Dans le grand débat portant sur la question de savoir s’il faut se faire vacciner ou pas contre la grippe A, France Inter (1) a apporté une contribution non négligeable la semaine dernière (le 19 novembre pour être précis). Fraîchement auréolé de son titre du « meilleur intervieweur de France », l’animateur de la matinale, Nicolas Demorand, recevait deux professeurs hyper-sérieux pour évoquer les « enjeux de la vaccination » (2). Le but du jeu : convaincre tout le monde d’aller se faire vacciner, et vite s’il vous plaît.
Nous envoyer à la piquouze, Demorand et ses invités s’en sont donné les moyens, en n’hésitant pas à dresser des analogies que j’ai bien envie de qualifier de vaseuses, voire carrément pourries. Ainsi, lorsqu’un professeur évoque la suspicion populaire qui entoure les vaccins et celui contre la grippe A en particulier, Nicolas Demorand attrape la balle au vol et s’adresse à l’autre invité en ces termes : « Un mot Jean-François Defraissy, vous qui travaillez beaucoup aussi sur le Sida. Le Sida, maladie pour laquelle le vaccin est le Graal ! Dès qu’il y a une petite avancée, elle est répercutée dans le monde entier et on attend encore ce vaccin-là. Ca vous étonne ? » Celui qui pourrait à tout le moins être étonné de cette question, c’est l’auditeur. On se demande bien ce que le Sida vient foutre ici. Mais on voit où veut en venir Demorand : c’est tout de même bizarre, n’est-ce pas, que les gens qui réclament à longueur de temps un vaccin contre le Sida ne se servent pas quand on leur en propose un contre la grippe A…
Et le doc’ de répondre : « Non, non, effectivement c’est un paradoxe qui est terrifiant hein [Demorand est tellement content d’être appuyé par cette référence scientifique qu’il lâche un bon gros « oué »] ; c’est que en effet beaucoup d’investissements, la moindre petite avancée on en parle ; le public, les pays du Sud sont en attente finalement d’un vaccin contre le VIH, et là où on a finalement un vaccin en quantité suffisante, qui est donné gratuitement, qui est disponible dans un délai très rapide, eh bien on se trouve vis-à-vis d’une opinion publique qui n’a pas encore perçu l’importance de la vaccination […] »
Terrifiant paradoxe, en effet. Alors que les peuples du monde entier attendent désespérément un vaccin contre une toute petite maladie qui a tué 25 millions de personnes à ce jour — un minuscule virus dont on ne se débarrasse jamais et dont on a toutes les chances de mourir dans d’atroces souffrances —, les mêmes se contrefoutent du vaccin contre cette terrifiante menace qu’est la grippe A, qui a tué 8000 personnes — et dont on se soigne en une semaine avec un bon traitement. C’est à n’y rien comprendre… Dans cette situation, de telles sommités scientifique ne peuvent être qu’effrayées face à tant d’idiotie. En attendant, Demorand, qui se fait passer pour libre et indépendant, peut être fier : en ramenant le Sida dans le débat, il utilise un bon moyen pour faire flipper tout le monde. Et la propagande semble avoir atteint son objectif : les centres de vaccination commencent à se remplir, au grand soulagement des commentateurs médiatiques. C’est cela, la mission d’un service public « différent ».
(1) Qui s’est déjà illustrée en défendant bec et ongles l’un de ses « experts », fervent défenseur de la vaccination anti-grippe A, dont le Parisien avait révélé les liens avec des laboratoires pharmaceutiques. Voir
ici (lien)
(2) Une interview que vous pouvez regarder ou écouter
ici (lien)
et les ariens du nord auront tous un bluescreen dans les yeux...
et puis l'anglais une langue morte, bah alors je pense que je vais me tourner vers la necrophilie parce que si l'occitan est vivant bah merde alors... moarf
d'ailleurs puisque je dois m'en foutre... tu n'objecteras pas si je décide de te tuer à l'instant pour des raisons tout autant légitimes n'est-ce pas?