Après avoir lu un article du magazine JV sur le Humble Store, ses pratiques et la dévaluation du jeu vidéo, une pensée m'a traversé l'esprit. Quelque chose qui me traînait en tête depuis quelques semaines déjà, mais que mon cerveau n'arrivait pas à totalement former.

Le jeu vidéo n'est plus pour moi quelque chose de spécial.

Je ne vais pas non plus jusqu'à dire que je n'aime plus le milieu, bien au contraire, mais l'acquisition d'un jeu pour moi n'est plus ce moment de célébration que j'aurais éprouvé il y a quelques années. Les raisons sont multiples, mais je ne vais me focaliser que sur deux d'entre eux : mon irresponsabilité et mon travail.

Tout d'abord, je dois avouer un truc : je suis un acheteur compulsif. Tel un pirate ayant acquis un beau butin, je dépense mon salaire aux quatre vents et n'hésite pas à prendre un jeu qui m'intéresse quand je tombe sur un bon plan. De fait, la pile grandit bien trop rapidement par rapport au rythme où je les finis, tant et si bien que je fais littéralement 15 jeux en même temps (et tristement joué à 10 jeux différents un jour où je m'ennuyais). J'ai ce problème et je le sais et depuis quelques mois quand j'acquiers un jeu neuf, le déblister n'est plus vraiment ce moment spécial qui caractérisait mon enfance lorsque je mettais la main sur un jeu Pokémon ou A Link to the Past sur GBA par exemple. Ceci dit, je me dois de nuancer, puisque dans le cadre des jeux que j'attends énormément, je me retrouve comme un gamin le jour de Noël à prendre la boîte dans ma main et la scruter dans ses moindres détails... Mais ça devient de plus en plus rare.

La deuxième raison qui fait de moi un blasé du blisté vient de mon travail. Comme dit dans mon dernier billet, je travaille en tant que journaliste pour le Fnac Gaming Network et donc fait ce que beaucoup de jeunes rêvent de faire : jouer à des jeux et être payé pour le faire. Et même si je ne me plains pas de ma condition, je préfère tempérer vos ardeurs en mettant 3 faits peu reluisants : je ne suis pas payé une fortune (pour l'instant), je reçois parfois beaucoup de jeux à faire dans une très courte période de temps et il arrive parfois que des daubes infâmes soient dans le lot. Certes, dans le cas des daubes infâmes je les réclame dans 2 cas sur 3, sachant que mes collègues ont une vie et que j'aime analyser le mauvais pour mieux apprécier le bon (en plus d'être bien plus inspiré pour mes textes), donc je ne l'ai pas volé. Mais c'est surtout le deuxième fait qui me fait un peu perdre ma notion de sacralité du jeu : devoir parfois les enchaîner à un rythme industriel. Passer des journées entières à finir un titre (parce que je préfère les finir au maximum dans 9 cas sur 10) juste pour passer au suivant le lendemain après 2 à 6 heures d'écriture de test...

Bref, j'ai quelque peu la sensation d'être dans un couple avec le jeu vidéo et que j'en suis passé au stade de la routine. Cela débouchera-t-il sur une amère séparation ? Peut être, mais probablement pas. Je trouve le milieu fascinant et quand bien même j'en venais à ne plus y jouer, j'adorerai toujours autant écrire et lire des choses sur ce milieu fascinant, aux personnes elles aussi fascinantes, qu'il s'agisse des devs ou de mes confrères et collègues (hello Ridfux :3). La flamme s'est légèrement atténuée, mais n'est pas éteinte pour autant ♪

#PublicitéÉhontée et pour me changer les idées entre deux jeux, j'écris une histoire qui me trotte en tête depuis Février dernier dont j'ai récemment publié le prologue ici. Oui, j'en profite pour faire ma pub mais c'est un projet qui me tient à coeur et je ne vous l'impose pas directement. Ton choix, camarade ♫