfaitement maitrisé.
Cet épisode 5 se conclut avec un dernier choix, et le mien pourrait laisser une porte entrouverte sur une éventuelle saison 2. Mais en l’état, Life is Strange est une petite pépite unique en son genre, qui aura définitivement marqué mon année 2015.
Il fallait transformer l'essai dans l'épisode 5 et il ne se sont pas loupé