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Si les origines de Prince of Persia remontent à près de deux décennies, la trilogie Playstation 2 redonna un coup de jeune à la saga et fut bien accueillie. Mais l’histoire relatée au fils des épisodes ne concerne pas qu’un seul prince, et ce dernier opus nous entraine dans sa propre légende.
Place à un nouveau contexte bien loin de l’intrigue torturée des sables du temps, et cela se ressent immédiatement via une réalisation originale. Ce rendu visuel artistique expose une nouvelle dimension du cell shading et offre des graphismes magnifiques. L’ensemble est bonifié par un jeu de couleur opposant la nature à la pollution, non sans rappeler Okami. Une réalisation enivrante qui donne l’impression d’évoluer au sein de gigantesques artworks, le tout accompagné d'une animation idéale mais surtout d'un level design grandiose. Ce critère toujours très développé dans les Prince of Persia s’avère une nouvelle fois impressionnant et nous invite dans un monde féérique à l’architecture unique, faisant office de dépaysement perpétuel à travers des niveaux vertigineux. L’univers n’est pas très varié et se construit autour de déserts, montagnes, et ruines anciennes, toutefois les développeurs ont fait preuve d’imagination et malgré la monotonie des teintes les lieux ne lassent pas, apportant pour la plupart une structure atypique.

Ce nouvel opus est clairement orienté plate-forme et mise tout sur le level design. En schématisant le principe consiste en une succession de niveaux qui, une fois purifiés, seront propices à la récolte d’orbes. Libre à vous ensuite de peaufiner votre recherche ou de partir libérer un nouveau lieu. Derrière ce déroulement très linéaire se cache une liberté conséquente, matérialisée par la taille des environnements et une certaine autonomie dans l’ordre de visite. Le royaume s’axe autour du temple, et se divise ensuite en 4 grandes zones gardées par les sbires d’Ahriman. Tous ces environnements sont ouverts et reliés entre eux, et si le système de téléportation devient vite indispensable il est possible de parcourir le monde d’un point à l’autre sans halte ou chargement. Lorsque l’aventure commence seulement quelques niveaux sont accessibles, une fois purifiés vous pouvez commencer la quête des orbes (45 par stage) puis passer au lieu suivant. Ces dernières doivent être amassées afin de retenir le démoniaque Ahriman au bord de la résurrection. Profitant de l’occasion les forces maléfiques ont déjà souillé le pays, désormais recouvert d’une substance noire, et le salut du monde passe par la recherche des terres fertiles afin de restaurer l’arbre de la vie. Notre prince sera aidé dans sa quête par Erika, gardienne de la prison et princesse en perdition vous suivant à la trace. Un scénario prétexte qui ne se développera qu’avec de rares conversations, la complicité entre les deux protagonistes se met en place petit à petit mais la trame reste assez plate et propose un final décevant.

Mouvoir notre Prince s’avère d’une facilité déconcertante puisque les parois les plus abruptes et inaccessibles s’escaladent avec dextérité et émerveillement. Divers pouvoirs spéciaux s’accumuleront progressivement afin de franchir de nouvelles zones et continuer l’aventure. Quant aux affrontements directs ils se font assez rares et semblent davantage propices à une chorégraphie stylée moyennant un bon timing plutôt qu’à une réelle débauche de sensations. Quelques boss parachèvent le spectacle mais ne relèveront guère le challenge général puisque notre gracieuse princesse prévient de tout game over. Un gameplay peu courant mais bien étudié, d'autant que la durée de vie reste honorable.
Ce dernier Prince of Persia prescrit une approche différente de la série et ne permet pas une réelle comparaison avec les opus Playstation 2. Si l’orientation du titre ne plaira pas à tous, son ambiance mystérieuse incarnée par une réalisation soignée et une bande son de qualité, doublages mis à part, offre une expérience très intéressante.