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« Quoi, Franz teste un jeu PC ?! » , se sont exclamés mes rares fidèles en voyant le titre de l’article. Qui a dit : « Du tout on s’en bat la figue de ton blog mon cher » ?!! Hum, aller je passe l’éponge pour cette fois. Maintenant que j’ai gagné le prix de l’introduction la plus foireuse de 2012, rentrons dans le vif du sujet. Au passage je vous rassure : si j’ai opté pour la version PC c’est simplement parce qu’elle existe en boite, et que le dématérialisé c’est pas très très gentil.
Il y a quelques mois j’ai replongé avec un ami dans le grand The Lost Vikings sur Super Nes. Un titre intemporel dont le gameplay n’a pas prit une ride tant il était en avance sur son temps. Quel plaisir d’arpenter ces niveaux au level design grandiose qui ne pardonne pas la moindre erreur. Le rapport avec le jeu en question ? Et bien dès les premiers stages la comparaison m’est venue d’elle-même, Trine pouvant en effet se considérer comme un petit frère spirituel de The Lost Vikings. De la plates-formes/réflexion à l'ancienne, pour notre plus grand bonheur.

Trine brille avant tout par sa patte graphique. Une fine 3D aux airs féériques et enchanteurs qui, à travers un scrolling horizontal désormais monnaie rare, nous ébloui continuellement. Car la réalisation ne se limite pas à la technique pure, elle se paye le luxe d’un level design grandiose, varié, et ingénieux. L’animation et les effets ne sont pas en reste, notamment via une utilisation des couleurs et de la lumière admirable ; à l’écran tout s’enchaine avec une fluidité parfaite pour un résultat envoutant. Le mot semble d’autant bien choisi lorsque l’on s’attarde sur la bande son : des compositions très mélancoliques accompagnés d’effets sonores et bruitages adéquats. Un ensemble plaisant toujours en parfait harmonie avec l’environnement. Deux critères qui me conduisent logiquement au troisième : l’ambiance. Vous avez déjà du remarquer, si ce n’est par mes mots avec les images ornant cet article, que l’univers de Trine puise sans retenue dans l’Heroic Fantasy. Mais pas de manière anodine car l’ensemble dégage une poésie et une magie étonnante. Chaque tableau se parcourt avec une admiration perpétuelle et un plaisir non dissimulé. Forêts, donjons et cavernes, sont autant d’occasions pour un voyage fantastique des plus rafraichissants.
L’histoire est introduite tel un conte de fée par de superbes images fixes et une narration élégante. Néanmoins n’allez pas chercher un scénario complexe puisqu’en 5 minutes nos trois héros se retrouvent malgré eux liés et plongés dans une aventure dépassant l’imaginaire. Un prétexte à peine justifié par quelques lignes de textes entre chaque stage, et de toute façon sans importance quant à l’intérêt du jeu.
Après un bref premier niveau servant du tutoriel et d’introduction, nous voici maître de trois personnages principaux aux capacités bien spécifiques. La voleuse tout d’abord, réservée et mystérieuse elle brille par sa dextérité. Equipée d’un arc la belle peut aussi, via un grappin, défier de nombreuses parois et ainsi franchir divers fossés et obstacles. Le magicien ensuite, un poil plus subtil ce dernier pratique, tenez-vous bien, la magie ! Rien ne va plus. Il sera donc possible de créer des blocs, des échelles, ou des plates-formes (en dessinant avec la souris), et de déplacer tout objet physique en contrepartie de quelques PM. Et pour finir la grâce dans tout sa splendeur : notre preux chevalier. Un Stallone Moyenâgeux dont la principale tâche sera de faire le ménage à grands coups d’épée et d’assurer via son bouclier les passages dangereux. Une liste non exhaustive des capacités entre lesquelles il faudra sans cesse jongler, les persos étant interchangeables à tout moment, afin de progresser et résoudre les différentes énigmes du jeu.
A cela ce rajoute un inventaire qui abritera les divers bonus acquis au fur et à mesure des secrets découverts, ainsi qu’une upgrade des compétences moyennant les fioles vertes ramassées. Ces dites fioles, parfois bien cachées, représentent en réalité le vrai challenge du jeu et toutes les récupérer demandera un minimum de patience et d’ingéniosité. La maniabilité souris/clavier s’avère bien pensée et ne posera aucun problème après un petit temps d’adaptation. Un gameplay étudié et confortable grâce aux nombreux checks-points, qui du coup rendent la progression presque trop aisée. D’ailleurs les développeurs ont du vouloir se rattraper avec un dernier niveau hyper exigeant : préparez les souris/pads de rechange ! Notez la présence d’un mode coopération que je n’ai pas eu l’occasion d’essayer ; les échos y sont plutôt favorables malgré l’obligation de jouer sur le même écran. Le second opus corrige le tir parait-il, et je ne tarderais pas à le faire vu la qualité du premier !
Même avec une durée de vie lui portant préjudice il est bien difficile de rester de marbre face à la poésie dégagée par ce titre. Chaque écran fait preuve d’une justesse artistique dépaysante et l’émerveillement s’avère continu. Isolé des productions actuelles Trine vous transporte le temps de quelques heures dans un monde de rêves et de magie, occasion trop rare de nos jours…