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Alors que Resident Evil 5 est sorti depuis quelques temps déjà, j’ai décidé de revenir sur l’avant-dernier opus en date. Nous sommes en 2005 et une Game Cube en fin de vie accueille le nouveau né de cette saga culte. Puisque nous évoquons le contexte il faut souligner que la polémique autour de Resident Evil 4 bat son plein, l’incertitude régnant quant à l’orientation choisie par les développeurs. Orientation depuis confirmée avec le dernier volet.
Ainsi on retrouve notre Léon international mandaté en Europe afin de ramener la fille du président honteusement kidnappée. Un synopsis assez banal nous menant en plein cœur d’une Espagne macabre à souhait. Il faut avouer que le scénario n’est pas l'atout majeur du jeu, mais rassurez-vous la trame reste néanmoins acceptable et s’inscrit dans une moyenne suffisante pour ne pas freiner la progression. Car en plus d’une mise en scène géniale on nous propose des cinématiques judicieuses et interactives. Celles-ci peuvent imposer à tout moment des actions contextuelles, allant d’une simple pression sur A pour esquiver un rocher ou toute une séquence réflexes pour achever un boss difficile. Mais ce n’est pas le seul élément novateur puisque si l’on conserve l’éternel système d’inventaire et les énigmes douteuses, l’aventure ne se déroule plus en vue de dessus avec des plans fixes comme le veut la tradition. La caméra se place désormais dans le dos du personnage, offrant une immersion incroyable et surtout un système de visée très performant. Procédé certes largement exploité par les consoles actuelles, mais Resident Evil 4 fut bien l’un des précurseur du TPS. On retrouve ici un compromis parfait entre des phases de shoot abondantes et l’aspect « survival », le tout sans corrompre l’identité de la série. Car ce volet fait la part belle à l’action, et le bestiaire, qui à ce propos offre un renouveau appréciable, sera acteur de bains de sang réguliers.

Graphiquement l’équation est simple. Comme ses prédécesseurs mais dans un style différent Resident Evil 4 se pare d’une esthétique merveilleuse et devient l’un des plus beaux jeux de la console. En effet la réalisation se sublime à travers des textures impressionnantes, des décors fantastiques, et des effets admirables. Une 3D vraiment très propre à laquelle s’ajoute une animation exceptionnelle : simplement bluffant.
Beaucoup craignaient que Resident Evil 4 dénature la série, et si les appréciations varieront il faut avouer que Capcom nous offre ici une ambiance très travaillée. En schématisant le jeu se découpe en 3 grosses parties. La première sera l’occasion de traverser un village vétuste investi d’habitants assez dérangés, la seconde un château majestueux, et la dernière un environnement urbain déjà plus classique. Mais qu’importe la zone puisque l’ambiance s’avère grandiose du début à la fin, souvent oppressante et suscitant un émerveillement perpétuel entretenu par un level design exemplaire. Pourtant fan des anciens opus j’ai totalement adhéré à ce changement d’atmosphère, plus malsain qu’à l’habitue tel un Silent Hill par exemple. L’ambiance sonore y est pour beaucoup, s’adaptant idéalement à la situation et sachant faire place à de longs silences oppressants. Ajoutez un doublage réussi afin d'obtenir une bande son irréprochable.


Pour finir sachez que le jeu ne se termine pas en deux après-midi comme le veut la coutume avec les Survivals-Horror, comptez entre 15 et 20 heures avant d’en voir le bout. Une durée de vie des plus honorable donc, d’autant que divers bonus et modes sont à débloquer.
Vous aurez compris qu’il m’est bien difficile de trouver une défaillance pouvant conforter la crédibilité de mon appréciation. Resident Evil 4 se place sans conteste comme l’un des jeux les plus marquants de sa génération, son portage sur PS2 puis sur Wii n’est d’ailleurs pas anodin. Réussite ne plaidant pas en faveur de Resident Evil 5 qui a aujourd’hui bien du mal à soutenir la comparaison… Ceci est un autre débat et Capcom nous offre ici un véritable chef d’œuvre au gameplay génial tourné avant tout vers l’action, en résulte un plaisir de jeu décuplé qui se savoure différemment.
(Ne te sens pas forcément visé par ce qui suit) Si pour certains joueurs la suppression de l'angoisse des Resident Evil est synonyme d'amélioration d'atmosphère c'est qu'ils n'ont jamais réellement apprécié l'essence même de cette série et à mes yeux ils n'ont aucune légitimité à remettre en cause les jugements des fans qui restent attachés à cette essence. Je reste perplexe face à ces joueurs qui, d'un côté, traitent de "conservateurs" les fans de la première heure et qui ,de l'autre côté, défendent la non-évolution de RE5 en prétextant la conservation des bases/défauts de la série : mêmes animations et mêmes bruitages qu'il y a 4 ans, même jouabilité qu'il y a 14 ans (impossibilité de tirer en marchant)... ça ne leur posent aucun problème mais allez leur dire que Resident Evil est censé être un Survival Horror et là ils vous traiteront de "pleureuses".
Pour en revenir à l'article, le système "novateur des QTE" était pourtant présent dans Resident Evil 3 notamment lors des rencontres avec le némésis et lors des corps à corps pour éviter les attaques ennemies, seulement à l'époque le nom "QTE" n'était pas encore utilisé. "L’éternel système d’inventaire" n'a pas été entièrement conservé avec la disparition des coffres qui était un élément de gameplay important et qui a réduit la difficulté de RE4.
"j’ai totalement adhéré à ce changement d’atmosphère trouvant un compromis parfait entre l’inédit et le familier sans corrompre l’identité de la série." Même avec des ennemis armés de mitrailleuse ?
"Pour finir sachez que le jeu ne se termine pas en deux après-midi comme le veut la coutume avec les Survivals-Horror, comptez entre 15 et 20h avant d’en voir le bout." Néanmoins RE4 est l'un des Resident Evil qui se termine le plus rapidement la première fois à cause de son manque d'énigmes et de sa difficulté amoindrie. Puis on trouve aussi des speedruns de 2H pour Resident Evil 4 donc bon...