ATTENTION : SPOILER INTEGRAL POUR LES IGNORANTS DE LA SAGA !!!
SYNOPSIS
L'histoire de Metal Gear se déroule sur pas moins d'une centaine d'années : des origines du groupement appelé "Les Philosophes" au dénouement de MGS4 en 2014, c'est en effet un siècle entier qui s'écoule, avec son nombre incalculable d'évènements marquants et de rebondissements. Chaque épisode de la série relate un moment clé de cette épopée et s'imbrique intimement dans la continuité des précédents tout en annonçant ceux à venir. Et ce n'est ainsi qu'en tentant d'embrasser l'intrigue dans sa totalité que l'ont peut espérer en comprendre le sens.
I - LE TEMPS DES IDEAUX
Point d’origine de toute la saga, la création des Philosophes eut vraisemblablement lieu au début du 20ème siècle.
Il s’agissait d’une organisation comprenant quelques éminentes personnalités des trois puissances qui allaient dominer le siècle : les Etats-Unis, la Russie et la Chine.
Ensemble, elles réunirent une fantastique somme d’argent, l’Héritage des Philosophes, un fonds pratiquement inépuisable, mis au service d’un idéal de maintien de la paix.
Ceci dit, avec le temps et la mort des membres originaires, la raison d’être de ce comité se perdit petit à petit et ne passa pas à la postérité.
Dans la confusion consécutive à la deuxième guerre mondiale, c’est finalement l’URSS qui récupéra l’Héritage, et plus précisément le colonel Volgin.
L’essentiel du scénario de Metal Gear Solid 3 (le premier épisode dans la chronologie de la saga) narre d’ailleurs le combat des trois pays qui avaient constitué l’Héritage pour mettre la main dessus.
Sortis de la deuxième guerre mondiale comme les deux superpuissances incontestables, les Etats-Unis et l’URSS connaissent dans les quarante années suivantes une étrange période de leur histoire dans laquelle ils ne s’affrontent que passivement ou indirectement.
Mutuellement neutralisés par leur force de frappe nucléaire démesurée, les deux pays luttent sur des terrains alternatifs pour prendre le dessus : la recherche scientifique, la conquête de l’espace, la propagation de leur doctrine respective (capitalisme et socialisme), l’installation de bases aux abords des territoires adverses...
Dans les moments de tension extrême, les deux puissances sont aux portes du déclenchement d’une guerre colossale.
C’est dans ce contexte de menace omniprésente d’une guerre d’une violence sans précédent que commence l’aventure de Metal Gear Solid 3.
Un agent (Naked Snake) est envoyé par les services secrets américains en territoire soviétique pour rapatrier un scientifique (Sokolov) sur le point de finaliser une nouvelle arme de guerre dévastatrice, susceptible de faire basculer l’équilibre qui maintient le monde dans une sécurité relative.
Pour mener à bien sa mission, Naked Snake est soutenu à distance par une équipe constituée de Major Zero, d’une conseillère médicale, Para-Medic, d’un expert en technologie et en renseignement, Sigint, ainsi que de celle qui a été son mentor et qui force l’admiration du monde entier, The Boss.
Maître dans l’art du camouflage et de la survie, Naked Snake parvient à s’immiscer dans la base ennemie et à enlever Sokolov.
Sur le chemin du retour, il croise The Boss, qui contre toute attente est passée dans le camp adverse en s’associant au colonel Volgin.
Ce dernier compte renverser le régime soviétique de Khrouchtchev avec le soutien de Brejnev : l’intention ultime de Volgin n’est autre que de permettre à l’URSS de remporter la guerre froide en se servant de l’arme conçue par Sokolov.
Disposant de l’Héritage des Philosophes, Volgin s’est entouré d’Ocelot, un jeune prodige de l’armée russe, mais surtout de The Boss qui lui a offert comme cadeau d’arrivée et gage de confiance deux têtes nucléaires portatives.
Dans un combat inégal, The Boss blesse grièvement Naked Snake et le laisse pour mort. Volgin et ses alliés repartent alors avec Sokolov afin de le forcer à terminer son invention, le Shagohod.
Agonisant, Naked Snake assiste à l’explosion du centre de recherche : Volgin s’est servi d’une des deux têtes nucléaires.
L’heure est alors au bilan. Naked Snake est en convalescence à l’hôpital pendant que le président des Etats-Unis reçoit un appel de Khrouchtchev.
L’explosion du centre ayant été causée par une ogive d’origine américaine, il exige que les Etats-Unis prouvent leur innocence et, de surcroît, éliminent Volgin, son ennemi juré au sein même de l’URSS.
Major Zero et Naked Snake obtiennent ainsi une chance de se racheter, et par la même occasion d’éviter une crise mondiale majeure.
L’objectif de leur mission consiste à récupérer Sokolov tout en élimimant le Shagohod et la responsable apparente de la situation : The Boss.
Naked Snake est donc renvoyé en territoire soviétique, où il pourra compter sur l’aide de deux espions locaux, Adam et Eva.
A son arrivée, il ne répère qu’Eva - aucune trace d’Adam. Taupe infiltrée dans l’entourage direct de Volgin, elle lui apprend où Sokolov est détenu.
Une fois sur place, Naked Snake entreprend de faire exploser les réservoirs de fioul proches du Shagohod afin de détruire cette arme.
Mais ce n’est finalement qu’au terme d’une course folle à moto que Snake et Eva parviennent à se défaire du colonel Volgin et du Shagohod.
Une dernière tache attend alors Naked Snake : pour accomplir sa mission, il doit vaincre son mentor, sa mère spirituelle, The Boss.
Celle-ci passe en revue sa vie et les nombreux sacrifices qu’elle a dû faire pour sa patrie en tant que soldat. Naked Snake se bat cette fois sans retenue et le duel tourne à sa faveur : la guerrière déchue lui remet le microfilm contenant les codes d’accès à l’Héritage des Philosophes avant de périr.
Il s’échappe ensuite à bord de l’hydravion en compagnie d’Eva. Celle-ci s’empare du microfilm pendant son sommeil et lui apprend qu’elle travaillait en fait pour le compte de la Chine : elle sa battait pour que son pays ait sa part de l’Héritage des Philosophes.
Les dernières minutes du jeu donnent des réponses a bien des énigmes. On y apprend que la trahison de The Boss n’était en fait qu’une immense tromperie destinée à lui permettre de s’approcher de Volgin et à récupérer l’Héritage des Philosophes.
Son ultime mission consistait à se couvrir de honte et à périr des mains mêmes de son apprenti pour que les soviétiques croient au stratagème.
Pour avoir tué The Boss, Naked Snake obtient le rang de légende vivante, Big Boss, et va se voir confier le commandement de l’unité FOXHOUND.
Eva n’était pas la seule à mener un triple jeu (auprès de Volgin, de Naked Snake et de la Chine), Ocelot en faisait tout autant : contrairement aux apparences, il agissait pour le compte des Etats-Unis au détriment de la faction de Khrouchtchev et de celle de Brejnev.
Le microfilm qu’il a laissé à Eva n’était qu’un faux, ce qui signifie que ce sont les Américains qui vont profiter de l’original.
L’histoire de Metal Gear Solid 3 est donc celle d’un gigantesque coup monté par les Américains pour remettre la main sur l’Héritage des Philosophes que Volgin s’était approprié.
The Boss prétend ainsi changer de camp afin d’approcher Volgin et lui apporte Sokolov ainsi que deux têtes nucléaires en gage de sa bonne foi.
Le fait que Volgin se serve d’une des ses bombes pour annihiler le centre de recherche de Sokolov oblige les Etats-Unis à renvoyer Naked Snake sur place.
Ocelot, agent triple des Américains (et accessoirement fils naturel de The Boss), est le contact que Naked Snake doit retrouver (Adam), mais il ne dévoile pas son jeu et laisse une espionne chinoise se faire passer pour la seconde taupe américaine (Eva).
Cette dernière, infiltrée dans l’entourage de Volgin, aide Naked Snake dans le but de s’emparer de l’Héritage des Philosophes et d’en faire bénéficier son pays (la Chine).
Volgin comptait sur la défection de The Boss pour récupérer Sokolov et le Shagohod, et ainsi avoir les atouts en mains pour renverser Khrouchtchev à la tête de l’URSS.
Il s’est malheureusement pour lui entouré exclusivement d’ennemis : The Boss et Ocelot sont à la solde des Etats-Unis, et Eva de la Chine ; Sokolov préférerait quant à lui mourir que voir son arme dans les mains du colonel Volgin.
Tout au long de l’intrigue, The Boss et son fils Ocelot laissent chacun les évènements se dérouler, parfaitement conscients du rôle de chaque protagoniste.
The Boss «protège» ainsi Naked Snake, car c’est lui qu’elle a désigné pour prendre sa succession. Ocelot veille de son côté à ce que le Shagohod et Volgin soient éliminés tout en récupérant l’Héritage des Philosophes.
Il satisfait ainsi les exigences de Khrouchtchev (Volgin est mort), celles de Brejnev (Khrouchtchev sort affaibli de la crise à l’intérieur de l’URSS), et surtout celles des Etats-Unis (qui récupèrent l’Héritage des Philosophes et sortent «lavés» de la crise).
The Boss est sans doute celle qui savait le mieux ce que lui réservait cette affaire. Elle a choisi et accepté par pur patriotisme de mourir pour son pays en se faisant passer pour une traîtresse aux yeux du monde entier.
Naked Snake comprend son geste et l’étendue de son sacrifice à la fin de l’aventure. Sa désillusion est d’autant plus grande qu’il est élevé au rang de Big Boss par ses supérieurs, reprenant le rôle qui s’avéra fatal à celle qu’il chérissait plus que tout.
Mais tel est le prix de l’idéal de The Boss, tel est le coût de son engagement. Elle est prête à mourir pour la voie qu’elle a choisi en toute liberté, voie qui est sa liberté au sens le plus actif du terme : l’amour et la loyauté envers son pays, le patriotisme.
Et c’est précisément cet idéal qui va conduire à la naissance des fameux «Patriotes».
II - LE TEMPS DE LA PERVERSION
Les hommes meurent, les idées restent. Ainsi les héritiers spirituels de The Boss, Major Zero et Big Boss (le nouveau nom de Naked Snake), eurent-ils à coeur de reprendre le flambeau de ses idéaux, à commencer par la protection des Etats-Unis.
Pour se donner les moyens d’accomplir leur tâche, Zero et Big Boss fondèrent au début des années 70 un groupement avec Ocelot qui leur amena l’Héritage des Philosophes, ainsi qu’Eva, Sigint (plus tard connu en tant que Donald Anderson) et Para-Medic (alias Dr. Clark) : ils forment à eux six les membres d’origine des «Patriotes».
Pour assurer la suprématie des Etats-Unis comme l’avait fait The Boss, les Patriotes ne virent qu’une solution radicale : imposer leur modèle politique, économique et social au monde entier.
Leur patriotisme consistait à uniformiser les autres pays à l’image du leur, ce qui empêcherait de facto toute possibilité d’opposition ou de menace extérieure.
Ce faisant, ils ne réalisèrent pas qu’ils s’apprêtaient en fait à trahir l’idéal de celle-là même qui les avaient initialement inspirés : The Boss.
Car là où elle avait pour valeurs fondamentales l’engagement et la liberté à tout prix, même celui du sacrifice, les Patriotes leur supplantèrent l’uniformisation et le contrôle des consciences.
Du souci des moyens ne resta que le culte de la fin ; de l’idéal d’origine ne resta qu’une obsession pervertie.
Ainsi les Patriotes mirent-ils à profit les sommes faramineuses de l’Héritage des Philosophes pour étendre leur emprise, en rendant toujours plus d’organisations et d’institutions dépendantes de leurs investissements : Etats, multinationales, banques, fondations...
Ils eurent pour cela besoin d’un symbole susceptible de rallier les opinions, d’un homme fédérateur, d’une véritable icône seule à même d’exercer une influence sur les esprits du monde entier.
Aussi se tournèrent-ils naturellement vers Big Boss, lui qui venait d’éviter une troisième Guerre Mondiale. A force de déformations, d’exagérations, et même de mensonge, les Patriotes, au premier chef desquels Zero, l’élèvèrent rapidement au rang d’idole, popularisant ses histoires auprès des masses et ralliant les riches à leur cause par conservatisme.
Le stratagème fonctionna, mais Big Boss finit par se retrouver prisonnier de son rôle et de cette course effrénée au pouvoir.
A force de jouer les dupes, il se sentit dupé lui-même et eut l’impression que Zero, le chef des Patriotes, exploitait son image en trahissant le testament de The Boss.
Voyant bien que Big Boss commençait à lui échapper, Zero eut l’idée de le remplacer par une nouvelle icône qui resterait, elle, sous son contrôle.
Vu qu’il ne pouvait s’agir que de la copie exacte de l’original pour qu’elle ait le même impact, Zero mit secrètement en oeuvre le projet «Les Enfants Terribles» : grâce aux connaissances du Dr. Clark (alias Para-Medic) et avec le concours d’Eva en guise de mère porteuse, il fit ainsi naître dans le plus grand secret trois clones de Big Boss : Solid Snake, Liquid Snake et Solidus Snake.
Quand Big Boss découvrit le pot aux roses, son sang ne fit qu’un tour. Il réalisa que Zero ne faisait au fond aucun cas des valeurs de The Boss et que sa soif de pouvoir et de contrôle au nom des Patriotes finirait par étouffer toute liberté dans le monde.
Alors vint l’heure de la rupture.
Big Boss prit le chemin strictement opposé à Zero. Là où le major ne rêvait que de contrôle des consciences et de maîtrise des informations, lui commença à avoir pour obsession la liberté, mais une liberté totale, anarchique, effrénée : l’absence totale de contraintes et de règles, un champ de bataille permanent et ouvert où les hommes pourraient laisser libre cours à leurs impulsions et à leurs désirs.
Zero voulait l’ordre total, Big Boss le chaos total, comme si tous les deux se trouvaient aux deux extrêmes d’une même échelle, véritables frères ennemis, tous deux descendant d’une même «mère» (The Boss), mais incapables de s’ouvrir au sens de son existence.
Ainsi Big Boss quitta les Patriotes et disparut dans la nature pendant plusieurs années. Zero profita de ce temps pour raffermir sa mainmise sur le pouvoir.
Big Boss revint sur le devant de la scène en débauchant les membres de l’unité FOXHOUND (qui, de groupe de forces spéciales, devint ainsi une cellule terroriste) et en tentant deux coups d’état successifs avec l’aide de Frank Jaeger (alias Gray Fox) : à Outer Heaven d’abord, à ZanzibarLand ensuite.
Dans les deux cas, il fut arrêté par Solid Snake, son propre fils, ou plutôt clone (ces deux crises sont relatées dans les jeux Metal Gear et Metal Gear 2 : Solid Snake).
Solid Snake agissait sans le savoir pour le compte des Patriotes, autrement dit de Zero. Les Patriotes récupérèrent les corps de Big Boss et Gray Fox, laissés pour mort : ils décidèrent de maintenir le premier dans un état comateux perpétuel, le condamnant ainsi à errer à jamais entre la vie et la mort.
En revanche, ils reconstruisirent Gray Fox artificiellement par chirurgie expérimentale, donnant ainsi naissance au ninja cyborg.
De tout ce fiasco, de cette déroute vertigineuse par rapport à la noblesse de ses aspirations initiales, Zero, toujours à la tête des Patriotes, ne retira que du dédain et du dégoût pour l’humanité.
Désormais persuadé qu’il était impossible de faire confiance au genre humain, il renonça à transmettre son organisation à la génération suivante et préféra mettre au point progressivement un système d’intelligence artificielle capable à la fois de traiter le flot incessant d’informations et de prendre les décisions nécessaires à sa propre préservation.
L’idéal profondément humain de liberté et d’engagement personnel, celui de The Boss, déchut ainsi jusqu’à se pervetir totalement en une obsession maladive du contrôle et de l’ordre, une peur insurmontable de la nouveauté, une répétition continuelle du Même, de l’Uniforme.
Et naturellement, une si odieuse trahison du legs de The Boss ne manqua pas d’engendrer la plus profonde colère, la plus terrible des vengeances.
III - LE TEMPS DE LA VENGEANCE
La vengeance ne pouvait provenir que d’Ocelot et d’Eva, les deux seuls membres fondateurs des Patriotes restés sensibles au sens du sacrifice de The Boss.
Tous deux outrés de voir ce que Zero avait fait des Patriotes, ils devaient néanmoins faire face à un adversaire redoutable et omniprésent, une structure invisible et informe, désormais d’ampleur mondiale, avec des agents infiltrés aux quatre coins du monde et dans tous les domaines, autant politique que militaire ou économique.
Pour venir à bout de ce Léviathan, ils durent ainsi recourir à un complot aussi invraisemblable que monstrueux.
La première étape de leur opération punitive fut accomplie par Gray Fox. Grâce à l’intervention de Naomi Hunter (recrutée par Eva comme il apparaîtra plus tard), celui-ci s’échappa du laboratoire où les Patriotes l’avaient transformé en ninja cyborg et tua la responsable des modifications inhumaines qu’il avait subies : le Dr. Clark (mieux connue en tant que Para-Medic et co-fondatrice des Patriotes).
Ceci dit, le véritable début de leur plan machiavélique date de l’année 2005 et est relaté dans le jeu Metal Gear Solid.
A cette époque, des terroristes s’emparent d’une base secrète cachée au fin fond de l’Alaska et abritant une arme nucléaire d’un nouveau genre : Metal Gear REX.
Pour répondre à la crise, le Secrétaire d’Etat à la Défense des Etats-Unis mobilise Roy Campbell (l’ancien commandant de FOXHOUND avant que l’unité ne sombre dans le terrorisme), ainsi que Solid Snake.
En apparence, Snake déjoue ainsi les plans des terroristes menés par son propre jumeau, Liquid Snake. Mais en réalité, les évènements qui se déroulent dans Metal Gear Solid ne sont, à l’instar de ceux de MGS3, qu’une succession de tromperies en cascade : toute l’opération de Shadow Moses est organisée du début à la fin par le président des Etats-Unis, George Sears (Solidus Snake), qui est sans le savoir sous l’étroite surveillance des Patriotes, qui sont eux-mêmes trompés par Ocelot.
Le plan de Solidus consiste à s’approprier les données de test de Metal Gear REX dont il a ordonné en secret le développement.
A cette fin, il charge Ocelot de les récupérer, sans se douter que c’est un agent triple.
Ocelot met Liquid au courant de l’existence de Metal Gear REX et l’encourage à monter son opération terroriste à Shadow Moses.
Pour s’emparer du robot, Liquid a besoin de codes d’accès détenus par deux responsables du projet REX : Donald Anderson (qui n’est autre que Sigint) et Kenneth Baker.
Anderson résistant à son interrogatoire, Liquid demande à Ocelot de le torturer pour obtenir le code. Quand Anderson reconnaît Ocelot (vu qu’ils sont tous deux co-fondateurs des Patriotes), Ocelot se voit contraint de le tuer et de maquiller sa mort en accident.
Liquid espère alors obtenir le code de Snake et demande à un de ses hommes de prendre l’apparence d’Anderson.
Snake se laisse duper, mais il ne connaît pas pour autant le code que veulent les terroristes. Comme Snake est porteur du virus FOXDIE que lui a injecté Naomi Hunter en début de mission, virus programmé pour cibler et tuer tous les protagonistes de la crise de Shadow Moses, il contamine l’imposteur déguisé en Anderson, qui meurt instantanément.
Il ne reste à Liquid qu’une solution pour armer les têtes nucléaires et activer Metal Gear REX : utiliser des clefs de sécurité.
Ces dernières étant entre les mains d’une soldate dissidente (Meryl Silverburgh, la fille de Campbell), Liquid laisse Snake s’occuper de cette tâche, en lui faisant croire qu’il pourra ainsi désactiver la procédure d’armement.
Sur son chemin, Snake affronte Ocelot, dont le bras est emporté par Gray Fox, l’ancien jouet et cobaye des Patriotes en quête de rédemption.
Snake hérite à cette occasion du disque des données de Metal Gear REX, disque que lui reprendra cependant peu après Ocelot.
Il fait également la connaissance de Hal Emmerich, ou Otacon, créateur involontaire de Metal Gear REX, qui décide de s’allier à lui.
Une fois les clefs activées, Liquid s’empare de Metal Gear REX et ne doit son échec qu’à la ténacité de Snake et à l’intervention inattendue de Gray Fox.
Liquid, sur le point d’éliminer Snake et Meryl, succombe enfin, frappé au moment crucial par le virus FOXDIE.
Meryl et Otacon ne faisant pas partie du programme inclus dans le virus, et Snake semblant échapper à ses effets (en réalité parce qu’il en est le vecteur), tous trois s’en tirent sains et saufs.
Cependant, l’affaire entraîne la révélation au grand public du développement de Metal Gear REX, une nouvelle arme nucléaire, à la veille de la signature d’accords de désarmement.
Les Patriotes jugeront alors bon de faire remplacer le président George Sears (Solidus) par un nouveau pantin.
Solidus, le troisième enfant caché du projet «Les Enfants Terribles», a toutefois eu ce qu’il voulait : les données de Metal Gear REX apparaissant sur le disque d’Ocelot.
Deux petites années s’écoulent entre les évènements de Shadow Moses et ceux de Metal Gear Solid 2. Pendant cette période, Solidus se cache des Patriotes et prépare sa vengeance contre eux.
Snake et Otacon se retrouvent quant à eux pour former Philantropy, une organisation non gouvernementale pacifique anti-Metal Gear.
En 2007, les deux acolytes apprennent qu’un bateau des Marines transportant un nouveau modèle de Metal Gear amphibie (le Metal Gear RAY) doit passer aux abords de New York.
Snake s’infiltre incognito à bord et prend quelques clichés du robot. Il a à peine le temps de transmettre les photos à Otacon qu’Ocelot se manifeste : il fait rapidement exploser des charges de Semtex afin de faire couler l’embarcation, puis est pris d’une violente convulsion provenant de son bras, celui-là même qui a été coupé par Gray Fox lors de la crise de Shadow Moses.
Le bras greffé (provenant de Liquid) semble doué de sa propre vie et donne l’impression de prendre le dessus sur la personnalité d’Ocelot : Ocelot parle avec la voix et les manières de Liquid, comme s’il était possédé.
Le Russe reprend toutefois ses esprits, monte dans le robot et s’enfuit avec.
L’histoire reprend deux ans plus tard, en 2009, approximativement à l’endroit où a eu lieu le naufrage.
Et à l’instar de ce qui s’est passé précédemment, tous les évènements de Metal Gear Solid 2 entrent dans le cadre d’un vaste programme minutieusement conçu par les Patriotes (Patriotes qui sont encore une fois bernés par Ocelot).
Il s’agit en réalité d’une grande simulation en conditions réelles destinéees à recréer le contexte de la crise de Shadow Moses, une situation censée pousser son principal protagoniste (en l’occurence Raiden, le cobaye des Patriotes) dans ses derniers retranchements.
Ce plan S3 («Simulation pour la Santé mentale de la Société») doit permettre aux Patriotes d’explorer les méandres de la psyché humaine pour mieux la contrôler en filtrant et en sélectionnant adéquatement les informations surabondantes de l’ère numérique.
Prétextant que le tanker naufragé a perdu du pétrole, les Patriotes font construire un complexe de purification des eaux (la Grosse Carcasse), qui abrite en réalité le futur Arsenal Gear.
Cette forteresse mobile doit bénéficier à terme d’un système d’intelligence artificielle sans précédent : le GW. Conçu par Emma Emmerich (le demi-soeur d’Otacon), celui-ci a pour fonction, par un procédé de filtrage, de protéger l’humanité d’un excès d’informations auquel les hommes seraient incapables de faire face.
Solidus et ses hommes prennent le complexe d’assaut, projetant de s’emparer d’Arsenal et ainsi d’avoir un moyen de contrecarrer les plans des Patriotes.
Ce facteur a naturellement été pris en considération par les Patriotes : ils envoient justement Raiden pour arrêter Solidus, observant à chaque instant les réactions et l’obéissance de leur cobaye.
Raiden est ainsi confronté aux pires difficultés (désamorçage de bombes, combat contre des forcenés, doute sur l’honnêteté de ses supérieurs, irruptions affectives de sa compagne au beau milieu de la mission...).
Pratiquement tous les acteurs de la crise sont manipulés à leur insu par les Patriotes : Olga Gurlukovich, une soldate russe qui obéit aveuglement à leurs ordres dans l’espoir de récupérer sa fille kidnappée (Sunny) ; Solidus et ses hommes qui jouent malgré eux-mêmes le rôle des terroristes...
Seuls Ocelot et Solid Snake semblent échapper à la manoeuvre des Patriotes, tout simplement parce que le premier se joue d’eux en secret et que le second cherche un sens à sa propre vie, sans s’appuyer sur les valeurs que contrôlent étroitement les Patriotes.
Et c’est précisément grâce à eux deux que le plan des Patriotes ne se déroule pas comme prévu : un ver informatique mis au point par Emma attaque le GW et le détruit au moins partiellement.
Au terme de l’incident de la Grosse Carcasse, tous les protagonistes sont morts, à l’exception de Raiden (le cobaye des Patriotes), de Snake et Otacon, sortes d’électrons libres qui ne faisaient pas partie de la simulation, et enfin d’Ocelot, l’éternel agent triple qui attend son heure pour frapper.
Dans la dernière bataille du jeu, Raiden achève Solidus et ce faisant obéit à l’ultime ordre des Patriotes, alors même qu’ils viennent de lui apprendre toute la vérité sur leur pouvoir de contrôle.
Ecrasé par le poids de leurs révélations et par sa soumission à eux, Raiden relève la tête quand il entend Snake lui dire exactement l’inverse : qu’il est libre de s’engager dans la voie qu’il préfère, et que son humanité vient précisément de la sincérité de son engagement, ce qui n’est pas sans rappeler le message de The Boss ; ce même message qui motive la vengeance d’Ocelot et d’Eva depuis le début, et qui explique peut-être pourquoi Ocelot ne s’en prend à aucun moment à Snake durant MGS2, comme si tous les deux se battaient pour la même cause.
Au final, Ocelot sort gagnant des deux crises (celles de Shadow Moses et de la Grosse Carcasse) : tout porte les Patriotes à penser que c’est Solidus qui était à l’origine des troubles, et personne n’a percé le jeu d’Ocelot.
De Solidus ne reste qu’une dépouille, qui, comme celle de Big Boss, a encore un rôle important à jouer. D’Ocelot, les Patriotes ne craignent que les irruptions de personnalité de Liquid, sans savoir que celles-ci sont en fait délibérées et lui servent à cacher ses véritables motifs : Ocelot et Eva ont déjà obtenu la mort de deux des fondateurs des Patriotes (Sigint et Para-Medic), et mis en place les bases de celle du dernier, Major Zero, ce qui leur ouvrira les portes de la rédemption.
IV - LE TEMPS DE LA REDEMPTION
De Naomi qui ne se pardonne pas ses funestes inventions (à commencer par le virus FOXDIE), à Ocelot et Eva qui veulent mettre un terme à la perversion des Patriotes, en passant par Raiden qui est hanté par son enfance de soldat meurtrier, pratiquement tous les protagonistes de la saga ont un poids sur les épaules, une faute à racheter, un compte à régler... bref, quelque chose qui, pour chacun, est à la naissance d’une tragédie et les pousse inéluctablement vers leur propre fin, au double sens du terme.
Et c’est précisément dans Metal Gear Solid 4, en 2014, que tous ces liens vont pouvoir de dénouer, que toutes ces fins vont toucher à leur fin.
Après le naufrage d’Arsenal Gear sur Manhattan en 2009, l’opinion publique internationale est profondément choquée de découvrir l’ampleur des manoeuvres du gouvernement américain, et se met plus généralement à craindre les agissements des armées du monde entier.
Il apparaît alors plus sûr de confier une partie importante des responsabilités militaires à des sociétés privées (les SMP) dénuées de toute appartenance idéologique et offrant simplement leurs mercenaires à des clients, qu’il s’agisse d’Etats, de groupements rebelles ou même de factions terroristes.
Un mécanisme permet à la guerre de devenir progressivement une activité économique, un marché comme les autres : le système «Sons of the Patriots» (SOP).
Il s’agit d’un système sécurisé de contrôle du champ de bataille en temps réel. Tous les soldats et mercenaires font l’objets d’injections de nanomachines qui les identifient individuellement et qui influencent leur comportement.
Concrètement, les nanomachines agissent sur leur métabolisme en faisant secréter des hormones, des neurotransmetteurs et des stimulants qui améliorent leurs performances et les aident à mieux se maîtriser : elles peuvent ainsi mettre les soldats en état d’ivresse de combat lorsqu’ils tuent des adversaires (afin qu’ils n’aient ni appréhension, ni remords), ou au contraire inhiber leur production d’hormones dans un moment de tension afin qu’ils retrouvent instantanément leur sang-froid, le tout étant contrôlé à distance par une intelligence artificielle.
En pratique, ce système a d’autant plus de succès que les armées et SMP ont besoin de soldats efficaces, qui gèrent bien la douleur, les émotions et les prises de décisions.
Avec ce système, un combattant ne peut en outre utiliser une arme qu’à condition qu’il en soit le détenteur attitré.
A l’échelle individuelle, les guerriers de tous les bords se montrent au final plus efficaces, mais admis à tirer uniquement avec leur propre arme ; à l’échelle d’une armée, les nanomachines permettent aux responsables militaires de superviser le déroulement des batailles et rend la guerre beaucoup plus «sûre».
L’instauration de SOP a donc pour conséquence une diminution considérable des violations des droits de l’Homme et des actes de barbarie, facteur qui, insidieusement, favorise la naissance de nouveaux conflits, toujours plus «propres».
Cerise sur le gâteau, les SMP contribuent à mener des opérations militaires à moindre frais, car elles permettent aux gouvernements de ne plus entretenir de grande armée, si bien qu’en 2014, plus de la moitié des forces militaires sont assimilées à ces entreprises.
Parmi les nombreuses SMP, cinq dominent le marché, des multinationales aux pouvoirs colossaux qui ont toutes pour maison-mère «Outer Heaven», une société aux mains de Liquid Ocelot (Ocelot possédé par Liquid).
Après la fin de Metal Gear Solid 2, Snake et Otacon ont, pour leur part, réussi à retrouver la fille d’Olga Gurlukovich, Sunny, que les Patriotes avaient enlevée à la naissance.
Elle ne les quitte alors plus une seconde à bord de leur aéronef, le Nomad, les faisant bénéficier de son génie informatique.
C’est dans ce contexte que débutent les évènements de Metal Gear Solid 4 en 2014.
Campbell, l’ancien supérieur de Snake désormais à la retraite, lui demande de repartir en mission, mais cette fois en agissant pour son propre compte, sans le mandat d’une quelconque organisation : Liquid Ocelot serait sur le point de se servir des cinq SMP qu’il dirige pour prendre le pouvoir, et ce n’est qu’en l’éliminant que Snake pourra mettre un terme à sa mégalomanie.
Il se lance donc dans une chasse à l’homme au Moyen-Orient, lieu où Liquid Ocelot a été vu pour la dernière fois.
Snake y fait rapidement la rencontre de Drebin, un trafiquant d’armes «blanchies», autrement dit débarrassées de tout code d’identification et donc utilisables par n’importe qui.
Pour que Snake puisse se servir de ses armes, Drebin lui injecte des nanomachines suppressives qui annulent les effets de ses anciennes nanomachines.
Au cours de sa progression, Snake finit par entrer en contact avec ses informateurs désignés : la Rat Patrol Team 01, une section de forces spéciales chargée de surveiller et d’enquêter sur les SMP.
Il s’avère que le chef de l’unité est Meryl, dont Snake a fait la connaissance lors de la crise de Shadow Moses ; elle est accompagnée de trois hommes dont Johnny (dit Akiba), célèbre pour ses fresques gastro-intestinales dans les épisodes précédents de la série.
Meryl et son équipe ont pour mission d’évaluer le danger que pourrait poser une éventuelle insurrection de Liquid Ocelot.
Quand Snake retrouve Liquid Ocelot, tous les soldats environnants se mettent à perdre leurs moyens et à agoniser de souffrance.
Même Snake est victime du phénomène au bout d’un moment, au point qu’il n’arrive pas à mettre en joue son alter ego...
Il a tout de même le temps de reconnaître Naomi Hunter juste avant qu’elle et Liquid Ocelot ne s’éclipsent.
Snake revient à lui à bord du Nomad. Otacon lui apprend qu’il a justement reçu un e-mail de Naomi affirmant que Liquid Ocelot la retient captive en Amérique du Sud et la contraint à travailler sur le système SOP.
Snake se lance donc dans une mission d’infiltration dans le campement de Liquid Ocelot.
Lorsqu’il retrouve Naomi, elle lui dévoile que la crise à laquelle il a assisté au Moyen-Orient (au cours de laquelle les soldats se sont tous mis à agoniser et à perdre leurs moyens) n’était pas due à un dérèglement des nanomachines des soldats : Liquid Ocelot a simplement neutralisé leur action.
Et à l’instant précis où les soldats ont ainsi été libérés de l’influence des nanomachines, tous les affects qui avaient été refoulés en eux jusque-là grâce au système (le stress, la douleur, les remords, etc.) ont subitement refait surface et littéralement suffoqué leurs hôtes : car il est humainement impossible de surmonter en quelques instants des épreuves comme la mort, que des vétérans de guerre mettent tout une vie à «digérer».
En clair, ce que l’esprit des soldats nie sous l’effet des nanomachines s’accumule dans leur corps, comme une véritable mémoire charnelle qui doit tôt ou tard s’exprimer.
Au final, les soldats soumis au SOP deviennent des sortes de fantômes d’eux-mêmes, détruits de l’intérieur mais se battant mieux que jamais à la surface sous l’action des nanomachines qui gouvernent leur comportement.
Pour autant, Snake ne comprend pas pourquoi il a été affecté et a lui aussi eu un malaise au Moyen-Orient, alors qu’il n’est a priori pas sous l’emprise du système SOP.
Naomi lui propose justement d’effectuer quelques tests sur lui pour en avoir le coeur net, notamment un prélèvement sanguin (qui servira plus tard à Liquid Ocelot).
Naomi révèle alors à Snake des faits importants. Premièrement, son vieillissement accéléré n’est pas relié à FOXDIE, mais correspond à son développement naturel : le projet «Les Enfants Terribles» avait pour but de créer des répliques du meilleur soldat du monde, et ces répliques ne devaient en aucun cas pouvoir trahir ou tomber dans les mains ennemies ; on les a donc conçues de telle sorte qu’elles soient stériles et qu’elles meurent prématurément.
Selon Naomi, il reste donc à Snake à peine six mois à vivre. Deuxièmement, ce vieillissement provoque une mutation du virus FOXDIE qui circule toujours en lui.
Par conséquent, ce virus censé prendre pour cible uniquement certaines personnes spécifiquement désignées risque de se mettre à contaminer de façon totalement imprévisible quiconque respirera le même air que Snake.
Et cette épidémie pourrait avoir lieu dans les prochains mois. Troisièmement, Naomi découvre dans le corps de Snake une nouvelle souche du virus FOXDIE qui se multiplie rapidement.
Snake comprend alors la véritable nature du plan de Liquid Ocelot : ce dernier ne veut pas détruire le système «Sons of the Patriots», sans quoi sa propre armée s’effondrerait ; il cherche plutôt à en prendre le controle total et à le rebaptiser «Guns of the Patriots», ce qui le laisserait à la tête de la seule armée au monde en état de se battre.
Liquid Ocelot procède justement en Amérique du Sud à une seconde expérience semblable à celle effectuée au Moyen-Orient et qui aboutit au même résultat : les soldats subissent des symptômes similaires et agonisent.
Snake et Naomi profitent de la confusion pour s’échapper ensemble. Raiden, qui a couvert leurs arrières, parvient à les rejoindre in extremis : il perd un sang blanc, ce qui indique qu’il a fait l’objet d’une chirurgie cybernétique comparable à celle qu’avait connu Gray Fox en son temps.
Sa survie dépendant d’une dialyse, Raiden trouve la force de dire à Snake de l’amener à une certaine Big Mama en Europe de l’Est.
Au cours du voyage, Naomi fait la connaissance de Sunny et se prend visiblement d’affection pour elle.
Elle explique alors ce que signifient les deux tests effectués par Liquid Ocelot.
Pour prendre le contrôle du SOP, il faut disposer du code génétique de Big Boss ainsi que de ses données biométriques.
Liquid Ocelot a tenté l’expérience avec son propre ADN (au Moyen-Orient) puis celui de Snake (en Amérique du Sud) grâce à l’échantillon de sang prélevé par Naomi.
Les deux tests n’ont pas été concluants parce que Snake et Liquid ne sont pas de véritables clones de Big Boss : les modifications génétiques qu’ils ont subies (vieillissement prématuré, infertilité) les différencient de l’original et empêchent le processus d’identification lors de la tentative de prise de contrôle du SOP.
Seul Solidus était une réplique à l’identique de Big Boss. En revanche, si Liquid Ocelot arrive à mettre la main sur le corps de Big Boss, plus rien ne pourra l’empêcher de mener son projet à bien.
Car il aura alors son ADN, mais également ses données biométriques vu qu’il n’est pas mort, mais au contraire maintenu dans un état de coma artificiel prolongé.
Et c’est précisément Big Mama qui est censé détenir ce fameux corps.
A son arrivée en Europe de l’Est, Snake file un des membres de la Résistance locale et finit par pénétrer dans le repaire de Big Mama.
Il découvre qu’il s’agit en fait d’Eva, celle-là même dont Big Boss avait fait la connaissance cinquante ans plus tôt.
Elle lui dévoile que Liquid Ocelot cherche à éliminer Major Zero, car il le juge responsable de la dérive des Patriotes et ne supporte pas le carcan de contrôle total qu’ils essaient d’instaurer par l’intermédiaire de leur IA centrale (JD) et de leurs quatre IA satellites (GW, TJ, AL et TR, en référence aux quatre présidents des Etats-Unis représentés sur le Mont Rushmore : George Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln et Theodore Roosevelt).
Après l’arrêt de GW avec Arsenal Gear en 2009, les autres IA ont pris le relais et assurent le contrôle des flux d’informations de la société mondialisée : la politique, les finances, le droit, les valeurs, et aujourd’hui l’économie de guerre, rien ne leur échappe.
Tout est sous leur emprise, avec comme clef de voûte du système la vie en suspens de Big Boss. Mais contrairement à ce que les Patriotes croient, GW n’a pas été détruit par le ver d’Emma lors de la crise de la Grosse Carcasse : il a seulement été fragmenté, ce qui signifie que Liquid Ocelot pourrait profiter des données intactes de GW pour pirater le réseau en interne, le corps de Big Boss l’autorisant à franchir les barrières de sécurité.
Malgré tous les efforts de Snake et Eva, Liquid Ocelot réussit à s’emparer de la dépouille de Big Boss.
L’intervention de Meryl à la tête de forces écrasantes est l’occasion pour Liquid Ocelot de mettre son plan à exécution : il prend le contrôle du SOP et neutralise les armes et véhicules de ses adversaires (et au passage des mercenaires du monde entier), mais pas ceux de ses hommes.
Meryl et ses troupes se retrouvent ainsi complètement dénuées de tout moyen de riposter.
Dans cette débâcle, Liquid Ocelot s’en va tranquillement en laissant derrière lui un champ de cadavres.
Pour parvenir à ses fins, Liquid Ocelot n’a plus qu’à lancer une ogive nucléaire pour détruire JD. Mais comme il ne contrôle pour l’heure pas la totalité du système, il n’a pas encore accès aux armes de destruction massive.
Il compte par conséquent se servir à la place du canon à rampe du Metal Gear REX laissé à l’abandon à Shadow Moses : une fois JD détruit, l’IA centrale sera automatiquement rapatrié dans GW, et donc entre les mains de Liquid Ocelot.
http://www.room-of-angel.fr/Images/metalgear/mgs410.jpg
Arrivé à destination, Snake s’infiltre dans le site de Shadow Moses à peu près de la même manière qu’il l’a fait neuf ans auparavant.
Lorsqu’il retrouve enfin REX, il constate que son canon à rampe a effectivement été retiré.
Il ne reste donc qu’une solution à Snake : s’infiltrer sur l’arche des Patriotes dont s’est emparé Liquid Ocelot, à savoir un vaisseau de type Arsenal Gear qu’il a baptisé Outer Haven et à partir duquel il s’apprête à lancer son missile nucléaire.
Pour déjouer les plans de Liquid Ocelot, Snake devra détruire les serveurs centraux du Outer Haven.
Au terme d'un ultime parcours du combattant, Snake atteint la salle des serveurs et les infecte avec le virus développé à l’origine par Naomi et parachevé par Sunny.
Mais le virus ne se limite pas à GW et se propage à l’intégralité du système : il semble même effacer l’IA centrale, JD.
Un enregistrement de Naomi explique qu’elle a voulu détruire toutes les IA car les Patriotes comptaient étendre leur réseau de contrôle à tous les hommes, et pas uniquement aux soldats.
Au fond, Liquid Ocelot, qui surgit peu après, voulait exactement la même chose : libérer les hommes de l’emprise des Patriotes, de leurs contrôles d’identité, de la prison de leur monde rationnalisé.
Après un duel cathartique entre les deux frères, Liquid Ocelot succombe sous l’effet du nouveau virus FOXDIE dont Snake est le vecteur.
Les IA ont elles aussi rendu l’âme, mais Sunny avait secrètement modifié le virus de manière à ce qu’il ne s’attaque qu’au système de contrôle des Patriotes ; elle a donc délibérément laissé intacts tous les procédés de gestion des composants vitales de la société (l’alimentation en énergie, les transports, les communications, etc.).
Les Patriotes et leur principal fondateur, Major Zero, ne sont plus, leur rêve d’uniformisation totale de l’humain détruit, mais la civilisation va pouvoir perdurer...
RECONSTITUTION
Au final, toute l’histoire de Metal Gear Solid 4 n’est donc que la conclusion du vaste complot conçu par Ocelot et Eva (avec l’aide de Naomi) pour parachever leur vengeance sur les Patriotes et ce faisant s’ouvrir les portes de la rédemption.
Depuis le début, Ocelot - qui a réussi à prendre l’identité de Liquid à force d’autosuggestion afin que les Patriotes ne découvrent pas son jeu - a prévu chaque étape et chaque action de Snake.
Ocelot le laisse faire le travail à sa place, parce qu’il sait que les Patriotes se servent de Snake à son insu.
Les preuves attestant que Snake est agent malgré lui des Patriotes sont nombreuses : ils envoient par exemple Drebin avec pour instruction explicite d’assister Snake dans ses opérations ; ils sont aussi dérrière le groupe de Meryl, les «RAT PT 01», dont le nom est d’ailleurs un anagramme de «PATR1OT» ; de même, par l’intermédiaire de Drebin, ils injectent à Snake une nouvelle version de FOXDIE, ce qui fait de lui leur bras armé contre leurs ennemis ; les exemples illustrant ce fait sont légion.
En d’autres termes, Ocelot a compris que Snake était le seul à pouvoir détruire les Patriotes parce qu’ils le considèrent comme un de leurs agents et qu’ils ne se méfient donc pas de lui.
Ocelot sait que la seule manière de réussir consiste à infecter l’IA centrale des Partriotes (JD) avec un virus. Ceci dit, la manoeuvre ne peut fonctionner qu’à deux conditions : disposer d’un virus suffisamment bien programmé, et à parvenir à le diffuser dans les serveurs physiques qui abritent l’IA.
En ce qui concerne le virus, Naomi en a créé une ébauche, mais elle n’est pas en mesure de le terminer.
Ocelot consent à sa prétendue évasion à cet effet, et Naomi amène Sunny à finir le programme.
Naomi comprend à Shadow Moses que Sunny a terminé le virus quand elle lui fait passer le message «Je les ai bien cuits» : elle estime alors avoir accompli son devoir et s’autorise enfin à mourir.
Comme avec Vamp juste avant elle, l’air glacial d’Alaska qu’elle expire se met alors à générer de la fumée.
Tous deux étaient comme déjà morts, maintenus en vie artificiellement par leur nanomachines : Vamp en dépit de ses blessures, et Naomi en dépit d’un cancer.
En ce qui concerne la diffusion du virus, Ocelot a établi qu’il ne pourrait détruire l’IA des Patriotes qu’en se procurant le code génétique de Big Boss (ni celui de Liquid Ocelot ni celui de Snake n’ayant fonctionné au cours des deux tests au Moyen-Orient et en Amérique du Sud).
C’est chose faite lorsqu’il met la main dessus en Europe de l’Est, même s’il a en réalité utilisé le corps calciné de Solidus (son clone parfait), et non celui de Big Boss (comme le prouve le bandeau sur son oeil gauche, alors que Big Boss a l’oeil droit crevé).
Le reste de l’histoire n’est qu’une duperie dont Snake fait les frais. Ocelot, toujours sous l’apparence de Liquid Ocelot, n’a nullement l’intention de lancer un missile nucléaire avec le canon à rampe de REX : il ne compte pas non plus devenir Patriote contrairement à ce qu’il clame (toujours pour cacher ses vrais desseins aux Patriotes).
Il veut simplement en finir avec leur système de contrôle, avec son temps, et laisse Snake, leur propre agent, les mener à leur perte.
Cette perte s’amorce à Shadow Moses, site que Naomi a étudié pendant toutes ces années et sous lequel elle a découvert le vaisseau Outer Haven des Patriotes.
Liquid Ocelot attire donc Snake à Shadow Moses pour qu’il soit témoin du vol du canon à rampe et continue de croire à la supercherie.
Pour plus de vraisemblance, il dresse une foule d’obstacles sur sa route (ses soldats, les Gekko, les BB Corps, Vamp), sans pourtant jamais aller jusqu’à le tuer alors même qu’il en a de multiples occasions.
Enfin, Liquid Ocelot laisse Snake diffuser le virus sur le Outer Haven et ne se présente à lui qu’après coup, une fois son plan accompli.
C’est ainsi que celui qui passait depuis le début de l’histoire pour le «méchant», le tyran qui cherchait soi-disant à s’approprier le pouvoir par la force, apparaît comme le cerveau à l’origine de la destruction de la chape autoritaire des Patriotes qui pesait sur le monde.
De ce point de vue, Liquid (Ocelot) est autant un «gentil», un héros, que Snake. D’ailleurs, son programme «Guns of the Patriots» n’a-t-il pas pour effet d’empêcher tous les soldats du monde de se battre, ce qui fait de lui l’artisan principal de la paix et de la fin du système de l’économie de guerre ?
C’est par leurs efforts antagonistes mais pourtant conjoints que Snake et Ocelot ont concouru à mettre un terme au règne des Patriotes sur les esprits, règne de l’uniformisation et du moralisme unilatéral bien-pensant parfois caractéristique de la société occidentale moderne.
Ocelot confirme qu’il n’a fait que jouer le rôle de Liquid tout au long de l’histoire quand il dit : «Je suis le double de Liquid.», ce qui signifie bien qu’il n’est pas Liquid lui-même.
Le seul véritable électron libre dans l’histoire, celui que les Patriotes ont négligé à leurs dépens, c’est Sunny, une enfant sûrement trop jeune pour qu’on lui prête attention et qui a pourtant changé à elle seule le cours des choses.
Car c’est elle qui, à l’insu de tous et même des siens, a achevé le virus en le modifiant de manière à ce qu’il n’attaque que le système de contrôle des Patriotes et préserve donc le fonctionnement de toutes les infrastructures vitales pour l’Homme.
Sunny a toujours vu le monde à travers un prisme, une cage (Internet et le Nomad), autrement dit «de l’intérieur».
En offrant au monde une nouvelle chance, Sunny s’offre également une nouvelle vie, cette fois «à l’extérieur».
Au sens propre et sens figuré, c’est donc elle le véritable rayon de soleil de l’histoire, la petite graine qui augure de lendemains meilleurs.
Symbole de ce renouveau, le mariage de Meryl et Johnny marque de nombreuses réconciliations : celle de Meryl avec son père Campbell, d’abord ; celle de Raiden avec sa femme et son fils, avec sa vie ; celle de Snake avec son père, qu’il avait dû affronter deux fois dans le passé ; celle aussi de Big Boss avec le testament de The Boss qu’il a enfin compris.
Tel est le temps de la rédemption. Certains, comme Eva, Ocelot, Naomi et Big Boss (qui respire délibérément le virus FOXDIE exhalé par Snake), l’ont trouvée dans la mort, la leur mais surtout celle de l’idéal corrompu des Patriotes ; d’autres comme Otacon, Meryl et Campbell la trouvent dans la vie et dans le rachat de leurs erreurs passées.
Quant à Snake, il se voit pris entre les deux conceptions, à cheval entre la vie et la mort (condamné qu’il est à court terme en raison de son espérance de vie limitée), entre le passé et l’avenir, entre Snake et David.
Big Boss l’invite à vivre, à repartir du début, d’autant que le nouveau virus FOXDIE qu’il a en lui a supplanté l’ancien et repousse donc pour un temps la menace épidémique.
C’est bien dans le creux de cette déchirure que Snake s’apprête à finir ces jours, à l’orée des deux époques qui se succèdent et dont il est le lien en chair et en os...
Source : Guide officiel de Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots
MGS3 est l'épisode le plus intéressant pour ma part. Il est beaucoup moins miné par un flots de détails inutiles, surtout après mgs2. Pour ma part le scénario aussi bon soit t-il ne prendra jamais la place du gameplay, sinon autant faire un gros film. J'aime beaucoup cette série, par contre c'est un vraie mélange entre très bonnes idées et frustration. Pendant un bout de temps le gameplay n'a pas été débarrassé de défauts très génant pour un jeu de ce type. Il a fallut attendre mgs3 subsistence pour avoir une caméra digne de ce nom, pas cette angle de vue pourri(surtout dans le 3) qui oblige à passe toutes les 5 secondes en vue fps pour savoir ou on va. Il aura fallut attendre mgs4(auquel je n'ai pas joué mais dont j'ai zieuté des vidéos) pour avoir une visée à la troisième personne précise. Et concernant l'IA, de savoir qu'elle n'a presque pas évoluée(les vidéo sont d'ailleurs assez parlantes), c'est très décevant, c'est un des points que je considérais comme les plus important. C'est pénible d'avoir des sentinelles bigleuses et sourdes, alors qu'à l'origine les soldats pourraient faire pas mal de chose si on ne les butait pas aussi facilement(peu importe le niveau de difficulté). Voilà, mgs est globalement un très bon jeu, mais je pense que parfois on en fait trop, sachant que certains défauts ont disparaus depuis longtemps sur d'autres productions, et que Kjojima persiste dans les même erreurs tout ça pour satisfaire sa soif de faire un film avant un jeu.