Parler de Chrono Trigger n’est jamais une mince affaire tant l’engouement autour du titre reste impérissable. Sorti en 1996 sur Super Nes, Squaresoft entretient d’abord la flamme avec une réédition Playstation en 2001, puis par un récent portage sur DS. L’occasion de découvrir ou redécouvrir ce formidable RPG localisé pour la première fois en Français.
Je ne ferais pas durer le suspens davantage : Chrono Trigger symbolise avec les quelques titres 16 bits traités ici mes meilleures heures de jeu sur Super Nes. Il y a peu de superlatifs capables de décrire mes pensées, et comme ma syntaxe est limitée arrêtons les éloges afin de se consacrer au jeu.
C’est par une belle journée ensoleillée de l’an 1000 que l’incroyable destin de Chrono et de sa petite bande va prendre forme. Votre meilleure amie, inventrice de son état, vous demande assistance pour l’essai d’une toute nouvelle invention. La présentation au public est prévue pendant la grande fête du millénaire, où vous ferez la connaissance d’une jeune fille nommée Marle. Vous l’accompagnez un moment puis allez assister à la démonstration de la machine, qui se révèle être un étrange téléporteur. Marle se propose comme cobaye afin d’expérimenter l'engin, et c’est là que les problèmes commencent puisque l’appareil va projeter votre amie dans une époque inconnue. N’écoutant que sa bravoure Chrono part la rejoindre et sera entrainé dans une aventure épique dont dépendra le sort de la planète. Je ne vous en dis pas plus mais toute l’intrigue se base sur ces allers et retours temporels, en résulte une histoire passionnante qui vous aspirera dans un univers exceptionnel. Car derrière ce résumé un peu mièvre se cache un concept de voyages inter-dimensionnels ne laissant rien au hasard. Ainsi l’interaction entre les époques et l’évolution de la planète encourage une immersion hallucinante. De la préhistoire à l’antiquité, en passant par le moyen-âge ou un futur apocalyptique, les âges traversés laissent une impression indescriptible tant ils sont travaillés. Vos allers et retours dans le temps influenceront sans cesse l’histoire, avec pour objectif ultime d’éradiquer Lavos, mystérieuse entité extraterrestre. A ce propos Chrono Trigger propose une multitude de fins différentes suivant votre manière d’aborder l’aventure. Si la durée de vie ne dépasse guère les vingt heures de jeu en ligne droite, débloquer les 12 épilogues (13 avec l’opus DS) et les nombreuses quêtes annexes assure un challenge conséquent.

D’une efficacité redoutable le gameplay de Chrono trigger envoute dès les premières minutes malgré un classicisme apparent. On retrouve l’éternelle jauge d’ATB, base du tour par tour, qui n’entache en rien le dynamisme des affrontements. En effet lors d’une rencontre avec un adversaire, visible à l'écran, nos héros vont s’éparpiller dans la zone de combat et débuteront la bataille dans une configuration variable. Un point anecdotique qui dans le meilleur des cas prévient des dégâts de zone, mais ce détail allié à une animation exceptionnelle rend les engagements très crédibles. La magie et les compétences spéciales sont le moteur du système de jeu et nécessiteront d’engranger des combats pour récolter XP et AP. Un principe d’attaques combinées à 2 ou 3 s’avère aussi indispensable pour une progression sans encombre, à vous donc de varier votre équipe afin d’apprendre un maximum de techniques. Notez que tous les personnages gagnent de l’expérience (mais pas de AP), permuter entre eux sera donc très simple et monnaie courante tant leur charisme séduit. De l’extravagante Ayala au brave Robot, sans oublier le tragique Frog ou le dynamisme de Marle, chacun des 7 héros possède une personnalité différente et attachante.

Techniquement Chrono Trigger postule au titre du plus beau jeu Super Nes. Si l’on exclue la finesse exemplaire de la 2D et des effets réussis, c’est surtout l’animation bluffante et le level design qui assurent un divertissement visuel parfait. On retrouve notre cher Akira Toriyama comme acteur principal d’une ambiance fantastique grâce à son trait si attachant. Un style atypique qui ne plaira pas à tous, mais son travail sur Chrono Trigger excelle. Au passage la version DS revoit l’interface originale et incorpore les cinématiques introduites sur Playstation.
Autre nom désormais connu, Yasunori Mitsuda (associé à Uematsu) est en charge de la bande son. Le bonhomme s'exprime via des compositions magnifiques qui nous transportent sans préavis dans les lignes infinies du temps. Plus qu’un accompagnement les thèmes permettent d’assurer un dépaysement indescriptible tant ils sont adaptées à la situation. Des mélodies tribales pour la préhistoire, mélancoliques et mystérieuses au moyen-âge, ou encore davantage électroniques dans le futur, l’immersion semble à chaque fois exploitée au maximum. Un travail homogène qui s’avère très réussi et contribue également au sans faute général. Car trouver un défaut au titre relève du challenge tant les qualités recherchées dans un jeu de rôle sont ici poussées à leur paroxysme. Une décennie plus tard Chrono Trigger affiche toujours son statut d’incontournable, et sans la moindre ride. Intemporel je vous dis…


C'est toujours sympa de voir qu'on s'intéresse à ce genre de jeux^^