Squaresoft alors en pleine période faste accumule les hits sur Playstation, s’est ainsi que Chrono Cross s’insère dans le marché quelques mois avant Final Fantasy VIII, courant 1999. Contrairement à Chrono Trigger nous n’avons jamais bénéficié d’une version PAL et l’import reste donc l’unique solution pour essayer ce titre, qui dispose désormais d’un patch Français sur le net.
L’aventure débute dans le paisible village d’Arni, hameau de pécheurs et havre de tranquillité. Pourtant notre jeune héros se réveille en sursaut suite à un rêve prémonitoire dans lequel il assassine une inconnue. Ceci ne le tracasse pas outre mesure et le garçon décide d’aller chercher des écailles de Komodo pour sa petite amie, mais en la rejoingnant sur la plage Serge disparait mystérieusement. Il se réveille au même endroit, seul, et retourne au village. Seulement personne ne le reconnait et on apprend une nouvelle intrigante : un jeune garçon serait mort il y a 10 ans de cela. La cruelle vérité éclate quelques minutes plus tard devant la tombe d’un dénommé Serge… A ce moment du jeu on cherche encore le moindre lien avec Chrono Trigger, en réalité les analogies vis à vis de ce dernier sont assez discrètes et ne se révèlent que vers la fin. Si la trame possède quelques longueurs la richesse du scénario reste captivante, avec son lot de révélations surprenantes et tordues. L’intrigue se base sur des allers et retours entre le Home World et l’Another world, au sein duquel vous n’existez plus. A vous de défier la ligne du temps et d’interagir entre les deux époques pour progresser sans encombres et sauver le monde de Lavos, encore. Ce périple vous assurera un dépaysement magique et des rencontres hors normes avec des personnages très marquants. Le contexte n’a donc plus grand-chose à voir avec son illustre aîné, si le concept de voyages inter dimensionnels est conservé on ne retrouve plus les différents âges de Chrono Trigger. La surface se compose d’un continent principal et d’une multitude d’îles, souvent à l’effigie d’un dragon élémentaire. Ces divinités se trouvent d’ailleurs à la base de l’intrigue et du système de combat.

Contrairement à la majorité des RPGs l’expérience n’existe pas dans Chrono Cross. Vous augmentez vos caractéristiques aléatoirement auprès des boss et lors de passages clés. Ne comptez pas sur un leveling intensif, seul une bonne stratégie s’avèrera payante. Un gameplay au tour par tour innovant basé sur la puissance des coups et des éléments. Ainsi vous disposez d’un certains nombre de points que vous devez répartir dans des attaques plus ou moins fortes et donc précises. Plus vous touchez un adversaire, plus vous accumulez de l’énergie pour lancer une attaque spéciale. A cela s’ajoute un système de table assez complexe qui se divise en plusieurs paliers. Ainsi une magie niveau 5 ne peut se placer que sur un emplacement de même ampleur ou davantage. Chaque tablette ne s’utilise qu’une seule fois au cours du combat, faire des provisions de gemmes identiques, notamment pour les soins, sera donc indispensable. Tous ces sorts sont régis par un système élémentaire et il faudra gérer intelligemment vos compétences suivant la nature du terrain et de vos personnages. A ce propos Chrono Cross propose plus de 50 héros jouables, constituer son groupe principal occasionnera de cruelles concessions. J’en termine avec le gameplay pour signaler la présence d’invocations et de forgerons, indispensables pour améliorer ses armes et armures.

Techniquement Chrono Cross s’inscrit dans la lignée de Final Fantasy VIII et IX, autant dire qu’il inflige une claque à la majorité des concurrents. Une 3D très propre, des décors aux couleurs merveilleuses, un design fantastique, et des images de synthèses somptueuses, voilà qui résume l'ésthétique du soft. L’épopée débute d’ailleurs par un opening anthologique composé d’un rythme et d’une mise en scène effrénée, mais surtout d’une musique divine. Attardons-nous un peu sur la bande son. Si les pistes écrites pour Chrono Trigger étaient impeccables, ce dernier travail de Mitsuda s’avère tout simplement parfait. Une harmonie plaisante avec des thèmes très justes et souvent émouvants. L’ensemble ne trahi pas cette ambiance merveilleuse mise en place via un design et une réalisation fantastique. Car Chrono Cross réussi l’exploit de renouveller les sensations du premier opus à travers un univers différent mais tout aussi immersif.
Dans un style plus mature et un gameplay moins accessible Chrono Cross s’avère un RPG grandiose, faisant honneur à son prédécesseur. Squaresoft propose une suite riche, longue, et aux fins multiples. Un gros investissement sera nécessaire pour apprécier Chrono Cross à sa juste valeur, mais le challenge en vaut la peine et vous découvrirez l’un des meilleurs jeu de rôle existant.


J'ai vu que le chara-design n'est plus d'akira toriyama, ca me fait chier.
L'aventure et la bande-son est-elle aussi bonne que sur CT?