En ce moment on entend parler du récurrent problème des cartables trop lourds de nos chères petites têtes blondes, enfin je m’adresse seulement aux aryens en l’occurrence mais si vos chères petites têtes sont brunes, ça vaut aussi pour elles.
Donc les cartables. C’est lourd, c’est rempli de livres lourds et on voit souvent, dans le bus, se voûter sous le poids de leur fardeau les pauvres enfants au sortir du collège. Ils font un peu pitié, je dois bien le dire : visiblement il suffirait d’appuyer un peu sur leur sac pour les faire tomber en arrière et les confronter ainsi à la délicate position de la tortue, qui comme vous le savez est infoutue de se remettre sur ses pattes si on la pose sur sa carapace. Selon une étude américaine très sérieuse (avez-vous remarqué comme les études américaines sont par définition sérieuses, lorsque nos médias les utilisent pour montrer des choses jusqu’alors ignorées, comme la dangerosité du tabac ou des armes à feu ? vous voyez, ce genre de produits dont on ne saurait déceler les dangers si des chercheurs américains très sérieux ne consacraient pas 15 ans de leur vie à en étudier les effets sur des rats. Bref.) Selon une étude américaine très sérieuse, le risque qu’un gosse se tue en chutant dans des escaliers s’il porte un cartable dont le poids excède 7 kg est multiplié par dix par rapport à celui qu’il se tue en chutant sans cartable (étude réalisée sur un échantillon de 1200 spécimens, tour à tour jetés du haut des mêmes escaliers de 100 marches, sans puis avec cartable de 7 kg ; les survivants du premier lancer, au nombre de 9%, ne survivaient pas, pour 90% d’entre eux, au second ; enfin CQFD quoi). C’est un résultat éloquent.
A la télévision j’ai pou entendre… pardon, je parle comme un portugais maintenant. Donc à la télévision, j’ai pu entendre que le poids raisonnable d’un cartable ne devait pas excéder 10% du poids de l’enfant. C’est problématique puisqu’assez régulièrement les cartables en viennent à peser 10 kg, BD, bonbecs, console portable et cassettes vidéo compris, l’attirail normal d’un enfant de primaire sauf si les cassettes sont pornographiques ou montrent l’enfant en question se faisant tripoter par un moustachu à chemise de bûcheron ayant ingurgité du viagra — je m’adresse aux parents, à qui il faut toujours tout dire. Voyez-vous, 10 kg pour des êtres fluets ne pesant pas plus de 50 kg, ça fait 20% plutôt que 10%. Donc problème.
Mais j’ai une solution, et j’espère qu’elle sera entendue. Ma solution serait de renverser la prévention sur la malbouffe en conseillant celle-ci pour les enfants. Plutôt que d’alléger les cartables, alourdissons les élèves ! L’idéal serait de les upgrader à 100 kg, afin que les 10 kg que pèsent leur cartables soient, conformément à ce qui est conseillé, équivalents à 10% de leur poids.
Et c’est possible : en exigeant d’eux qu’ils ne mangent plus que des trucs bons mais pas conseillés, il doit être possible de les amener à 100 kg en à peine un an, et (bonheur ! ) de jouir de l’énervement des dictateurs de la bonne bouffe qui finissent par me casser les couilles avec leurs messages pédagogiques méprisants adressés à longueur de journée à tout le monde, comme si tout le monde avait besoin de la même chose en matière alimentaire.
La première mesure serait la réhabilitation des regrettés distributeurs de barres chocolatées dans nos cours de récréation.
La seconde mesure, autrement plus importante, serait de récupérer les messages défilants sous les spots publicitaires pour les remplacer par ceux qui suivent :
- Coca-Cola est la seule boisson indispensable pour l’organisme, avec l’eau (et encore) ;
- Mange cinq bidules très gras et/ou très sucrés par jour ;
- Lâche-toi sur le sucre ;
- Aie une nourriture variée : Big Mac, Twix, pizza, Carambars, chocolat ;
- Grignote tout plein entre les repas ;
- Si maman te prépare encore des trucs diététiques, envoie-la balader et mange plutôt deux ou trois cheeseburgers.
Ceci s’accompagnerait de l’ouverture d’un nouveau site Internet, proche dans le nom de mangerbouger.com (pour pousser à la confusion). Ce nouveau site génial, qué s’appellerio moncherburger.com.
Sans alléger les cartables (et par conséquent les programmes, qui ne sauraient être amputés de la moindre parcelle), nous pourrions donc, en amenant les enfants à un poids raisonnable, retrouver l’équilibre nécessaire à la protection de leur dos.
Enfin c’est comme toujours hein, y a qu’à tirer sur la chevillette si on veut voir choir la bobinette.

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posted the 10/16/2007 at 11:08 PM by
franz
la solucion serai des casier en primaire et au college c pas plus compliquer