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Et oui, vous allez y avoir droit. Néanmoins j’invoque une excuse toute faite : parmi mes dizaines d’articles je n’ai jamais traité un jeu de baston. Dommage, du coup quoi de mieux qu’exposer mon avis sur le titre phare des derniers mois.
Street Fighter, un nom incontournable chargé d’histoire. Qui ici n’a jamais contrôlé Ryu ou Ken, ambassadeurs universels de la baston 2D. Une série ayant marqué plusieurs générations jusqu'à devenir une référence incontestable. En ce qui me concerne Street Fighter II a directement contribué au réveil d’une passion et, aujourd’hui encore, je m’autorise une partie occasionnelle avec un plaisir intact. En revanche j’ai malgré moi fait l’impasse, du moins en partie, sur les Alphas, les Cross-over, ou encore le Third Strike. Vous vous en foutez ? Logique. Néanmoins le contexte est placé afin que mon attente envers ce quatrième opus soit limpide : faux pas interdit !
L’expérience s’ouvre sur une introduction dans un style atypique et accrocheur, malheureusement accompagné d’une musique pop Japonaise plutôt irritante. Manque de bol cette même piste expose les menus, et j’en viens directement au point le plus décevant : la bande son. Pas mauvaises en soi les compositions restent assez moyennes et les remix des mélodies cultes trop rares. Dommage car ces thèmes fétiches entretiennent une nostalgie immuable et auraient largement renforcés l’ambiance.

On retrouve un gameplay 2D à travers une réalisation plus actuelle et conduite par un cell shading de qualité. Les effets explosent la rétine tout en insistant sur l’aspect cartoon. D’ailleurs des zooms accompagnent les attaques spéciales pour un rendu très impressionnant. Une esthétique colorée et agréable même si techniquement la claque n’est pas ultime. Petit bémol au niveau des arènes qui, à l’image des musiques, ne dégagent que rarement le charme nécessaire. Certaines sont réussies mais la plupart restent quelconques et sans âme. Même constat pour les nouveaux combattants, au charisme assez douteux.
Arrêtons les préliminaires car de foute façon le gameplay décidera à lui seul de sa réussite. Lorsque l’on parcourt les modes proposés on ne remarque rien d’original et l’on se dirige logiquement vers l’arcade. L’habitué prendra ses marques de suite : les persos répondent bien, l’animation est excellente, suffisamment nerveuse, fluide, et les combos sortent sans difficulté. Deux jauges spéciales se remplissent moyennant les coups reçus et donnés, quant à l’attaque Focus elle s’invite également avec une charge pouvant encaisser un coup avant de contrer l’adversaire. Bref des explications sommaires qui prendront leur sens une fois le pad en main, retenez que le gameplay trouve un équilibre parfait entre complexité et accessibilité. Beaucoup ont critiqué la difficulté du soft, mais ne vous laissez pas déstabiliser par les premières parties car après quelques heures d’entrainement finir le mode arcade sera aisé dans la plupart des niveaux.

Contrairement au dernier SoulCalibur, plutôt décevant en ligne, Street Fighter IV propose un système exemplaire. Les serveurs répondent bien et trouver un adversaire s’avère très simple, l'idéal étant le mode arcade avec l’option « défis » activée ou les matchs entre amis qui s'enchaînent sans temps morts. De nombreux challenges sont aussi présents et serviront partiellement de tutoriaux. Les heures de jeu filent à toute allure tant la maîtrise des persos et les parties en ligne deviennent une véritable obsession. Il m’aura fallu faire un tour dans les options et loucher sur le compteur, affichant 40h en une semaine, pour comprendre que mon cache-pouce créé à l’occasion d’une ampoule était justifié. Car si le pad PS3 reste très jouable un stick arcade s’imposera pour les plus fortunés d’entre vous.
Street Fighter IV est sans conteste une réussite et détrône Soulcalibur IV comme jeu de baston current-gen attitré lors des soirées entre potes. L’étincelle se ravive mais on reste loin de l’engouement engendré par son ancêtre deuxième du nom, un objectif désormais inaccessible. Capcom renouvelle toutefois sa licence de fort belle manière à travers un soft équilibré et jouissif. Challenge relevé, désastre évité, cette formulation ringarde servira de verdict final. Maintenant rendez-vous sur les serveurs !

