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Bien des années après The Nomad Soul Quantic Dream revient sur le devant de la scène avec un jeu d'aventure totalement innovant. Fahrenheit navigue entre les genres et nous offre une expérience intéressante.
Tout commence dans un New York dissimulé sous un épais manteau de neige. La caméra se rapproche de la ville et dévoile un simple café, théâtre initial des événements où Lucas, salary man ordinaire, assassine un client avec une violence surnaturelle. Apparemment possédé notre héros reprend alors ses esprits et ne peut que constater son acte. Il sort troublé des toilettes, évite le policier au comptoir, et prend la fuite. Un prélude qui introduit de suite une ambiance malsaine et mystérieuse. Fahrenheit va nous permettre d’incarner Lucas, mais aussi les inspecteurs Carla Valenti et Tyler Miles lancés à sa poursuite. Trois points de vue différents pour une immersion totale. On passe ainsi d’un lieu à l’autre afin de mieux assimiler le scénario tout en s’attachant aux personnages. Les controler dans leur quotidien installe une étrange intimité.
Si d’habitude le joueur est acteur de l’action, ici on suit davantage un script, une trame générale, qui se dévoile suivant nos actions aux moments clés du scénario. Les développeurs ont construit le titre de façon magistrale, et mis à part quelques décisions qui conduiront à un game over vos choix façonneront petit à petit le cheminement. Concrètement le jeu mêle phases de recherches, de dialogues, et d’abusives séquences réflexes (QTE). Outre cet assortiment l’originalité tient aussi à la façon de nous faire interagir avec les objets : il ne suffit pas d’appuyer sur une touche mais d’orienter le stick analogique. Ainsi dès qu’un geste est possible les symboles indiquant la manipulation apparaîssent en haut de l’écran. Bien sûr le gameplay n'est pas exempt de défauts, si j’ai déjà souligné les QTE répétitives et vite gênantes s’ajoute également des soucis de caméra récurrents.

Côté technique Fahrenheit n’étale pas vraiment les capacités de la XBOX, pourtant le soft reste joli et parvient à imposer une patte graphique agréable. Les expressions des personnages sont très bien rendues, au contraire de l’animation assez raide. La modélisation générale reste un peu carré mais contribue toutefois à une ambiance captivante. Car il faut souligner l’excellente bande son du titre qui véhicule une immersion géniale. Des compostions prenantes aux voix réussies, tout est présent pour renforcer la froideur de cette ville grisâtre.
Avec une mise en scène de qualité l’aventure vaut largement l’investissement, tant pour son déroulement aux choix multiples que pour son contenu original. Loin des hits déjà traités ici Fahrenheit fut néanmoins une agréable surprise, et je tenais à l’honorer.

